RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 16/04/2009

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

VACCIN RABIQUE PASTEUR, poudre et solvant pour suspension injectable en seringue préremplie

Vaccin rabique pour usage humain préparé sur cultures cellulaires (inactivé)

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Après reconstitution, 1 dose (0,5 ml) contient:

Virus de la rage*, souche Wistar Rabies PM/WI38 1503-3M (inactivé) ................................................ ≥ 2,5 UI**

*produit sur cellules VERO

**quantité mesurée par rapport à l'étalon international et selon le test NIH

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Poudre et solvant pour suspension injectable en seringue préremplie

Poudre de couleur blanche uniforme.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

VACCIN RABIQUE PASTEUR est indiqué dans la prévention de la rage chez l'enfant et l'adulte. Il peut être utilisé avant et après exposition, en primovaccination ou en rappel.

Prévention de la rage avant exposition (vaccination en pré-exposition)

La vaccination avant exposition doit être proposée chez les sujets ayant un risque élevé de contamination par le virus de la rage.

Toute personne à risque permanent, tel que le personnel de laboratoire de diagnostic, de recherche ou de production qui travaille sur le virus rabique, doit être vaccinée. Un contrôle sérologique est recommandé tous les 6 mois (voir rubrique 4.4).

La vaccination avant exposition doit également être envisagée chez les sujets à risque d'exposition fréquent au virus de la rage:

· Les vétérinaires et leurs assistants, les animaliers.

· Les personnes en contact par leurs activités professionnelles ou de loisir, avec des espèces telles que le chien, le chat, la moufette, le raton laveur, la chauve-souris ou autres espèces susceptibles d'avoir la rage. A titre d'exemple, les gardes-chasse, les chasseurs, les travailleurs forestiers et les spéléologues, les taxidermistes.

· Les adultes et les enfants résidants ou séjournant dans les zones d'enzootie.

Un contrôle sérologique peut être effectué tous les 2 à 3 ans pour les sujets soumis à une exposition discontinue.

Dans les zones de faible enzootie rabique, les vétérinaires et assistants (y compris les étudiants), les animaliers et le personnel des réserves naturelles (les gardes-chasse) sont considérés comme soumis à un risque occasionnel d'exposition et doivent recevoir une primovaccination rabique.

Des contrôles sérologiques des anticorps rabiques doivent être réalisés à intervalles réguliers en fonction du risque présenté par chaque sujet.

Les injections de rappel systématique seront administrées en fonction du risque du sujet. La fréquence d'administration des injections de rappel est décrite dans la rubrique 4.2.

Prévention de la rage après exposition (vaccination en post-exposition):

Au moindre risque de contamination rabique, la vaccination post-exposition doit être réalisée aussitôt que possible.

Dans certains pays, la vaccination doit être effectuée dans un centre antirabique spécialisé.

Le traitement après exposition comprend le traitement local non spécifique de la blessure, une immunisation passive par les immunoglobulines rabiques (IGR) et la vaccination en fonction de la nature de la blessure et de l'état de l'animal (voir tableaux 1 et 2).

Tableau 1: Conduite à tenir en fonction de l'état de l'animal

Circonstances

Mesures à prendre concernant

Remarques

l'animal

le patient

Animal indisponible
Circonstances suspectes ou non

Le conduire au centre antirabique pour traitement

Le traitement(b) sera toujours mené jusqu'à son terme

Animal mort
Circonstances suspectes ou non

Faire acheminer l'encéphale à un laboratoire agréé pour analyse

Le conduire au centre antirabique pour traitement

Le traitement(b) sera interrompu si les analyses sont négatives ou poursuivi dans le cas contraire.

Animal vivant
Circonstances non suspectes

Le mettre sous surveillance vétérinaire(a)

Différer le traitement antirabique

Le traitement(b) sera poursuivi selon la surveillance vétérinaire de l'animal

Circonstances suspectes

Le mettre sous surveillance vétérinaire(a)

Le conduire au centre antirabique pour traitement

Le traitement(b) sera interrompu si la surveillance vétérinaire infirme les doutes initiaux, ou poursuivi dans le cas contraire

(a)En France, la surveillance vétérinaire comporte 3 certificats établis à J0, J7, et J14 déclarant l'absence de signe de rage. Selon les recommandations de l'OMS, la durée d'observation minimale de la surveillance vétérinaire pour les chiens et les chats est de 10 jours.

(b)Le traitement est recommandé en fonction de la gravité de la blessure: voir ci dessous

Tableau 2: Guide OMS du traitement après exposition en fonction de la gravité de la blessure

Gravité

Nature du contact avec un animal sauvage(a) ou domestique présumé enragé, ou dont la rage a été confirmée ou encore un animal qui ne peut pas être placé en observation

Traitement recommandé

I

Contact ou alimentation de l'animal.
Léchage sur peau intacte.

Aucun, si une anamnèse fiable peut être obtenue.

II

Peau découverte mordillée.
Griffures bénignes ou excoriations sans saignement.
Léchage de peau érodée.

Administrer le vaccin immédiatement(b)

III

Morsure(s) ou griffure(s) ayant traversé la peau.
Contamination des muqueuses par la salive (léchage).

Administrer immédiatement des immunoglobulines et le vaccin antirabique(b).

(a)Un contact avec des rongeurs, des lapins, ou des lièvres n'exige pour ainsi dire jamais de traitement antirabique spécifique.

(b)Arrêter le traitement si l'animal est en bonne santé après 10 jours d'observation (pour les chats et les chiens) ou si après l'euthanasie, la recherche de la rage par les techniques de laboratoire appropriées est négative.

4.2. Posologie et mode d'administration

Posologie

VACCIN RABIQUE PASTEUR peut être administré à l'adulte et à l'enfant, en utilisant la même posologie.

Le schéma vaccinal doit être adapté selon les circonstances de la vaccination et selon l'état le l'immunité antirabique du sujet.

4.2.1 Vaccination et pré-exposition

Trois doses de VACCIN RABIQUE PASTEUR (0.5 ml) sont à administrer à J0, J7 et J28 ou J21.

Rappel après la vaccination de pré-exposition

Une injection de rappel de VACCIN RABIQUE PASTEUR (0.5 ml) sera administrée un an après la primovaccination, avec ensuite un rappel tous les cinq ans (tableau 3).

Tableau 3: Recommandations concernant la primovaccination et les rappels

Primovaccination

3 injections

J0, J7 et J28*

1er rappel

1 an plus tard

Rappels ultérieurs

Tous les cinq ans

*L'injection de J28 peut être administrée à J21.

VACCIN RABIQUE PASTEUR peut-être administré comme injection de rappel après primovaccination avec un vaccin rabique de culture cellulaire (vaccin rabique préparé sur cellules VERO ou préparé sur cellules diploïdes humaines (HDCV)).

4.2.2 Vaccination de post-exposition:

Premiers soins: traitement local de la blessure

Toutes les morsures et griffures doivent être immédiatement lavées à grande eau avec du savon ou du détergent. Cela peut permettre d'éliminer de manière efficace le virus de la rage au site d'infection.

Une solution d'alcool à 70%, de la teinture (ou une solution) d'iode, ou une solution à 0.1% d'ammonium quaternaire pourra ensuite être appliquée (à condition qu'il n'y ait plus de traces de savon, car ces deux produits se neutralisent).

En fonction de la gravité des blessures, si les immunoglobulines rabiques (IGR) doivent être administrées en association avec le vaccin, se rapporter aux conditions d'utilisation de la notice des IGR.

Si nécessaire, le traitement sera complété par l'administration d'une prophylaxie antitétanique et/ou d'une antibiothérapie.

Sujets complètement immunisés

Deux doses de rappel de VACCIN RABIQUE PASTEUR (0.5 ml) sont à administrer à J0 et J3.

L'administration d'immunoglobulines rabiques (IGR) n'est pas nécessaire et ne doit pas être effectuée dans ce cas, l'injection de rappel étant toujours suivie d'une réponse anamnestique.

Les sujets préalablement immunisés doivent pouvoir documenter:

· une vaccination antirabique complète avant ou après exposition, par un vaccin de culture cellulaire ou,

· un titre d'anticorps rabique documenté ≥0.5 UI/ml.

En cas de doute ou si le rappel remonte à plus de 5 ans ou si la vaccination est incomplète, le patient ne doit pas être considéré comme complètement immunisé, et le traitement complet de post-exposition doit être instauré.

Tableau 4: Recommandations concernant la vaccination antirabique post-exposition en fonction des injections précédentes

Vaccination de moins de 5 ans (par un vaccin rabique de culture cellulaire)

2 injections: J0 et J3

Vaccination de plus de 5 ans ou vaccination incomplète

5 injections: à J0, J3, J7, J14 et J28, avec administration d'IGR si nécessaire

Sujets non immunisés:

Cinq doses de VACCIN RABIQUE PASTEUR (0.5 ml) sont à administrer à J0, J3, J7, J14 et J28.

Des immunoglobulines rabiques (IGR) doivent être administrées en même temps que la première injection en cas de blessure grave (catégorie III selon la classification OMS du risque rabique). Les immunoglobulines équines et humaines peuvent être utilisées avec VACCIN RABIQUE PASTEUR.

La posologie des IGR reconnue au niveau international est la suivante:

Immunoglobulines humaines rabiques: 20 UI/kg de poids corporel

Immunoglobulines équines rabiques: 40 UI/kg de poids corporel

Les IGR étant susceptibles d'inhiber partiellement la production active d'anticorps, la dose administrée ne doit pas dépasser la dose recommandée.

Le vaccin sera injecté contro-latéralement aux sites d'administration des IGR.

Dans les zones géographiques d'endémie rabique, l'administration de deux injections de vaccin à J0 peut-être justifiée, par exemple lorsque les lésions sont très sévères ou localisées à proximité du système nerveux, en cas d'immunodéficience du sujet, ou lorsqu'un délai s'est écoulé entre l'exposition et la consultation médicale.

Mode d'administration

VACCIN RABIQUE PASTEUR est administré par voie intramusculaire uniquement, dans le deltoïde chez l'adulte ou dans la région antérolatérale de la cuisse chez le petit enfant (voir également rubriques 4.4 et 6.6)

4.3. Contre-indications

4.3.1 Pré-exposition

Contre-indications habituelles à toutes vaccinations: en cas de fièvre ou de maladie aiguë la vaccination doit être différée.

Hypersensibilité connue à la substance active, à l'un des excipients, à la polymyxine B, à la streptomycine, ou à la néomycine.

Dans tous les cas, le rapport bénéfice/risque doit être évalué.

4.3.2 Post-exposition

En raison de l'évolution toujours fatale de l'infection rabique, il n'existe aucune contre-indication à la vaccination post-exposition.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Les recommandations relatives au schéma d'injection doivent être scrupuleusement suivies. En particulier en post-exposition, il est impératif d'administrer le traitement en fonction de l'état de l'animal, des circonstances de contact ainsi que de la nature de la plaie (voir rubrique 4.2)

Comme pour tous les vaccins injectables, il est recommandé de disposer d'un traitement médical approprié pour la prise en charge d'une éventuelle réaction anaphylactique immédiate après injection du vaccin, en particulier en cas de post-exposition chez les sujets ayant une hypersensibilité connue à la polymyxine B, la streptomycine, ou la néomycine.

Ne pas injecter par voie intravasculaire. S'assurer que l'aiguille ne pénètre pas dans un vaisseau sanguin avant l'injection du vaccin.

VACCIN RABIQUE PASTEUR ne doit pas être administré par voie sous-cutanée. VACCIN RABIQUE PASTEUR ne doit pas être injecté dans la région fessière, car des titres plus faibles d'anticorps neutralisant ont été observés par cette voie.

Des contrôles sérologiques réguliers sont nécessaires. Ces contrôles sérologiques sont réalisés en vérifiant la neutralisation complète d'un virus test, par la méthode RFFIT (Rapid Fluorescent Focus Inhibition Test). Ce test doit être effectué tous les 6 mois chez les personnes exposées à un risque permanent, et tous les 2 à 3 ans après chaque rappel chez les sujets soumis à une exposition discontinue. Si le taux d'anticorps est en dessous du titre considéré comme protecteur, 0.5 UI/ml (RFFIT), une injection de rappel doit être administrée.

Lorsque le vaccin est administré à des sujets présentant une immunodéficience connue, due à une maladie immunosuppressive ou à un traitement immunosuppresseur concomitant (dont corticoïdes), un contrôle sérologique de leurs taux d'anticorps doit être réalisé 2 à 4 semaines après la vaccination. Si le taux d'anticorps est en dessous du titre considéré comme protecteur, 0.5 UI/ml (RFFIT), une injection supplémentaire doit être administrée.

Le risque potentiel d'apnée avec nécessité de surveillance respiratoire pendant 48-72 h doit être soigneusement pris en compte lors de l'administration des doses de primovaccination chez les grands prématurés (nés à 28 semaines de grossesse ou moins) et particulièrement chez ceux ayant des antécédents d'immaturité respiratoire. En raison du bénéfice élevé de la vaccination chez ces nourrissons, l'administration ne doit pas être suspendue ou reportée.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Les corticoïdes et les autres traitements immunosuppresseurs peuvent interférer avec la production d'anticorps et faire échec à la vaccination, voir rubrique 4.4.

Les immunoglobulines doivent être administrées à un site différent de celui du vaccin (du coté controlatéral), voir rubrique 6.2

4.6. Grossesse et allaitement

Grossesse

Il n'y a pas de données fiables de tératogenèse chez l'animal.

En clinique, l'utilisation du vaccin au cours d'un nombre limité de grossesses n'a apparemment révélé aucun effet toxique ou fœtotoxique particulier à ce jour. Toutefois des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer les conséquences d'une exposition au cours de la grossesse.

En raison de la gravité de la maladie, la conduite de la vaccination ne doit pas être modifiée par la grossesse.

Allaitement

L'utilisation de ce vaccin est possible au cours de l'allaitement.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Des vertiges ont été fréquemment rapportés après vaccination. Ceci peut affecter temporairement l'aptitude à conduire un véhicule ou à utiliser des machines.

4.8. Effets indésirables

Réactions locales et bénignes: douleur, érythème et œdèmes, prurit et induration au point d'injection.

Réactions générales: fièvre modérée, frissons, malaise, asthénie, céphalées, vertiges, arthralgie, myalgies, troubles gastro-intestinaux (nausées, douleurs abdominales).

Exceptionnellement: réactions anaphylactoïdes, urticaire, rash.

Apnée chez les grands prématurés (nés à 28 semaines de grossesse ou moins) (voir rubrique 4.4).

4.9. Surdosage

Aucun cas de surdosage n'a été rapporté.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmaco-thérapeutique: VACCINS RABIQUES

Code ATC: J07BG

L'injection du vaccin rabique entraîne une réponse immunitaire spécifique. La neutralisation du virus de la rage par les anticorps antirabiques joue un rôle majeur dans la protection.

En raison de l'évolution fatale de la maladie, une étude contrôlée de l'efficacité n'est pas réalisable.

Toutefois, un titre d'anticorps antirabique ≥0.5 UI/ml (mesuré par RFFIT) est considéré par l'OMS comme un corrélat de protection.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Sans objet.

5.3. Données de sécurité préclinique

Sans objet.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Poudre: maltose, albumine humaine.

Solvant: chlorure de sodium, eau pour préparations injectables.

6.2. Incompatibilités

Les immunoglobulines rabiques et les vaccins rabiques ne doivent jamais être associés dans la même seringue ou injectés au même site anatomique.

6.3. Durée de conservation

3 ans

Après reconstitution, une utilisation immédiate est recommandée.

6.4. Précautions particulières de conservation

A conserver au réfrigérateur (entre 2°C et 8°C). Ne pas congeler.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Poudre en flacon (verre de Type I) muni d'un bouchon (chlorobutyle) et d'une capsule + 0,5 ml de solvant en seringue préremplie (verre de Type I) muni d'un bouchon-piston (chlorobromobutyle) - Boîte de 1

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Pour reconstituer le vaccin:

· Retirer la capsule du flacon de vaccin.

· Injecter le contenu de la seringue préremplie dans le flacon de la poudre.

· Agiter doucement de façon à obtenir une suspension homogène de vaccin. Le vaccin reconstitué se présente sous la forme d'un liquide limpide.

· Aspirer immédiatement 0.5 ml de suspension.

· Injecter

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

SANOFI PASTEUR MSD SNC

8 RUE JONAS SALK

69007 LYON

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 330 488-7: poudre en flacon (verre de Type I) muni d'un bouchon (chlorobutyle) et d'une capsule + 0.5 ml solvant en seringue préremplie (verre de Type I) munie d'un bouchon piston (chlorobromobutyle). Boîte de 1.

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.