RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 25/02/2013

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

AMETYCINE 10 mg, poudre pour solution injectable

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Mitomycine C .................................................................................................................................... 10 mg

Pour un flacon de poudre.

Excipient : 94,5 mg de sodium par flacon.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Poudre pour solution injectable.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

Adénocarcinomes de l'estomac, du pancréas, du côlon, du rectum, du sein et leurs métastases.

4.2. Posologie et mode d'administration

Voies d'administration

· Voie intraveineuse directe dans la tubulure de la perfusion ou en perfusion continue.
Toute extravasation ou injection accidentelle sous-cutanée peut être génératrice d'accident nécrotique.

· Voie intra-artérielle (artère hépatique).

· Voie locale (intraséreuse).

Mode d'administration

Un changement de coloration de la solution du violet au rose peut indiquer une dénaturation de la molécule. Cette dénaturation peut être observée pour un pH inférieur à 6 ou en présence d'oxydants et de réducteurs. Pour cette dernière raison, la perfusion en poche plastique est déconseillée, ainsi que l'association à d'autres médicaments dans le flacon de perfusion.

Volumes de reconstitution

Par voie veineuse :

25 ml de solvant pour 1 flacon de 10 mg.

Concentration : 0,4 mg/ml.

Solvants : eau pour préparations injectables ou solution de NaCl à 0,9 %, ou glucose 5 %.

Posologie

Les posologies varient en fonction des indications et des protocoles d'utilisation.

Par voie endo-vasculaire, la dose totale par cure est en moyenne de 10 à 15 mg/m2.

Les cures sont espacées de 4 à 8 semaines avec une dose totale de 80 mg/m2.

Ces doses moyennes peuvent être augmentées en fonction de la tolérance et de l'évolution.

Le rythme d'administration varie suivant la nature des affections traitées.

En cas d'extravasation, l'administration sera interrompue immédiatement.

Mode de manipulation

La préparation des solutions injectables de cytotoxiques doit être obligatoirement réalisée par un personnel spécialisé et entraîné ayant une connaissance des médicaments utilisés, dans des conditions assurant la protection de l'environnement et surtout la protection du personnel qui manipule. Elle nécessite un local de préparation réservé à cet usage. Il est interdit de fumer, de manger, de boire dans ce local. Les manipulateurs doivent disposer d'un ensemble de matériel approprié à la manipulation notamment blouses à manches longues, masques de protection, calot, lunettes de protection, gants à usage unique stériles, champs de protection du plan de travail, conteneurs et sacs de collecte des déchets. Les excreta et les vomissures doivent être manipulés avec précaution. Les femmes enceintes doivent être averties et éviter la manipulation des cytotoxiques. Tout contenant cassé doit être traité avec les mêmes précautions et considéré comme un déchet contaminé. L'élimination des déchets contaminés se fait par incinération dans des conteneurs rigides étiquetés à cet effet.

Ces dispositions peuvent être envisagées dans le cadre du réseau de cancérologie (circulaire DGS/DH/98 N° 98/188 du 24 mars 1998) en collaboration avec toute structure adaptée et remplissant les conditions requises.

4.3. Contre-indications

Ce médicament est contre-indiqué :

· Chez la femme enceinte ou qui allaite (voir rubrique 4.6),

· En association avec :

o le vaccin contre la fièvre jaune,

o la phénytoïne à visée prophylactique (voir rubrique 4.5).

Ce médicament est GENERALEMENT déconseillé en cas d'atteinte de la fonction rénale: créatininémie double de la normale (voir rubrique 4.8) et en association avec les vaccins vivants atténués.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Mises en garde

· voie endovasculaire stricte (voir rubrique 4.2).

· manipuler avec précautions en évitant le contact avec la peau (voir rubrique 4.6).

Précautions d'emploi

Tenir compte de l'apport de 94,5 mg de sodium par flacon.

Voie systémique

Surveillance régulière de la numération-formule sanguine pendant et après le traitement et de la fonction rénale.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

En raison de l'augmentation du risque thrombotique lors des affections tumorales, le recours à un traitement anticoagulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle s'ajoute l'éventualité d'une interaction entre les anticoagulants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, imposent, s'il est décidé de traiter le patient par anticoagulants oraux, d'augmenter la fréquence des contrôles de l'INR.

Associations contre-indiquées

+ Phénytoïne (introduite en prophylaxie de l'effet convulsivant de certains anticancéreux). Décrit pour busulfan, ifosfamide, étoposide, téniposide.

Risque de majoration de la neurotoxicité (busulfan, ifosfamide) ou de perte d'efficacité du cytotoxique (étoposide, téniposide) par augmentation du métabolisme hépatique du cytotoxique par la phénytoïne.

+ Vaccin contre la fièvre jaune : risque de maladie vaccinale généralisée mortelle.

Associations déconseillées

+ Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune).

Risque de maladie vaccinale généralisée éventuellement mortelle.

Ce risque est majoré chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-jacente. Utiliser un vaccin inactivé lorsqu'il existe (poliomyélite).

Associations faisant l'objet de précautions d’emploi

+ Phénytoïne (en cas de traitement antérieur à la chimiothérapie).

Décrit pour busulfan, ifosfamide, étoposide, téniposide.

Risque de majoration de la neurotoxicité (busulfan, ifosfamide) ou de perte d'efficacité du cytotoxique (étoposide, téniposide) par augmentation du métabolisme hépatique du cytotoxique par la phénytoïne.

Surveillance clinique et adaptation de la posologie de l'anticancéreux.

Associations à prendre en compte

+ Ciclosporine (décrit pour doxorubicine, étoposide).

Immunodépression excessive avec risque de lymphoprolifération.

+ Tacrolimus (par extrapolation à partir de la ciclosporine).

Immunodépression excessive avec risque de lymphoprolifération.

4.6. Grossesse et allaitement

Grossesse

La mitomycine C a des effets mutagènes et peut entraîner des malformations. Son utilisation au cours de la grossesse est contre-indiqué.

Allaitement

En l'absence de données et compte-tenu de la nature de la molécule, l'allaitement est contre-indiqué.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Sans objet.

4.8. Effets indésirables

Par voie systémique

Toxicité hématologique : atteinte des 3 lignées possible mais le plus souvent atteinte de la lignée plaquettaire. Cette toxicité est dose-dépendante et cumulative. Elle peut apparaître soit très tôt au cours du traitement soit plus tardivement (jusqu'à 8 semaines après la dernière injection). La récupération se fait généralement en 6 à 8 semaines.

Toxicité gastro-intestinale : nausées, vomissements, anorexie, diarrhée, stomatite, fréquents et généralement modérés.

Toxicité cutanée : alopécie, desquamation, prurit, rash, nécrose locale en cas d'extravasation survenant en règle générale quelques jours après la perfusion.

Toxicité pulmonaire: pneumopathie interstitielle diffuse à évoquer systématiquement devant une dyspnée, une toux sèche, une hypoxie, et pouvant évoluer vers la fibrose.

Exceptionnel cas d'hypertension artérielle pulmonaire.

Toxicité cardiaque : quelques rares cas d'insuffisance cardiaque ont été signalés, en règle générale chez des patients recevant ou ayant reçu de la doxorubicine.

Toxicité hépatique : élévation des enzymes hépatiques généralement modérée, des cas exceptionnels de maladie véno-occlusive hépatique ont été rapportés après administration de fortes doses de mitomycine C, en règle générale suivies d'une greffe de moelle autologue.

Toxicité rénale : insuffisance rénale modérée ou dans le cadre d'un syndrome hémolytique et urémique (insuffisance rénale, anémie hémolytique, thrombocytopénie, micro-angiopathie...).

Autres : azoospermie, aménorrhée.

4.9. Surdosage

En cas de surdosage, on doit s'attendre à ce que les effets secondaires soient exagérés. Il faut donc surveiller de façon très stricte la fonction rénale et la numération-formule sanguine.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

AUTRE ANTIBIOTIQUE CYTOTOXIQUE, Code ATC : L01DC03

(L : Antinéoplasiques et immunomodulateurs)

Antinéoplasique cytostatique de la famille des antibiotiques, extrait de Streptomyces caespitosus. Il a un effet alkylant: formulation d'adduits avec l'A.D.N. action particulièrement marquée en phases G1 et S.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

La décroissance de la concentration sanguine est relativement rapide (demi-vie d'élimination d'une heure environ). Le foie catabolise la mitomycine C.

Sa forme active provient d'une réduction enzymatique, 20 % maximum de la dose est retrouvée dans les urines.

5.3. Données de sécurité préclinique

Sans objet.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Chlorure de sodium

6.2. Incompatibilités

Afin d'éviter toute décomposition de la mitomycine C, ne pas associer dans le flacon de perfusion avec :

· une solution de glucose à 20 %;

· une solution de glucose contenant des chlorures de potassium ou de calcium,

· les vitamines B1, B6, B12, C, K1, phytoménadione;

· glutathion, cystéine, cystine;

· ampicilline, céphalotine, sulfate de gentamycine, céphaloridine, tétracyclines;

· chromomycine A3, glucoronolactone, deslanoside;

· adriamycine, L-asparaginase, cyclophosphamide, sulfate de bléomycine, vinorelbine;

· filgrastime.

Eviter le mélange avec des substances médicamenteuses suceptibles d'élever (pH > 10) ou d'abaisser (pH < 5,6) le pH de la solution résultante en raison du risque de précipitation, et le mélange avec des substances contenant un ou plusieurs groupements thiols.

6.3. Durée de conservation

Avant reconstitution : 2 ans.

Après reconstitution dans l'eau p.p.i. : 24 heures. Pour les autres solvants, à utiliser immédiatement.

Après dilution: à utiliser immédiatement.

6.4. Précautions particulières de conservation

Avant reconstitution : à conserver à une température ne dépassant pas 25°C. A conserver dans l’emballage d’origine à l’abri de la lumière.

Après reconstitution : à conserver à l'abri de la lumière, à une température comprise entre +2 et +8°C.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Flacon de 25 ml en verre incolore de type I fermé par un bouchon perforable en caoutchouc chlorobutyl.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Le produit est à manipuler avec précaution du fait du risque de lésions toxiques locales et de réactions allergiques.

La manipulation de ce cytotoxique par le personnel infirmier ou médical nécessite un ensemble de précautions permettant d'assurer la protection du manipulateur et de son environnement (voir rubrique 4.2).

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

SANOFI-AVENTIS FRANCE

1-13, boulevard Romain Rolland

75014 Paris

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 360 476-7: poudre en flacon (verre); boîte de 1

· 552 429-7: poudre en flacon (verre); boîte de 5

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.

Prescription initiale hospitalière : 6 mois.