RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT
ANSM - Mis à jour le : 28/03/2013
CISPLATINE PFIZER 1 mg/ml, solution à diluer pour perfusion
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
1 ml de la solution à diluer pour perfusion contient 1 mg de Cisplatine.
Un flacon de 50 ml de la solution à diluer pour perfusion contient 50 mg de Cisplatine.
Un flacon de 100 ml de la solution à diluer pour perfusion contient 100 mg de Cisplatine.
Excipients à effet notoire :
Chaque ml de la solution contient 9 mg (< 1mmol) de sodium.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
Solution à diluer pour perfusion, limpide, incolore à jaune exempté de particules visibles.
Le pH est compris entre 3,5 et 6,5.
L’osmolalité est comprise entre 262 et 363 mOsmol/L.
4.1. Indications thérapeutiques
CISPLATINE PFIZER est indiqué pour le traitement du :
· cancer du testicule avancé ou métastasé,
· cancer de l'ovaire avancé ou métastasé,
· carcinome de la vessie avancé ou métastasé,
· carcinome à cellules squameuses avancé ou métastasé de la tête et du cou,
· carcinome pulmonaire non à petites cellules avancé ou métastasé,
· carcinome pulmonaire à petites cellules avancé ou métastasé,
CISPLATINE PFIZER est indiqué en association avec une radiothérapie pour le traitement du carcinome du col de l’utérus.
CISPLATINE PFIZER peut être utilisé en monothérapie et en association.
4.2. Posologie et mode d'administration
CISPLATINE PFIZER 1 mg/ml solution à diluer pour perfusion doit être dilué avant l'administration. Pour les instructions concernant la dilution du médicament avant administration, voir la rubrique 6.6.
La solution diluée doit être administrée uniquement par perfusion intraveineuse (voir ci-dessous).
Lors de l'administration, éviter tout dispositif contenant de l'aluminium qui peut entrer en contact avec le cisplatine (kits pour perfusion intraveineuse, aiguilles, cathéters, et seringues) (voir rubrique 6.2.).
Posologie
Adultes et enfants :
La posologie de cisplatine dépend du cancer primitif, de la réaction attendue, et de l’administration en monothérapie ou comme composant d'une polychimiothérapie.
Les recommandations posologiques sont applicables chez les adultes et les enfants.
En monothérapie, les deux schémas posologiques suivants sont recommandés :
· une dose unique de 50 à 120 mg/m² de surface corporelle toutes les 3 à 4 semaines,
· 15 à 20 mg/m²/jour, sur 5 jours consécutifs tous les 3 à 4 semaines.
Si le cisplatine est utilisé dans une chimiothérapie en association, la dose doit être réduite. La dose habituelle est de 20 mg/m² ou plus, en dose unique toutes les 3 à 4 semaines.
Pour le traitement du cancer du col de l’utérus, le cisplatine est utilisé en association avec une radiothérapie. La dose habituelle est de 40 mg/m2 par semaine pendant 6 semaines.
Pour les mises en garde et les précautions à prendre en compte avant le début du cycle de traitement suivant, voir la rubrique 4.4.
Chez les patients atteints d’altération de la fonction rénale ou de dépression médullaire, la dose doit être réduite de manière adéquate.
La solution de cisplatine pour perfusion préparée selon les instructions (voir rubrique 6.6.) doit être administrée par perfusion intraveineuse pendant 6 à 8 heures.
Une hydratation adéquate doit être maintenue de 2 à 12 heures avant l’administration jusqu'à 6 heures minimum après l'administration du cisplatine. L’hydratation est nécessaire pour assurer une diurèse suffisante pendant et après le traitement par cisplatine. Elle est réalisée par la perfusion intraveineuse d'une des solutions ci-après :
· solution de chlorure de sodium à 0,9%,
· mélange d’une solution de chlorure de sodium à 0,9% et d’une solution de glucose 5% (1:1).
Hydratation avant le traitement par cisplatine :
· perfusion intraveineuse de 100 à 200ml/heure sur une durée de 6 à 12 heures, pour une quantité totale d'au moins 1L.
Hydratation après la fin de l'administration de cisplatine :
· Perfusion intraveineuse de 2 autres litres à un débit de 100 à 200 ml par heure sur une durée de 6 à 12 heures.
Une diurèse forcée peut être requise si la sécrétion de l'urine s’avère inférieure à 100 à 200 ml/heure après hydratation. Il est possible de réaliser la diurèse forcée en administrant par voie intraveineuse 37,5 g de mannitol comme solution à 10% (375 ml de mannitol en solution de 10%), ou un diurétique, si la fonction rénale est normale.
L'administration de mannitol ou d’un diurétique est également requise si la dose de cisplatine administrée est supérieure à 60 mg/m2 de surface corporelle.
Le patient doit impérativement boire de grandes quantités de liquides pendant les 24 heures suivant la perfusion de cisplatine pour assurer la sécrétion d'urine adéquate.
Préparation de la solution par voie intraveineuse - Mise en garde
Comme pour tous les autres produits potentiellement toxiques, des précautions sont indispensables lors de la manipulation de la solution de cisplatine. Des lésions cutanées sont possibles en cas d'exposition accidentelle au produit. Il est conseillé de porter des gants. Si la solution de cisplatine entre en contact avec la peau ou les muqueuses, laver la peau ou les muqueuses vigoureusement avec du savon et de l'eau.
Se conformer scrupuleusement aux procédures appropriées pour la manipulation et l'élimination des agents cytostatiques.
Avant d'administrer la solution au patient, vérifier la clarté de la solution et l'absence de particules.
Le cisplatine est contre-indiqué chez les patients :
· avec une hypersensibilité à la cisplatine, à d’autres composés de platine ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1,
· avec une atteinte rénale (clairance de la créatinine <60 ml / min). Le cisplatine est néphrotoxique,
· présentant une déshydratation (une pré et une post-hydratation sont nécessaires pour éviter une altération sévère de la fonction rénale),
· atteints de dépression médullaire,
· ayant une atteinte auditive. Le cisplatine est neurotoxique (en particulier ototoxique),
· atteints de neuropathie induite par le cisplatine,
· qui allaitent (voir rubrique 4.6.),
· en association avec les vaccins vivants, tels que les vaccins contre la fièvre jaune (voir rubrique 4.5),
· en association avec la phénytoïne en prophylaxie (voir rubrique 4.5).
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
Le cisplatine doit être administré sous le strict contrôle d'un médecin qualifié dans l'utilisation des agents chimiothérapeutiques.
Le suivi approprié et la gestion du traitement et ses complications ne sont possibles que si un diagnostic adéquat et des conditions de traitement précises sont disponibles.
Avant, pendant et après l'administration répétée du cisplatine, les paramètres relatifs aux fonctions des organes suivants doivent être déterminés :
· fonction rénale,
· fonction hépatique,
· fonctions hématopoïétiques (numération formule sanguine et plaquettes),
· ionogramme (calcium, sodium, potassium et magnésium).
Ces examens doivent être répétés chaque semaine pendant toute la durée du traitement par cisplatine.
L'administration répétée de cisplatine devra être différée jusqu'à la normalisation des paramètres suivants :
· Créatinine sérique < 130 µmol/l respectivement 1,5 mg/dl.
· Urée <25 mg/dl.
· Globules blancs >4 000/μl > respectivement 4,0 x 109/l.
· Plaquettes sanguines > 100 000/µl respectivement > 100 x 109/l.
· Audiogramme : résultats compris dans les limites de la normale.
Néphrotoxicité
Le cisplatine provoque une néphrotoxicité cumulative sévère. La diurèse forcée par hydratation simple ou associée aux diurétiques appropriés avant et après l'administration du cisplatine diminue le risque de néphrotoxicité. Une production d'urine de 100 ml/heure ou plus aura tendance à minimiser la néphrotoxicité du cisplatine. Cette valeur peut être obtenue par hydratation préalable avec 2 litres d'une solution appropriée par voie intraveineuse, et par post hydratation similaire après l’administration de cisplatine (débit recommandé de 2 500 ml/m2 par 24 heures). Si une hydratation importante ne suffit pas pour maintenir un débit urinaire adéquat, il est possible d’administrer un diurétique osmotique (par exemple, le mannitol).
L'hyperuricémie et hyperalbuminémie peuvent prédisposer à la néphrotoxicité induite par le cisplatine.
Neurotoxicité
De cas de neuropathies sévères ont été rapportés.
Ces neuropathies peuvent être irréversibles et se manifester sous forme de paresthésie, aréflexie, perte proprioceptive et sensation de vibrations. Une perte de la fonction motrice a également été rapportée. Un examen neurologique doit être effectué à intervalles réguliers.
Des précautions particulières doivent être prises chez les patients atteints de neuropathie périphérique non liée au cisplatine.
Ototoxicité
Une ototoxicité a été observée chez 31% des patients traités par une dose unique de 50mg/m2 de cisplatine, et se manifeste par des acouphènes et/ou la perte d'audition à des niveaux de haute fréquence (de 4000 à 8000 Hz). Une diminution de la capacité d'entendre les tonalités de la conversation peut également se produire occasionnellement. L’effet ototoxique peut être plus prononcé chez les enfants traités par cisplatine. La perte auditive peut être unilatérale ou bilatérale et tend à devenir plus fréquente et plus grave en cas des doses répétées ; cependant la survenue d’une surdité après une dose initiale de cisplatine a été rarement rapportée. L'ototoxicité, est susceptible d’être augmentée en cas d’irradiation crânienne préalable ou simultanée, et pourrait être liée au pic plasmatique de cisplatine. On ne sait pas si l'ototoxicité induite par le cisplatine est réversible. Un contrôle attentif par audiométrie doit être effectué avant de commencer le traitement et avant administration des doses ultérieures de cisplatine.
Une toxicité vestibulaire a également été rapportée. (Voir rubrique 4.8).
Réactions allergiques
Comme avec d'autres dérivés de platine, des réactions d'hypersensibilité (de type anaphylactique) survenant dans la plupart des cas pendant la perfusion sont possibles et exigent l'arrêt de la perfusion avec un traitement symptomatique approprié (antihistaminiques, adrénaline et/ou glucocorticoïdes). Des réactions croisées, parfois fatales, ont été observées avec tous les dérivés du platine (voir rubriques 4.8 et 4.3).
Fonction hépatique et paramètres hématologiques
Les paramètres hématologiques et la fonction hépatique doivent être contrôlés à intervalles réguliers.
Potentiel carcinogène
Dans de rares cas chez l'homme, l'apparition d’une leucémie aiguë a coïncidé avec l'utilisation de cisplatine, administré généralement en association avec d'autres agents leucémogènes.
Le cisplatine est un agent mutagène bactérien qui cause des aberrations chromosomiques dans des cultures sur des cellules animales. La cancérogénicité est possible, mais elle n'a pas été démontrée. Le cisplatine est tératogénique et embryotoxique chez la souris.
Effets indésirables au niveau du site d'injection
Des effets indésirables peuvent se produire pendant l'administration du cisplatine au niveau du site d'injection. Compte tenu de la possibilité d'extravasation, il est recommandé de surveiller attentivement le site de perfusion pour toute infiltration possible au cours de l'administration médicamenteuse. Il n’existe actuellement pas de traitement spécifique des effets indésirables d'extravasation.
Une attention particulière est nécessaire chez les patients atteints de d’infections bactériennes ou virales aigues.
En cas d'extravasation :
· arrêter immédiatement la perfusion de cisplatine,
· ne pas bouger l'aiguille, aspirer l’extravasat du tissu, et rincer avec une solution de chlorure de sodium à 0,9% (si des solutions avec des concentrations de cisplatine supérieures à celles recommandées ont été utilisées, voir rubrique 6.6.).
MISE EN GARDE
La toxicité de cet agent cytostatique est plus prononcée que celle des autres chimiothérapies antinéoplasiques habituelles.
La toxicité causée par le cisplatine peut être amplifiée en cas d’association avec d'autres médicaments toxiques pour les organes ou les systèmes susmentionnés.
Les nausées et les vomissements peuvent être intenses et nécessiter un traitement anti-émétique.
Nausées, vomissements et diarrhée se manifestent souvent après l'administration de cisplatine (voir rubrique 4.8). Ces symptômes disparaissent chez la plupart des patients au bout de 24 heures. Des nausées moins graves et une anorexie peuvent persister jusqu'à sept jours après le traitement.
L'administration prophylactique d'un anti-émétique peut être efficace pour soulager ou prévenir les nausées et les vomissements.
La perte de liquide causée par des vomissements et la diarrhée doivent être compensée.
Une surveillance attentive est également nécessaire pour déceler l'ototoxicité, la myélosuppression et les réactions anaphylactiques (voir rubrique 4.8).
Le cisplatine s’est avéré mutagène. Il peut également avoir un effet néfaste sur la fertilité. D’autres substances anti-néoplasiques se sont avérées cancérogènes et cette possibilité doit être prise en compte en cas d’utilisation à long terme du cisplatine.
Les patients des 2 sexes doivent recourir à une méthode de contraception efficace au cours du traitement par cisplatine et pendant au moins 6 mois suivant la fin du traitement (voir rubrique 4.6).
Informations importantes concernant certains composants de CISPLATINE PFIZER
CISPLATINE PFIZER contient 9 mg de sodium par ml. Cette teneur doit être prise en considération dans le cadre d’un régime alimentaire hyposodique.
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
L'administration concomitante de médicaments néphrotoxiques (tels que les céphalosporines, les aminosides, l'amphotéricine B ou le produit de contraste) ou ototoxiques (par ex. les aminosides,) potentialiseront l'effet toxique du cisplatine au niveau rénal. Pendant ou après le traitement par cisplatine, il convient d’être prudent en cas d’association avec des substances principalement éliminées par les reins, comme les agents cytostatiques tels que la bléomycine et le méthotrexate, par exemple, du fait d’une potentielle réduction de la fonction rénale.
La toxicité rénale de l'ifosfamide peut être plus importante en association avec le cisplatine ou chez les patients préalablement traités par cisplatine.
Une diminution de la teneur sanguine en lithium, a été observée dans quelques cas après un traitement par le cisplatine associé avec la bléomycine et l’étoposide. Il est donc recommandé de surveiller les valeurs de la teneur sanguine en lithium.
La survenue d'une néphrotoxicité causée par le cisplatine peut être intensifiée par un traitement concomitant avec des antihypertenseurs contenant du furosémide, l'hydralazine, le diazoxide, et le propranolol.
En cas de traitement associant le cisplatine avec l'allopurinol, la colchicine, le probénécide, et/ou la sulfinpyrazone il peut s’avérer nécessaire d'ajuster la posologie de ces médicaments, car le cisplatine peut provoquer une augmentation de la teneur en acide urique du sérum.
A l’exception des patients recevant des doses de cisplatine supérieures à 60 mg/m2, dont la sécrétion d'urine est inférieure à 1 000 ml par 24 heures, éviter toute diurèse forcée avec des diurétiques de l'anse pour ne pas endommager la fonction rénale et pour éviter une ototoxicité.
L'utilisation concomitante d'ifosfamide augmente l'excrétion des protéines.
Substances ototoxiques :
L'administration concomitante de substances ototoxiques (tels que les aminosides, les diurétiques de l'anse) peut potentialiser l'effet toxique du cisplatine sur la fonction auditive. A l’exception des patients recevant des doses de cisplatine supérieures à 60 mg/m2, et dont la sécrétion d’urine est inférieure à 1000 ml par 24 heures, il faut éviter une diurèse forcée avec diurétiques de l'anse en raison du risque de possible de néphrotoxicité et d'ototoxicité.
L'ifosfamide peut augmenter la perte d'audition due au cisplatine.
+ Vaccins vivants atténués :
Le vaccin contre la fièvre jaune est strictement contre-indiqué en raison du risque de maladie vaccinale systémique éventuellement mortelle (voir rubrique 4.3.). Compte tenu du risque de maladie généralisée, il est conseillé d'utiliser un vaccin inactivé lorsqu’il existe.
L'utilisation de vaccins vivant atténués est déconseillée dans les trois mois qui suivent la fin du traitement par cisplatine.
+ Anticoagulants oraux :
En cas d'utilisation simultanée d'anticoagulants oraux, il est conseillé de contrôler régulièrement l'INR.
+ Antihistaminiques, phénothiazines et autres :
L'utilisation concomitante d'antihistaminiques, buclizine, cyclizine, loxapine, méclozine, phénothiazines, thioxanthènes ou trimethobenzamides peut masquer les symptômes d'ototoxicité (tels que vertiges et les acouphènes).
+ Substances anticonvulsivantes :
Les concentrations sériques en médicaments anticonvulsivants peuvent se situer à des niveaux infra-thérapeutiques au cours du traitement par cisplatine.
Le cisplatine peut réduire l'absorption de la phénytoïne et donc le contrôle de l'épilepsie si la phénytoïne était donnée comme traitement.
Au cours d’un traitement avec le cisplatine, il est strictement contre-indiqué de débuter tout nouveau traitement anticonvulsivant par phénytoïne (voir rubrique 4.3.).
+ En association avec la pyroxidine + l’altretamine :
Au cours d'une étude randomisée dans le traitement du cancer de l’ovaire avancé, le temps de réponse a été défavorablement affecté lorsque le cisplatine était utilisé en association avec la pyridoxine et l’altretamine (hexaméthylmélamine)
+ Paclitaxel :
Le traitement avec le cisplatine avant une perfusion de paclitaxel peut diminuer la clairance du paclitaxel de 33 % et intensifier par conséquent sa neurotoxicité (chez 70% des patients ou plus).
+ Autres :
L'utilisation concomitante de myélosuppresseurs ou de radiothérapie augmentera l'activité myélodépressive du cisplatine.
Le cisplatine administré en association avec la bléomycine et la vinblastine peut provoquer un phénomène de Raynaud.
Lors d’une étude chez des patients atteints de tumeurs métastatiques ou avancées, l’association du docétaxel avec le cisplatine a entraîné des effets neurotoxiques plus graves (dose-dépendants et sensoriels) que chaque agent administré seul à des doses similaires.
Les agents chélateurs comme la pénicillamine peuvent diminuer l'efficacité du cisplatine.
Lors de l'utilisation concomitante de cisplatine et de ciclosporine, prendre en considération l'immunosuppression excessive avec risque de lymphoprolifération.
Contraception chez les patients et les patientes en âge de procréer
Les patientes en âge de procréer et les patients doivent recourir à méthode de contraception efficace au cours du traitement et jusqu'à 6 mois après le traitement.
Grossesse
Les données sur l'utilisation du cisplatine chez les femmes enceintes sont insuffisantes. Toutefois, la toxicité du cisplatine pour le fœtus est suspectée à cause des ses propriétés pharmacologiques. Des études sur les animaux ont démontré une toxicité de reproduction et une cancérogénité transplacentaire (voir rubrique 5.3). Le cisplatine ne doit pas être utilisé pendant la grossesse sauf en cas de nécessité absolue.
Le cisplatine est excrété dans le lait maternel. L'allaitement est contre-indiqué pendant le traitement par cisplatine.
Fertilité
Une consultation génétique est recommandée chez les patients souhaitant procréer après un traitement par cisplatine. Le cisplatine peut causer une infertilité temporaire ou permanente. La cryoconservation du sperme peut être envisagée (voir également rubrique 4.4).
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Toutefois, les profils des effets indésirables (tels que la néphrotoxicité) peuvent influencer l'aptitude à conduire et à utiliser des machines. Les patients qui souffrent de ces effets (tels que somnolence et vomissements) doivent éviter de conduire et d’utiliser des machines.
Les effets indésirables dépendent de la dose utilisée et peuvent être cumulatifs.
Les événements indésirables les plus fréquents (> 10%) du cisplatine étaient hématologiques (leucopénie, thrombocytopénie et anémie), gastro-intestinaux (anorexie, nausées, vomissements et diarrhées), troubles de l'audition (surdité), rénaux (insuffisance rénale, néphrotoxicité, et hyperuricémie) et fièvre.
De effets toxiques graves sur les reins, la moelle osseuse et de l'oreille ont été rapportés chez environ un tiers des patients ayant reçu une dose unique de cisplatine ; ces effets sont généralement dose-dépendants et cumulatifs. L’ototoxicité peut être plus grave chez les enfants.
Les fréquences sont définies selon la convention suivante :
Très fréquent (³ 1/10), fréquent (³ 1/100 à <1/10), peu fréquent (³ 1/1, 000 à <1/100), rare (³ 1/10, 000 à £ 1/1, 000); très rare (£ 1/10, 000), fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Table des événements indésirables rapportés pendant les essais cliniques ou après la commercialisation du produit
(Termes MedDRA).
Classes de Systèmes d’Organes |
Fréquence |
Terme MedDRA |
Infections et infestations |
Fréquent |
Sepsis |
Fréquence indéterminée |
Infectiona |
|
Affections hématologiques et du système lymphatique |
Très fréquent |
Aplasie médullaire, thrombopénie, leucopénie, anémie |
Fréquence indéterminée |
Anémie hémolytique positive au test de Coombs |
|
Tumeurs bénignes, malignes et non précisées |
Rare |
Leucémie aiguë |
Affections du système immunitaire |
Peu fréquent |
Réaction anaphylactoideb |
Affections endocriniennes |
Fréquence indéterminée |
Augmentation de l’amylase sanguine, sécrétion inappropriée de l’hormone antidiurétique |
Troubles du métabolisme et de la nutrition |
Très fréquent |
Hyponatrémie |
Peu fréquent |
Hypomagnésémie |
|
Rare |
Hypercholestérolémie |
|
Très rare |
Augmentation du taux de fer sérique |
|
Fréquence indéterminée |
Déshydratation, hypokaliémie, hypophosphatémie, hyperuricémie, hypocalcémie, tétanie
|
|
Affections du système nerveux |
Fréquent |
Neurotoxicité |
Rare |
Convulsion, neuropathie périphérique, leucoencéphalopathie, syndrome de leucoencéphalopathie postérieure réversible |
|
Très rare |
Crises convulsives |
|
Fréquence indéterminée |
Accident vasculaire cérébral, accident vasculaire hémorragique et ischémique, agueusie, artérite cérébrale, signe de Lhermitte, myélopathie, neuropathie végétative |
|
Affections oculaires |
Rare |
Névrite rétrobulbaire optique, mouvement oculaire altéré |
Fréquence indéterminée |
Vision floue, achromatopsie acquise, cécité corticale, névrite optique, œdème papillaire, pigmentation rétinienne |
|
Affections de l'oreille et du labyrinthe |
Peu fréquent |
Ototoxicité |
Fréquence indéterminée |
Acouphène, surdité |
|
Affections cardiaques |
Fréquent |
Arythmie, bradycardie, tachycardie |
Rare |
Infarctus du myocarde, coronaropathie grave |
|
Très rare |
Arrêt cardiaque |
|
Fréquence indéterminée |
Troubles cardiaques |
|
Affections vasculaires |
Fréquent |
Phlébite |
|
Rare |
Hypertension |
|
Fréquence indéterminée |
Micro-angiopathie thrombotique (syndrome hémolytique et urémique), phénomène de Raynaud |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales |
Fréquent |
Dyspnée, pneumonie et insuffisance respiratoire |
|
Fréquence indéterminée |
Embolie pulmonaire |
Affections gastro-intestinales |
Rare |
Stomatite |
|
Fréquence indéterminée |
Vomissement, nausée, anorexie, hoquets, diarrhée |
Affections hépatobiliaires |
Fréquence indéterminée |
Augmentation des enzymes hépatiques, et de la bilirubinémie |
Affections de la peau et du tissus sous-cutané |
Fréquent |
Erythème, ulcère de peau, œdème localisé et douleur |
|
Fréquence indéterminée |
Éruption, alopécie |
Affections musculo-squelettiques, systémiques et osseuses |
Fréquence indéterminée |
Crampes musculaires |
Affections du rein et des voies urinaires |
Très fréquent |
Insuffisance rénale aiguë, insuffisance rénalec, trouble tubulaire rénal |
Affections des organes de reproduction et du sein |
Rare |
Anomalies de la spermatogenèse et de l’ovulation, gynécomastie |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration |
Fréquence indéterminée |
Pyrexie (très fréquente), asthénie, malaise, extravasationd au site d'injection |
Investigations |
Rare |
Diminution de l’albuminémie |
a : Les complications infectieuses se sont avérées mortelles chez certains patients.
b : Les symptômes signalés comme réaction anaphylactoïde dans le tableau de fréquence des EI comprenant œdème facial (Terme Préférentiel-œdème du visage), respiration sifflante, bronchospasme, tachycardie, et hypotension
c : Des augmentations de l’urée et de la créatinine, de l’acide urique sérique et/ou une diminution de la clairance de la créatinine font partie de l'insuffisance rénale.
d : Toxicité locale des tissus mous, suite à l'extravasation, comprenant cellulite tissulaire, fibrose, et nécrose (fréquente), douleur (fréquente), œdème (fréquent) et érythème (fréquent)
Il n'existe pas d'antidote spécifique en cas de surdosage de cisplatine. Même si l'hémodialyse commence 4 heures après le surdosage, elle a peu d'effet sur l'élimination de cisplatine de l'organisme à cause de la liaison forte et rapide du cisplatine aux protéines.
Le traitement en cas de surdosage consiste en des mesures symptomatiques.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
Le cisplatine est un composé inorganique qui contient un métal lourd [cis-diamminedichloridoplatinum (II)]. Il inhibe la synthèse de l’ADN par la formation de liaisons croisées dans l'ADN. Les protéines et la synthèse de l’ARN sont inhibées dans une moindre mesure.
Bien que le mécanisme le plus important de l'action semble être l'inhibition de la synthèse de l'ADN, d'autres mécanismes peuvent également contribuer à l'activité antinéoplasique du cisplatine, tels que l'augmentation de l'immunogénicité tumorale. Les propriétés oncolytiques du cisplatine sont comparables à des agents alkylants. Le cisplatine a également des propriétés immunosuppressives, radiosensibilisantes, et antibactériennes. Le cisplatine semble être un cycle cellulaire non spécifique. L'action cytotoxique du cisplatine est causée par la liaison à toutes les bases de l'ADN, avec une préférence pour la position N-7 de la guanine et de l'adénosine.
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
Après administration par voie intraveineuse, le cisplatine est distribué rapidement dans tous les tissus ; le cisplatine pénètre mal dans le système nerveux central. Les concentrations les plus élevées sont atteintes au niveau du foie, des reins, de la vessie, du tissu musculaire, de la peau, des testicules, de la prostate, du pancréas et de la rate.
Elimination :
Après administration par voie intraveineuse, l'élimination du cisplatine filtrable non lié aux protéines plasmatique est biphasique, avec une demi-vie initiale et terminale de 10-20 minutes et de 32-53 minutes, respectivement. L'élimination de la quantité totale de platine est triphasique avec des demi-vies de 14 minutes, de 274 minutes et 53 jours respectivement.
Le cisplatine est lié aux protéines plasmatiques à 90%.
L'excrétion se fait essentiellement par voie urinaire : 27- 43% de la dose administrée est récupérée dans les urines pendant les cinq premiers jours après le traitement. Le platine est également excrété dans la bile.
5.3. Données de sécurité préclinique
Dans les modèles de toxicité chronique ; des indications d’atteintesrénales, de dépression médullaire osseuse, de troubles gastro-intestinaux et d'ototoxicité ont été observés.
Mutagénicité et cancérogénité
Le cisplatine est mutagène dans de nombreux tests in vitro et in vivo (systèmes de test bactérien, troubles chromosomiques dans les cellules animales et les cultures de tissus). Dans des études à long terme il a été démontré que le cisplatine est carcinogène chez la souris et le rat.
Toxicité au niveau de la reproduction
Chez la souris, une suppression des gonades entraînant une aménorrhée ou une azoospermie a été observée, ce qui peut être irréversible et causer l'infertilité. Chez les rats femelles, le cisplatine a entraîné des changements morphologiques dans les ovaires, ainsi qu’une stérilité partielle et réversible.
Des études chez le rat ont montré que l'exposition pendant la grossesse peut causer des tumeurs chez la progéniture à l’âge adulte.
Le cisplatine est embryotoxique chez la souris et le rat, et des déformations ont été observées dans les deux espèces.
Le cisplatine est excrété dans le lait maternel.
Eau pour préparation injectable
Chlorure de sodium
Acide chlorhydrique pour ajustement de pH
Hydroxyde de sodium pour ajustement de pH
Lors de l'administration, éviter tout dispositif contenant de l'aluminium qui peut entrer en contact avec le cisplatine (kits pour perfusion intraveineuse, aiguilles, cathéters, et seringues).
Le cisplatine se décompose avec une solution de faible teneur en chlorure, la concentration de chlorure doit être au moins équivalent à 0,45% de chlorure de sodium.
Les antioxydants (comme le métabisulfite de sodium), bicarbonates (bicarbonate de sodium), les sulfates, le fluorouracile et le paclitaxel peuvent inactiver le cisplatine dans les systèmes de perfusion.
Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d'autres médicaments excepté ceux mentionnés dans la rubrique 6.6.
Après dilution comme décrit à la section 6.6 : la stabilité physico-chimique du produit après dilution a été démontrée pendant 14 jours à une température comprise entre 15-25oC à l’abri de la lumière.
Toutefois, d’un point de vue microbiologique, le produit doit être utilisé immédiatement.
6.4. Précautions particulières de conservation
La solution ne doit pas être utilisée si elle n’est pas limpide ou un précipité est formé.
Pour les conditions de conservation du médicament dilué, voir rubrique 6.3.
Ne pas mettre au réfrigérateur ni au congélateur la solution du médicament dilué.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
Le flacon contient soit 50 ml ou 100 ml, solution à diluer pour perfusion.
Flacon de 50 ml :
50 ml en flacon de verre ambré (Type I) fermé par un bouchon gris (bromobutyle) est serti par une capsule blanche (aluminium, type Flip-off).
Flacon de 100 ml :
100 ml en flacon de verre ambré (Type I) fermé par un bouchon gris (bromobutyle) est serti par une capsule bleue (aluminium, type Flip-off).
Boite de 1 Flacon x 50 ml.
Boite de 1 flacon x 100 ml.
Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.
6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation
Se référer aux règles locales cytotoxiques
Comme avec tout composé potentiellement toxique, le Cisplatine doit être manipulé avec prudence.
La préparation des solutions injectables de cytotoxiques doit être obligatoirement réalisée par un personnel spécialisé et entraîné ayant une connaissance des médicaments utilisés, dans des conditions assurant la protection de l'environnement et surtout la protection du personnel qui manipule. Elle nécessite un local de préparation réservé à cet usage. Il est interdit de fumer, de manger, de boire dans ce local. Les manipulateurs doivent disposer d'un ensemble de matériel approprié à la manipulation notamment blouses à manches longues, masques de protection, calot, lunettes de protection, gants à usage unique stériles, champs de protection du plan de travail, conteneurs et sacs de collecte des déchets. Les excréta et les vomissures doivent être manipulés avec précaution.
Les femmes enceintes doivent être averties et éviter la manipulation des cytotoxiques. Tout contenant cassé doit être traité avec les mêmes précautions et considéré comme un déchet contaminé.
L'élimination des déchets contaminés se fait par incinération dans des conteneurs rigides étiquetés à cet effet.
Préparation de l’administration intraveineuse
Prendre la quantité de la solution qui est nécessaire à partir du flacon et diluer avec au moins 1 litre des solutions suivantes :
· chlorure de sodium à 9 mg / ml (0,9%),
· mélange de 9 mg / ml de chlorure de sodium (0,9%) / glucose à 50 mg / ml (5%) (1:1), (résultant des concentrations finales: chlorure de sodium 4,5 mg / ml (0,45%), glucose à 25 mg / ml (2,5%)),
· chlorure de sodium à 9 mg / ml (0,9%) et 18,75 mg / ml (1,875%) de mannitol pour injection,
· le chlorure de sodium 4,5 mg / ml (0,45%), glucose 25 mg / ml (2,5%) et 18,75 mg / ml (1,875%) du mannitol, pour injection.
La Compatibilité avec les solutions ci-dessus a été démontrée à une concentration de 0,1 mg / ml.
Toujours inspecter la solution pour injection avant de l'utiliser. Seule une solution limpide, exempt de particules doit être administrée.
Ne pas mettre en contact avec du matériel d'injection qui contient de l'aluminium.
NE PAS administrer sans dilution.
En ce qui concerne la stabilité chimique et physique avec l'utilisation des solutions non diluées, voir rubrique 6.3.
Pour un usage unique. Jeter tout produit inutilisé conformément aux règles locales cytotoxiques
L’élimination
Tous les matériaux qui ont été utilisés pour la préparation et l'administration, ou qui ont été en contact avec le cisplatine, doivent être éliminés conformément aux directives locales cytotoxiques. Les restes des médicaments ainsi que tous les matériaux qui ont été utilisés pour la dilution et l'administration doivent être détruits conformément à l'hôpital procédures standard applicables aux agents cytotoxiques et conformément aux exigences locales relatives à l'élimination des déchets dangereux.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
PFIZER HOLDING FRANCE
23 – 25 avenue du Docteur Lannelongue
75014 PARIS
FRANCE
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 584 654-6 ou 34009 584 654 6 8 : 1 flacon (verre ambré) de 50 ml ; boite de 1.
· 584 655-2 ou 34009 584 655 2 9 : 1 flacon (verre ambré) de 100 ml ; boite de 1.
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
[à compléter par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter par le titulaire]
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Sans objet.
Liste I.
Médicament soumis à prescription hospitalière.
Prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou en hématologie ou aux médecins compétents en cancérologie.
Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.