RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 11/02/2014

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

SORIATANE 10 mg, gélule

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Poudre pulvérisée sèche titrant 25 % d'acitrétine ................................................................................ 40,0 mg

Quantité correspondant à acitrétine ................................................................................................... 10,0 mg

Pour une gélule.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Gélule.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

· Formes sévères de psoriasis en monothérapie ou associé à la puvathérapie.

· Dermatoses liées à des troubles sévères de la kératinisation (telles que les ichtyoses graves, certaines kératodermies palmoplantaires, la maladie de Darier...).

· Formes sévères de lichen-plan en cas d'échec des thérapeutiques habituelles.

4.2. Posologie et mode d'administration

La prescription initiale de SORIATANE est réservée aux spécialistes en dermatologie. La prescription peut être renouvelée par tout médecin dans la limite d’un an, au terme duquel une nouvelle prescription par un spécialiste en dermatologie est requise.

Par ailleurs, l'acitrétine doit être uniquement prescrite par ou sous la surveillance de médecins ayant l'expérience de l'utilisation des rétinoïdes systémiques ainsi qu'une parfaite connaissance du risque tératogène lié au traitement par l'acitrétine et de la surveillance qu'elle impose.

La réponse au traitement et sa tolérance variant d'un sujet à l'autre, la posologie sera adaptée à chaque cas particulier.

Adulte :

Une posologie initiale de 25 à 30 mg par jour pendant 2 à 4 semaines donne des résultats thérapeutiques satisfaisants.

Après un minimum de 2 semaines de traitement et sous réserve d'une tolérance satisfaisante, cette posologie initiale pourra être augmentée par paliers hebdomadaires de 10 mg et adaptée en tenant compte des effets secondaires et du bénéfice thérapeutique. En général, un dosage quotidien de 25 à 50 mg pendant 6-8 semaines permet d'atteindre un résultat thérapeutique optimal.

Dans certains cas, il peut être nécessaire d'augmenter les doses jusqu'à 75 mg par jour.

Les gélules sont prises de préférence une fois par jour au cours d'un repas.

Le traitement peut être arrêté chez les patients dont les lésions ont diminué suffisamment. Les rechutes doivent être traitées comme indiquées ci-dessus.

L'acitrétine est un traitement suspensif, et un traitement d'entretien est habituellement nécessaire; la dose journalière se situe entre 25 et 35 mg.

Dans les troubles de la kératinisation, une posologie minimale efficace est recommandée; la dose journalière devrait être inférieure, si possible, à 20 mg/jour et ne devrait pas dépasser 50 mg/jour.

Enfant :

Voir rubrique 4.4.

Du fait des effets indésirables sévères associés au traitement à long terme, le rapport bénéfice/risque doit être évalué avant tout traitement. L'acitrétine devra être utilisée lorsque toutes les thérapies alternatives se sont révélées inefficaces.

En cas d'utilisation chez l'enfant, la posologie journalière est d'environ 0,5 mg par kg de poids corporel. Des doses plus élevées, pouvant atteindre 1 mg par kg et par jour, peuvent s'avérer nécessaires dans certains cas sur une période limitée. Il convient toutefois de ne pas dépasser 35 mg par jour.

La dose d'entretien doit être aussi faible que possible en raison des éventuels effets indésirables à long terme.

Traitements associés :

Si l'acitrétine est associée à d'autres thérapeutiques, sa posologie peut être réduite en fonction de la réponse individuelle du patient.

D'une manière générale, les traitements locaux usuels n'interfèrent pas avec l'acitrétine et peuvent être poursuivis.

Mode d'administration :

Administration orale.

Les capsules devraient de préférence être prises une fois par jour avec un repas, ou avec le lait.

4.3. Contre-indications

· Hypersensibilité à l’acitrétine ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1 ou aux autres rétinoïdes.

· Femmes enceintes ou qui allaitent. (Voir rubrique 4.6).

· Femmes en âge de procréer sauf si toutes les conditions requises par le "Programme de Prévention de la Grossesse" sont remplies (voir rubriques 4.4 et 4.6).

· Insuffisance hépatique sévère.

· Insuffisance rénale sévère.

· Hypervitaminose A.

· Hyperlipidémie.

· Association avec les tétracyclines : risque d’hypertension intracrânienne (voir rubrique 4.5)

· Association avec le méthotrexate: risque de majoration de l’hépatotoxicité du méthotrexate (voir rubrique 4.5).

· Association avec la vitamine A : Risque de symptômes évocateurs d'une hypervitaminose (voir rubrique 4.5).

· Consommation d'alcool (boissons, aliments, médicaments) chez la femme en âge de procréer pendant toute la durée de traitement et pendant les 2 mois qui suivent son arrêt, en raison du risque malformatif (voir rubriques 4.4, 4.6 et 5.2).

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Effets tératogènes

L’acitrétine est un tératogène puissant. Il ne doit en aucun cas être utilisé :

- chez la femme enceinte

- chez la femme en âge de procréer, sauf si toutes les conditions du programme de prévention des grossesses sont remplies.

Programme de Prévention de la Grossesse

Information des patientes :

Chez la femme en âge de procréer, l’utilisation d’acitrétine est contre-indiquée sauf si toutes les conditions suivantes du « Programme de Prévention de la Grossesse » sont remplies :

· la patiente souffre de troubles sévères de la kératinisation résistants aux thérapeutiques habituelles

· elle doit être informée par le prescripteur des risques encourus en cas de survenue d'une grossesse au cours du traitement et au cours des 2 ans suivant son arrêt

· elle comprend l'importance des risques tératogènes pour l’enfant à naître en cas d’exposition pendant la grossesse et dans les 2 ans suivant l’arrêt du traitement et la nécessité d'un suivi mensuel rigoureux

· elle comprend et consent à utiliser une contraception efficace sans interruption commencée 4 semaines avant le traitement, poursuivie toute sa durée et pendant 2 ans après la fin de celui-ci.

· Même en cas d’infertilité ou d’absence d'activité sexuelle, toute femme en âge de procréer doit suivre une contraception efficace et être en mesure de respecter toutes les mesures du Programme de Prévention Grossesse.

· elle est informée et comprend les conséquences potentielles d'une grossesse et la nécessité de consulter rapidement un médecin s'il existe un risque de grossesse,

· elle comprend la nécessité et accepte de faire un test de grossesse plasmatique avant l'initiation du traitement, toutes les 4 semaines pendant le traitement et pendant 2 mois après l’arrêt du traitement et aux dates convenues avec le médecin pendant les 2 ans qui suivent l’arrêt du traitement.

· elle confirme avoir bien compris les risques et les mesures de précautions nécessaires pour l'utilisation d'acitrétine,

· elle consent à ne pas consommer d'alcool pendant le traitement et pendant les deux mois qui suivent son arrêt. En effet, la transformation d’acitrétine en étrétinate, également tératogène et dont la demi-vie d’élimination est d’environ 120 jours, est favorisée par l’ingestion d’alcool. Les aliments, les boissons ou les médicaments contenant de l'alcool sont contre-indiqués.

Ces conditions concernent également les femmes qui déclarent n'avoir aucune activité sexuelle.

Le médecin prescripteur doit s'assurer que:

· Les patientes remplissent les conditions requises par le programme de prévention des grossesses

· Les patientes ont compris les conditions susmentionnées et signent le formulaire d’accord de soins et de contraception.

Le médecin doit délivrer à la patiente les documents suivants : carnet patiente (incluant un exemplaire du formulaire d’accord de soins et de contraception signé) et brochure d’information sur la contraception.

En cas de traitement répété, les mêmes mesures devront être mises en œuvre et notamment les mesures contraceptives.

Contraception

Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une méthode de contraception efficace depuis 4 semaines avant le début du traitement, pendant toute la durée de celui-ci et pendant 2 ans après l’arrêt de l’acitrétine.

Si la patiente n’utilise aucun moyen contraceptif efficace, elle devra être orientée de préférence vers un médecin compétant pour être conseillée et afin qu’une contraception adaptée soit instaurée.

Voici des exemples de contraception efficaces :

- stérilet,

- pilule oestroprogestative,

- implant contraceptif,

Une seconde méthode de contraception, de préférence mécanique (préservatif ou diaphragme) est recommandée

Test de grossesse

Le type de test utilisé doit être un test plasmatique d’une sensibilité d’au moins 25mUI/ml et pratiqué chez les femmes en âge de procréer, sous la responsabilité d’un médecin comme indiqué ci-dessous.

Avant de commencer le traitement :

Un test de grossesse doit être effectué sous contrôle médical le jour de la consultation ou dans les 3 jours précédant la consultation lorsque l’acitrétine est prescrit si la patiente utilise une contraception efficace depuis au moins 4 semaines. Le test doit confirmer que la patiente n’est pas enceinte au moment où elle débute le traitement par l’acitrétine.

Suivi du traitement :

Un nouveau test de grossesse sous contrôle médical doit être effectué toutes les 4 semaines. Ces tests de grossesse doivent être effectués le jour de la consultation ou dans les 3 jours précédant la consultation dédiée à la prescription.

Fin du traitement :

La patiente devra réaliser un test de grossesse 2 mois après l’arrêt du traitement puis régulièrement aux dates convenues avec le médecin pendant les 2 ans suivant l’arrêt du traitement pour exclure une grossesse.

Chez l’homme

Les données disponibles suggèrent que le niveau d'exposition maternelle à partir du sperme des patients sous acitrétine, n'est pas suffisamment important pour être associé aux effets tératogènes de l'acitrétine.

Restrictions en matière de prescription et de délivrance

Chez les femmes en âge de procréer, la prescription d'acitrétine est limitée à 4 semaines de traitement et la poursuite du traitement nécessite une nouvelle prescription. Idéalement, le test de grossesse, la prescription et la délivrance d'acitrétine auront lieu le même jour. La délivrance de l'acitrétine doit avoir lieu dans les 7 jours au maximum suivant sa prescription, après vérification que toutes les mentions obligatoires figurent dans le carnet patiente.

Précautions supplémentaires

Les patients doivent être avertis qu'ils ne devront jamais donner ce médicament à d’autres personnes et qu'ils doivent rapporter toutes les gélules non utilisées à leur pharmacien en fin de traitement.

Aucun patient traité ou ayant été traité par Soriatane ne doit effectuer de don de sang, et ce pendant 2 ans après l'arrêt du traitement par l'acitrétine, en raison du potentiel tératogène de l'acitrétine et de l'étrétinate, et du risque d’exposition des femmes enceintes. Ceci afin d’éviter l’exposition des femmes en âge de procréer à l’acitrétine par ce biais.

Documents d’information

Afin d'aider les professionnels de santé et les patientes à éviter toute exposition foetale à l'acitrétine, le titulaire de l'Autorisation de Mise sur le Marché leur fournira les documents nécessaires à la prescription et délivrance du médicament (carnet-patiente) ainsi que des brochures explicatives destinées à renforcer les mises en garde liées à la tératogénicité de l'acitrétine, à informer sur les méthodes contraceptives et à insister sur la nécessité des tests de grossesse.

Les prescripteurs doivent fournir une information complète à tous les patients, aussi bien les hommes que les femmes, concernant le risque tératogène de l'acitrétine et les mesures strictes de prévention de la grossesse comme énoncés dans le "Programme de Prévention de la Grossesse".

Les prescripteurs doivent s’assurer que la patiente a compris les mesures du Programme de Prévention de la Grossesse, et qu’elle a lu et signé le formulaire d’accord de soins et de contraception.

Troubles hépato-biliaires

Chez les malades recevant de l'acitrétine, on procédera à une surveillance régulière des transaminases (avant traitement, tous les quinze jours au cours des deux premiers mois de traitement puis tous les trois mois). En cas de résultats supérieurs à la normale, un contrôle hebdomadaire sera réalisé. Si la fonction hépatique ne revient pas à la normale, le traitement par Soriatane doit être arrêté. Dans ce cas il est souhaitable de réaliser un bilan étiologique et de surveiller la fonction hépatique pendant au moins 3 mois.

Troubles du métabolisme lipidique

Une surveillance régulière du cholestérol total et des triglycérides sériques est nécessaire: avant de débuter le traitement, un mois après le début du traitement puis tous les 3 mois.

Troubles oculaires

Une diminution de la vision nocturne a également été observée. Les patients devront en être informés et avertis. Les patients souffrant de troubles de la vision doivent être orientés vers une consultation spécialisée en ophtalmologie.

Hypertension intracrânienne bénigne

Des cas d'hypertension intracrânienne bénigne ont rarement été observés. Les manifestations de l'hypertension intracrânienne bénigne incluent des céphalées sévères, des nausées, des vomissements et des troubles visuels. Le diagnostic d'hypertension intracrânienne bénigne impose l'interruption immédiate de l'acitrétine et les patients doivent être orientés vers une consultation spécialisée en neurologie.

Troubles de l'ossification

La poursuite, pendant plusieurs années, d'un traitement par acitrétine chez l'adulte et en particulier chez la personne âgée, nécessite la recherche périodique de troubles de l'ossification (voir rubrique 4.8). Si de tels troubles apparaissent, il convient de peser soigneusement les risques éventuels en regard de l'effet thérapeutique attendu.

Des troubles osseux ont été rapportés chez l'enfant, incluant des soudures prématurées des cartilages épiphysaires, hyperostoses squelettiques, et des calcifications extra-osseuses après un traitement à long terme avec étrétinate. L'évolution de la croissance et le développement osseux doivent être étroitement surveillés.

A ce jour, toutes les conséquences d'une administration à long terme ne sont pas connues.

Rayons UV

Les effets des rayons UV sont accentués avec le traitement par rétinoïdes. Les patients doivent donc éviter l'exposition intense au soleil et l'utilisation non contrôlée de lampes à rayons UV. Au besoin, il convient d'utiliser une protection solaire à haut coefficient de protection (SPF supérieur ou égal à 15).

Troubles psychiatriques

Le traitement à haute dose de rétinoïdes peut provoquer des troubles de l'humeur incluant irritabilité, tendance agressive et dépression.

Patients à haut risque

Chez les patients diabétiques, alcoolique ou avec des antécédents d’alcoolisme, présentant des facteurs de risques cardiovasculaire ou un désordre du métabolisme lipidique et traités par acitrétine, une surveillance plus fréquente des taux sérique de lipides et/ou de la glycémie et d'autres indicateurs de risques cardiovasculaires comme la pression sanguine doit être réalisée.

Chez les diabétiques, les rétinoïdes peuvent améliorer ou aggraver la tolérance au glucose. Par mesure de prudence, une surveillance de la glycémie est donc recommandée chez les diabétiques traités par acitrétine en début de traitement.

Chez les patients à haut risque présentant des indicateurs de risques cardiovasculaires qui ne sont pas contrôlés ou qui se détériorent, une réduction posologique ou une interruption de l'acitrétine devront être envisagées.

Ce médicament contient du glucose. Son utilisation est déconseillée chez les patients présentant un syndrome de malabsorption du glucose et du galactose.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

+ METHOTREXATE

Risque de majoration de l’hépatotoxicité du méthotrexate

+ CYCLINES

Risque d’hypertension intracrânienne

+ VITAMINE A

Risque de symptômes évocateurs d’une hypervitaminose A

+ AUTRES RETINOIDES

Risque de symptômes évocateurs d’une hypervitaminose A

+ Alcool

Une étude sur des volontaires sains a montré que la prise concomitante d'acitrétine avec de l'alcool formait de l'étrétinate; cette substance est également tératogène. Le mécanisme de métabolisation de cette substance n'a pas encore été défini, donc il n'est pas clair si d'autres interactions sont possibles. Cela doit être pris en considération lors du traitement des femmes en âge de procréer chez qui la prise d’alcool (boissons, aliments, médicaments) est contre-indiquée pendant le traitement et les 2 mois qui suivent son arrêt (voir rubriques 4.3, 4.4, 4.6 et 5.2).

4.6. Grossesse et allaitement

Grossesse

La grossesse est une contre-indication absolue au traitement par acitrétine (voir rubrique 4.3). La survenue, en dépit des mesures contraceptives, d'une grossesse au cours d'un traitement par acitrétine ou dans les 2 ans qui suivent son arrêt, comporte un risque très élevé de malformations majeures chez le fœtus.

L'acitrétine est un rétinoïde et donc un puissant tératogène.

Les malformations fœtales associées au traitement par rétinoïdes incluent des anomalies du système nerveux central (hydrocéphalie, malformations ou anomalies cérébelleuses, microcéphalie), des dysmorphies faciales, des fentes palatines, des anomalies de l'oreille externe (absence d'oreille externe, conduit auditif externe petit ou absent), des anomalies oculaires (microphtalmie), cardiovasculaires (anomalies conotruncales telles que tétralogie de Fallot, transposition des gros vaisseaux, communications interventriculaires), des anomalies du thymus et des glandes parathyroïdes. Il existe également une augmentation du risque d'avortement spontané.

Le risque concerne essentiellement les grossesses survenues pendant le traitement par acitrétine et 2 mois après l'arrêt du traitement. Au-delà de 2 mois et pendant 2 ans après l'arrêt du traitement, le risque est diminué (en particulier chez les femmes qui n'ont pas consommé d'alcool) mais il ne peut être totalement exclu en raison de la possible formation d'étrétinate. La transformation de l'acitrétine en étrétinate, qui est également tératogène et dont la demi-vie est plus longue (environ 120 jours), est favorisée par la prise d'alcool (boissons, médicaments, aliments) pendant le traitement par SORIATANE et durant les 2 mois suivant son arrêt.

Femmes en âge de procréer/contraception

Les femmes en âge de procréer doivent recourir à une méthode de contraception efficace 4 semaines avant le traitement, pendant toute la durée du traitement et pendant 2 ans après la fin du traitement par acitrétine (voir rubrique 4.4)

La patiente consent à ne pas consommer d'alcool (boissons, médicaments, aliments) pendant toute la durée du traitement et dans les 2 mois après l'arrêt du traitement.

Déclaration des grossesses survenant au cours d’un traitement par Soriatane et dans les deux ans suivant son arrêt.

La déclaration des grossesses survenant au cours d’un traitement par Soriatane et dans les deux ans suivant son arrêt est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent toute grossesse survenant au cours d’un traitement par Soriatane et dans les deux ans suivant son arrêt via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet: www.ansm.sante.fr

Allaitement

En cas d'allaitement, le traitement par acitrétine est contre-indiqué.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Une baisse de la vision nocturne a été observée dans certains cas au cours du traitement par acitrétine. Les patients doivent être informés de ce risque potentiel qui impose la plus grande prudence en cas de conduite de véhicule ou d'utilisation de machines (voir rubrique 4.8).

4.8. Effets indésirables

a) Effets indésirables cliniques :

Des effets indésirables sont observés chez la plupart des patients recevant un traitement par acitrétine. Cependant, ils sont réversibles après diminution de la posologie ou interruption du traitement. Une aggravation des symptômes du psoriasis a parfois été observée en début de traitement

Les effets les plus fréquemment observés sont ceux liés aux symptômes de l'hypervitaminose A tels qu’une sécheresse des lèvres qui peut être soulagé avec un baume à lèvre.

Les effets indésirables sont classée par Système Organe Classe et par fréquence en utilisant les catégories suivantes : très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥1/100, < 1/10), peu fréquent (>1/1000, <1/100), rare (≥1/10 000, <1/1000), très rare (<1/10 000), indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).

Système Organe Classe

Fréquence : Effet indésirable

Infections et Infestations:

Fréquence indéterminée :

Vulvo-vaginite due à Candida albicans

Troubles du système immunitaire

Fréquence indéterminée :

Réactions d’hypersensibilité incluant des angio-œdèmes

Troubles du système nerveux central :

Fréquent :

Céphalées

Peu fréquent :

Vertiges

Rare :

Neuropathie périphérique

Très rare :

Hypertension intracrânienne bénigne (voir rubrique 4.4)

Fréquence indéterminée :

Dysgueusie

Troubles oculaires :

Très fréquent :

Sécheresse et inflammation des muqueuses (par exemple conjonctivite, xérophtalmie), pouvant entrainer une intolérance au port des lentilles de contact

Peu fréquent :

Vision floue

Très rare :

Baisse de la vision nocturne (voir rubrique 4.4), kératite ulcéreuse

Troubles de l’oreille et du conduit auditif :

Fréquence indéterminée :

Baisse de l’acuité auditive, acouphène

Troubles vasculaires :

Fréquence indéterminée :

Bouffée congestive

Troubles respiratoires, thoraciques et médiastinaux :

Très fréquent :

Sécheresse et inflammation des muqueuses (par exemple épistaxis et rhinites)

Troubles gastro-intestinaux :

Très fréquent :

Sécheresse buccale, sensation de soif

Fréquent :

Stomatite, troubles gastro-intestinaux : par exemple douleurs abdominales, diarrhée, nausées, vomissements

Peu fréquent :

Gingivite

Fréquence indéterminée :

Hémorragie rectale

Troubles hépatobiliaires :

Peu fréquent :

Hépatite

Très rare :

Ictère

Troubles cutanés et des tissus sous-cutanés :

Très fréquent :

Chéilite, prurit, alopécie, desquamation cutanée (sur tout le corps, et en particulier, paume des mains et plantes des pieds)

Fréquent :

Fragilité cutanée, peau moite, dermatite, anomalies de la texture des cheveux, fragilité des ongles, paronychie, érythème

Peu fréquent :

Rhagades, dermatose bulleuse, réaction de photosensibilité

Fréquence indéterminée :

Granulome pyogénique, madarose, urticaire.

Effets musculo-squelettiques et systémiques :

Fréquent :

Arthralgie, myalgie

Peu fréquent :

Douleur osseuse, exostose (le traitement peut entrainer la progression d’une hyperostose existante, l’apparition de nouvelles lésions hyperostosantes ou des calcifications ligamentaires).

Troubles généraux et accidents liés au site d’administration :

Fréquent :

Œdème périphérique

Investigations :

Très fréquent :

Elévation transitoire et réversible des transaminases et des phosphatases alcalines, hypertriglycéridémie réversible, hypercholestérolémie (voir rubrique 4.4)

Enfants

Des troubles osseux ont été rapportés chez l'enfant, incluant des soudures prématurées des cartilages épiphysaires, hyperostoses squelettiques, et des calcifications extra-osseuses après un traitement à long terme avec étrétinate. Ces effets peuvent être attendus avec l'acitrétine. L'évolution de la croissance et le développement osseux doivent être étroitement surveillés. (voir rubrique 4.4).

Patients diabétiques

Les rétinoïdes peuvent améliorer ou aggraver la tolérance au glucose (voir rubrique 4.4).

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé doivent déclarer tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance. Site internet : www.ansm.sante.fr.

4.9. Surdosage

Lors d'un surdosage aigu, l'administration d'acitrétine doit être arrêtée immédiatement. Les symptômes d'un surdosage aigu sont identiques à ceux d'une hypervitaminose A aiguë (céphalées et vertiges, nausées ou vomissements, une somnolence, une irritabilité et un prurit notamment).

D'autres mesures particulières ne sont pas nécessaires du fait de la faible toxicité aigu de ce produit.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

ATC: KERATOLYTIQUE

(D: Dermatologie)

L'acitrétine est un analogue aromatique de synthèse de l'acide rétinoïque.

Des études cliniques ont confirmé que dans le psoriasis et dans les troubles de la kératinisation, l'acitrétine normalise les processus de prolifération cellulaire, de différenciation et de kératinisation de l'épiderme.

L'action de l'acitrétine est purement symptomatique. Son mode d'action est encore mal élucidé.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Absorption

Les concentrations plasmatiques maximales sont atteintes entre 1 et 4 heures après absorption du médicament. Après prise orale d'une dose unique de 50 mg d'acitrétine, la concentration plasmatique maximale (235 ng/ml) est atteinte dans un délai moyen de 3 heures.

Elle est augmentée par la prise concomitante de nourriture. La biodisponibilité moyenne est, dans ces conditions, de 60 % environ; elle varie notablement d'un malade à l'autre (36 à 95 %).

Après prise orale d'une dose d'acitrétine de 50 mg, répétée quotidiennement pendant deux mois, chez des volontaires sains ou des malades psoriasiques, l'état d'équilibre est atteint en 7 jours pour l'acitrétine et 10 jours pour son métabolite direct, l'isomère 13-cis.

Distribution

L'acitrétine est très lipophile et pénètre facilement dans les tissus. L'acitrétine est liée aux protéines plasmatiques à plus de 99 %, principalement à l'albumine et dans une faible proportion aux lipoprotéines. L'acitrétine traverse le placenta et passe dans le lait maternel.

Métabolisme

L'acitrétine est métabolisée par isomérisation en son isomère 13 cis-acitrétine.

L'acitrétine et son isomère sont transformés:

· soit en glucuronides avec conservation de la chaîne latérale, puis excrétion par la bile;

· soit en dérivés à chaîne plus courte, par bêta-oxydation avec déméthoxylation du cycle aromatique puis élimination par voie urinaire.

Dans le plasma de quelques sujets, la présence de faibles quantités d'étrétinate (ester éthylique de l'acitrétine), formé à partir d'acitrétine circulante, a pu être mise en évidence. Cette transformation est favorisée en présence d'alcool (voir rubrique 4.6).

Dans une étude chez des volontaires sains, notamment, la prise concomitante d'acitrétine et d'alcool (1,4 g/kg) a mis en évidence la formation d'étrétinate. L'étrétinate circulant, dont la demi-vie est de 120 jours, peut alors être stocké dans l'adipocyte, et ce pendant plusieurs mois et même plusieurs années (voir rubrique 4.6).

Elimination

Des études à doses répétées chez des patients âgés de 21 à 70 ans ont montré que la demi-vie d'élimination moyenne est approximativement de 50 heures pour l'acitrétine et de 60 heures pour son principal métabolite, le 13 cis acitrétine, qui est également tératogène. D'après les valeurs extrêmes des demi-vies d'élimination observées chez ces patients, soit 96 heures pour l'acitrétine et 123 heures pour le métabolite 13 cis, cela signifie, dans le cas d'une cinétique linéaire, que 99 % du médicament est éliminé dans les 36 jours qui suivent l'arrêt d'un traitement à long terme. Les concentrations plasmatiques d'acitrétine et de 13 cis acitrétine diminuent en dessous du seuil de sensibilité (< 6 ng/ml) dans les 36 jours qui suivent l'arrêt du traitement. L'acitrétine est excrétée totalement sous forme de métabolites, à part approximativement égale entre les reins et la bile.

5.3. Données de sécurité préclinique

Dans les études précliniques, aucun effet mutagène ou carcinogène, ni aucune toxicité hépatique directe de l'acitrétine n'ont été mis en évidence; cependant l'acitrétine a montré un effet tératogène dose-dépendant chez l'animal; il existe néanmoins une dose sans effet dans les trois espèces testées.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Gélatine, nébulisat de glucose (liquide), ascorbate de sodium, cellulose microcristalline.

Composition de l'enveloppe de la gélule

· Tête: oxyde de fer noir (E172), oxyde de fer jaune (E172), oxyde de fer rouge (E172), dioxyde de titane (E171), gélatine.

· Corps: dioxyde de titane (E171), gélatine.

Composition de l'encre d'impression de la gélule: shellac, hydroxyde d'ammonium, oxyde de fer noir (E172).

6.2. Incompatibilités

Sans objet.

6.3. Durée de conservation

3 ans.

6.4. Précautions particulières de conservation

A conserver à une température ne dépassant pas 25°C et à l'abri de l'humidité.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

30 gélules en flacon (verre brun).

30 gélules sous plaquettes thermoformées (PVC/PVDC/aluminium).

100 gélules en flacon (verre brun).

100 gélules sous plaquettes thermoformées (PVC/PVDC/aluminium).

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Pas d'exigences particulières.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

ACTAVIS GROUP PTC EHF

REYKJAVIKURVEGI 76-78

220 HAFNARFJORDUR

ISLANDE

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 331 262-2 ou 34009 331 262 2 3: 30 gélules en flacon (verre brun).

· 331 263-9 ou 34009 331 263 9 1: 30 gélules sous plaquettes thermoformées (PVC/PVDC/aluminium).

· 331 264-5 ou 34009 331 264 5 2: 100 gélules en flacon (verre brun).

· 331 265-1 ou 34009 331 265 1 3: 100 gélules sous plaquettes thermoformées (PVC/PVDC/aluminium).

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.

Prescription initiale annuelle réservée aux spécialistes en dermatologie. Renouvellement non restreint.

Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.

Pour les femmes en âge de procréer (voir Programme de Prévention de la Grossesse):

· la prescription nécessite préalablement le recueil de l'accord de soins et de contraception de la patiente et la remise d'un carnet-patiente complété,

· la prescription est limitée à un mois de traitement dont la poursuite nécessite une nouvelle prescription; elle est subordonnée à l'obtention d'un résultat négatif de test de grossesse, qui doit être réalisé tous les mois, dans les 3 jours précédant la prescription; la date et le résultat du test de grossesse doivent être mentionnés dans le carnet-patiente,

· la délivrance doit être effectuée au plus tard 7 jours après la prescription,

· la délivrance ne peut se faire qu'après avoir vérifié que toutes les mentions obligatoires suivantes figurent dans le carnet-patiente:

o lors de la première prescription:

o Signature de l'accord de soins et de contraception

o Mise en place d'au moins une méthode de contraception efficace depuis au moins un mois

o Evaluation du niveau de compréhension de la patiente

o Date du test de grossesse (hCG plasmatiques)

o lors des prescriptions suivantes:

o Poursuite d'une contraception efficace

o Evaluation du niveau de compréhension de la patiente

o Date du test de grossesse (hCG plasmatiques)

· la date de délivrance doit être mentionnée dans le carnet-patiente.