RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 12/01/2018

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

IRINOTECAN MEDAC 20 mg/mL, solution à diluer pour perfusion

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Chlorhydrate d’irinotécan trihydraté.......................................................................................... 20 mg

équivalent à irinotécan........................................................................................................ 17,33 mg

Pour 1 mL de solution à diluer pour perfusion.

Chaque flacon de 2 mL contient 40 mg de chlorhydrate d’irinotécan trihydraté (40 mg/2 mL).

Chaque flacon de 5 mL contient 100 mg de chlorhydrate d’irinotécan trihydraté (100 mg/5 mL).

Chaque flacon de 15 mL contient 300 mg de chlorhydrate d’irinotécan trihydraté (300 mg/15 mL).

Chaque flacon de 25 mL contient 500 mg de chlorhydrate d’irinotécan trihydraté (500 mg/25 mL).

Chaque flacon de 50 mL contient 1000 mg de chlorhydrate d’irinotécan trihydraté (1000 mg/50 mL).

Excipients : Sorbitol (E420).

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Solution à diluer pour perfusion.

Solution limpide de couleur jaune.

pH 3,0 – 3,8.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

IRINOTECAN MEDAC est indiqué dans le traitement des patients présentants un cancer colorectal avancé

· en monothérapie, après échec d’un traitement ayant comporté du 5-fluorouracile,

· en association avec le 5-fluorouracile et l'acide folinique chez les patients n’ayant pas reçu de chimiothérapie antérieure pour le stade avancé de leur maladie.

IRINOTECAN MEDAC en association avec le cétuximab est indiqué dans le traitement des patients présentant un cancer colorectal métastatique exprimant le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFr) après échec d’une chimiothérapie incluant de l’irinotécan.

IRINOTECAN MEDAC en association avec le 5-fluorouracile, l’acide folinique et le bévacizumab est indiqué en traitement de première ligne chez des patients présentant un carcinome métastatique du côlon ou du rectum.

4.2. Posologie et mode d'administration

Réservé à l’adulte. Après dilution, la solution pour perfusion d’irinotécan doit être perfusée dans une veine périphérique ou centrale.

Posologie recommandée

En monothérapie (chez les patients traités précédemment) :

La posologie recommandée est de 350 mg/m² d’irinotécan administré en perfusion intraveineuse de 30 à 90 minutes toutes les 3 semaines (voir rubriques 4.4 et 6.6).

En association (chez les patients non traités précédemment) :

L’efficacité et la tolérance de l’irinotécan en association avec le 5-fluorouracile (5FU) et l’acide folinique (AF) ont été évaluées selon le schéma suivant (voir rubrique 5.1).

Irinotécan et 5FU/AF, schéma toutes les 2 semaines :

La dose recommandée est de 180 mg/m² d’irinotécan une fois toutes les 2 semaines en perfusion intraveineuse de 30 à 90 minutes, suivie d’une perfusion d’acide folinique et de 5-fluorouracile.

Concernant la posologie et le mode d’administration du cétuximab administré concomitamment, se référer au Résumé des Caractéristiques du Produit de ce médicament. En général, la dose d’irinotécan utilisée est la même que celle administrée au cours des derniers cycles du précédent traitement à base d’irinotécan. L’irinotécan ne doit pas être administré moins d’une heure après la fin de de la perfusion du cétuximab.

Concernant la posologie et le mode d’administration du bévacizumab, se référer au Résumé des Caractéristiques du Produit de ce médicament.

Ajustements posologiques

L’irinotécan doit être administré après récupération convenable de tous les effets indésirables, c'est à dire grade 0 ou 1 selon les critères du NCI CTC (National Cancer Institute Common Toxicity Criteria), et après disparition complète d'une diarrhée liée au traitement.

Avant chaque administration de traitement en perfusion, la dose d’irinotécan, et de 5FU si nécessaire, devra être réduite en tenant compte des effets indésirables de plus haut grade observés lors de la perfusion précédente. Le traitement doit être retardé de 1 ou 2 semaines afin de permettre une récupération des effets indésirables liés au traitement.

La posologie de l’irinotécan, et/ou du 5FU si nécessaire, devra être réduite de 15 à 20 % en cas de survenue des effets indésirables suivants :

· toxicité hématologique (neutropénie grade 4, neutropénie fébrile [neutropénie grade 3 – 4 et fièvre grade 2 – 4], thrombocytopénie et leucocytopénie [grade 4]).

· toxicité non hématologique (grade 3 – 4).

Les recommandations de modification de posologie du cétuximab administré en association avec l’irinotécan doivent être en accord avec le Résumé des Caractéristiques du Produit de ce médicament.

Se référer au Résumé des Caractéristiques du Produit du bévacizumab pour les modifications de posologie du bévacizumab administré en association avec irinotécan/5FU/AF.

Durée du traitement

Le traitement par irinotécan doit être poursuivi jusqu’à progression objective de la maladie ou jusqu’à la survenue d’une toxicité inacceptable.

Populations spécifiques

Patients présentant une insuffisance hépatique

En monothérapie :

La bilirubinémie (jusqu’à 3 fois la limite supérieure de la normale [LSN]), chez les patients ayant un indice de performance OMS ≤ 2, conditionne la posologie initiale d’irinotécan. Chez ces patients ayant une hyperbilirubinémie et un taux de prothrombine supérieur à 50 %, la clairance d’irinotécan est diminuée (voir rubrique 5.2), et le risque de toxicité hématologique est donc augmenté. Une surveillance hebdomadaire de la numération de la formule sanguine doit donc être réalisée chez ces patients.

· Chez les patients ayant une bilirubinémie inférieure ou égale à 1,5 fois la LSN, la dose recommandée d’irinotécan est de 350 mg/m².

· Chez les patients ayant une bilirubinémie comprise entre 1,5 et 3 fois la LSN, la dose recommandée d’irinotécan est de 200 mg/m².

· Les patients ayant une bilirubinémie supérieure à 3 fois la LSN ne doivent pas être traités avec l’irinotecan (voir rubriques 4.3 et 4.4).

En association :

Il n’existe pas de données disponibles chez les patients présentant une insuffisance hépatique traités par irinotécan en association.

Patients présentant une insuffisance rénale

Aucune étude n’ayant été réalisée dans cette population, l’utilisation de l’irinotécan n’est pas recommandée chez les patients présentant une insuffisance rénale (voir rubriques 4.4 et 5.2).

Sujets âgés

Aucune étude pharmacocinétique spécifique n’a été réalisée chez le sujet âgé. Toutefois, la dose doit être choisie avec prudence dans cette population, en raison de la fréquence plus importante d’altération des fonctions biologiques. Cette population demande une surveillance plus étroite (voir rubrique 4.4).

4.3. Contre-indications

· Maladie inflammatoire chronique de l’intestin et/ou occlusion intestinale (voir rubrique 4.4).

· Antécédents d’hypersensibilité sévère au chlorhydrate d’irinotécan trihydraté ou à l’un des excipients d'IRINOTECAN MEDAC.

· Allaitement (voir rubriques 4.4 et 4.6).

· Bilirubinémie > 3 fois la LSN (voir rubrique 4.4).

· Insuffisance médullaire sévère.

· Indice de performance de grade OMS > 2.

· Association avec le millepertuis (voir rubrique 4.5).

Pour les contre-indications supplémentaires du cétuximab ou du bévacizumab, se référer aux Résumés des Caractéristiques du Produit de ces médicaments.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

L’utilisation de l’irinotécan doit être réservée aux unités spécialisées dans l’administration de cytotoxiques et doit être uniquement administré sous le contrôle d’un médecin qualifié dans l’utilisation des chimiothérapies anticancéreuses.

Etant donné la nature et la fréquence des effets indésirables, l’irinotécan ne sera prescrit dans les cas suivants qu’après avoir pesé les bénéfices attendus par rapport aux éventuels risques thérapeutiques:

· chez les patients présentant un facteur de risque, en particulier ceux dont l’indice de performance de grade OMS = 2.

· dans les rares cas où il est prévisible que le patient n'observera pas les recommandations de prise en charge des effets indésirables (nécessité d’un traitement anti diarrhéique immédiat et prolongé associé à une prise abondante de liquide dès la survenue de diarrhée tardive). Une surveillance stricte à l’hôpital est recommandée pour de tels patients.

Lorsque l’irinotécan est utilisé en monothérapie, il est habituellement prescrit selon un schéma d’administration toutes les 3 semaines. Cependant, un schéma d’administration hebdomadaire (voir rubrique 5.1) peut être envisagé chez des patients nécessitant un suivi plus rapproché ou qui ont un risque particulier de neutropénie sévère.

Diarrhée tardive

Les patients doivent être avertis du risque de diarrhée tardive survenant plus de 24 heures après l’administration de l’irinotécan et à tout moment avant le cycle suivant. En monothérapie, le délai médian d'apparition de la première selle liquide est de 5 jours après la perfusion d’irinotecan. En cas d’apparition de cet effet indésirable, les patients doivent prévenir rapidement leur médecin et débuter immédiatement un traitement adapté.

Le risque de diarrhée est augmenté chez les patients ayant reçu une radiothérapie abdomino-pelvienne antérieure, ceux ayant une hyperleucocytose initiale, ceux ayant un indice de performance de grade OMS ≥ 2 et chez les femmes. Si la diarrhée n’est pas traitée correctement, elle peut menacer le pronostic vital, particulièrement en cas de neutropénie concomitante.

Dès la première selle liquide, le patient doit boire abondamment des boissons contenant des électrolytes et débuter immédiatement un traitement anti diarrhéique approprié. Le traitement anti diarrhéique sera prescrit par le service irinotécan a été administré. À sa sortie de l’hôpital, le patient devra se procurer les médicaments prescrits afin de pouvoir traiter la diarrhée dès sa survenue. De plus, le patient doit informer son médecin ou le service ayant administré irinotécan de l’apparition de la diarrhée.

Le traitement anti diarrhéique actuellement recommandé consiste en de fortes doses de lopéramide (4 mg lors de la première prise puis 2 mg toutes les 2 heures). Ce traitement doit être poursuivi pendant 12 heures après la dernière selle liquide et ne doit pas être modifiée. En aucun cas le lopéramide ne doit être administré à cette posologie plus de 48 heures consécutives, en raison du risque d’iléus paralytique, ni pendant moins de 12 heures.

En plus du traitement anti diarrhéique, une antibiothérapie prophylactique à large spectre doit être administrée quand la diarrhée est associée à une neutropénie sévère (nombre de neutrophiles < 500 cellules/mm³).

En plus du traitement antibiotique, une hospitalisation est recommandée dans les cas suivants afin de contrôler la diarrhée :

· diarrhée accompagnée de fièvre,

· diarrhée sévère (demandant une réhydratation intraveineuse),

· diarrhée persistante 48 heures après l’initiation du traitement à forte dose de lopéramide.

Le lopéramide ne doit pas être administré à titre prophylactique, même chez des patients ayant présenté une diarrhée tardive lors des cures précédentes.

Chez les patients ayant présenté une diarrhée sévère, une réduction de la posologie est recommandée pour les cycles suivants (voir rubrique 4.2).

Hématologie

Une surveillance hebdomadaire de la formule sanguine est recommandée pendant le traitement par irinotécan. Les patients doivent être avertis du risque de neutropénie et de l’importance de la présence d’une fièvre. Une neutropénie fébrile (température > 38°C et nombre de neutrophiles ≤ 1 000 cellules/mm³) doit être traitée en urgence en milieu hospitalier par des antibiotiques à large spectre par voie intraveineuse.

Chez les patients ayant eu une toxicité hématologique sévère, une réduction de posologie est recommandée pour les administrations suivantes (voir rubrique 4.2).

Chez les patients ayant une diarrhée sévère, le risque d’infections et de toxicité hématologique est augmenté. Un hémogramme doit être réalisé en cas de diarrhées sévères.

Insuffisance hépatique

Un bilan hépatique doit être réalisé avant la première administration et avant chaque cycle.

Une surveillance hebdomadaire de la numération sanguine doit être réalisée chez les patients ayant une bilirubinémie comprise entre 1,5 et 3 fois la LSN, en raison de la diminution de la clairance de l'irinotécan (voir rubrique 5.2) et donc de l’augmentation du risque d'hématotoxicité dans cette population. Chez les patients ayant une bilirubinémie > 3 fois la LSN, voir rubrique 4.3.

Nausées et vomissements

Un traitement antiémétique prophylactique est recommandé avant chaque administration d’irinotécan. Des nausées et vomissements ont été fréquemment rapportés. Les patients chez lesquels des vomissements sont associés à une diarrhée tardive doivent être hospitalisés le plus rapidement possible pour être traités.

Syndrome cholinergique aigu

En cas d’apparition d’un syndrome cholinergique aigu (défini par une diarrhée précoce et différents autres signes et symptômes tels que hypersudation, crampes abdominales, myosis et salivation), du sulfate d’atropine (0,25 mg par voie sous cutanée) doit être administré en dehors de ses contre-indications cliniques (voir rubrique 4.8). Des précautions doivent être prises chez les patients asthmatiques. Chez les patients présentant un syndrome cholinergique aigu et sévère, l'utilisation du sulfate d'atropine à titre prophylactique est recommandée lors des administrations ultérieures d'irinotécan.

Troubles respiratoires

Les cas de pathologie pulmonaire interstitielle avec infiltrats pulmonaires sont peu fréquents durant le traitement avec l’irinotécan. La pathologie pulmonaire interstitielle peut être fatale. Le risque de développement de pathologie pulmonaire interstitielle peut être favorisé par l’administration de médicaments pneumotoxiques, d’une radiothérapie et l’administration de facteurs de croissance. Chez les patients présentant des facteurs de risque, la survenue de symptômes respiratoires devra être étroitement surveillée avant et pendant le traitement par irinotécan.

Extravasation

Bien que l’irinotécan ne soit pas un vésicant connu, il convient de veiller à éviter toute extravasation et de surveiller le point de perfusion afin de déceler d'éventuels signes d’inflammation. En cas de survenue d’une extravasation, il est recommandé de nettoyer le site et d’appliquer de la glace.

Sujets âgés

En raison de la fréquence plus élevée d’altération des fonctions biologiques, en particulier de la fonction hépatique chez les personnes âgées, le choix de la posologie d’irinotécan doit être déterminé avec précaution dans cette population (voir rubrique 4.2).

Maladie inflammatoire chronique intestinale et/ou occlusion intestinale

Ces patients ne doivent pas être traités par irinotécan avant la résolution de l’occlusion intestinale (voir rubrique 4.3).

Patients avec fonction rénale altérée

Aucune étude dans cette population n’a été faite (voir rubriques 4.2 et 5.2).

Troubles cardiaques

Des événements ischémiques myocardiques ont été observés après un traitement par l’irinotécan, principalement chez des patients présentant une maladie cardiaque sous-jacente ou d’autres facteurs de risque de maladie cardiaque, ou chez des patients ayant été soumis à une chimiothérapie cytotoxique antérieure (voir rubrique 4.8).

Par conséquent, il conviendra d’exercer une surveillance étroite chez les patients présentant des facteurs de risque connus et de prendre les mesures nécessaires pour minimiser tous les facteurs de risque modifiables (par ex., tabac, hypertension et hyperlipidémie).

Effets immunosuppresseurs/sensibilité accrue aux infections

L’administration de vaccins vivants ou de vaccins vivants atténués chez les patients immunodéprimés par des agents chimiothérapeutiques, dont l’irinotécan, est susceptible d’entraîner des infections graves ou fatales. Il convient d’éviter les vaccinations à l’aide de vaccins vivants chez les patients recevant de l’irinotécan. L’administration de vaccins à virus inactivés reste possible. Cependant la réponse à ces vaccins pourrait être diminuée.

Autres

Ce médicament contenant du sorbitol, les patients atteints de troubles héréditaires rares d’intolérance au fructose ne doivent pas prendre ce médicament.

De rares cas d’insuffisance rénale, d’hypotension ou d’hypovolémie ont été observés chez des patients ayant présenté des épisodes de déshydratation associés à une diarrhée et/ou à des vomissements, ou à une septicémie.

Des mesures contraceptives doivent être prises pendant le traitement et pendant au moins 3 mois après l'arrêt du traitement (voir rubrique 4.6).

L’administration concomitante d’irinotécan avec un puissant inhibiteur (ex. kétoconazole) ou inducteur (ex. rifampicine, carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne, millepertuis) du cytochrome P450 3A4 (CYP3A4) peut altérer le métabolisme de l’irinotécan et doit être évitée (voir rubrique 4.5).

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Une interaction entre l’irinotécan et les agents bloquants neuromusculaires ne peut être exclue. Du fait de l’activité anticholinestérase de l’irinotécan, les effets bloquants neuromusculaires du suxamethonium peuvent être prolongés et le blocage neuromusculaire d’agents non dépolarisants peut être antagonisé.

Plusieurs études ont montré que l’administration concomitante d’anticonvulsivants inducteurs du CYP3A (ex. carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne) entraînait une diminution de l’exposition à l’irinotécan, au SN 38 et au SN 38 glucuronidé et réduisait leurs effets pharmacodynamiques. Les effets de ces anticonvulsivants se traduisent par une diminution de 50 % ou plus des aires sous la courbe (AUC) du SN 38 et du SN 38 glucuronidé. En plus de l’induction des enzymes du cytochrome P450 3A, l’augmentation de la glucuronidation et de l’excrétion biliaire peut jouer un rôle sur la réduction de l’exposition à l’irinotécan et à ses métabolites.

Une étude a montré que la co administration de kétoconazole en comparaison avec l’irinotécan administré seul entraînait une diminution de 87 % de l’AUC du métabolite oxydatif principal APC et une élévation de 109 % de l’AUC du SN 38.

Une attention particulière est requise chez les patients recevant de façon simultanée des médicaments connus pour inhiber (ex. kétoconazole) ou induire (ex. rifampicine, carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne) le métabolisme du médicament par le CYP3A4. L’administration concomitante d’irinotécan avec un inhibiteur/inducteur de cette voie métabolique peut altérer le métabolisme de l’irinotécan et doit être évitée (voir rubrique 4.4).

Dans une étude pharmacocinétique avec un faible nombre de patients (n = 5) dans laquelle 350 mg/m² d’irinotécan a été co administré avec 900 mg de millepertuis (Hypericum perforatum), une baisse de 42 % des concentrations plasmatiques du SN-38, métabolite actif de l’irinotécan a été observée. Le millepertuis diminue les taux plasmatiques du SN 38. Le millepertuis ne doit donc pas être administré avec l’irinotécan (voir rubrique 4.3).

L’administration concomitante de 5-fluorouracile/acide folinique dans le schéma d’association ne modifie pas les paramètres pharmacocinétiques de l’irinotécan.

Sulfate d'atazanavir : l’administration concomitante de sulfate d’atazanavir, inhibiteur du CYP3A4 et de l’UGT1A1, est susceptible d’augmenter l’exposition systémique au SN 38, métabolite actif de l’irinotécan. Il est recommandé d’en tenir compte en cas d’administration concomitante de ces médicaments.

Interactions communes à tous les cytotoxiques

En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors des affections tumorales, le recours à un traitement anticoagulant est fréquent. S’il est décidé de traiter le patient par AVK, l’indice thérapeutique étroit de ces anticoagulants et la grande variabilité intra-individuelle de la coagulabilité, auxquelles s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagulants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, imposent d’augmenter la fréquence des contrôles de l’INR (rapport international normalisé).

Associations contre-indiquées

· Vaccin antiamarile : risque de maladie vaccinale généralisée mortelle

Associations déconseillées

· Vaccins vivants atténués (sauf antiamarile) : risque de maladie vaccinale généralisée éventuellement mortelle (p. ex. infections). Ce risque est majoré chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-jacente. Il est recommandé d’utiliser un vaccin inactivé lorsque celui-ci existe (poliomyélite).

· Phénytoïne : risque d’exacerbation des convulsions en raison de la diminution de l’absorption digestive de la phénytoïne par les substances cytotoxiques.

Associations à prendre en compte

· Ciclosporine, tacrolimus : immunodépression excessive avec risque de syndrome lymphoprolifératif.

L’influence du cétuximab sur le profil de tolérance de l’irinotécan, et vice versa, n’a pas été mise en évidence.

Dans une étude, les concentrations d’irinotécan étaient similaires chez les patients recevant irinotécan/5FU/AF seuls et en association avec le bévacizumab. Les concentrations de SN 38 (métabolite actif de l’irinotécan) ont été analysées chez un sous-groupe de patients (environ 30 par bras de traitement). Les concentrations en SN 38 étaient en moyenne 33 % plus élevées chez les patients recevant irinotécan/5FU/AF en association avec bévacizumab comparé à ceux recevant irinotécan/5FU/AF seul. En raison d’une forte variabilité inter patients et d’un échantillonnage limité, il n'est pas certain que l'augmentation des taux de SN 38 observée était due au bévacizumab. L’incidence d’effets indésirables de type diarrhées et leucocytopénie a été légèrement plus élevée. Un nombre plus élévé de réductions posologiques en irinotécan a été rapporté chez les patients recevant de l’irinotécan/5FU/AF en association avec le bévacizumab.

Les patients ayant présenté une diarrhée sévère, une leucocytopénie ou une neutropénie avec le bévacizumab et irinotecan en association doivent avoir une modification de posologie d’irinotecan comme décrit dans la rubrique 4.2.

Les résultats d’un essai consacré aux interactions médicamenteuses n’ont pas montré d’effet significatif du bévacizumab sur la pharmacocinétique de l’irinotécan et de son métabolite actif, le SN 38. Cependant, cela n’exclut pas la possibilité que leurs toxicités soient accrues en raison de leurs propriétés pharmacologiques.

4.6. Fertilité, grossesse et allaitement

Grossesse

Il n’y a aucune information concernant l’utilisation d’irinotécan chez la femme enceinte.

Chez l’animal, des effets embryotoxiques et tératogènes ont été observés (voir rubrique 5.3). Aussi, au vu des résultats des études menées chez l’animal et du mécanisme d’action de l’irinotécan, l’irinotécan ne doit pas être utilisé pendant la grossesse sauf si le traitement s’avère indispensable. Dans chaque cas, les bénéfices du traitement doivent être mis en balance avec le risque possible pour le fœtus (voir rubriques 4.3 et 4.4).

Femmes en âge de procréer

Les femmes en âge de procréer et les hommes doivent utiliser une contraception efficace pendant le traitement, et ce jusqu’à 1 mois et 3 mois respectivement après la fin du traitement.

Allaitement

Chez les rats qui allaitent, l’irinotécan marqué au C14 a été détecté dans le lait. Il n’existe pas de données relatives au passage de l’irinotécan dans lait maternel humain. En conséquence, en raison du risque potentiel de manifestations indésirables chez le nourrisson, l’allaitement doit être interrompu pendant la durée du traitement par l’irinotécan (voir rubrique 4.3).

Fertilité

Il n’y a pas de données disponibles sur l’effet de l’irinotécan sur la fertilité chez l’homme. Chez l’animal, des effets indésirables de l’irinotécan sur la fertilité de la progéniture ont été mis en évidence (voir rubrique 5.3).

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Les patients doivent être avertis du risque potentiel de vertiges ou de troubles visuels pouvant se produire dans les 24 heures suivant l’administration d’irinotécan et doivent éviter de conduire des véhicules ou d’utiliser des machines si de tels symptômes apparaissent.

4.8. Effets indésirables

Les effets indésirables décrits dans cette rubrique concernent l’irinotécan. Aucune influence du cétuximab sur le profil de tolérance de l’irinotécan, et vice versa, n’a été mis en évidence. En association avec le cétuximab, d’autres effets indésirables ont été rapportés, et étaient ceux attendus avec le cétuximab (comme une éruption acnéiforme chez 88 % des patients). Pour les effets indésirables de l’irinotécan en association avec le cétuximab, se référer aussi au Résumé des Caractéristiques du Produit.

Pour avoir des informations sur les effets indésirables de l’association avec le bévacizumab, se référer au Résumé des Caractéristiques du Produit du bévacizumab.

Les effets indésirables notifiés chez les patients traités par la capécitabine en association avec l’irinotécan, en plus de ceux observés avec la capécitabine en monothérapie ou observés à une fréquence supérieure comparée à la capécitabine en monothérapie sont : très fréquents, tous grades : thrombose / embolie ; fréquents, tous grades : réaction d’hypersensibilité, ischémie cardiaque / infarctus ; fréquents, grades 3 et 4 : neutropénie fébrile. Se référer au Résumé des Caractéristiques du Produit de la capécitabine pour des informations complètes sur les effets indésirables de ce médicament.

Les effets indésirables de grade 3 et de grade 4 notifiés chez les patients traités par la capécitabine en association avec l’irinotécan et le bévacizumab, en plus de ceux observés avec la capécitabine en monothérapie ou observés à une fréquence supérieure comparée à la capécitabine en monothérapie sont : fréquents, grades 3 et 4 : neutropénie, thrombose / embolie, hypertension, et ischémie cardiaque / infarctus. Se référer aux Résumés des caractéristiques du produit de la capécitabine et du bévacizumab pour des informations complètes sur les effets indésirables de ces médicaments.

Les effets indésirables suivants, considérés comme possiblement ou probablement liés à l’administration d’irinotécan, ont été rapportés chez 765 patients recevant la dose recommandée de 350 mg/m² en monothérapie et chez 145 patients traités par irinotécan en association avec le 5FU/AF toutes les 2 semaines à la dose recommandée de 180 mg/m².

Les effets indésirables dose limitants les plus fréquents (≥ 1/10) d'irinotécan sont une diarrhée tardive (survenant plus de 24 heures après l'administration) et des anomalies hématologiques notamment une neutropénie, une anémie et une thrombocytopénie.

Les effets indésirables ont été résumés dans le tableau suivant selon la convention de fréquence MedDRA. Au sein de chaque groupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés par ordre de sévérité décroissante.

Très fréquent : ≥ 1/10

Fréquent : ≥ 1/100, < 1/10

Peu fréquent : ≥ 1/1 000, < 1/100

Rare : ≥ 1/10 000, < 1/1 000

Très rare : < 1/10 000, fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles)

Classe de systèmes d’organes

Fréquence

Effets indésirables

Affections gastro‑intestinales

Très fréquent

· Diarrhée tardive sévère

· Nausées et vomissements sévères en cas de monothérapie

Fréquent

· Nausées et vomissements sévères en cas d’association

· Épisodes de déshydratation (associés aux diarrhées et/ou de vomissements)

· Constipation due à l'irinotécan et/ou au lopéramide

Peu fréquent

· Colite pseudomembraneuse (un cas à Clostridium difficile confirmé par bactériologie)

· Insuffisance rénale, hypotension ou collapsus cardiovasculaire résultant de la déshydratation associée aux diarrhées et/ou vomissements

· Occlusion intestinale, iléus, hémorragies gastro‑intestinales

Rare

· Colite, incluant typhlite, colite ischémique et ulcéreuse

· Perforation intestinale

· Autres effets bénins incluant anorexie, douleur abdominale et mucosite

· Pancréatite symptomatique ou asymptomatique

Affections hématologiques et du système lymphatique

Très fréquent

· Neutropénie (réversible et non cumulative)

· Anémie

· Thrombocytopénie en cas de traitement en association

· Épisodes infectieux en cas de monothérapie

Fréquent

· eutropénie fébrile

· Épisodes infectieux en cas de traitement en association

· Épisodes infectieux associés à une neutropénie sévère ayant entraîné trois cas de décès

· Thrombocytopénie en cas de monothérapie

Très rare

· Un cas de thrombocytopénie périphérique avec développement d’anticorps anti‑plaquettes a été rapporté.

Affections de la peau et du tissu sous‑cutané

Très fréquent

· Alopécie (réversible)

Peu fréquent

· Réactions cutanées bénignes

Troubles généraux et anomalies au site d'administration

Très fréquent

· Fièvre en l’absence d’infection et sans neutropénie sévère concomitante en cas de monothérapie

Fréquent

· Fièvre en l’absence d’infection et sans neutropénie sévère concomitante en cas de traitement en association

· Syndrome cholinergique aigu sévère transitoire (les principaux symptômes ont été définis comme une diarrhée précoce accompagnée et différents autres symptômes tels que douleur abdominale, conjonctivite, rhinite, hypotension, vasodilatation, hypersudation, frissons, malaise, vertige, troubles visuels, myosis, larmoiements et hypersalivation).

· Asthénie

Peu fréquent

· Réactions au site de perfusion

Investigations

Très fréquent

· En association, des élévations transitoires (grade 1 et 2) des taux sériques des transaminases, de phosphatase alcaline ou de bilirubine, ont été observées en l’absence de métastases hépatiques évolutives

Fréquent

· En monothérapie des élévations transitoires et légères à modérées des taux sériques de transaminases, de phosphatase alcaline ou de bilirubine, ont été observées en l’absence de métastases hépatiques évolutives

· En association : élévation transitoire (grade 3) de la bilirubine sérique

· Augmentations transitoires et légères à modérées des taux sériques de la créatinine

Rare

· Hypokaliémie et hyponatrémie

Très rare

· Elévation des taux d’amylase et/ou de lipase

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

Peu fréquent

· Pneumopathie interstitielle avec infiltrats pulmonaires

· Effets précoces, tels que dyspnée

Affections du système immunitaire

Peu fréquent

· Réactions allergiques légères

Rare

· Réactions anaphylactiques/anaphylactoïdes

Infections et infestations

Peu fréquent

· Une insuffisance rénale, une hypotension ou une insuffisance cardiovasculaire ont été observés chez des patients atteints d’une septicémie

Affections cardiaques

Rare

· Hypertension pendant ou après la perfusion

Affections musculo‑squelettiques et systémiques

Rare

· Effets précoces, tels que contraction musculaire ou crampes et une paresthésie

Affections du système nerveux

Très rare

· Troubles transitoires de l’élocution

Troubles du métabolisme et de la nutrition

Très rare

· Syndrome de lyse tumorale

Affections gastro-intestinales

Diarrhée tardive

La diarrhée tardive (survenant plus de 24 heures après l’administration) constitue une toxicité dose-limitante de l’irinotécan.

En monothérapie :

Une diarrhée sévère a été observée chez 20 % des patients qui ont suivi les recommandations de prise en charge de la diarrhée. Une diarrhée sévère est retrouvée dans 14 % des cycles évaluables. Le délai médian d’apparition de la première selle liquide était de 5 jours après la perfusion d’irinotécan.

En association :

Une diarrhée sévère a été observée chez 13,1 % des patients qui ont suivi les recommandations de prise en charge de la diarrhée. Une diarrhée sévère est retrouvée dans 3,9 % des cycles évaluables.

De rares cas de colite pseudomembraneuse ont été rapportés, dont un cas avec une documentation bactériologique (Clostridium difficile).

Nausées et vomissements

En monothérapie :

Des nausées et vomissements sévères ont été observés chez environ 10 % des patients ayant reçu un traitement antiémétique.

En association :

Une incidence moindre des nausées et vomissements sévères a été observée (respectivement 2,1 % et 2,8 % des patients).

Déshydratation

Des épisodes de déshydratation généralement associés à une diarrhée et/ou des vomissements ont été rapportés.

De rares cas d’insuffisance rénale, d’hypotension ou d’insuffisance cardio-vasculaire ont été observés chez des patients ayant présenté des épisodes de déshydratation associés à une diarrhée et/ou à des vomissements.

Autres affections gastro-intestinales

Une constipation relative à l’irinotécan et/ou au lopéramide a été observée :

· en monothérapie : chez moins de 10 % des patients.

· en association : chez 3,4 % des patients.

De rares cas d’occlusion intestinale, d’iléus ou d’hémorragie gastro-intestinale et de rares cas de colites, incluant des typhlites, des colites ischémiques et ulcéreuses ont été rapportés. De rares cas de perforations intestinales ont été rapportés. D’autres effets peu sévères incluant anorexie, douleurs abdominales et mucosite ont été également observés.

De rares cas de pancréatite symptomatique ou asymptomatique liés au traitement par irinotécan ont été observés.

Atteintes hématologiques

La neutropénie constitue une toxicité dose-limitante. La neutropénie était réversible et non cumulative; le délai médian d’apparition du nadir était de 8 jours que ce soit en monothérapie ou en association.

En monothérapie :

Une neutropénie a été observée chez 78,7 % des patients et a été sévère (nombre de neutrophiles < 500 cellules/mm³) chez 22,6 % des patients. Parmi les cycles évaluables, 18 % se sont compliqués d’une neutropénie < 1 000 cellules/mm³ dont 7,6 % d’une neutropénie < 500 cellules/mm³.

Une récupération totale était en général atteinte au 22ème jour.

Une fièvre accompagnée d’une neutropénie sévère a été rapportée chez 6,2 % des patients et dans 1,7 % des cycles.

Des épisodes infectieux sont survenus chez environ 10,3 % des patients (2,5 % des cycles) et ont été associés à une neutropénie sévère chez environ 5,3 % des patients (1,1 % des cycles) et ont entraîné deux décès.

Une anémie a été rapportée chez environ 58,7 % des patients (8 % avec une hémoglobine < 8 g/dl et 0,9 % avec une hémoglobine < 6,5 g/dl).

Une thrombocytopénie (< 100 000 cellules/mm3) a été observée chez 7,4 % des patients et 1,8 % des cycles dont 0,9 % des patients avec des plaquettes ≤ 50 000/mm3, soit 0,2 % des cycles.

Presque tous les patients ont normalisé leur numération plaquettaire le 22ème jour.

En association :

Une neutropénie a été observée chez 82,5 % des patients et a été sévère (nombre de neutrophiles < 500 cellules/mm³) chez 9,8 % des patients.

Parmi les cycles évaluables, 67,3 % se sont compliqués d’une neutropénie < 1 000 cellules/mm³ dont 2,7 % d’une neutropénie < 500 cellules/mm³.

Une récupération totale était en général atteinte dans les 7 à 8 jours.

Une fièvre accompagnée d’une neutropénie sévère a été rapportée chez 3,4 % des patients et dans 0,9 % des cycles.

Des épisodes infectieux sont survenus chez environ 2 % des patients (0,5 % des cycles) et ont été associés à une neutropénie sévère chez environ 2,1 % des patients (0,5 % des cycles) et ont entraîné un décès dans un cas.

Une anémie a été rapportée chez environ 97,2 % des patients (2,1 % avec une hémoglobine < 8 g/dl).

Une thrombocytopénie (< 100 000 cellules/mm3) a été observée chez 32,6 % des patients et 21,8 % des cycles. Aucune thrombocytopénie sévère (< 50 000 cellules/mm3) n’a été observée.

Un cas de thrombocytopénie périphérique avec anticorps antiplaquettes a été rapporté dans l’expérience clinique obtenue après la mise sur le marché.

Infections et infestations

De rares cas d’insuffisance rénale, d’hypotension ou d’insuffisance cardio-vasculaire ont été observés chez des patients atteints d’infection systémique grave.

Troubles généraux et anomalies au site de perfusion

Syndrome cholinergique aigu

Un syndrome cholinergique aigu sévère transitoire a été observé chez 9 % des patients traités par monothérapie et chez 1,4 % des patients traités par association. Les principaux symptômes étaient définis par une diarrhée précoce et un ensemble de symptômes tels que douleur abdominale, conjonctivite, rhinite, hypotension, vasodilatation, hypersudation, frissons, malaise, vertige, troubles visuels, myosis, larmoiement et hypersalivation survenant pendant ou dans les 24 heures suivant la perfusion d’irinotécan. Ces symptômes disparaissent après administration d’atropine (voir rubrique 4.4).

L’asthénie a été sévère chez moins de 10 % des patients traités par monothérapie et chez 6,2 % des patients traités par association. L’imputabilité à l’irinotécan n’est pas clairement établie. Une fièvre isolée non accompagnée d'infection ou de neutropénie sévère est survenue chez 12 % des patients traités par monothérapie et chez 6,2 % des patients traités par association.

Des réactions légères au site de perfusion ont été rapportées peu fréquemment.

Affections cardiaques

De rares cas d’hypertension pendant ou après la perfusion ont été rapportés.

Affections respiratoires

Les cas de pathologie pulmonaire interstitielle avec infiltrats pulmonaires sont peu fréquents au cours du traitement par l’irinotécan. Des effets précoces tels que dyspnée ont été rapportés (voir rubrique 4.4).

Affections de la peau et du tissu sous cutané

L’alopécie est très fréquente et réversible. Des réactions cutanées d’intensité légère ont été rapportées peu fréquemment.

Affections du système immunitaire

Des réactions allergiques d’intensité légère et peu fréquentes, et de rares cas de réactions de type anaphylactique/anaphylactoïde ont été rapportés.

Affections musculo squelettiques

Des effets précoces tels que contraction musculaire ou crampes et paresthésies ont été rapportés.

Investigations

Examens biologiques

En monothérapie, une augmentation transitoire légère à modérée des taux sériques soit des transaminases, soit de la phosphatase alcaline, soit de la bilirubine a été observée respectivement chez 9,2 %, 8,1 % et 1,8 % des patients, en l’absence de métastases hépatiques évolutives.

Une augmentation transitoire légère à modérée des taux sériques de créatinine a été observée chez 7,3 % des patients.

En association, une élévation sérique transitoire (grade 1 et 2) de l’ALAT, de l’ASAT, de la phosphatase alcaline ou de la bilirubine a été observée chez 15 %, 11 %, 11 % et 10 % des patients respectivement, en l’absence de métastases hépatiques évolutives. Des grades 3 transitoires ont été observés chez 0 %, 0 %, 0 % et 1 % des patients respectivement. Aucun grade 4 n'a été observé.

Dans de très rares cas, une élévation de l’amylase et/ou de la lipase a été rapportée.

De rares cas d’hypokaliémie et d’hyponatrémie principalement liées à une diarrhée et à des vomissements ont été rapportés.

Affections du système nerveux

De très rares cas de troubles du langage transitoires associés aux perfusions d’irinotécan ont été rapportés après la mise sur le marché.

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : www.ansm.sante.fr.

4.9. Surdosage

Des cas de surdosage pouvant être fatals à des doses supérieures approximativement à deux fois la dose thérapeutique recommandée, ont été rapportés. Les effets indésirables les plus significatifs rapportés étaient une neutropénie sévère et une diarrhée sévère. Il n’existe aucun antidote connu à l’irinotécan. Un traitement symptomatique de soutien intensif doit être mis en place pour prévenir la déshydratation causée par la diarrhée et pour traiter les éventuelles complications infectieuses.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique : autres agents antinéoplasiques, code ATC : L01XX19.

Données expérimentales

L’irinotécan est un dérivé hémisynthétique de la camptothécine. Il s’agit d’un agent antinéoplasique qui agit comme inhibiteur spécifique de l’ADN topoisomérase I. Il est métabolisé par la carboxylestérase dans la plupart des tissus en SN‑38, qui s’est révélé plus actif que l'irinotécan sur la topoisomérase I purifiée et plus cytotoxique sur plusieurs lignées de cellules tumorales murines et humaines. L’inhibition de l’ADN topisomérase I par l’irinotécan ou le SN‑38 induit des lésions simple brin de l’ADN qui bloquent la fourche de réplication de l’ADN et qui sont responsables de l’activité cytotoxique. Cette activité cytotoxique est fonction du temps et elle est spécifique de la phase S.

In vitro, l’irinotécan et le SN‑38 ne sont pas significativement reconnus par la P‑glycoprotéine MDR et exercent des effets cytotoxiques sur des lignées cellulaires résistantes à la doxorubicine et à la vinblastine.

De plus, l’irinotécan possède un large spectre d’activité antitumorale in vivo sur des modèles tumoraux murins (adénocarcinome du canal pancréatique P03, adénocarcinome mammaire MA16/C, adénocarcinomes coliques C38 et C51), et sur des xénogreffes humaines (adénocarcinome colique Co‑4, adénocarcinome mammaire Mx‑1, adénocarcinomes gastriques ST‑15 et SC‑16). L’irinotécan est également actif sur des tumeurs exprimant la P‑glycoprotéine MDR (leucémies P388 résistantes à la vincristine et à la doxorubicine).

Le principal effet pharmacologique de l’irinotécan non lié à son activité antitumorale, est l’inhibition de l’acétylcholinestérase.

Données cliniques

Traitement associé en première ligne du cancer colorectal métastatique

En association avec l’acide folinique et le 5‑fluorouracile

Une étude de phase III a été menée chez 385 patients atteints de cancer colorectal métastatique non préalablement traités et recevant soit un schéma d’administration toutes les 2 semaines (voir rubrique 4.2), soit un schéma d’administration hebdomadaire. Dans le schéma toutes les 2 semaines, au jour 1, l’administration d’irinotécan à 180 mg/m² une fois toutes les 2 semaines est suivie d’une perfusion d’acide folinique (200 mg/m² en perfusion intraveineuse de 2 heures) et de 5‑fluorouracile (400 mg/m² en bolus intraveineux suivi par 600 mg/m² en perfusion intraveineuse de 22 heures). Au jour 2, l’acide folinique et le 5‑fluorouracile sont administrés aux mêmes doses et selon le même schéma. Dans le schéma hebdomadaire, l’administration d’irinotécan à 80 mg/m² est suivie d’une perfusion d’acide folinique (500 mg/m² en perfusion intraveineuse de 2 heures) puis de 5‑fluorouracile (2 300 mg/m² en perfusion intraveineuse de 24 heures) pendant 6 semaines.

Dans l’étude de traitement en association avec les deux schémas décrits ci‑dessus, l’efficacité de l’irinotécan a été évaluée chez 198 patients traités.

Régime d’association
(n = 198)

Schéma hebdomadaire
(n = 50)

Schéma toutes les 2 semaines
(n = 148)

Irinotécan
+ 5FU/AF

5FU/AF

Irinotécan
+ 5FU/AF

5FU/AF

Irinotécan
+ 5FU/AF

5FU/AF

Taux de réponse [%]

40,8*

23,1*

51,2*

28,6*

37,5*

21,6*

valeur de p

< 0,001

0,045

0,005

Temps médian jusqu’à progression [mois]

6,7

4,4

7,2

6,5

6,5

3,7

valeur de p

< 0,001

NS

0,001

Durée médiane de réponse [mois]

9,3

8,8

8,9

6,7

9,3

9,5

valeur de p

NS

0,043

NS

Durée médiane de réponse et de stabilisation [mois]

8,6

6,2

8,3

6,7

8,5

5,6

valeur de p

< 0,001

NS

0,003

Temps médian jusqu’à échec du traitement [mois]

5,3

3,8

5,4

5,0

5,1

3,0

valeur de p

0,0014

NS

< 0,001

Survie médiane [mois]

16,8

14,0

19,2

14,1

15,6

13,0

valeur de p

0,028

NS

0,041

* population par protocole : 5FU = 5‑fluorouracile ; AF = acide folinique ; NS = non significatif

Dans le schéma hebdomadaire, l’incidence des diarrhées sévères était de 44,4 % chez les patients traités par irinotécan en association avec 5FU/AF et de 25,6 % chez les patients traités par 5FU/AF seul. L’incidence des neutropénies sévères (nombre de neutrophiles < 500 cellules/mm³) était de 5,8 % chez les patients traités par irinotécan en association avec 5FU/AF et 2,4 % chez les patients traités par 5FU/AF seul.

De plus, le temps médian de détérioration définitive de l’indice de performance était significativement plus long dans le groupe irinotécan en association que dans le groupe 5FU/AF seul (p = 0,046).

La qualité de vie a été évaluée dans cette étude de phase III à l’aide du questionnaire EORTC QLQ‑C30. Le délai jusqu’à la détérioration définitive a été constamment plus long dans les groupes irinotécan. L’évolution du score global de Qualité de vie a été légèrement meilleure dans le groupe irinotécan en association, bien que non significative, montrant que l’irinotécan en association est efficace sans affecter la qualité de vie.

En association avec le bévacizumab

Une étude de phase III randomisée en double aveugle, activement contrôlé, a évalué le bévacizumab en association avec irinotécan/5FU/AF comme traitement de première ligne pour le carcinome métastatique du côlon ou du rectum (étude AVF2107g). L’addition du bévacizumab à l’association irinotécan/5FU/AF a résulté en une augmentation statistiquement significative de la survie globale. Le bénéfice clinique, tel que mesuré par la survie globale, a été observé dans tous les sous‑groupes de patients prédéfinis, incluant ceux définis par l'âge, le sexe, l'indice de performance, la localisation de la tumeur primaire, le nombre d’organes impliqués et la durée de la maladie métastatique. Se référer au Résumé des Caractéristiques du Produit du bévacizumab.

Les résultats d’efficacité de l’étude AVF2107g sont résumés dans le tableau suivant :

Groupe 1
Irinotécan/5FU/AF/placebo

Groupe 2
Irinotécan/5FU/AF/bévacizumab a

Nombre de patients

411

402

Survie globale

Temps médian [mois]

15,6

20,3

Intervalle de confiance à 95 %

14,29 – 16,99

18,46 – 24,18

Hazard ratio b

0,660

valeur de p

0,00004

Survie sans progression

Temps médian [mois]

6,2

10,6

Hazard ratio b

0,54

valeur de p

< 0,0001

Taux de réponse globale

Taux [%]

34,8

44,8

Intervalle de confiance à 95 %

30,2 – 39,6

39,9 – 49,8

valeur de p

0,0036

Durée de réponse

Temps médian [mois]

7,1

10,4

25–75ème percentile [mois]

4,7 – 11,8

6,7 – 15,0

a 5 mg/kg toutes les 2 semaines ; b Par rapport au groupe témoin.

En association avec le cétuximab

EMR 62 202‑007 : cette étude randomisée, menée chez des patients atteints de cancer colorectal métastatique n'ayant pas reçu de traitement préalable pour leur maladie métastatique, a comparé l'association du cétuximab et de l'irinotécan plus une perfusion de 5‑fluorouracile/acide folinique (5FU/AF) (599 patients) avec cette même chimiothérapie en monothérapie (599 patients). Sur l'ensemble de la population des patients pour lesquels le statut du gène KRAS était évaluable, 64 % présentaient des tumeurs avec gène KRAS de type sauvage.

Les données d’efficacité générées par ces études sont résumées dans le tableau suivant :

Variable/statistique

Population totale

Population avec gène KRAS de type sauvage

Cétuximab

plus FOLFIRI

(N = 599)

FOLFIRI

(N = 599)

Cétuximab

plus FOLFIRI

(N = 172)

FOLFIRI

(N = 176)

ORR

IC 95 %

46,9 (42,9-51,0)

38,7 (34,8-42,8)

59,3 (51,6-66,7)

43,2 (35,8-50,9)

Valeur de p

0,0038

0,0025

PFS

Hazard ratio (IC 95 %)

0,85 (0,726-0,998)

0,68 (0,501-0,934)

Valeur de p

0,0479

0,0167

IC = intervalle de confiance, FOLFIRI = irinotécan plus perfusion de 5FU/AF, ORR = objective response rate, taux de réponses objectives (patients avec réponse complète ou réponse partielle), PFS = progression-free survival time, durée de survie sans progression

En association avec la capécitabine

Les données d'une étude clinique de phase III (CAIRO) randomisée et contrôlée supportent l'utilisation de la capécitabine à la dose initiale de 1 000 mg/m2 pendant 2 semaines toutes les 3 semaines en association à l'irinotécan dans le traitement de première ligne de patients atteints de cancer colorectal métastatique. 820 patients ont été randomisés pour recevoir soit un traitement séquentiel (n = 410), soit une association de traitement (n = 410). Le traitement séquentiel se composait d'un traitement de première ligne par la capécitabine (1 250 mg/m2 deux fois par jour pendant 14 jours), de deuxième ligne par l'irinotécan (350 mg/m2 au jour 1) et de troisième ligne par l'association de la capécitabine (1 000 mg/m2 deux fois par jour pendant 14 jours) à l'oxaliplatine (130 mg/m2 au jour 1). Le traitement en association se composait d'un traitement de première ligne par la capécitabine (1 000 mg/m2 deux fois par jour pendant 14 jours) associé à l'irinotécan (250 mg/m2 au jour 1) (XELIRI) et de seconde ligne par la capécitabine (1 000 mg/m2 deux fois par jour pendant 14 jours) plus oxaliplatine (130 mg/m2 au jour 1). Tous les cycles de traitement étaient administrés à des intervalles de 3 semaines. En traitement de première ligne, la survie médiane sans progression dans la population en intention de traiter était de 5,8 mois (IC 95 % : 5,1-6,2 mois) pour la capécitabine en monothérapie et de 7,8 mois (IC 95 % : 7,0-8,3 mois) pour XELIRI (p = 0,0002).

Les données issues d'une analyse intermédiaire d'une étude de phase II (AIO KRK 0604) multicentrique, randomisée et contrôlée supportent l'utilisation de la capécitabine à la posologie initiale de 800 mg/m2 pendant 2 semaines toutes les 3 semaines en association à l'irinotécan et au bévacizumab dans le traitement de première ligne de patients atteints de cancer colorectal métastatique.

115 patients ont été randomisés pour recevoir la capécitabine associée à l'irinotécan (XELIRI) et au bévacizumab : capécitabine (800 mg/m2 deux fois par jour pendant 2 semaines suivies d'une période sans traitement de 7 jours), irinotécan (200 mg/m2 en perfusion de 30 minutes le jour 1 toutes les 3 semaines) et bévacizumab (7,5 mg/kg en perfusion de 30 à 90 minutes le jour 1 toutes les 3 semaines). Un total de 118 patients a été randomisé pour recevoir un traitement par capécitabine associée à l'oxaliplatine et au bévacizumab : capécitabine (1 000 mg/m2 deux fois par jour pendant 2 semaines suivies d'une période sans traitement de 7 jours), oxaliplatine (130 mg/m2 en perfusion de 2 heures au jour 1 toutes les 3 semaines) et bévacizumab (7,5 mg/kg en perfusion de 30 à 90 minutes le jour 1 toutes les 3 semaines).

La survie sans progression à 6 mois dans la population en intention de traiter était de 80 % (XELIRI plus bévacizumab) versus 74 % (XELOX plus bévacizumab). Le taux de réponse globale (réponses complète et partielle) était de 45 % (XELOX plus bévacizumab) versus 47 % (XELIRI plus bévacizumab).

En monothérapie dans le traitement de deuxième ligne du cancer colorectal métastatique

Des essais cliniques de phase II/III ont été conduits chez plus de 980 patients atteints d'un cancer colorectal métastatique en échec d'un traitement antérieur par 5FU et traités toutes les 3 semaines. L'efficacité antitumorale de l’irinotécan a été évaluée chez 765 patients en progression documentée sous 5FU à l'entrée dans l'essai.


Essais de phase III

Irinotécan versus
soins palliatifs

Irinotécan versus
5‑fluorouracile (5FU)

Irinotécan

Soins palliatifs

Valeur de p

Irinotécan

5FU

Valeur de p

Nombre de patients

183

90

127

129

Survie sans progression à 6 mois (%)

NA

NA

33,5

26,7

0,03

Survie à 1 an (%)

36,2

13,8

0,0001

44,8

32,4

0,0351

Survie médiane (mois)

9,2

6,5

0,0001

10,8

8,5

0,0351

NA = non applicable

Dans les essais de phase II, réalisés chez 455 patients traités par le schéma d'administration toutes les 3 semaines, la survie sans progression à 6 mois a été de 30 % et la survie médiane de 9 mois. Le temps médian jusqu'à progression était de 18 semaines.

De plus, des essais de phase II, non comparatifs, ont été réalisés chez 304 patients traités avec un schéma d'administration hebdomadaire, à la dose de 125 mg/m2, en perfusion intraveineuse de 90 minutes, pendant 4 semaines consécutives suivies de 2 semaines de repos. Dans ces essais, le temps médian jusqu'à progression était de 17 semaines et la survie médiane était de 10 mois.

Un profil de sécurité similaire à celui du schéma toutes les 3 semaines a été observé avec le schéma hebdomadaire chez les 193 patients ayant débuté le traitement à la dose de 125 mg/m2. Le délai médian d'apparition de la première selle liquide était de 11 jours.

En association avec le cétuximab après échec d'une chimiothérapie à base d'irinotécan

L’efficacité du cétuximab en association avec l'irinotécan a été étudiée dans deux études cliniques. Au total, 356 patients atteints d'un cancer colorectal métastatique exprimant l'EGFR, après échec récent d'un traitement cytotoxique à base d'irinotécan et ayant un indice de performance de Karnofsky d'au moins 60 %, mais dont la majorité avait un indice de performance de Karnofsky ≥ 80 %, ont reçu l'association.

EMR 62 202‑007 : cette étude randomisée a comparé l'association du cétuximab et de l'irinotécan (218 patients) avec le cétuximab en monothérapie (111 patients).

IMCL CP02‑9923 : cette étude à un bras, ouverte, a étudié l'association chez 138 patients.

Les données d'efficacité générées par ces études sont résumées dans le tableau suivant.

Étude

n

ORR

DCR

PFS (mois)

OS (mois)

n (%)

IC 95 %

n (%)

IC 95 %

Médiane

IC 95 %

Médiane

IC 95 %

Cétuximab + irinotécan

EMR 62
202‑007

218

50 (22,9)

17,5- 29,1

121 (55,5)

48,6- 62,2

4,1

2,8-4,3

8,6

7,6-9,6

IMCL
CP02‑9923

138

21 (15,2)

9,7- 22,3

84 (60,9)

52,2- 69,1

2,9

2,6-4,1

8,4

7,2-10,3

Cétuximab

EMR 62
202‑007

111

12 (10,8)

5,7-18,1

36 (32,4)

23,9-42,0

1,5

1,4-2,0

6,9

5,6-9,1

DCR = disease control rate, taux de contrôle de la maladie (patients avec réponse complète, réponse partielle ou stabilisation de la maladie pendant au moins 6 semaines), IC = intervalle de confiance, ORR = objective response rate, taux de réponses objectives (patients avec réponse complète ou réponse partielle), OS = overall survival time, durée de survie globale, PFS = progression-free survival, durée de survie sans progression

L’efficacité de l’association du cétuximab et de l’irinotécan était supérieure à celle du cétuximab en monothérapie en termes de taux de réponses objectives (ORR), de taux de contrôle de la maladie (DCR) et de survie sans progression (PFS). Dans l’essai clinique randomisé, aucun effet sur la durée de survie globale n’a été démontré (Hazard ratio 0,91 ; p = 0,48).

Données pharmacocinétiques/pharmacodynamiques

L’intensité des toxicités majeures rencontrées avec l’irinotécan (ex. neutropénie et diarrhée) est liée à l’exposition (AUC) à la molécule mère et au métabolite SN‑38. Des corrélations significatives ont été observées entre l’apparition de la toxicité hématologique (diminution du taux de globales blancs et de polynucléaires neutrophiles au nadir) ou l’intensité de la diarrhée et les valeurs de l’AUC de l’irinotécan et du métabolite SN‑38 en monothérapie.

Patients présentant une activité réduite de l’UGT1A1

L’UDP glucuronosyltransférase‑1 polypeptide A1 (UGT1A1) est impliquée dans la désactivation métabolique du SN‑38, le métabolite actif de l’irinotécan, en SN‑38 glucuronide (SN‑38G) inactif. Le gène UGT1A1 est extrêmement polymorphe, ce qui se traduit par des capacités métaboliques variables parmi les individus. L’une des variations spécifiques du gène UGT1A1 inclut un polymorphisme dans la région promotrice connue sous le nom de variant UGT1A1*28. Ce variant et d’autres déficiences congénitales dans l’expression de l’UGT1A1 (telles que la maladie de Crigler‑Najjar et le syndrome de Gilbert) sont associés à une activité réduite de cette enzyme. Les données d’une méta-analyse indiquent que les personnes atteintes du syndrome de Crigler‑Najjar (de types 1 et 2) ou les personnes avec l’allèle UGT1A1*28 et/ou variants UGT1A1*6 (syndrome de Gilbert) présentent un risque accru de toxicité hématologique (grades 3 et 4) après une administration d’irinotécan à des doses modérées ou élevées (> 150 mg/m2). Aucun lien n’a été établi entre le génotype de l’UGT1A1 et la survenue de diarrhées induites par l’irinotécan.

Les patients connus pour être homozygotes pour l’UGT1A1*28 et/ou l’UGT1A1*6 doivent recevoir la dose initiale d’irinotécan normalement indiquée. Cependant, ces patients doivent faire l’objet d’une surveillance destinée à déceler d’éventuelles toxicités hématologiques. Envisager une dose initiale réduite d’irinotécan chez les patients ayant déjà fait l’expérience d’une toxicité hématologique avec un traitement antérieur. La diminution exacte de la dose initiale dans cette population de patients n’a pas été établie et les éventuelles modifications de dose ultérieures doivent être fondées sur la tolérance au traitement de chaque patient (voir rubriques 4.2 et 4.4).

Les données sont actuellement insuffisantes pour conclure sur l’utilité clinique du génotypage de l’UGT1A1.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Au cours d’une étude de phase I chez 60 patients traités par perfusion intraveineuse de 30 minutes à raison de 100 à 750 mg/m² toutes les 3 semaines, l’irinotécan a montré un profil d’élimination biphasique ou triphasique. La clairance plasmatique moyenne était de 15 L/h/m² et le volume de distribution à l’état d’équilibre (Vss) était de 157 L/m². La demi‑vie plasmatique moyenne de la première phase du modèle triphasique était de 12 minutes, celle de la seconde phase était de 2,5 heures et la demi‑vie terminale de 14,2 heures. Le SN‑38 a montré un profil d’élimination biphasique avec une demi‑vie d’élimination terminale moyenne de 13,8 heures. A la fin de la perfusion à la dose recommandée de 350 mg/m², les moyennes des concentrations des pics plasmatiques de l’irinotécan et du SN‑38 ont été de 7,7 µg/mL et 56 ng/mL, respectivement, et les valeurs moyennes de l’aire sous la courbe (AUC) ont été de 34 µg·h/mL et de 451 ng·h/mL, respectivement. Une large variabilité interindividuelle des paramètres pharmacocinétiques est généralement observée avec le SN‑38.

Une étude pharmacocinétique de population de l’irinotécan a été réalisée chez 148 patients atteints d’un cancer colorectal métastatique, traités avec des doses et des schémas thérapeutiques différents au cours d’essais de phase I. Les paramètres pharmacocinétiques estimés avec un modèle à trois compartiments étaient similaires à ceux observés dans les études de phase I. Toutes les études ont montré que l’exposition à l’irinotécan et au SN‑38 augmente proportionnellement avec la dose d’irinotécan administrée ; leur pharmacocinétique étant indépendante du nombre de cycles antérieurs et du schéma d’administration.

In vitro, la liaison aux protéines plasmatiques de l’irinotécan et du SN‑38 était d’environ 65 % et 95 %, respectivement.

L’équilibre de masse et les études de métabolisme avec du médicament marqué C14 ont montré que plus de 50 % de la dose d’irinotécan administrée par voie intraveineuse est excrétée sous forme inchangée, dont 33 % principalement dans les fécès via la bile et 22 % dans les urines.

Deux voies métabolisent chacune au moins 12 % de la dose :

· l’hydrolyse par carboxylestérase avec formation du métabolite actif SN‑38. Le SN‑38 étant principalement éliminé par glucuronidation, puis par excrétion biliaire et rénale (moins de 0,5 % de la dose d’irinotécan). Le SN‑38 glucuronidé est par la suite probablement hydrolysé dans l'intestin.

· Les oxydations dépendantes des enzymes du cytochrome P450 3A aboutissant à l’ouverture extérieure du noyau pipéridine avec formation d’APC (dérivé de l’acide aminopentanoïque) et de NPC (dérivé de l’amine primaire) (voir rubrique 4.5).

L’irinotécan inchangé est l’entité principale retrouvée dans le plasma, suivie par l’APC, le SN‑38 glucuroconjugué et le SN‑38. Seul le SN‑38 possède une activité cytotoxique significative.

La clairance d’irinotécan est diminuée d’environ 40 % chez les patients ayant une bilirubinémie comprise entre 1,5 et 3 fois la LSN. Chez ces patients, une dose de 200 mg/m² d’irinotécan entraîne une exposition plasmatique au médicament comparable à celle observée avec une dose de 350 mg/m² chez des patients cancéreux ayant des paramètres hépatiques normaux.

5.3. Données de sécurité préclinique

L’irinotécan et le SN 38 se sont révélés mutagènes dans le test d'aberration chromosomique in vitro sur des cellules CHO, ainsi que dans le test du micronoyau in vivo chez la souris. Toutefois, aucun effet mutagène de ces substances n’a été mis en évidence dans le test d’Ames.

Chez les rats traités une fois par semaine pendant 13 semaines à la dose maximale de 150 mg/m² (ce qui est moins de la moitié de la dose recommandée chez l’homme), aucune tumeur imputable au traitement n’a été rapportée 91 semaines après la fin du traitement.

Des études de toxicité à dose unique ou à dose répétée avec l’irinotécan ont été réalisées chez la souris, le rat et le chien. Les principaux effets toxiques ont été relevés dans les systèmes hématopoïétique et lymphatique. Chez le chien, une diarrhée tardive associée à une atrophie et une nécrose localisée de la muqueuse intestinale a été rapportée. Une alopécie a également été observée chez le chien. La sévérité de ces effets était dose dépendante et réversible.

Reproduction

L’irinotécan a montré des effets tératogènes chez le rat et le lapin à des doses inférieures à la dose thérapeutique administrée chez l’homme. Chez le rat, les petits, nés d'animaux traités, ayant des anomalies externes ont montré une diminution de la fertilité. Cela n’a pas été relevé chez les petits morphologiquement normaux. Chez les rates pleines, une diminution du poids du placenta ainsi qu’une diminution de la viabilité fœtale et une augmentation des anomalies de comportement de la progéniture ont été notés.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Sorbitol (E420)

Acide lactique

Hydroxyde de sodium (pour ajustement du pH 3,5)

Eau pour préparations injectables

6.2. Incompatibilités

Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments à l’exception de ceux mentionnés dans la rubrique 6.6.

6.3. Durée de conservation

3 ans.

Médicament dilué (solution pour perfusion)

Après dilution dans une solution de chlorure de sodium à 0,9 % ou une solution de glucose à 5 %, la stabilité physico-chimique en cours d’utilisation a été démontrée jusqu’à 6 heures à température ambiante (environ 25 °C) et éclairage ambiant ou pendant 48 heures en cas de conservation au réfrigérateur (environ 2 °C – 8 °C).

Toutefois, du point de vue microbiologique, la solution pour perfusion doit être utilisée immédiatement. En cas d’utilisation non immédiate, les durées et les conditions de conservation après dilution et avant utilisation relèvent de la responsabilité de l’utilisateur et ne devrait normalement pas dépasser 6 heures à température ambiante ou 24 heures si la température est comprise entre 2 °C et 8 °C.

6.4. Précautions particulières de conservation

Ne pas congeler.

Conserver le flacon dans l’emballage extérieur à l’abri de la lumière.

Pour les conditions de conservation du médicament après dilution, voir la rubrique 6.3.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

IRINOTECAN MEDAC 40 mg :

Flacon en verre brun de 2 mL avec un bouchon en caoutchouc halobutyle revêtu d’un fluoropolymère inerte sur la surface interne. Boîte de un flacon.

IRINOTECAN MEDAC 100 mg :

Flacon en verre brun de 5 mL avec un bouchon en caoutchouc halobutyle revêtu d’un fluoropolymère inerte sur la surface interne. Boîte de un flacon.

IRINOTECAN MEDAC 300 mg :

Flacon en verre brun de 15 mL avec un bouchon en caoutchouc halobutyle revêtu d’un fluoropolymère inerte sur la surface interne. Boîte de un flacon.

IRINOTECAN MEDAC 500 mg :

Flacon en verre brun de 25 mL avec un bouchon en caoutchouc halobutyle revêtu d’un fluoropolymère inerte sur la surface interne. Boîte de un flacon.

IRINOTECAN MEDAC 1000 mg :

Flacon en verre brun de 50 mL avec un bouchon en caoutchouc halobutyle revêtu d’un fluoropolymère inerte sur la surface interne. Boîte de un flacon.

Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Comme avec les autres agents antinéoplasiques, IRINOTECAN MEDAC doit être préparé et manipulé avec précaution.

Le port de lunettes, d'un masque et de gants de protection est obligatoire.

En cas de contact de la peau avec IRINOTECAN MEDAC, solution à diluer pour perfusion ou de la solution reconstituée pour perfusion, laver immédiatement et soigneusement avec de l’eau et du savon. En cas de contact des muqueuses avec IRINOTECAN MEDAC solution à diluer pour perfusion ou de la solution reconstituée pour perfusion, laver immédiatement avec de l’eau.

Préparation de la perfusion intraveineuse

Comme tous les autres médicaments injectables, la solution pour perfusion IRINOTECAN MEDAC doit être préparée en conditions aseptiques (voir rubrique 6.3).

En présence d’un précipité dans les flacons ou dans la solution diluée, le produit doit être éliminé conformément aux procédures habituelles d’élimination des agents cytotoxiques.

A l’aide d’une seringue graduée, prélever dans le flacon la quantité voulue de la solution à diluer pour perfusion IRINOTECAN MEDAC, en veillant à respecter les conditions d'asepsie, et l’injecter dans une poche ou un flacon de perfusion de 250 mL contenant soit une solution de chlorure de sodium à 0,9 %, soit une solution de glucose à 5 %. Mélanger ensuite soigneusement la solution à perfuser par rotation manuelle.

Elimination

Tout le matériel utilisé pour la dilution et l’administration doit être éliminé conformément aux procédures hospitalières en vigueur relatives aux agents cytotoxiques.

A usage unique exclusivement.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

MEDAC GESELLSCHAFT FÜR KLINISCHE SPEZIALPRÄPARATE MBH

THEATERSTR. 6

22880 WEDEL

ALLEMAGNE

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 34009 575 636 9 1 : flacon (verre brun) de 2 mL. Boîte de 1.

· 34009 575 637 5 2 : flacon (verre brun) de 5 mL. Boîte de 1.

· 34009 575 638 1 3 : flacon (verre brun) de 15 mL. Boîte de 1.

· 34009 550 339 9 8 : flacon (verre brun) de 25 mL. Boîte de 1.

· 34009 550 340 0 1 : flacon (verre brun) de 50 mL. Boîte de 1.

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I

Médicament soumis à prescription hospitalière. Prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou en hématologie ou aux médecins compétents en cancérologie. Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.