RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 07/12/1999

1. DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT

MONOTARD 100 UI/ml, suspension injectable en multidose

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Insuline humaine recombinante* zinc................................................................................... 100 UI

pour 1 ml

L'insuline Monotard est constitué de 30 % d'insuline humaine recombinante zinc amorphe et de 70 % d'insuline humaine recombinante zinc cristalline.

Une Unité-Internationale (UI) correspond à 0,035 mg d'insuline humaine anhydre.

* insuline obtenue sur cultures de levures Saccharomyces cerevisiae transformées par insertion d'un plasmide codant pour la synthèse de l'insuline humaine.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Suspension injectable.

4. DONNÉES CLINIQUES

4.1 Indications thérapeutiques

Traitement du diabète sucré.

4.2 Posologie et mode d'administration

La posologie est déterminée de façon individuelle par le médecin en fonction des besoins du patient.

Chez les patients diabétiques de type 1, la dose moyenne pour couvrir les besoins quotidiens en insuline est comprise entre 0,5 et 1,0 UI/kg. Chez l'enfant prépubère, la dose est comprise entre 0,7 et 1,0 UI/kg mais peut être beaucoup plus faible pendant la période de rémission partielle. En cas de résistance à l'insuline, par exemple pendant la puberté ou chez le sujet obèse, les besoins quotidiens en insuline peuvent être largement supérieurs.

Chez les patients diabétiques de type 2, les doses initiales sont souvent plus faibles, entre 0,3 et 0,6 UI/kg/jour.

Chez les patients diabétiques, le contrôle glycémique optimisé retarde efficacement le début des complications du diabète et ralentit leur progression. L'optimisation du contrôle métabolique, avec la surveillance de la glycémie, est donc recommandée.

Chez le sujet âgé, l'objectif principal du traitement sera de soulager les symptômes et de prévenir les événements hypoglycémiques.

La préparation est généralement administrée par voie sous-cutanée au niveau de la cuisse. Les injections peuvent être aussi réalisées dans la paroi abdominale, dans la région fessière ou dans la région deltoïdienne.

Les suspensions d'insuline ne doivent jamais être administrées par voie intra-veineuse.

L'injection réalisée en pinçant la peau, minimise le risque d'injection intramusculaire.

Une injection sous-cutanée dans la cuisse assure une absorption plus lente et plus constante qu'une injection dans une autre partie du corps.

Pour éviter les lipodystrophies il faut varier, pour une préparation d'insuline donnée, les sites d'injection au sein d'une même région corporelle.

Le médecin détermine si une ou plusieurs injections quotidiennes sont nécessaires. Cette préparation d'insuline peut être utilisée seule ou associée à une insuline soluble de durée d'action brève (par exemple, Actrapid). Pour l'insulinothérapie intensive, les suspensions peuvent être utilisées comme insuline de base (injection du soir et/ou du matin) en recourant à l'insuline soluble au moment des repas.

Monotard peut également être utilisée en association avec des agents hypoglycémiants oraux (AHO) lorsque les AHO seuls n'ont pas assuré un contrôle satisfaisant de la glycémie.

4.3 Contre-indications

Hypoglycémie.

Allergie à l'insuline humaine ou à l'un quelconque des excipients.

4.4 Mises en garde spéciales et précautions particulières d'emploi

Un dosage inadapté ou un arrêt du traitement, en particulier chez les diabétiques de type 1, peut conduire à une hyperglycémie et à une acidocétose.

Les premiers symptômes de l'hyperglycémie apparaissent habituellement progressivement, sur une période de quelques heures ou quelques jours. Il s'agit de soif, polyurie, nausées, vomissements, somnolence, sécheresse et rougeur cutanée, sécheresse buccale, perte d'appétit et odeur acétonique de l'haleine.

Dans le diabète de type 1, les événements hyperglycémiques non traités peuvent entraîner une acidocétose, potentiellement léthale.

Les maladies concomitantes, en particulier les infections et états fébriles, majorent habituellement les besoins du patient en insuline.

L'insuffisance rénale ou hépatique peut diminuer les besoins en insuline.

Un ajustement de la dose peut être également nécessaire en cas d'augmentation d'activité physique ou de changement de régime alimentaire.

Le changement chez un patient de type ou de marque d'insuline doit être réalisé sous strict contrôle médical. Les changements de concentration, de marque (fabricant), de type (insuline d'action rapide, insuline d'action intermédiaire, insuline d'action lente, etc...), d'espèce (animale, analogue de l'insuline humaine) et/ou de méthode de fabrication (ADN recombinant ou insuline d'origine animale) peuvent nécessiter un changement de dose.

Les patients qui changent pour Monotard peuvent avoir besoin de modifier la dose par rapport à leur précédente insuline. Dans ce cas, il peut être nécessaire d'ajuster la dose dès la première injection ou durant les premières semaines ou premiers mois.

Quelques patients ont rapporté qu'après transfert d'une insuline animale, les premiers symptômes d'hypoglycémie étaient moins prononcés ou différents de ceux provoqués par leur précédente insuline.

Les patients dont le contrôle glycémique est nettement amélioré en particulier dans le cadre d'une insulinothérapie intensifiée, peuvent constater un changement des symptômes précurseurs d'hypoglycémie ; en conséquence, ils doivent en être avertis.

Les suspensions d'insuline ne doivent pas être utilisées dans les pompes à insuline.

4.5 Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Un certains nombre de médicaments sont connus pour interagir avec le métabolisme du glucose. Les interactions possibles doivent donc être prises en compte par le médecin.

Les produits suivants peuvent réduire les besoins en insuline :

agents hypoglycémiants oraux (AHO), octréotide, inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO), agents béta-bloquants non sélectifs, inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (ECA), salicylés, alcool et stéroïdes anabolisants.

Les substances suivantes peuvent accroître les besoins en insuline :

contraceptifs oraux, thiazidiques, glucocorticoïdes, hormones thyroïdiennes, sympathomimétiques, danazol.

Les agents béta-bloquants peuvent masquer les symptômes d'hypoglycémie.

L'alcool peut intensifier et prolonger l'effet hypoglycémiant de l'insuline.

4.6 Grossesse et allaitement

Il n'existe aucune restriction au traitement du diabète par l'insuline pendant la grossesse car l'insuline ne franchit pas la barrière placentaire. Une surveillance intensive du traitement des femmes diabétiques enceintes est recommandé pendant toute la durée de la grossesse et en cas de prévision d'une grossesse.

Les besoins en insuline chutent habituellement au cours du premier trimestre et augmentent ultérieurement au cours des deuxième et troisième trimestres.

Après l'accouchement, les besoins en insuline reviennent rapidement à ceux d'avant la grossesse.

Il n'existe aucune restriction au traitement du diabète par l'insuline pendant l'allaitement car l'insulinothérapie de la mère qui allaite ne présente aucun risque pour le bébé. Cependant, il peut être nécessaire de réduire la posologie de l'insuline.

4.7 Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Les capacités de concentration et les réflexes peuvent être diminués en cas d'hypoglycémie. Ceci représente un risque pour le patient dans les situations où ces facultés sont de première importance comme la conduite automobile ou l'utilisation de machine.

Les patients doivent être informés des précautions à prendre avant de conduire pour éviter une hypoglycémie, en particulier ceux chez qui les symptômes précurseurs d'hypoglycémie sont absents ou diminués ou chez ceux qui ont de fréquents épisodes d'hypoglycémie. La capacité à conduire un véhicule doit être réévaluée dans ces circonstances.

4.8 Effets indésirables

L'hypoglycémie est un effet indésirable de l'insulinothérapie qui survient fréquemment. Les symptômes d'hypoglycémie surviennent habituellement de manière soudaine. Les symptômes possibles sont les suivants : sueurs froides, pâleur et froideur cutanée, nervosité ou tremblement, sensation d'anxiété, asthénie ou faiblesse inhabituelle, confusion, difficulté de concentration, somnolence, sensation de faim excessive, troubles visuels transitoires, maux de tête, nausées et palpitations. L'hypoglycémie sévère peut entraîner une perte de connaissance et une altération transitoire ou définitive des fonctions cérébrales, voire le décès.

Un oedème et des anomalies de la réfraction peuvent survenir au début de l'insulinothérapie. Ces symptômes sont habituellement transitoires et disparaissent lorsque le traitement est poursuivi.

Des réactions d'hypersensibilité locale (rougeur, tuméfaction, démangeaison au site d'injection) peuvent survenir au cours du traitement par insuline. Ces réactions sont habituellement transitoires.

Des réactions d'hypersensibilité généralisée peuvent parfois se produire. Elles sont potentiellement plus graves et peuvent être responsables d'éruption cutanée généralisée, démangeaisons, sueurs, troubles gastro-intestinaux, oedème angioneurotique, difficultés respiratoires, palpitations et baisse de la pression artérielle. Les réactions d'hypersensibilité généralisée peuvent menacer le pronostic vital.

L'apparition de lipodystrophie au niveau du site d'injection est possible lorsque la rotation des sites d'injection sur une zone corporelle n'est pas respectée et disparaissent normalement le traitement est poursuivi.

4.9 Surdosage

Pour les insulines, il n'existe pas de définition spécifique du surdosage. Cependant, une hypoglycémie peut survenir par étapes successives :

· les épisodes d'hypoglycémie légère, peuvent être traités par administration orale de glucose ou de produits sucrés. Il est donc recommandé aux patients diabétiques d'avoir toujours sur eux quelques morceaux de sucre, ou, par exemple, quelques biscuits.

· les épisodes d'hypoglycémie sévère, lorsque le patient a perdu connaissance, peuvent être traités par glucagon (0,5 à 1 mg) injecté par voie intramusculaire ou sous-cutanée par une personne entraînée ou par du glucose par voie intraveineuse par un professionnel de santé. Le glucose par voie intraveineuse peut également être administré si le patient ne répond pas au glucagon dans les 10 à 15 minutes.

Lorsque le patient a repris connaissance, l'administration d'hydrates de carbone est recommandée afin de prévenir une rechute.

5. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES

5.1 Propriétés pharmacodynamiques

Code ATC : A10AC01

L'effet hypoglycémiant de l'insuline est dû à la capture du glucose consécutive à la liaison de l'insuline aux récepteurs au niveau des cellules musculaires et adipeuses et à l'inhibition simultanée de la libération du glucose par le foie.

5.2 Propriétés pharmacocinétiques

L'insuline présente dans la circulation sanguine a une demi-vie de quelques minutes. Par conséquent, le profil d'action d'une préparation d'insuline est uniquement déterminé par ses caractéristiques d'absorption. Ce processus est influencé par plusieurs facteurs (par exemple, dose d'insuline, voie et site d'injection), ce qui explique les considérables variations intra- et inter-individuelles qui sont observées.

L'absorption prolongée de Monotard est due au fait que ce produit est une suspension.

Le profil moyen d'action après injection sous-cutanée est le suivant :

Début d'action : 2 heures 30 minutes

Effet maximal : entre 7 et 15 heures

Durée d'action : jusqu'à 24 heures

5.3 Données de sécurité précliniques

Des études précliniques ont été conduites chez diverses espèces; aucune n'a eu de résultats imprévisibles notables.

6. DONNÉES PHARMACEUTIQUES

6.1 Liste des excipients

Chlorure de sodium

Acétate de sodium

Parahydroxybenzoate de méthyle

Chlorure de zinc

Acétate de zinc

Acide chlohydrique

Hydroxyde de sodium

Eau pour préparations injectables

6.2 Incompatibilités

De manière générale, l'insuline ne doit être ajoutée qu'aux produits avec lesquels sa compatibilité est connue. Les suspensions d'insuline ne doivent pas être ajoutées à des solutés de perfusion.

6.3 Durée de conservation

30 mois.

Après la première utilisation, les flacons de suspension peuvent être conservés à une température inférieure à 25 °C pendant 6 semaines.

6.4 Précautions particulières de conservation

Les préparations d'insuline doivent être conservées à une température comprise entre +2°C et +8°C (au réfrigérateur), en dehors et à distance du compartiment de congélation.

Les préparations d'insuline qui ont été congelées ne doivent pas être utilisées.

Les préparations d'insuline doivent être conservées à l'abri de la chaleur et de la lumière.

Les suspensions d'insuline ne doivent pas être utilisées si elles n'ont pas un aspect uniformément blanc et opaque après remise en suspension.

6.5 Nature et contenu de l'emballage extérieur

Flacon de 10 ml en verre. Le flacon est fermé par un bouchon en caoutchouc et conditionné dans une boîte en carton.

6.6 Instructions pour l'utilisation et la manipulation

La boîte contient une notice mentionnant les instructions d'emploi et de manipulation.

Il est nécessaire de remettre immédiatement en suspension l'insuline avant l'utilisation.

Les suspensions d'insuline ne doivent pas être utilisées si elles n'ont pas un aspect uniformément blanc et opaque après remise en suspension.

Les flacons de Monotard doivent être utilisés avec des seringues à insuline avec échelle d'unités correspondante.

7. TITULAIRE DE L'AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ

Novo Nordisk Pharmaceutique S.A.

32, rue de Bellevue

92773 Boulogne-Billancourt Cedex

8. PRÉSENTATIONS ET NUMÉROS D'IDENTIFICATION ADMINISTRATIVE

· 351 386-9 : 10 ml de suspension injectable en flacon (verre) ; boîte de 1.

9. DATE DE PREMIÈRE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L'AUTORISATION

10. DATE DE MISE À JOUR DU TEXTE

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DÉLIVRANCE

Liste II