RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 14/05/2008

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

COLIMYCINE 1 500 000 UI, comprimé

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Sulfate de colistine ................................................................................................................... 1 500 000 UI

Pour un comprimé.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Comprimé.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

· En complément de la réhydratation, traitement de la diarrhée aiguë présumée d'origine bactérienne en l'absence de suspicion de phénomènes invasifs (altération de l'état général, fièvre, signes toxi-infectieux...).
L'importance de la réhydratation par soluté de réhydratation orale ou par voie intraveineuse doit être adaptée en fonction de l'intensité de la diarrhée, de l'âge et des particularités du patient (maladies associées, ...).

· Décontamination intestinale sélective lors des aplasies médullaires.

Il convient de tenir compte des recommandations officielles concernant l'utilisation appropriée des antibactériens.

4.2. Posologie et mode d'administration

Posologie

Réservé à l'adulte et l'enfant de plus de 18 kg (soit environ 6 ans).

· Diarrhées aiguës

o Chez l'enfant de plus de 6 ans: la posologie moyenne est de 250 000 UI/kg/jour, soit un comprimé de 1 500 000 UI par 6 kg et par jour en 3 ou 4 prises.
A titre indicatif:

§ de 18 à 24 kg: 1 comprimé trois fois par jour,

§ au-delà de 24 kg: 1 comprimé quatre fois par jour.

o Chez l'adulte: 100 000 à 150 000 UI/kg/jour, soit un comprimé par 10 kg et par jour, en 3 ou 4 prises.
Le traitement ne doit pas dépasser 7 jours.

· Décontamination intestinale

o Chez l'adulte: 1 comprimé dosé à 1 500 000 UI 4 à 6 fois par jour, éventuellement en association avec d'autres antibiotiques.

Mode d'administration

Voie orale.

Les comprimés peuvent être avalés ou dilués dans de l'eau en raison de leur solubilité.

4.3. Contre-indications

Ce médicament ne doit jamais être utilisé en cas:

· d'hypersensibilité à la colistine, au colistiméthate sodique ou à des produits de la famille des polymixines,

· de myasthénie,

· d'hypersensibilité ou d'intolérance au gluten, en raison de la présence d'amidon de blé (gluten).

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Mises en garde

· Ce médicament ne doit généralement pas être utilisé en cas d'association avec les aminosides (voie parentérale) (voir rubrique 4.5).

· En cas de diarrhée aiguë, si après deux jours de traitement la diarrhée persiste, la conduite à tenir doit être réévaluée et la nécessité d'une réhydratation par soluté de réhydratation orale ou par voie IV devra être envisagée.

· La réhydratation peut être l'élément essentiel du traitement des diarrhées aiguës de l'enfant.
Elle devra être systématiquement envisagée.

La prévention ou le traitement de la déshydratation se fera par soluté de réhydratation orale ou par voie intraveineuse.

Il est recommandé d'utiliser les solutés prévus à cet effet et de respecter les modalités de reconstitution et d'utilisation.

· La concentration en Na+ devra être comprise entre 30 et 60 mmol/l, les solutés à moindre teneur en sodium (30 mmol/l) étant réservés aux déshydratations peu sévères.

· Un apport en chlore et en potassium est nécessaire afin de corriger les pertes digestives.

· La concentration recommandée en glucose se situe entre 74 et 110 mmol/l.

· L'adjonction de protéines hydrolysées ou d'acides aminés ne semble pas améliorer la réhydratation ni l'état nutritionnel.

Il est indispensable de proposer à l'enfant de boire très souvent, tous les 1/4 d'heure par exemple.

A titre indicatif, le volume proposé de soluté de réhydratation orale doit être équivalent au poids perdu soit 50 à 100 ml/kg pour une déshydratation de 5 à 10 % du poids du corps.

En cas de diarrhée sévère ou prolongée, de vomissement important ou de refus d'alimentation, une réhydratation par voie intraveineuse devra être envisagée.

· En cas de diarrhée infectieuse avec des manifestations cliniques suggérant un phénomène invasif, recourir à des antibactériens à bonne diffusion systémique.

· Un traitement prolongé ne se justifie pas dans le cadre de la diarrhée aiguë.

· En raison de la présence de saccharose, ce médicament est contre-indiqué en cas d'intolérance au fructose, de syndrome de malabsorption du glucose et du galactose ou de déficit en sucrase-isomaltase. Devant une diarrhée chez l'enfant, il convient d'envisager l'éventualité d'un déficit en saccharase avant de prescrire un médicament contenant du saccharose.

· En raison de la présence de lactose, ce médicament est contre-indiqué en cas de galactosémie congénitale, de syndrome de malabsorption du glucose et du galactose ou de déficit en lactase.

Précautions d'emploi

Pour l'enfant

· En cas de prescription d'une réhydratation par soluté de réhydratation, les modalités d'utilisation ainsi que le mode de reconstitution devront être clairement et précisément expliqués.

· En l'absence de nécessité de prescrire une telle réhydratation, il est néanmoins nécessaire de clairement expliquer la nécessité de:

o réhydrater l'enfant par des boissons abondantes, salées ou sucrées, afin de compenser les pertes de liquide dues à la diarrhée (la ration quotidienne moyenne en eau est de 2 litres);

o maintenir l'alimentation le temps de la diarrhée,

§ en excluant certains apports et particulièrement les crudités, les fruits, les légumes verts, les plats épicés, ainsi que les aliments ou boissons glacés,

§ en privilégiant les viandes grillées, le riz.

· La suppression du lait et des laitages devra être envisagée au cas par cas.

Malgré un faible pourcentage de résorption sanguine, la neurotoxicité et la néphrotoxicité des polymixines imposent de limiter la durée du traitement et d'éviter l'administration de colistine en cas d'insuffisance rénale sévère ou d'altération de la muqueuse digestive.

Les ralentisseurs de transit favoriseraient une plus grande absorption du médicament.

Néphrotoxicité

La colistine est éliminée exclusivement par voie rénale et est néphrotoxique. Elle n'est pas dialysable par hémodialyse.

Bien que les concentrations plasmatiques de colistine obtenues après administration orale soient très faibles chez les sujets aux fonctions rénales normales, ce médicament est à utiliser avec précaution chez les patients en insuffisance rénale en évaluant le bénéfice/risque du traitement pour chaque patient.

Chez ces patients, il convient d'utiliser la dose efficace la plus faible, de surveiller l'apparition d'éventuelles paresthésies péribuccales et de contrôler les fonctions rénales.

En cas de besoin, il peut être utile de mesurer la concentration plasmatique de colistine afin de mieux adapter la posologie.

En cas de traitement prolongé ou de traitement concomitant par des médicaments néphrotoxiques, les mêmes surveillances sont à mettre en œuvre (voir rubrique 4.5).

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Associations déconseillées

+ Aminosides (voie parentérale)

Addition des effets néphrotoxiques. A n'utiliser que sous surveillance stricte et avec une justification bactériologique.

Associations faisant l'objet de précautions d’emploi

+ Curarisants

Potentialisation des curares lorsque l'antibiotique est administré avant, pendant ou après l'agent curarisant. Surveiller le degré de curarisation en fin d'anesthésie.

Problèmes particuliers du déséquilibre de l'INR

De nombreux cas d'augmentation de l'activité des anticoagulants oraux ont été rapportés chez des patients recevant des antibiotiques. Le contexte infectieux ou inflammatoire marqué, l'âge et l'état général du patient apparaissent comme des facteurs de risque. Dans ces circonstances, il apparaît difficile de faire la part entre la pathologie infectieuse et son traitement dans la survenue du déséquilibre de l'INR. Cependant, certaines classes d'antibiotiques sont davantage impliquées: il s'agit notamment des fluoroquinolones, des macrolides, des cyclines, du cotrimoxazole et de certaines céphalosporines.

4.6. Grossesse et allaitement

Grossesse

Il est préférable, par mesure de précaution, de ne pas utiliser la colistine par voie orale au cours de la grossesse. En effet, bien que les données animales ne mettent pas en évidence d'effet malformatif ou fœtotoxique, les données cliniques sont insuffisantes.

Allaitement

Compte-tenu de l'immaturité digestive du nouveau-né et du risque de néphrotoxicité, la prescription de ce médicament par voie orale n'est pas recommandée en cas d'allaitement.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

L'administration par voie orale génère un faible passage systémique du produit. Or après administration I.V. de colistiméthate sodique, une neurotoxicité, effet dose-dépendant, caractérisée par des étourdissements, une confusion ou des troubles visuels, a été rapportée. Si ces effets surviennent, il convient de ne pas conduire de véhicule ou d'utiliser des machines.

4.8. Effets indésirables

· Manifestations cutanées: rares réactions cutanées.

· Manifestations digestives: nausées, vomissements, diarrhée.

· Manifestations infectieuses: infections systémiques graves dues à la sélection de souches multi-résistantes chez les sujets en repos digestif.

· En cas d'insuffisance rénale ou en cas d'administration de colistine à doses très élevées:

o insuffisance rénale,

o troubles neuropsychiques: paresthésies péribuccales et des extrémités, désorientation temporo-spatiale, syndrome confusionnel. En cas d'anesthésie récente ou d'association avec des agents curarisants, risque de bloc neuromusculaire et notamment de paralysie respiratoire.

4.9. Surdosage

Le surdosage peut provoquer des apnées, une faiblesse musculaire et une insuffisance rénale. Il n'existe pas d'antidote spécifique.

La prise en charge du surdosage repose sur le traitement symptomatique et des mesures prévues pour augmenter l'élimination de la colistine tel que la diurèse osmotique à l'aide de mannitol. La colistine n'est pas dialysable.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique: ANTIBIOTIQUES - ANTI-INFECTIEUX INTESTINAUX, Code ATC : A07AA10.

La colistine est un antibiotique polypeptidique de la famille des polymixines, du groupe des polymyxines E.

SPECTRE D'ACTIVITE ANTIBACTERIENNE

Les concentrations critiques séparent les souches sensibles des souches de sensibilité intermédiaire et ces dernières, des résistantes :

S £ 2 mg/l et R > 2 mg/l

La prévalence de la résistance acquise peut varier en fonction de la géographie et du temps pour certaines espèces. Il est donc utile de disposer d'informations sur la prévalence de la résistance locale, surtout pour le traitement d'infections sévères. Ces données ne peuvent apporter qu'une orientation sur les probabilités de la sensibilité d'une souche bactérienne à cet antibiotique.

Lorsque la variabilité de la prévalence de la résistance en France est connue pour une espèce bactérienne, elle est indiquée dans le tableau ci-dessous :

Catégories

Fréquence de résistance acquise en France (> 10%) (valeurs extrêmes)

ESPÈCES SENSIBLES

Aérobies à Gram négatif

Acinetobacter

Aeromonas

Alcaligenes

Citrobacter freundii

Citrobacter koseri

Enterobacter

Escherichia coli

Klebsiella

Moraxella

Pseudomonas aeruginosa

Salmonella

Shigella

Stenotrophomonas maltophilia

0 - 30 %

ESPÈCES RÉSISTANTES

Aérobies à Gram positif

Cocci et bacilles

Aérobies à Gram négatif

Branhamella catarrhalis

Brucella

Burkholderia cepacia

Burkholderia pseudomallei

Campylobacter

Chryseobacterium meningosepticum

Legionella

Morganella

Neisseria

Proteus

Providencia

Serratia

Vibrio cholerae El Tor

Anaérobies

Cocci et bacilles

Autres

Mycobactéries

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

La colistine, administrée par voie orale, n'est que faiblement absorbée par la muqueuse intestinale normale (environ 0.5 %).

La colistine reste donc dans la lumière du tube digestif et s'élimine sous forme non transformée avec les selles.

5.3. Données de sécurité préclinique

Sans objet.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Lactose monohydraté, amidon de blé, stéarate de magnésium, saccharose.

6.2. Incompatibilités

Sans objet.

6.3. Durée de conservation

5 ans.

6.4. Précautions particulières de conservation

A conserver à une température inférieure à 25°C.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Plaquettes thermoformées (chlorure de polyvinyle/aluminium) de 10 comprimés.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Pas d'exigences particulières.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

SANOFI-AVENTIS FRANCE

1-13, boulevard Romain Rolland

75014 Paris

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 302 453-8: 10 comprimés sous plaquette thermoformée (PVC/Aluminium).

· 551 767-6: 50 comprimés sous plaquettes thermoformées (PVC/Aluminium).

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.