RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 22/05/2007

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

NATEAD 100 microgrammes/2 ml, poudre et solvant pour solution injectable

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Immunoglobuline humaine anti-D ...................................................................................... 100 microgrammes

Pour 2 ml de solution reconstituée.

Contenue dans une quantité maximale de protéines totales de 100 mg.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Poudre et solvant pour solution injectable.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

1) Prévention de l'allo-immunisation fœto-maternelle Rh D chez une femme Rh D négatif [RH(-1)]:

· après accouchement d'un enfant Rh D positif [RH(1)] et ce, dans les 72 heures suivant l'accouchement,

· après interruption volontaire de grossesse, fausse couche spontanée, grossesse extra-utérine, interruption thérapeutique de grossesse ou mort fœtale in utero, sans phénotypage érythrocytaire de l'embryon,

· après situations et manœuvres anténatales exposant à un risque d'immunisation fœto-maternelle: amniocentèse, ponction de sang fœtal, biopsie de villosité choriale, réduction embryonnaire, cerclage du col de l'utérus, version céphalique externe, traumatisme abdominal, métrorragies ou menace d'accouchement prématuré.

2) Prévention de l'allo-immunisation à l'antigène D (Rh) après transfusion incompatible d'un produit sanguin labile contenant des globules rouges D (Rh) positif chez un receveur Rh D négatif.

4.2. Posologie et mode d'administration

Posologie

1) Prévention de l'allo-immunisation fœto-maternelle Rh D chez une femme Rh D négatif

· dose unique par voie intraveineuse de 100 microgrammes d'immunoglobuline humaine anti-D le plus tôt possible dans les 72 heures qui suivent l'accouchement, l'interruption de la grossesse ou les situations et manœuvres anténatales exposant à un risque d'immunisation fœto-maternelle.

· en cas d'hémorragie fœto-maternelle importante constatée (test de Kleihauer > 5 hématies fœtales pour 10.000 hématies maternelles) observée chez 3% des accouchées, augmenter d'une dose supplémentaire de 100 microgrammes par tranche de 20 hématies fœtales pour 10.000 hématies maternelles.
On s'assurera dans les 48 heures suivant l'injection, de la disparition des hématies fœtales de la circulation maternelle. Dans les très rares cas où ce contrôle est positif, on procédera à une nouvelle injection selon le même schéma posologique.

Si une première injection prophylactique après situation ou manœuvre anténatale est faite en début ou en cours de grossesse, son renouvellement aux mêmes doses est conseillé tous les 2 mois jusqu'à l'accouchement, si la cause favorisant l'immunisation persiste.

L'absence d'immunisation, et donc l'efficacité du traitement préventif, sera vérifiée après 6 mois par la recherche des anticorps anti-D (Rh).

Le même traitement sera effectué à chaque accouchement, interruption de grossesse, situation ou manœuvre anténatale, si la mère ne possède pas d'anticorps anti-D (Rh).

2) Prévention de l'allo-immunisation à l'antigène D (Rh) après transfusion de produits sanguins labiles contenant des globules rouges D (Rh) positif à un receveur Rh D négatif

Injection intraveineuse de 20 microgrammes d'immunoglobuline humaine anti-D par ml de globules rouges transfusés, le plus tôt possible après la transfusion.

Le médicament doit être administré dans les 72 heures suivant l'accouchement, l'interruption de grossesse, les situations et manœuvres anténatales exposant à un risque d'immunisation fœto-maternelle ou la transfusion incompatible.

Si ce délai est dépassé, ne pas renoncer à l'injection d'immunoglobuline humaine anti-D même si l'assurance de son efficacité est moindre.

Mode et voie d'administration

Injecter par voie intraveineuse stricte.

L'injection de plusieurs doses d'immunoglobuline humaine anti-D se fera selon le schéma suivant:

· jusqu'à 5 doses: injection IV directe;

· de 6 à 10 doses: 1 perfusion IV;

· à partir de 11 doses: 2 perfusions IV à 12 heures d'intervalle.

Pour chaque perfusion les doses sont préalablement diluées dans 250 ml d'une solution de chlorure de sodium à 0,9 pour cent.

L'administration doit être très lente, afin d'éviter une hémolyse trop brutale.

Ne pas utiliser de solution présentant un aspect trouble ou contenant un dépôt.

4.3. Contre-indications

· chez les sujets Rh D positif, notamment les nouveau-nés;

· chez les femmes Rh D négatif déjà immunisées contre l'antigène D (Rh), au vu du résultat d'un dosage des anticorps anti-D (Rh);

· chez les sujets ayant des antécédents allergiques à l'un des constituants de la préparation, notamment aux immunoglobulines;

· chez les sujets présentant un déficit en IgA et des anticorps anti-IgA.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Les vraies réponses allergiques à l'immunoglobuline humaine anti-D sont rares. Une intolérance aux immunoglobulines peut se développer dans les très rares cas de déficit en IgA où le patient possède des anticorps contre les IgA.

Le patient doit être maintenu en observation pendant 20 minutes au moins après l'administration.

Si des réactions de type allergique ou anaphylactique sont soupçonnées, il convient d'interrompre immédiatement l'injection.

En cas de choc anaphylactique, le traitement symptomatique de l'état de choc devra être instauré.

L'administration d'immunoglobuline humaine anti-D après une transfusion de sang total ou de culots globulaires doit être effectuée de façon très lente pour éviter une réaction hémolytique trop brutale.

Elle entraîne une hémolyse des globules rouges transfusés et annule par conséquent l'effet thérapeutique attendu de la transfusion.

En revanche, lorsqu'il s'agit d'une transfusion de concentré plaquettaire, l'administration d'immunoglobuline humaine anti-D n'altère pas l'effet de la transfusion plaquettaire.

Le risque de transmission d'agents infectieux, y compris ceux dont la nature est encore inconnue, ne peut pas être définitivement exclu lorsque sont administrés des médicaments préparés à partir de sang ou de plasma humain.

Ce risque est cependant limité par:

· de stricts contrôles effectués lors de la sélection des dons par un entretien médical avec les donneurs et la réalisation de tests de dépistage sur chaque don, en particulier pour trois virus pathogènes majeurs, VIH, VHC, VHB;

· la recherche du matériel génomique du virus VHC sur les pools de plasma;

· le procédé d'extraction/purification qui inclut des étapes d'élimination et/ou d'inactivation virale, dont la capacité a été validée pour le VIH, le VHC, le VHB, à l'aide de virus modèles.

L'efficacité de l'élimination et/ou de l'inactivation virale reste cependant limitée vis-à-vis de certains virus non enveloppés particulièrement résistants, notamment le parvovirus B19.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Vaccins constitués de virus vivants atténués

L'administration d'immunoglobulines peut entraver l'efficacité des vaccins constitués de virus vivants atténués tels que les vaccins contre la rougeole, la rubéole, les oreillons et la varicelle. Après administration de ce médicament, attendre au minimum six semaines (de préférence 3 mois) avant d'administrer ce type de vaccins.

Si le patient a reçu des vaccins anti-viraux vivants atténués (rougeole, rubéole, oreillons, varicelle) au cours des 2 semaines précédant l'injection, un contrôle des anticorps protecteurs post-vaccinaux peut être nécessaire en vue d'un éventuel rappel.

Interférence avec des tests sérologiques

Après administration d'immunoglobulines, l'augmentation transitoire de la concentration de divers anticorps transférés peut être responsable de sérologies positives temporaires.

L'immunoglobuline humaine anti-D contenant des anticorps anti-érythrocytaires d'autres spécificités, son administration peut -être suivie de façon transitoire de la positivation du test de Coombs et de la présence d'agglutinines irrégulières.

4.6. Grossesse et allaitement

Aucune étude de reproduction chez l'animal n'a été conduite avec NATEAD. Cependant, ce médicament a été largement utilisé pendant la grossesse et au cours de l'allaitement; aucun effet nocif sur le déroulement de la grossesse ou sur le nouveau-né n'a été décelé.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Rien ne suggère que ce médicament diminue l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines.

4.8. Effets indésirables

· Des allergies ou des réactions anaphylactiques ont pu être observées dans de rares cas. Les patients doivent être informés des signes précoces des réactions urticariennes, urticaire généralisée, oppression thoracique, respiration asthmatiforme, hypotension et anaphylaxie. Si de tels symptômes apparaissent, suspendre immédiatement l'administration du produit. En cas de choc, le traitement de l'état de choc devra être instauré.

· En cas d'administration massive d'immunoglobuline humaine anti-D, le risque de réaction hémolytique justifie une surveillance clinique et biologique stricte. En cas de frissons qui parfois accompagnent la réaction hémolytique dès les premières heures suivant le début de la perfusion, injecter par voie intraveineuse de l'hémisuccinate d'hydrocortisone (100 mg).

4.9. Surdosage

Aucune donnée n'est disponible quant aux conséquences du surdosage.

En cas d'administration massive d'immunoglobuline humaine anti-D, le risque de réaction hémolytique justifie une surveillance clinique et biologique stricte.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

IMMUNSERUMS ET IMMUNOGLOBULINES

(Immunoglobuline anti-D (Rh), JO6BBO1)

NATEAD contient principalement des immunoglobulines G (IgG). Cette préparation présente une activité anticorps spécifique, dirigée contre l'antigène D (Rh) des érythrocytes humains.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

La biodisponibilité est immédiate avec un taux de récupération proche de 90%. La demi-vie de NATEAD n'a pas été étudiée. Néanmoins, les études de cinétique des immunoglobulines humaines normales ou spécifiques, dont les procédés de fabrication sont comparables à celui de NATEAD, suggèrent une demi-vie comprise entre 3 et 4 semaines.

Les IgG et les complexes antigène-anticorps sont dégradés par le système monocytaire-macrophagique.

L'élimination des hématies Rh D positif de la circulation survient rapidement la plupart du temps dans les 8 heures suivant l'injection intraveineuse. Pour des volumes de sang incompatible importants, l'élimination se fait de façon beaucoup plus lente (par exemple, dans les 48 heures pour des volumes allant jusqu'à 100 ml), étant donné la durée d'administration de NATEAD et la capacité de clairance des complexes immuns par le système monocyto-phagocytaire.

5.3. Données de sécurité préclinique

Les immunoglobulines sont des constituants normaux du corps humain.

Les données pré-cliniques ne laissent supposer aucun effet tumorigène ou mutagène de NATEAD.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Poudre: chlorure de sodium, saccharose.

Solvant: eau pour préparations injectables.

6.2. Incompatibilités

Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d'autres médicaments, à l'exception des solutions de chlorure de sodium à 0,9 pour cent, éventuellement utilisées pour la dilution.

6.3. Durée de conservation

Produit dans l'emballage extérieur: 2 ans.

Après reconstitution: une administration immédiate est recommandée.

6.4. Précautions particulières de conservation

A conserver à une température ne dépassant pas + 25 °C et à l'abri de la lumière. Ne pas congeler.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Poudre en flacon (verre) muni de bouchon (halobutyle) + 2 ml de solvant en ampoule (verre) - boîte de 1.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Respecter les règles d'asepsie habituelles.

Reconstitution de la solution:

· Casser l'ampoule de solvant.

· Aspirer la totalité du contenu de l'ampoule à l'aide d'une seringue et d'une aiguille appropriée.

· Désinfecter la surface du bouchon du flacon de poudre.

· Enfoncer l'aiguille au centre du bouchon du flacon de poudre.

· Injecter la totalité du contenu de la seringue.

· Agiter le flacon de poudre doucement par un mouvement de rotation pendant quelques minutes en évitant la formation de mousse. En cas de formation de mousse attendre sa disparition.

Le produit reconstitué doit être examiné visuellement afin de s'assurer qu'il ne contient pas de particules.

Ne pas utiliser de solution trouble ou contenant un dépôt.

Administration:

· Fixer une aiguille sur une seringue stérile. Insérer l'aiguille dans le bouchon du flacon du produit reconstitué et aspirer celui-ci dans la seringue.

· Retirer l'aiguille de la seringue et la remplacer par une aiguille intraveineuse.

· Injecter lentement en une seule fois, par voie intraveineuse, immédiatement après reconstitution.

En cas de perfusion les doses sont préalablement diluées dans 250 ml de solution de chlorure de sodium à 0,9 pour cent.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

LFB-BIOMEDICAMENTS

3, avenue des Tropiques

ZA de Courtaboeuf

91940 Les Ulis

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 348 447-0: poudre en flacon (verre) muni de bouchon (halobutyle) + 2 ml de solvant en ampoule (verre) -boîte de 1.

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.