RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 14/09/2006

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

NICARDIPINE AGUETTANT 10 mg/10 ml, solution injectable

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Chlorhydrate de nicardipine ............................................................................................................... 10 mg

Pour 10 ml de solution injectable.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Solution injectable.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

· Hypertension accompagnée d'une atteinte viscérale menaçant le pronostic vital à très court terme (urgence hypertensive) notamment lors de :

o HTA maligne (avec rétinopathie hypertensive stade III),

o encéphalopathie hypertensive,

o dissection aortique,

o décompensation ventriculaire gauche avec œdème pulmonaire,

o certaines pré-éclampsies graves mettant en jeu le pronostic vital maternel.

· En milieu d'anesthésie :

o hypotension contrôlée,

o hypertension en période péri-opératoire.

4.2. Posologie et mode d'administration

Dans le traitement de l'urgence hypertensive la dose sera adaptée de manière à ce que la baisse de pression artérielle ne dépasse pas 25% du niveau initial dans l'heure suivant l'institution du traitement injectable; en effet une chute trop abrupte de pression peut entraîner une ischémie myocardique, cérébrale ou rénale.

L'effet antihypertenseur est fonction de la dose administrée.

Pour un effet rapide:

· administration intraveineuse directe, après dilution dans du soluté glucosé à 5%, à la vitesse de 1 mg/minute, jusqu'à une dose cumulée de 10 mg,

· ou administration intraveineuse directe d'une dose de 2,5 mg renouvelable après 10 minutes jusqu'à une dose cumulée de 10 mg.

Pour un effet plus progressif:

· perfusion intraveineuse en dilution dans du soluté glucosé à 5%, à la vitesse de 8 à 15 mg/heure sur 30 minutes.

Le relais dans l'un et l'autre cas est possible par une perfusion continue à la vitesse de 2 à 4 mg/h, avec adaptation des doses par palier de 0,5 mg/h.

Le relais peut être également pris par la nicardipine sous forme de comprimé dosé à 20 mg, à la dose de 60 mg/jour, en 3 prises quotidiennes, soit par la nicardipine sous forme de comprimé à libération prolongée dosée à 50 mg, en 2 prises quotidiennes.

Posologie chez le nourrisson: 1 mg à 2 mg/m2 de surface corporelle en 5 minutes.

4.3. Contre-indications

Ce médicament NE DOIT JAMAIS ETRE UTILISE en cas d'hypersensibilité connue à la nicardipine ou à l'un des excipients.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Mises en garde

Hypertension au cours de la grossesse: en raison du risque de menace voire de mort fœtale, la baisse tensionnelle devra être progressive et toujours contrôlée.

La poussée hypertensive qui accompagne souvent l'accident vasculaire cérébral n'est pas une indication au traitement antihypertenseur en urgence. La décision doit être prise en fonction de la présence de complications viscérales menaçant le pronostic vital à court terme.

En raison de la présence de sorbitol, ce médicament est contre-indiqué en cas d'intolérance au fructose.

Précaution d'emploi

Chez le coronarien, il peut être nécessaire d'associer un bêtabloquant.

Pour minimiser le risque d'irritation veineuse, il est recommandé de changer de site d'injection toutes les 12 heures.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Associations déconseillées

+ Dantrolène (perfusion) par mesure de prudence

Chez l'animal, des cas de fibrillations ventriculaires mortelles sont constamment observés lors de l'administration de vérapamil et de dantrolène par voie IV. L'association d'un antagoniste du calcium et de dantrolène est donc potentiellement dangereuse.

Cependant, quelques patients ont reçu l'association nifédipine et dantrolène sans inconvénient.

Associations faisant l'objet de précautions d’emploi

+ Antiépileptiques, inducteurs enzymatiques (carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne, fosphénytoïne, primidone)

Diminution des concentrations plasmatiques de la nicardipine par augmentation de son métabolisme hépatique.

Surveillance clinique et adaptation éventuelle de la posologie de la nicardipine pendant le traitement par l'inducteur et après son arrêt.

+ Baclofène

Majoration de l'effet antihypertenseur.

Surveillance de la tension artérielle et adaptation posologique de l'antihypertenseur si nécessaire.

+ Ciclosporine, tacrolimus, sirolimus

Augmentation des concentrations sanguines de l'immunodépresseur, par inhibition de son métabolisme.

Dosage des concentrations sanguines de l'immunosuppresseur, contrôle de la fonction rénale et adaptation de sa posologie pendant le traitement et après l'arrêt.

+ Itraconazole

Par extrapolation à partir de la nifédipine, de la félodipine et de l'isradipine.

Risque majoré d'effets indésirables, notamment d'œdèmes par diminution du métabolisme hépatique de la nicardipine.

Surveillance clinique et adaptation éventuelle de la posologie de la nicardipine pendant le traitement par l'itraconazole et après son arrêt.

+ Rifampicine

Diminution des concentrations plasmatiques de la nicardipine par augmentation de son métabolisme hépatique.

Surveillance clinique et adaptation éventuelle de la posologie de la nicardipine pendant le traitement par la rifampicine et après son arrêt.

Associations à prendre en compte

+ Alphabloquants à visée urologique (alfuzosine, prazosine, doxazosine, tamsulosine et térazosine)

Majoration de l'effet hypotenseur. Risque d'hypotension orthostatique majoré.

+ Amifostine

Majoration de l'effet antihypertenseur.

+ Antidépresseurs imipraminiques, neuroleptiques

Effet antihypertenseur et risque d'hypotension orthostatique majorés (effet additif).

+ Bêtabloquants

Hypotension, défaillance cardiaque chez les malades en insuffisance cardiaque latente ou non contrôlée (effet inotrope négatif in vitro des dihydropyridines, plus ou moins marqué en fonction des produits, et susceptible de s'additionner aux effets inotropes négatifs des bêta bloquants). La présence d'un traitement bêta bloquant peut par ailleurs minimiser la réaction sympathique réflexe mise en jeu en cas de répercussion hémodynamique excessive.

+ Corticoïde, tétracosactide (voie générale) (sauf hydrocortisone employée comme traitement substitutif dans la maladie d'Addison)

Diminution de l'effet antihypertenseur (rétention hydrosodée des corticoïdes).

4.6. Grossesse et allaitement

Grossesse

Les études chez l'animal n'ont pas mis en évidence d'effet tératogène. En l'absence d'effet tératogène chez l'animal, un effet malformatif dans l'espèce humaine n'est pas attendu. En effet, à ce jour, les substances responsables de malformations dans l'espèce humaine se sont révélées tératogènes chez l'animal au cours d'études bien conduites sur deux espèces.

En clinique, l'utilisation au cours des deux premiers trimestres, de la nicardipine au cours d'un nombre limité de grossesses n'a apparemment révélé aucun effet malformatif ou fœtotoxique particulier à ce jour. Toutefois, des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer les conséquences d'une exposition en cours de grossesse.

En conséquence, l'utilisation de la nicardipine ne doit être envisagée au cours des deux premiers trimestres de la grossesse que si nécessaire.

L'utilisation de la nicardipine lors du troisième trimestre de la grossesse est à l'origine d'un effet tocolytique marqué pouvant entraver le déclenchement spontané du travail, mais n'a révélé aucun effet fœtotoxique propre de cette molécule.

Allaitement

Il existe un faible passage de la nicardipine dans le lait maternel. L'utilisation brève (inférieure à 1 semaine) de ce traitement en post-partum, autorise l'allaitement sous réserve d'une surveillance de la pression artérielle néonatale.

Dans les autres cas, il convient autant que possible, d'éviter l'allaitement en cas de traitement par ce médicament.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Sans objet.

4.8. Effets indésirables

Les effets indésirables rapportés sont généralement bénins et peuvent nécessiter occasionnellement un ajustement de la dose ou plus rarement un arrêt du traitement. La plupart sont la conséquence de l'effet vasodilatateur de la nicardipine.

Les plus fréquents sont:

· œdèmes des membres inférieurs,

· céphalées,

· bouffées vasomotrices,

· palpitations.

Plus rarement, on observe:

· tachycardie,

· bloc auriculoventriculaire (BAV),

· bradycardie sinusale,

· hypotension pouvant être symptomatique, syncope,

· nausées et vomissements,

· thrombopénies,

· polyuries.

Très rares cas d'élévation des enzymes hépatiques, cas isolés d'hépatites.

Réaction locale au site d'injection (thrombophlébite, veinite), essentiellement lors de la perfusion dont la durée est supérieure à 16 heures.

4.9. Surdosage

La nicardipine n'est pas dialysable. Il convient de veiller au maintien du rythme sinusal et du débit cardiaque. Une hypotension importante peut être combattue par perfusion I.V. de tout moyen d'expansion volémique.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique : INHIBITEURS CALCIQUES SELECTIFS A EFFETS VASCULAIRES, Code ATC : C08CA04.

(C: système cardiovasculaire)

La nicardipine est un inhibiteur des canaux calciques lents, appartenant à la famille des phényl-dihydropyridines. Elle inhibe à très faibles concentrations la pénétration intracellulaire du calcium. Son action s'exerce de façon prépondérante au niveau de la musculature lisse artérielle.

Administrée par voie générale, la nicardipine est un vasodilatateur puissant qui diminue les résistances périphériques totales et abaisse la pression artérielle. La fréquence cardiaque est transitoirement augmentée; le débit cardiaque, du fait de la diminution de la post-charge, s'accroît de manière importante et durable.

L'action vasodilatatrice de la nicardipine s'exerce également au niveau des vaisseaux coronaires et cérébraux.

Chez l'homme, l'action vasodilatatrice porte aussi bien en administration aiguë qu'en chronique sur les petits et gros troncs artériels, augmentant le débit et améliorant la compliance artérielle. Les résistances vasculaires rénales sont diminuées.

Après injection I.V. directe de 5 mg de nicardipine, l'action antihypertensive s'observe dès la fin de l'injection et se maintient 45 minutes.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Après administration par voie veineuse, la décroissance des taux plasmatiques s'effectue très rapidement au cours de la première heure, puis plus lentement avec une demi-vie d'élimination terminale de l'ordre de 4 heures.

La nicardipine est fortement liée aux protéines plasmatiques avec une affinité préférentielle pour les alpha-glycoprotéines et les lipoprotéines. Ce pourcentage n'est pas modifié dans les états pathologiques s'accompagnant d'une modification des concentrations en protéines.

Le volume de distribution du produit à l'état d'équilibre est de 1,2 l/kg.

Le métabolisme intense procède essentiellement par oxydation de la chaîne latérale et du noyau dihydropyridine. Aucun des 15 métabolites identifiés ne paraît participer à l'activité du produit.

La voie urinaire et la voie biliaire participent à parts égales à l'élimination de la nicardipine et de ses métabolites.

L'insuffisance rénale ne modifie pas la pharmacocinétique de la nicardipine.

5.3. Données de sécurité préclinique

Sans objet.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Sorbitol, acide citrique monohydraté, citrate de sodium, acide chlorhydrique, hydroxyde de sodium, eau pour préparations injectables.

6.2. Incompatibilités

En l'absence d'études de compatibilité, ce médicament ne doit pas être mélangé avec d'autres médicaments sauf ceux mentionnés en rubrique 4.2.

6.3. Durée de conservation

Avant ouverture: 2 ans.

Après ouverture:

La stabilité physicochimique de la solution non diluée ou diluée dans une solution de glucose à 5% dans une seringue polypropylène a été démontrée pendant 24 heures à une température de + 25°C, à l'abri de la lumière.

Toutefois, d'un point de vue microbiologique, le produit doit être utilisé immédiatement.

6.4. Précautions particulières de conservation

A conserver à une température ne dépassant pas + 25°C.

Conserver l'ampoule dans l'emballage extérieur, à l'abri de la lumière.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

10 ml en ampoule (verre brun de type I) avec système de rupture OPC (One Point Cut).

Boîte de 5, 10 ou 50 ampoules.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Mode d'emploi pour l'ouverture des ampoules

1. Tenir l'ampoule en orientant le point de couleur vers le haut. Si du liquide se trouve dans la partie haute de l'ampoule, tapoter pour le faire descendre dans le corps de l'ampoule.

2. Puis saisir l'extrémité de l'ampoule (au-dessus du point) et exercer une pression pour casser l'ampoule.

Incompatibilités majeures

Il existe un risque de précipitation avec les produits présentant en solution un pH supérieur à 6 (par exemple, solution bicarbonatée, soluté de Ringer, diazépam, furosémide, méthohexital sodique, thiopental).

Il existe un risque d'adsorption de la nicardipine sur les matériaux plastiques des dispositifs de perfusion en présence de solutions salines.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

Laboratoire AGUETTANT

1, rue Alexander Fleming

69007 Lyon

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 377 114-6: 10 ml en ampoule (verre). Boîte de 5 ampoules.

· 570 090-8: 10 ml en ampoule (verre). Boîte de 10 ampoules.

· 570 091-4: 10 ml en ampoule (verre). Boîte de 50 ampoules.

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.