RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT
ANSM - Mis à jour le : 13/06/2012
BURINEX 2 mg/4 ml IV, solution injectable en ampoule
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Bumétanide ...................................................................................................................................... 50 mg
Pour 100 ml de solution.
Une ampoule de 4 ml contient 2 mg de bumétanide.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
Solution injectable en ampoule.
4.1. Indications thérapeutiques
· Insuffisance cardiaque sévère y compris œdème aigu du poumon.
· Hypertension accompagnée d'une atteinte viscérale menaçant le pronostic vital à très court terme (urgence hypertensive) notamment lors de:
o encéphalopathie hypertensive,
o décompensation ventriculaire gauche avec œdème pulmonaire.
· Rétention sodée sévère d'origine cardiaque, rénale, cirrhotique.
4.2. Posologie et mode d'administration
BURINEX peut être utilisé en administration IV ou en perfusion.
La voie parentérale est choisie dans les cas d'urgence lorsque l'on veut obtenir un effet intense et rapide ou lorsque la possibilité d'absorption gastro-intestinale est réduite.
· Insuffisance cardiaque sévère: 0,5 à 2 mg/jour et plus si nécessaire par voie IV.
· Œdème aigu du poumon: traitement d'attaque (première heure): 2 mg par voie intraveineuse, à renouveler éventuellement toutes les 20 minutes en fonction de l'état clinique du patient jusqu'à 30 mg/jour.
· Rétention sodée sévère d'origine cardiaque, rénale, cirrhotique, hypertension accompagnée d'une atteinte viscérale menaçant le pronostic vital: 0,5 à 30 mg/jour par voie IV.
Dans le traitement de l'urgence hypertensive, la dose sera adaptée de manière à ce que la baisse de pression artérielle ne dépasse pas 25 % du niveau initial dans l'heure suivant l'institution du traitement injectable; en effet une chute trop abrupte de pression peut entraîner une ischémie myocardique, cérébrale ou rénale.
Ce médicament ne doit jamais être prescrit dans les cas suivants:
· désordres électrolytiques non corrigés,
· hypersensibilité aux sulfamides,
· encéphalopathie hépatique,
· en principe, l'usage de ce diurétique est contre-indiqué s'il existe un obstacle sur les voies urinaires excrétrices.
Ce médicament est généralement déconseillé pendant la grossesse et l'allaitement (voir rubrique 4.6), ainsi qu'en association avec le lithium, la thioridazine et certains médicaments donnant des torsades de pointes (astémizole, bépridil, diphémanil, érythromycine IV, halofantrine, pentamidine, sparfloxacine, sultopride, vincamine) (voir rubrique 4.5).
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
Mises en garde spéciales
· La poussée hypertensive qui accompagne souvent l'accident vasculaire cérébral n'est pas une indication au traitement antihypertenseur en urgence. La décision doit être prise en fonction de la présence de complications viscérales menaçant le pronostic vital à court terme.
· En cas d'atteinte hépatique, ces diurétiques peuvent induire une encéphalopathie hépatique. En cas de survenue d'une telle encéphalopathie, le diurétique doit immédiatement être interrompu.
Précautions particulières d'emploi
· Equilibre hydro-électrolytique:
o au début du traitement, il est utile de vérifier la natrémie et la kaliémie,
o en cours de traitement, surveiller notamment la kaliémie chez les sujets cirrhotiques ou chez ceux traités par les digitaliques, par les anti-arythmiques proches de la quinidine, par les corticoïdes, ou par les laxatifs. De plus, chez les cirrhotiques, il est indispensable de surveiller la natrémie et la fonction rénale,
o en cas d'hypokaliémie en cours de traitement, un apport complémentaire de potassium ou l'association à un diurétique épargneur du potassium peut être justifié.
· En cas d'insuffisance rénale même sévère, augmenter la posologie en tenant compte de ce déficit fonctionnel.
· Le contrôle de la glycémie et de l'uricémie est justifié en début de traitement et en cas de traitement prolongé, notamment chez les diabétiques et les sujets goutteux.
· En cas de traitement prolongé ou à forte posologie, surveiller les électrolytes plasmatiques et urinaires, l'hématocrite, les protides sanguins, l'urée sanguine et urinaire, l'uricémie, la clairance de la créatinine et la glycémie.
· Il existe un risque d'ototoxicité en particulier en cas d'association de fortes doses de bumétanide à d'autres médicaments ototoxiques.
· Sportifs
L'attention des sportifs est attirée sur le fait que cette spécialité contient un principe actif pouvant induire une réaction positive des tests pratiqués lors des contrôles antidopages.
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
+ Lithium
Augmentation de la lithémie avec signes de surdosage, comme lors d'un régime désodé (diminution de l'excrétion urinaire du lithium). Si l'association ne peut être évitée, surveillance stricte de la lithiémie et adaptation de la posologie.
+ Médicaments donnant des torsades de pointes (astémizole, bépridil, diphémanil, érythromycine IV, halofantrine, pentamidine, sparfloxacine, sultopride, vincamine)
Torsades de pointes (l'hypokaliémie est un facteur favorisant, de même qu'une bradycardie et un espace QT long pré-existant). Utiliser des substances ne présentant pas l'inconvénient d'entraîner des torsades de pointes en cas d'hypokaliémie.
+ Thioridazine
Torsades de pointes (l'hypokaliémie est un facteur favorisant, de même que la bradycardie et un espace QT long.
Associations faisant l'objet de précautions d’emploi
+ AINS (voie générale) salicylés à fortes doses (3 g/j)
Insuffisance rénale aiguë chez le malade déshydraté (diminution de la filtration glomérulaire par inhibition des prostaglandines vasodilatatrices due aux AINS). Par ailleurs, réduction de l'effet antihypertenseur. Hydrater le malade, surveiller la fonction rénale en début de traitement.
+ Baclofène
Majoration de l'effet antihypertenseur. Surveillance de la tension artérielle et adaptation posologique de l'antihypertenseur si nécessaire.
+ Metformine
Acidose lactique due à la metformine déclenchée par une éventuelle insuffisance rénale fonctionnelle liée aux diurétiques et plus spécialement aux diurétiques de l'anse. Ne pas utiliser la metformine lorsque la créatininémie dépasse 15 mg/litre (135 µmol/litre) chez l'homme et 12 mg/litre (110 µmol/litre) chez la femme.
+ Produits de contraste iodés
En cas de déshydratation provoquée par les diurétiques, risque majoré d'insuffisance rénale aiguë, en particulier lors d'utilisation de doses importantes de produits de contraste iodés. Réhydratation avant administration du produit iodé.
+ Médicaments donnant des torsades de pointes
Amiodarone, disopyramide, quinidiniques, sotalol. Torsades de pointes (l'hypokaliémie est un facteur favorisant de même qu'une bradycardie et un espace QT long pré-existant). Prévention de l'hypokaliémie et si besoin correction; surveillance de l'espace QT; en cas de torsades, ne pas administrer d'antiarythmique (entraînement électrosystolique).
+ Autres hypokaliémiants: laxatifs stimulants, amphotéricine B (voie IV), (gluco et minéralocorticoïdes, par voie générale), tétracosactide
Risque majoré d'hypokaliémie (effet additif). Surveillance de la kaliémie et si besoin correction; à prendre particulièrement en compte en cas de thérapeutique digitalique. Utiliser des laxatifs non stimulants.
+ Diurétiques hyperkaliémiants (amiloride, canrénoate de potassium, spironolactone, triamtérène)
L'association rationnelle, utile pour certains patients, n'exclut pas la survenue d'hypokaliémie ou, en particulier chez l'insuffisant rénal et le diabétique, d'hyperkaliémie. Surveillance de la kaliémie, éventuellement de l'ECG et s'il y a lieu, reconsidérer le traitement.
+ Digitaliques
Hypokaliémie favorisant les effets toxiques des digitaliques. Surveillance de la kaliémie, éventuellement ECG et s'il y a lieu, reconsidérer le traitement.
+ Aminosides (voie parentérale)
Augmentation des risques néphrotoxiques et ototoxiques des aminosides (insuffisance rénale fonctionnelle liée à la déshydratation entraînée par le diurétique). Association possible sous surveillance de l'état d'hydratation, des fonctions rénales et cochléovestibulaires et éventuellement des concentrations plasmatiques de l'aminoside.
+ Inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) inhibiteurs de l'angiotensine II
Risque d'hypotension artérielle brutale et/ou d'insuffisance rénale aiguë lors de l'instauration du traitement par un inhibiteur de l'enzyme de conversion ou un inhibiteur de l'angiotensine II en cas de déplétion sodée pré-existante (en particulier chez les sujets porteurs de sténose de l'artère rénale).
Dans l'hypertension artérielle: lorsqu'un traitement diurétique préalable peut avoir entraîné une déplétion sodée, il faut:
· soit arrêter le diurétique durant 3 jours avant le début du traitement par l'IEC ou l'inhibiteur de l'angiotensine II, et réintroduire un diurétique hypokaliémiant si nécessaire,
· soit administrer des doses initiales réduites de l'IEC ou de l'inhibiteur de l'angiotensine II et suivre une progression lente.
Dans l'insuffisance cardiaque congestive: commencer par une dose très faible d'IEC, éventuellement après réduction de la dose du diurétique hypokaliémiant associé.
Dans tous les cas surveiller la fonction rénale (dosage de créatininémie) dans les premières semaines du traitement par l'IEC ou l'inhibiteur de l'angiotensine II.
Associations à prendre en compte
+ Amifostine
Majoration de l'effet antihypertenseur.
+ Antidépresseurs imipraminiques
Effet antihypertenseur et risque d'hypotension orthostatique majoré (effet additif).
+ Corticoïdes, tétracosactide (voie générale) (sauf hydrocortisone employée comme traitement substitutif dans la maladie d'Addison)
Diminution de l'effet antihypertenseur (rétention hydrosodée des corticoïdes).
+ Alpha-bloquants à visée urologique
Alfuzosine, prazosine, térazosine, tamsulosine.
Majoration de l'effet hypotenseur. Risque d'hypotension orthostatique majorée.
Il n'y a pas de données fiables de tératogenèse chez l'animal.
Il n'existe pas actuellement de données pertinentes, pour évaluer un éventuel effet malformatif ou fœtotoxique du bumétanide lorsqu'il est administré pendant la grossesse.
En conséquence, l'utilisation du bumétanide est déconseillée pendant la grossesse. Cet élément ne constitue pas l'argument systématique pour conseiller une interruption de grossesse mais conduit à une attitude de prudence et à une surveillance prénatale orientée.
En règle générale, l'administration de diurétiques, notamment de l'anse, doit être évitée chez la femme enceinte et ne jamais constituer le traitement des œdèmes physiologiques (et ne nécessitant donc pas de traitement) de la grossesse.
Les diurétiques peuvent, en effet entraîner une ischémie fœtoplacentaire, avec un risque d'hypotrophie fœtale.
Les diurétiques restent néanmoins un élément essentiel du traitement des œdèmes d'origine cardiaque, hépatique et rénale survenant chez la femme enceinte.
L'allaitement est déconseillé (passage dans le lait maternel voir rubrique 5.2).
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Sans objet.
· Déshydratation avec hypovolémie, hyponatrémie et hypotension orthostatique justifiant l'arrêt du médicament ou la réduction de la posologie.
· Une augmentation de l'uricémie ou de la glycémie peut survenir au cours du traitement.
L'augmentation de l'uricémie peut induire, bien que très rarement, une crise de goutte.
L'augmentation de la glycémie peut entraîner le déséquilibre d'un diabète traité ou révéler un diabète latent.
· Risque de déplétion potassique avec hypokaliémie associée ou non à une alcalose métabolique, en particulier chez les sujets prédisposés, cirrhotique et dénutris. Il peut être particulièrement grave chez les sujets cardiaques et peut, d'autre part, entraîner des troubles du rythme sévères, en particulier des torsades de pointe (pouvant être mortelles) lorsqu'il y a association avec des antiarythmiques du groupe de la quinidine.
· En cas d'insuffisance hépatique possibilité de survenue d'encéphalopathie hépatique (voir rubriques 4.4 et 4.3).
· Exceptionnellement réactions d'hypersensibilité, essentiellement dermatologiques.
· Possibilité de crampes, asthénie, diarrhée.
· A fortes posologies, des myalgies ou des arthralgies transitoires ont pu survenir ainsi que des sensations vertigineuses et des nausées.
En cas de surdosage, le traitement consiste en une compensation des pertes hydro-électrolytiques.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
DIURETIQUE DE L'ANSE, (C03CA02: système cardio-vasculaire).
Le bumétanide appartient au groupe des «diurétiques de l'anse». Il exerce une action:
· Diurétique au niveau de la branche ascendante de l'anse de Henlé où il inhibe la réabsorption active du chlore.
· Hémodynamique intrarénale: il augmente le flux sanguin rénal et entraîne une redistribution des flux intrarénaux au profit des zones profondes du cortex. Cette propriété présente un intérêt particulier en cas d'association avec les bêta-bloquants qui peuvent avoir l'effet inverse.
Son action diurétique se traduit par une élimination sodée et chlorée importante.
Lors de l'administration par voie parentérale, l'effet natriurétique commence dès la 2ème ou 3ème minute suivant l'injection, le pic natriurétique prend place entre la 30ème et la 45ème minute. L'effet cesse en 2 heures.
· Hémodynamique pulmonaire: les diurétiques de l'anse ont des propriétés hémodynamiques indépendantes de l'action rénale objectivées par:
o La diminution de la pression capillaire pulmonaire qui suit l'injection intraveineuse avant même l'apparition de toute diurèse
o L'augmentation de la capacité de stockage du lit vasculaire veineux.
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
La liaison aux protéines sériques est de 95 à 98 pour cent.
La demi-vie est d'environ 1 heure 30.
L'élimination se fait en majeure partie par le rein.
Les études effectuées avec le bumétanide marqué au C14 ont montré que 65 pour cent de la dose administrée est éliminée sous forme inchangée dans les urines.
Le bumétanide passe dans le lait maternel.
5.3. Données de sécurité préclinique
Non renseignée.
Xylitol, phosphate disodique dihydraté, phosphate monosodique dihydraté, eau pour préparations injectables.
Ne pas administrer avec une solution hypertonique de chlorure de sodium (risque de précipitation).
La solution est compatible avec une solution isotonique de chlorure de sodium à 0,9 %.
3 ans.
Après ouverture: le produit doit être utilisé immédiatement.
6.4. Précautions particulières de conservation
A conserver dans le conditionnement d'origine à l'abri de la lumière.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
4 ml en ampoule (verre). Boîte de 1 ou 5 ampoules.
6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation
Pas d'exigences particulières.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
LABORATOIRES LEO
2, rue Rene Caudron
78960 VOISINS LE BRETONNEUX
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 328 583-6: 4 ml en ampoule (verre). Boîte de 1.
· 328 584-2: 4 ml en ampoule (verre). Boîte de 5.
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
[à compléter par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter par le titulaire]
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Sans objet.
Liste II.