RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 29/04/2013

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

LOXEN 10 mg/10 ml, solution injectable (I.V.)

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Chlorhydrate de nicardipine ................................................................................................................. 10 mg

Pour une ampoule.

Excipient: sorbitol.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Solution injectable (I.V.).

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

· Hypertension accompagnée d'une atteinte viscérale menaçant le pronostic vital à très court terme (urgence hypertensive) notamment lors de:

o HTA maligne (avec rétinopathie hypertensive stade III),

o encéphalopathie hypertensive,

o dissection aortique,

o décompensation ventriculaire gauche avec œdème pulmonaire,

o certaines pré-éclampsies graves mettant en jeu le pronostic vital maternel.

· En milieu d'anesthésie:

o hypotension contrôlée,

o hypertension en période péri-opératoire.

4.2. Posologie et mode d'administration

Dans le traitement de l'urgence hypertensive la dose sera adaptée de manière à ce que la baisse de pression artérielle ne dépasse pas 25% du niveau initial dans l'heure suivant l'institution du traitement injectable; en effet une chute trop abrupte de pression peut entraîner une ischémie myocardique, cérébrale ou rénale.

L'effet antihypertenseur est en fonction de la dose administrée.

· Pour un effet rapide:

o administration intraveineuse directe, après dilution dans du soluté glucosé à 5 pour cent, à la vitesse de 1 mg/min, jusqu'à une dose cumulée de 10 mg,

o ou administration intraveineuse directe d'une dose de 2,5 mg renouvelable après 10 minutes jusqu'à une dose cumulée de 10 mg.

· Pour un effet plus progressif:

o perfusion intraveineuse en dilution dans du soluté glucosé à 5 pour cent, à la vitesse de 8 à 15 mg/h sur 30 minutes.

· Le relais dans l'un et l'autre cas est possible par une perfusion continue à la vitesse de 2 à 4 mg/h, avec adaptation des doses par palier de 0,5 mg/h.

· Le relais peut être également pris par le LOXEN 20 mg, à la dose de 60 mg/jour, en 3 prises quotidiennes, soit par le LOXEN L.P. 50 mg en 2 prises quotidiennes.

· Posologie chez le nourrisson: 1 mg à 2 mg/m2 de surface corporelle en 5 minutes.

4.3. Contre-indications

Ce médicament NE DOIT JAMAIS ETRE UTILISE en cas de:

· hypersensibilité connue à la nicardipine,

· intolérance au fructose.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Mises en garde spéciales

Hypertension au cours de la grossesse: en raison du risque de menace voire de mort fœtale, la baisse tensionnelle devra être progressive et toujours contrôlée.

La poussée hypertensive qui accompagne souvent l'accident vasculaire cérébral n'est pas une indication au traitement antihypertenseur en urgence. La décision doit être prise en fonction de la présence de complications viscérales menaçant le pronostic vital à court terme.

Tenir compte de la présence de sorbitol, en cas d'intolérance au fructose.

Précaution d'emploi

Chez le coronarien, il peut être nécessaire d'associer un β-bloquant.

Pour minimiser le risque d'irritation veineuse, il est recommandé de changer de site d'injection toutes les 12 heures.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Associations déconseillées

+ Dantrolène

Avec le dantrolène administré en perfusion:

Chez l'animal, des cas de fibrillations ventriculaires mortelles sont constamment observés lors de l'administration de vérapamil et de dantrolène par voie IV.

L'association d'un antagoniste du calcium et de dantrolène est donc potentiellement dangereuse.

Cependant, quelques patients ont reçu l'association nifédipine et dantrolène sans inconvénient.

Associations faisant l'objet de précautions d’emploi

+ Anticonvulsivants inducteurs enzymatiques (carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne, fosphénytoïne, primidone)

Diminution des concentrations plasmatiques de la nicardipine par augmentation de son métabolisme hépatique par l'inducteur.

Surveillance clinique et adaptation éventuelle de la posologie de la nicardipine pendant le traitement par l'inducteur et après son arrêt.

+ Baclofène

Majoration du risque d'hypotension, notamment orthostatique.

Surveillance de la tension artérielle et adaptation posologique de l'antihypertenseur si nécessaire.

+ Immunosuppresseurs (Ciclosporine, everolimus, tacrolimus, sirolimus)

Augmentation des concentrations sanguines de l'immunodépresseur, par inhibition de son métabolisme.

Dosage des concentrations sanguines de l'immunosuppresseur, contrôle de la fonction rénale et adaptation de sa posologie pendant le traitement et après l'arrêt.

+ Itraconazole, Kétoconazole

Risque majoré d'effets indésirables, notamment d'œdèmes par diminution du métabolisme hépatique de la nicardipine.

Surveillance clinique et adaptation éventuelle de la posologie de la nicardipine pendant le traitement par l'antifongique azolé et après son arrêt.

+ Rifampicine

Diminution des concentrations plasmatiques de la nicardipine par augmentation de son métabolisme hépatique.

Surveillance clinique et adaptation éventuelle de la posologie de la nicardipine pendant le traitement par la rifampicine et après son arrêt.

Associations à prendre en compte

+ Alpha-bloquants à visée urologique (alfuzosine, doxazosine, prazosine, tamsulosine, terazosine), antihypertenseurs alpha-bloquants (prazosine, trimazosine, urapidil)

Majoration de l'effet hypotenseur.

Risque d'hypotension orthostatique.

+ Amifostine

Majoration du risque d'hypotension, notamment orthostatique.

+ Antidépresseurs imipraminiques, neuroleptiques

Majoration du risque d'hypotension, notamment orthostatique.

+ Bêta-bloquants (sauf ESMOLOL)

Hypotension, défaillance cardiaque chez les patients en insuffisance cardiaque latente ou non contrôlée (addition des effets inotropes négatifs). Le bêta-bloquant peut par ailleurs minimiser la réaction sympathique réflexe mise en jeu en cas de répercussion hémodynamique excessive.

+ Bêta-bloquants dans l'insuffisance cardiaque (bisoprolol, carvédilol, métoprolol, nébivolol)

Hypotension, défaillance cardiaque chez les malades en insuffisance cardiaque latente ou non contrôlée (effet inotrope négatif in vitro des dihydropyridines, plus ou moins marqué en fonction des produits, et susceptible de s'additionner aux effets inotropes négatifs des bêta-bloquants). La présence d'un traitement bêta-bloquant peut par ailleurs minimiser la réaction sympathique réflexe mise en jeu en cas de répercussion hémodynamique excessive.

+ Dérivés nitrés et apparentés (dinitrate d'isosorbide, isosorbide, linsidomine, molsidomine, nicorandil, trinitrine)

Majoration du risque d'hypotension orthostatique.

+ Glucocorticoïdes (sauf hydrocortisone en traitement substitutif) et Minéralocorticoïdes

Diminution de l'effet antihypertenseur (rétention hydrosodée des corticoïdes).

Incompatibilités majeures

· Précipitation avec les produits présentant en solution un pH supérieur à 6 (par exemple, solution bicarbonatée, soluté de Ringer, diazépam, furosémide, méthohexital sodique, thiopental).

· Risque d'adsorption de la nicardipine sur les matériaux plastiques des dispositifs de perfusion en présence de solutions salines.

4.6. Grossesse et allaitement

Grossesse

Les études chez l'animal n'ont pas mis en évidence d'effet tératogène. En l'absence d'effet tératogène chez l'animal, un effet malformatif dans l'espèce humaine n'est pas attendu. En effet, à ce jour, les substances responsables de malformations dans l'espèce humaine se sont révélées tératogènes chez l'animal au cours d'études bien conduites sur deux espèces.

En clinique, l'utilisation au cours des deux premiers trimestres, de la nicardipine au cours d'un nombre limité de grossesses n'a apparemment révélé aucun effet malformatif ou fœtotoxique particulier à ce jour. Toutefois, des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer les conséquences d'une exposition en cours de grossesse.

En conséquence, l'utilisation de la nicardipine ne doit être envisagée au cours des deux premiers trimestres de la grossesse que si nécessaire.

L'utilisation de la nicardipine lors du troisième trimestre de la grossesse est à l'origine d'un effet tocolytique marqué pouvant entraver le déclenchement spontané du travail, mais n'a révélé aucun effet fœtotoxique propre de cette molécule.

Allaitement

Il existe un faible passage de la nicardipine dans le lait maternel. L'utilisation brève (inférieure à 1 semaine) de ce traitement en post-partum, autorise l'allaitement sous réserve d'une surveillance de la pression artérielle néonatale.

Dans les autres cas, il convient autant que possible, d'éviter l'allaitement en cas de traitement par ce médicament.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Sans objet.

4.8. Effets indésirables

Les effets indésirables rapportés sont généralement bénins et peuvent nécessiter occasionnellement un ajustement de la dose ou plus rarement un arrêt du traitement. La plupart sont la conséquence de l'effet vasodilatateur de la nicardipine.

Les plus fréquents sont:

· sensations vertigineuses,

· œdèmes des membres inférieurs,

· céphalées,

· bouffées vasomotrices,

· palpitations.

Plus rarement, on observe:

· tachycardie,

· BAV,

· bradycardie sinusale,

· hypotension pouvant être symptomatique, syncope,

· nausées et vomissements,

· thrombopénies,

· polyuries.

Très rares cas d'élévation des enzymes hépatiques, cas isolés d'hépatites.

Des cas exceptionnels de syndrome extrapyramidal ont été rapportés.

Réaction locale au site d'injection (thrombophlébite, veinite), essentiellement lors de la perfusion dont la durée est supérieure à 16 heures.

4.9. Surdosage

La nicardipine n'est pas dialysable. Il convient de veiller au maintien du rythme sinusal et du débit cardiaque. Une hypotension importante peut être combattue par perfusion I.V. de tout moyen d'expansion volémique.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

INHIBITEURS CALCIQUES SELECTIFS A EFFETS VASCULAIRES

Code ATC: C08CA04 (système cardiovasculaire).

La nicardipine est un inhibiteur des canaux calciques lents, appartenant à la famille des phényl-dihydropyridines. Elle inhibe à très faibles concentrations la pénétration intracellulaire du calcium. Son action s'exerce de façon prépondérante au niveau de la musculature lisse artérielle.

Administrée par voie générale, la nicardipine est un vasodilatateur puissant qui diminue les résistances périphériques totales et abaisse la pression artérielle. La fréquence cardiaque est transitoirement augmentée; le débit cardiaque, du fait de la diminution de la post-charge, s'accroît de manière importante et durable.

L'action vasodilatatrice de la nicardipine s'exerce également au niveau des vaisseaux coronaires et cérébraux.

Chez l'homme, l'action vasodilatatrice porte aussi bien en administration aiguë qu'en chronique sur les petits et gros troncs artériels, augmentant le débit et améliorant la compliance artérielle. Les résistances vasculaires rénales sont diminuées.

Après injection I.V. directe de 5 mg de nicardipine, l'action antihypertensive s'observe dès la fin de l'injection et se maintient 45 minutes.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Après administration par voie veineuse, la décroissance des taux plasmatiques s'effectue très rapidement au cours de la première heure, puis plus lentement avec une demi-vie d'élimination terminale de l'ordre de 4 heures.

La nicardipine est fortement liée aux protéines plasmatiques avec une affinité préférentielle pour les alpha-glycoprotéines et les lipoprotéines. Ce pourcentage n'est pas modifié dans les états pathologiques s'accompagnant d'une modification des concentrations en protéines.

Le volume de distribution du produit à l'état d'équilibre est de 1,2 l/kg.

Le métabolisme intense procède essentiellement par oxydation de la chaîne latérale et du noyau dihydropyridine. Aucun des 15 métabolites identifiés ne paraît participer à l'activité du produit.

La voie urinaire et la voie biliaire participent à parts égales à l'élimination de la nicardipine et de ses métabolites.

L'insuffisance rénale ne modifie pas la pharmacocinétique de la nicardipine.

5.3. Données de sécurité préclinique

Sans objet.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Sorbitol, acide chlorhydrique concentré 0,1 N, eau pour préparations injectables.

6.2. Incompatibilités

· Précipitation avec les produits présentant en solution, un pH supérieur à 6 (par exemple: solution bicarbonatée, soluté de Ringer, diazépam, furosémide, méthohexital sodique, thiopental).

· Risque d'absorption de la nicardipine sur les matériaux plastiques des dispositifs de perfusion en présence de solutions salines.

6.3. Durée de conservation

2 ans

6.4. Précautions particulières de conservation

A conserver à une température ne dépassant pas 25°C.

Conserver le conditionnement primaire dans l'emballage extérieur, à l'abri de la lumière.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

10 ml en ampoule (verre brun). Boîte de 5.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Pas d'exigences particulières.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

NOVARTIS PHARMA SAS

2-4, rue Lionel Terray

92500 Rueil-Malmaison

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 331 107-7: 10 ml en ampoule (verre brun). Boîte de 5

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.