RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 19/12/2013

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

ROCURONIUM PFIZER 10 mg/ml, solution injectable/pour perfusion

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Bromure de rocuronium ...................................................................................................................... 10 mg

Pour 1 ml de solution injectable/pour perfusion.

Chaque flacon de 2,5 ml contient 25 mg de bromure de rocuronium.

Chaque flacon de 5 ml contient 50 mg de bromure de rocuronium.

Chaque flacon de 10 ml contient 100 mg de bromure de rocuronium.

Excipients à effet notoire:

Chaque flacon de 2,5 ml contient 4,1 mg de sodium.

Chaque flacon de 5 ml contient 8,2 mg de sodium.

Chaque flacon de 10 ml contient 16,4 mg de sodium.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Solution injectable/pour perfusion.

Solution limpide, incolore à jaune-orangée.

pH de la solution: 3,8 à 4,2.

Osmolalité: 271 à 312 mOsmol/kg.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

ROCURONIUM PFIZER est indiqué chez les adultes et les enfants (du nouveau-né à l'adolescent (âgés de 0 à 18 ans)) comme adjuvant de l'anesthésie générale, pour faciliter l'intubation trachéale au cours de l'induction anesthésique de routine, et assurer la relaxation musculaire au cours de l'acte chirurgical.

ROCURONIUM PFIZER est également indiqué chez l'adulte pour faciliter l'intubation trachéale pendant l'induction anesthésique en séquence rapide.

Il est aussi indiqué comme adjuvant en Unité de Soins Intensifs (par exemple pour faciliter l'intubation) pour une utilisation de courte durée. Voir aussi les rubriques 4.2 et 5.1.

4.2. Posologie et mode d'administration

Posologie

Comme avec tous les autres agents de blocage neuromusculaire, la posologie de ROCURONIUM PFIZER doit être adaptée à chaque patient. Elle dépend de la méthode d'anesthésie utilisée, de la durée prévue pour l'intervention chirurgicale, de la méthode de sédation employée et de la durée prévue de la ventilation mécanique, des interactions éventuelles avec d'autres médicaments administrés avant ou pendant l'anesthésie et de l'état du malade. L'utilisation d'une technique de surveillance neuromusculaire appropriée est recommandée pour l'évaluation du bloc neuromusculaire ainsi que pour la récupération du bloc.

Les anesthésiques volatils potentialisent l'action curarisante de ROCURONIUM PFIZER. Cette potentialisation devient cliniquement significative au cours de l'anesthésie lorsque les anesthésiques volatils ont atteint une certaine concentration tissulaire. Il est donc conseillé d'ajuster les doses de bromure de rocuronium en diminuant les doses d'entretien, en espaçant les intervalles d'administration ou en diminuant la vitesse de perfusion de ROCURONIUM PFIZER au cours des interventions chirurgicales longues (supérieures à 1 heure) où de tels anesthésiques sont utilisés (voir rubrique 4.5).

Chez l'adulte, les posologies suivantes sont proposées à titre indicatif pour l'intubation trachéale et pour obtenir une relaxation musculaire satisfaisante en chirurgie de courte, moyenne ou longue durée et en Unité de Soins Intensifs.

Interventions chirurgicales

Intubation trachéale

La dose standard d'intubation pendant les anesthésies de routine de 0,6 mg/kg de bromure de rocuronium permet d'intuber la plupart des patients en 60 secondes. La dose de 1,0 mg/kg de bromure de rocuronium est recommandée pour faciliter l'intubation trachéale en cas d'induction anesthésique à séquence rapide, et permet aussi d'intuber la plupart des patients en 60 secondes. Si une dose de 0,6 mg/kg de bromure de rocuronium est utilisée pour l'induction anesthésique en séquence rapide, il est recommandé d'intuber le patient 90 secondes après l'administration.

Dose d'entretien

La dose d'entretien recommandée est de 0,15 mg/kg de bromure de rocuronium. Lors de l'utilisation au long cours d'anesthésiques volatils, la dose est ramenée à 0,075 - 0,1mg/kg.

Il préférable d'administrer ces doses d'entretien lorsque la hauteur du twitch est revenue à 25 % de la hauteur du twitch de contrôle ou lorsque apparaissent 2 ou 3 réponses au train de quatre.

Perfusion continue

Si ROCURONIUM PFIZER est administré en perfusion continue, il est recommandé d'administrer une dose de charge de 0,6 mg/kg puis, lorsque le bloc neuromusculaire induit par la dose d'intubation commence à régresser, de débuter la perfusion. Le débit de la perfusion doit être ajusté de façon à maintenir une réponse au "twitch" à 10 % par rapport au "twitch de contrôle" ou 1 ou 2 réponses au train de quatre.

Chez l'adulte, le débit de la perfusion est de 0,3 à 0,6 mg/kg/h sous anesthésie intraveineuse et de 0,3 à 0,4 mg/kg/h sous anesthésiques volatils pour maintenir ce niveau de blocage neuromusculaire.

Il est essentiel de surveiller en permanence le blocage neuromusculaire car le débit de perfusion nécessaire varie d'un patient à un autre et selon la méthode d'anesthésie utilisée.

Population particulières

Utilisation chez la femme enceinte

Chez les patientes subissant une césarienne, il est recommandé de ne pas dépasser la dose de 0,6 mg/kg de bromure de rocuronium car la dose de 1,0 mg/kg n'a pas été étudiée chez cette population.

La régression du bloc neuromusculaire induit par les agents de blocage neuromusculaire peut être inhibée ou insatisfaisante chez les patientes présentant une toxémie gravidique et traitées par des sels de magnésium. En effet, les sels de magnésium potentialisent le bloc neuromusculaire. Dans ces cas-là, la dose de rocuronium doit donc être réduite et adaptée à la réponse au twitch.

Patients âgés et patients atteints d'une maladie des voies biliaires et/ou hépatiques et/ou d'une insuffisance rénale

La dose standard d'intubation chez les patients gériatriques et les patients atteints d'une maladie des voies biliaires et/ou hépatiques et/ou d'une insuffisance rénale est de 0,6 mg de bromure de rocuronium par kilo de poids corporel lors d'une anesthésie de routine. Une dose de 0,6 mg par kilo de poids corporel doit être envisagée pour l'induction en séquence rapide de l'anesthésie chez les patients chez qui une durée d'action prolongée est attendue. Toutefois, les conditions adéquates en vue de l'intubation peuvent ne pas être atteintes dans les 90 secondes suivant l'administration du bromure de rocuronium. Indépendamment de la technique d'anesthésie utilisée, la dose d'entretien recommandée pour ces patients est de 0,075 à 0,1 mg de bromure de rocuronium par kilo de poids corporel tandis que le débit de perfusion recommandé est de 0,3 à 0,4 mg/kg/h (voir également « Perfusion continue »).

Patients en surpoids et obèses

Chez le patient avec une surcharge pondérale ou le patient obèse (poids corporel supérieur de 30 % ou plus par rapport au poids idéal) les doses de bromure de rocuronium doivent être réduites en tenant compte de la masse maigre.

Procédures de soins intensifs

Intubation trachéale

Pour l'intubation trachéale, les mêmes doses que celles décrites précédemment pour les interventions chirurgicales, doivent être utilisées.

Population pédiatrique

Pour les nouveau-nés (0 à 27 jours), les nourrissons (28 jours à ≤ 3 mois), les très jeunes enfants (> 3 mois
à ≤ 2 ans), les enfants (de 2 à 11 ans) et les adolescents (de 12 à ≤ 17 ans), la dose recommandée pour l'intubation lors d'une anesthésie de routine et la dose d'entretien sont similaires à celles administrées aux adultes.

Cependant, la durée d'action de la dose d'intubation sera plus longue chez les nouveau-nés et les nourrissons que chez les enfants (voir rubrique 5.1).

En pédiatrie, les débits de perfusion sont identiques à ceux utilisés chez les adultes, à l'exception du cas des enfants. Pour les enfants, des débits de perfusion supérieurs peuvent être nécessaires.

Par conséquent, chez les enfants, les mêmes débits de perfusion initiaux que pour les adultes sont recommandés.

Ils doivent ensuite être ajustés afin de maintenir la réponse du twitch à 10 % de l'amplitude du twitch de contrôle ou de maintenir 1 à 2 réponses au train de quatre pendant la procédure.

L'expérience clinique avec le bromure de rocuronium dans le cadre de l'induction en séquence rapide chez les patients pédiatriques est limitée. Par conséquent, le bromure de rocuronium n'est pas recommandé pour faciliter les conditions d'intubation trachéale lors de l'induction en séquence rapide chez les patients pédiatriques.

Mode d'administration

ROCURONIUM PFIZER doit être administré par voie intraveineuse (IV), en bolus ou en perfusion continue (voir aussi la rubrique 6.6). L'administration doit être effectuée immédiatement après la préparation du médicament, et terminée dans les 24 heures.

Ce médicament est à usage unique.

4.3. Contre-indications

Hypersensibilité au bromure de rocuronium, à l'ion bromure ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

ROCURONIUM PFIZER doit être administré exclusivement par du personnel expérimenté familiarisé avec l'utilisation des agents de blocage neuromusculaire. L'infrastructure adéquate et le personnel nécessaire en vue d'une intubation endotrachéale et d'une ventilation artificielle doivent être disponibles immédiatement.

Comme le ROCURONIUM PFIZER provoque une paralysie des muscles respiratoires, une ventilation assistée est obligatoire pour les patients traités avec ce principe actif et ce, jusqu'à ce qu'une respiration spontanée suffisante soit restaurée. Comme pour tous les agents de blocage neuromusculaire, il est important d'anticiper les difficultés de l'intubation, en particulier en cas d'induction anesthésique en séquence rapide.

Comme pour les autres agents de blocage neuromusculaire, une curarisation résiduelle a été rapportée avec ROCURONIUM PFIZER. Pour éviter les complications liées à cette curarisation résiduelle, il est recommandé de procéder à l'extubation seulement après que le patient ait suffisamment récupéré du bloc neuromusculaire. D'autres facteurs susceptibles d'entraîner une curarisation résiduelle après extubation pendant la période post-opératoire (comme certaines interactions médicamenteuses ou l'état de santé du patient) doivent également être pris en compte. En dehors d'une pratique clinique standard, l'utilisation d'un antidote (comme le sugammadex ou l'acétylcholinestérase) doit être envisagée, en particulier dans les cas où une curarisation résiduelle est susceptible de survenir.

Il est essentiel de vérifier que le patient respire spontanément, profondément et régulièrement avant de le conduire en salle de réveil.

Des réactions anaphylactiques (voir ci-dessus) peuvent se produire après l'administration d'agents de blocage neuromusculaire. Des précautions doivent toujours être prises pour pallier à la survenue de telles réactions. Il convient de prendre des précautions particulières en cas d'antécédents connus de réactions anaphylactiques aux agents de blocage neuromusculaire, une réaction allergique croisée pouvant se produire avec ces agents.

Le rocuronium peut augmenter le rythme cardiaque.

Des paralysies prolongées et/ou une faiblesse des muscles striés ont été décrits après utilisation à long terme des agents de blocage neuromusculaire en unités de soins intensifs. Afin de prévenir une prolongation possible du bloc neuromusculaire et/ou un surdosage, il est fortement recommandé de contrôler la transmission neuromusculaire tout au long de l'administration d'agents de blocage neuromusculaire. De plus, les patients doivent recevoir une analgésie adaptée et être sédatés. Enfin, la dose d'agents de blocage neuromusculaire doit être ajustée individuellement pour chaque patient, par ou sous la surveillance d'un praticien expérimenté, familiarisé avec les effets de ces médicaments et avec les techniques appropriées de monitorage de la fonction neuromusculaire.

Des cas de myopathie ont été régulièrement rapportés suite à l'utilisation simultanée au long cours dans les Unités de Soin Intensifs d'agents de blocage neuromusculaire non dépolarisants et de corticostéroïdes. Par conséquent, la période d'administration des agents de blocage neuromusculaire doit être réduite au maximum chez les patients recevant simultanément des agents de blocage neuromusculaire et des corticostéroïdes.

En cas d'utilisation du suxaméthonium lors de l'intubation, il convient d'attendre la récupération clinique du bloc neuromusculaire induit par le suxaméthonium pour administrer le bromure de rocuronium.

Les conditions suivantes peuvent influer sur les caractéristiques pharmacocinétiques et/ou pharmacodynamiques du bromure de rocuronium:

Atteinte hépatique et/ou des voies biliaires et insuffisance rénale

Comme le bromure de rocuronium est excrété dans l’urine et la bile, il doit être utilisé avec précaution chez les patients présentant une atteinte hépatique et/ou des voies biliaires cliniquement significative et/ou une insuffisance rénale. Chez ces patients une prolongation de l'action a été observée avec des doses de 0,6 mg/kg de bromure de rocuronium.

Anomalies circulatoires

En cas de ralentissement de la circulation sanguine (maladies cardiovasculaires, sénescence, œdème avec augmentation du volume de distribution), le délai d'action du rocuronium peut être augmenté. La durée d'action peut également être prolongée du fait d'une réduction de la clairance plasmatique.

Affections neuromusculaires

Comme tous les autres agents de blocage neuromusculaire, le bromure de rocuronium doit être utilisé avec d'extrêmes précautions chez les patients atteints d'affections neuromusculaires ou après une poliomyélite puisque la réponse aux agents de blocage neuromusculaire peut être considérablement modifiée dans de tels cas. L'importance et le type de ces changements peuvent varier considérablement. Chez les patients souffrant de myasthénie grave ou de syndrome myasthénique (Lambert-Eaton), de faibles doses de bromure de rocuronium peuvent avoir des effets marqués. Il convient donc d'ajuster la posologie de ROCURONIUM PFIZER en fonction de la réponse.

Hypothermie

Au cours d'interventions chirurgicales en hypothermie, l'effet curarisant du bromure de rocuronium est à la fois plus intense et prolongé.

Obésité

Comme avec les autres agents de blocage neuromusculaire, un allongement des durées de curarisation et de décurarisation peut être observé lors de l'utilisation de bromure de rocuronium chez un patient obèse, lorsque la dose est calculée sur le poids réel.

Brûlés

Ces patients développent généralement une résistance aux agents de blocage neuromusculaire non dépolarisants. Il convient donc d'ajuster la posologie du bromure de rocuronium en fonction de la réponse.

Conditions pouvant augmenter les effets du bromure de rocuronium

Hypokaliémie (par exemple après vomissements sévères, diarrhées ou traitement diurétique), hypermagnésémie, hypocalcémie (après transfusions massives), hypoprotidémie, déshydratation, acidose, hypercapnie et cachexie.

Des perturbations électrolytiques sévères, des modifications du pH sanguin ou une déshydratation doivent donc être corrigées dans la mesure du possible.

Population pédiatrique

Les mêmes mises en garde spéciales et précautions d'emploi que pour les adultes doivent être prises en compte.

Ce médicament contient moins de 1 mmol de sodium (23 mg) par dose, c'est-à-dire qu'il est essentiellement sans sodium.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Les médicaments suivants peuvent modifier l'intensité et/ou la durée de l'action des agents de blocage neuromusculaire non dépolarisants.

Effets d'autres médicaments sur ROCURONIUM PFIZER

Potentialisation de l'effet

Les anesthésiques volatils halogénés potentialisent le bloc neuromusculaire induit par le bromure de rocuronium. Cet effet ne se manifeste qu'avec la dose d'entretien (voir rubrique 4.2). L'inversion du bloc neuromusculaire avec les inhibiteurs de la cholinestérase peut également être inhibée.

Après intubation avec le suxaméthonium (voir rubrique 4.4).

La co-administration prolongée de corticoïdes et de bromure de rocuronium en unité de soins intensifs peut provoquer une prolongation du bloc neuromusculaire ou une myopathie (voir rubriques 4.4 et 4.8).

Autres médicaments

Antibiotiques : aminosides, lincosamides et antibiotiques polypeptidiques, acylamino-pénicillines.

Diurétiques, quinidine et son isomère la quinine, sels de magnésium, inhibiteurs des canaux calciques, sels de lithium, anesthésiques locaux (lidocaïne IV, bupivacaïne en épidurale) et administration de charge de phénytoïne ou d'agents β-bloquants.

Une recurarisation a été observée après l'administration post-opératoire de : aminosides, lincosamides, antibiotiques polypeptidiqueset acylamino-pénicillines, quinidine, quinine et sels de magnésium (voir rubrique 4.4).

Diminution de l'effet

Néostigmine, édrophonium, pyridostigmine, dérivés de l'aminopyridine.

Administration chronique préalable de phénytoïne ou de carbamazépine

Chlorure de calcium, chlorure de potassium.

Inhibiteurs de protéase (gabexate, unilastatine).

Effet variable

L'administration d'autres agents de blocage neuromusculaire non dépolarisants en association avec du bromure de rocuronium peut entraîner une atténuation ou une potentialisation du bloc neuromusculaire, selon l'ordre d'administration et le curare utilisé.

Le suxaméthonium administré après le bromure de rocuronium peut entraîner une potentialisation ou une atténuation de l'effet curarisant du bromure de rocuronium.

Effet de ROCURONIUM PFIZER sur d'autres médicaments

La co-administration de lidocaïne et de bromure de rocuronium peut réduire le délai d'action de la lidocaïne.

Population pédiatrique

Aucune étude d'interaction n'a été réalisée. Les interactions mentionnées ci-dessus pour les adultes doivent également être prises en compte pour les patients pédiatriques.

4.6. Grossesse et allaitement

Grossesse

Il n'existe pas de données cliniques concernant l'utilisation de ROCURONIUM PFIZER chez la femme enceinte. Chez l'animal, aucune étude n'a mis en évidence d'effets délétères directs ou indirects sur le développement embryo-foetal, la mise bas et le développement post-natal. Par mesure de prudence, ROCURONIUM PFIZER ne doit pas être utilisé pendant la grossesse.

Césarienne

ROCURONIUM PFIZER peut être utilisé en phase d'induction en séquence rapide chez les patientes qui subissent une césarienne lorsqu'aucune difficulté n'est prévue lors de l'intubation et lorsqu'une dose suffisante d'anesthésique est administrée ou après intubation à l'aide de suxaméthonium. La sécurité de l'administration d'une dose de 0,6 mg de bromure de rocuronium par kg de poids corporel chez les femmes enceintes qui subissent une césarienne a été établie. ROCURONIUM PFIZER n'a pas d'effet sur l'indice d'Apgar, le tonus musculaire foetal ou l'adaptation cardiorespiratoire.

A partir d'échantillons de sang provenant du cordon ombilical on a démontré que seules des quantités limitées de bromure de rocuronium passent le placenta, et que ces quantités ne provoquent pas d'effets cliniques indésirables chez le nouveau-né.

NB 1: des doses de 1,0 mg/ kg ont été étudiées au cours d'induction en séquence rapide de l'anesthésie, mais pas chez des patientes subissant une césarienne. C'est pourquoi seule une dose de 0.6 mg par kg est recommandée chez ce groupe de patientes.

NB 2: L'inversion du bloc neuromusculaire induit par les bloquants neuromusculaires peut être inhibée ou insatisfaisante chez les patientes traitées avec du sulfate de magnésium pour toxémie gravidique parce que les sels de magnésium renforcent le blocage neuromusculaire. C'est pourquoi, chez ces patientes, la posologie de ROCURONIUM PFIZER doit être réduite et adaptée en fonction de la réponse au twitch.

Allaitement

Le passage du bromure de rocuronium dans le lait maternel n'est pas connu. Chez l'animal, on a observé le passage de quantités non significatives de bromure de rocuronium dans le lait.

Le bromure de rocuronium peut être administré aux femmes allaitantes uniquement si le médecin a décidé que le bénéfice était supérieur aux risques.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Le bromure de rocuronium a une influence importante sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines.

ROCURONIUM PFIZER étant utilisé comme adjuvant de l'anesthésie générale, les mesures de précautions habituelles après une anesthésie générale doivent être prises pour les patients en ambulatoire.

4.8. Effets indésirables

Les réactions indésirables les plus fréquentes comprennent une douleur/réaction au site d'injection, des modifications des signes vitaux et un bloc neuromusculaire prolongé. Les effets indésirables graves les plus fréquemment rencontrés au cours de la surveillance depuis la commercialisation ont été des réactions anaphylactiques et anaphylactoïdes et symptômes associés. Voir également les explications après, tableau ci-dessous.

MedDRA SOC

Peu frequent/ rare2

(<1/100, >1/10 000)

Très rare (<1/10 000)

Indéterminée

(ne peut être estimée sur la base des données disponibles)

Affectations du système immunitaire

Hypersensibilité

Réaction anaphylactique*

Réaction anaphylactoïde

Choc anaphylactique

Choc anaphylactoïde

Affections du système nerveux

Paralysie flasque

Affections cardiaques

Tachycardie

Affections vasculaires

Hypotension

Collapsus circulatoire et choc

Bouffées vasomotrices

Affections respiratoires,

thoraciques et médiastinales

Bronchospasme

Apnée

Insuffisance respiratoire

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Oedème angioneurotique

Urticaire

Rash

Rash érythemateux

Démangaisons

Exanthème

Affections musculosquelettiques

et systémiques

Faiblesse musculaire3

Myopathie stéroide3*

Troubles généraux et anomalies au site d'administration

Inefficacité du médicament

Oedème de la face

Effet du médicament/ réponse thérapeutique diminuée

Effet du médicament/ réponse thérapeutique augmentée

Douleur au site d'injection*

Réaction au site d'injection*

Investigations

Augmentation du taux d'histamine*

Lésions, intoxication et

complications liées aux procédures

Bloc neuromusculaire prolongé*

Complications au niveau des voies respiratoires dues à

l'anesthésie

Allongement du délai de récupération de l'anesthésie

1 Les fréquences des estimations issues des rapports de la surveillance post-marketing et des données de la littérature générale.

2 Les données de la surveillance post-marketing ne peuvent pas donner des chiffres précis sur l'incidence. Pour cette raison, la fréquence de notification est divisée en 2 et non 5 catégories.

3 Après l'utilisation prolongée en USI.

* Informations supplémentaires sur les Effets indésirables

Réactions anaphylactiques

Bien que très rares, des réactions anaphylactiques sévères ont été décrites pour l'ensemble des agents de blocage neuromusculaire y compris le bromure de rocuronium. Ces réactions anaphylactiques/anaphylactoïdes sont : bronchospasme, de modifications cardiovasculaires (par exemple, hypotension, tachycardie, collapsus/choc circulatoire) et manifestations cutanées (par exemple, angioedème, urticaire). Ces réactions ont été, dans certains cas, mortelles.

A cause de leur sévérité potentielle, il faudra toujours envisager leur survenue éventuelle et prendre les précautions adéquates.

Libération d'histamine et réactions histaminoïdes

Les agents de blocage neuromusculaire peuvent induire une libération d'histamine, à la fois au niveau local et systémique. De ce fait, la survenue possible de démangeaisons et de réactions érythémateuses apparaissant au site d'injection et/ou de réactions histaminoïdes (anaphylactoïdes) systémiques devra toujours être prise en considération lors de l'administration de ces médicaments.

Dans les études cliniques, de légères élévations des taux plasmatiques moyens d'histamine ont été relevées après l'injection rapide de bromure de rocuronium en bolus à des doses de 0,3 - 0,9 mg/kg.

Bloc neuromusculaire prolongé

L'effet indésirable le plus fréquent des médicaments de la classe des agents de blocage non dépolarisants est la prolongation de l'effet pharmacologique au-delà de la période nécessaire. Ceci peut aller d'une faiblesse des muscles striés à une paralysie des muscles striés profonde et prolongée entraînant une insuffisance respiratoire ou une apnée.

Myopathie

Des cas de myopathie ont été rapportés lors de l'utilisation de divers agents de blocage neuromusculaire en unité de soins intensifs en association avec des corticoïdes (voir rubrique 4.4).

Réactions locales au site d'injection

Pendant l'induction en séquence rapide de l'anesthésie, une douleur lors de l'injection a été rapportée, principalement quand le patient n'a pas complètement perdu connaissance et, en particulier quand le propofol est utilisé comme agent d'induction. Lors des études cliniques, la douleur lors de l'injection a été notée chez 16% des patients qui subissaient une induction en séquence rapide de l'anesthésie au moyen de propofol et chez moins de 0,5% des patients qui subissaient une induction en séquence rapide de l'anesthésie au moyen de fentanyl et thiopental.

Population pédiatrique

La tachycardie a été identifiée comme une réaction indésirable avec une fréquence de 1,4% dans une méta-analyse de 11 études cliniques chez des enfants (n=704) avec le rocuronium (jusqu'à 1mg/kg).

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de Santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance. www.ansm.sante.fr.

4.9. Surdosage

En cas de surdosage et de bloc neuromusculaire prolongé, le patient doit être maintenu sous ventilation assistée et sous sédatif. Il existe deux options pour la réversibilité du bloc neuromusculaire : (1) Chez les adultes, le sugammadex peut être utilisé pour réverser un bloc intense et profond. La dose de sugammadex à administrer dépend du degré du bloc neuromusculaire. (2) un inhibiteur de l'acétylcholinestérase (par exemple de la néostigmine, de l'édrophonium ou de la pyridostigmine) ou sugammadex ne peut-être utilisés qu'après le début de la décurarisation spontanée et doit être administré à dose appropriée. Lorsque l'administration de l'inhibiteur de l'acétylcholinestérase n'inhibe pas les effets neuromusculaires de ROCURONIUM PFIZER, la ventilation assistée doit être maintenue jusqu'à la restauration de la respiration spontanée. L'administration répétée d'un inhibiteur de l'acétylcholinestérase peut être dangereuse.

Dans des études chez l'animal, une altération sévère de la fonction cardiovasculaire conduisant à un collapsus cardiaque n'a pas été observée jusqu'à l'administration une dose cumulée de 750 x DE90 (135 mg/kg de bromure de rocuronium).

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique : MYORELAXANT, Agent à action périphérique, Code ATC : M03AC09

Mécanisme d'action

Le bromure de rocuronium est un myorelaxant non dépolarisant d'action rapide et de durée d'action intermédiaire, qui possède toutes les propriétés pharmacologiques propres à cette classe thérapeutique (agents de blocage neuromusculaire ). Il agit en se fixant, par un phénomène de compétition, sur les récepteurs cholinergiques nicotiniques de la plaque motrice. Cette action est contrecarrée par les inhibiteurs de l'acéthylcholinestérase tels que la néostigmine, l'édrophonium ou lapyridostigmine.

Effets pharmacodynamiques

La DE90 (dose nécessaire pour déprimer 90 % de la réponse du twitch, mesurée au niveau du pouce lors de la stimulation du nerf cubital) au cours d'une anesthésie balancée est d'environ 0,3 mg/kg.

Efficacité et sécurité clinique

Pratique de routine

Les conditions d'intubation adéquates sont atteintes chez presque tous les patients 60 secondes après l'administration intraveineuse d'une dose de 0,6 mg de bromure de rocuronium par kilo de poids corporel
(2 x DE90 sous anesthésie balancée). Les conditions d'intubation sont jugées excellentes chez 80% de ces patients. Une paralysie musculaire générale appropriée pour tous les types de procédure est obtenue après
2 minutes. La durée clinique (la durée jusqu'à la récupération spontanée de 25% de l'amplitude du twitch de contrôle) avec cette dose est de 30 à 40 minutes. La durée totale (la durée jusqu'à la récupération spontanée de 90% de l'amplitude du twitch de contrôle) est de 50 minutes. Le délai moyen pour que la récupération spontanée de la réponse du twitch passe de 25 à 75% (indice de récupération) après un bolus de 0,6 mg de bromure de rocuronium par kilo de poids corporel est de 14 minutes.

Avec des doses inférieures de 0,3 à 0,45 mg de bromure de rocuronium par kilo de poids corporel
(1 à 1,5 x 2 x DE90), le début d'action est plus lent et la durée d'action plus courte (13 à 26 minutes). Après l'administration de 0,45 mg de bromure de rocuronium par kilo de poids corporel, des conditions d'intubation acceptables sont atteintes après 90 secondes.

Intubation en urgence

Au cours de l'induction en séquence rapide de l'anesthésie à l'aide de propofol ou de fentanyl/ thiopental, des conditions acceptables d'intubation sont obtenues en moins de 60 secondes chez 93% et respectivement 96% des patients après administration d'une dose de 1,0 mg de bromure de rocuronium par kg de poids corporel. Dans ces groupes de patients, les conditions d'intubation sont jugées excellentes dans 70% des cas. La durée d'action clinique de cette dose approche 1 heure, après quoi le bloc neuromusculaire est réversible en toute sécurité. Après administration d'une dose de 0,6 mg de bromure de rocuronium par kg de poids corporel, des conditions acceptables d'intubation sont obtenues en moins de 60 secondes chez 81% et 75% des patients qui subissent une induction en séquence rapide de l'anesthésie à l'aide de propofol et respectivement de fentanyl/thiopental.

Avec des doses de ROCURONIUM PFIZER supérieures à 1,0 mg par kg de poids corporel, les conditions d'intubation ne seront pas améliorées de façon appréciable, mais la durée d'action sera prolongée. Les doses supérieures à 4 x DE90 n'ont pas été étudiées.

Unité de soins intensifs

L'utilisation du rocuronium en Unité de Soins intensifs a fait l'objet de deux études cliniques en ouvert. Un total de 95 patients a été traité avec une dose initiale de 0,6 mg/kg de bromure de rocuronium suivie par une perfusion continue de 0,2 à 0,5 mg/kg/h pendant la première heure d'administration dès que la hauteur du twitch est revenue à 10 % ou lorsque 1 à 2 twitchs apparaissent à la stimulation au train de quatre (TOF). Les Les dosages ont été titrés individuellement. Au cours des heures suivantes, les doses ont été réduites moyennant surveillance régulière de la stimulation TOF. L'administration pendant une période allant jusqu'à 7 jours a été étudiée.

Un bloc neuromusculaire adéquat a été obtenu mais une variabilité élevée dans les débits de perfusion horaires entre les patients et une durée de récupération du bloc neuromusculaire prolongée ont été observés .

Il n'y a pas de corrélation significative entre le délai jusqu'à la récupération d'un ratio de 0,7 du train de quatre et la durée totale de l'infusion de rocuronium. Après une infusion continue de 20 heures ou plus, la durée (plage) moyenne entre le retour de T2 au train de quatre et la récupération d'un ratio de 0,7 du train de quatre varie entre 0,8 et 12,5 heures chez les patients ne présentant pas de défaillance multiviscérale et entre 1,2 et 25,5 heures chez les patients présentant une défaillance multiviscérale.

Population pédiatrique

Le délai moyen d'apparition de l'effet chez les nourrissons, les très jeunes enfants et les enfants à une dose d'intubation de 0,6 mg/kg est légèrement plus court que chez les adultes. La comparaison entre les différents groupes d'âges pédiatriques a montré que le délai moyen d'apparition de l'effet chez les nouveau-nés et les adolescents (1 min) est légèrement plus long que chez les nourrissons, les très jeunes enfants et les enfants (0,4, 0,6 et 0,8 min, respectivement).

La durée de la relaxation et le délai de récupération ont tendance à être plus courts chez les enfants que chez les nourrissons et les adultes. La comparaison entre les différents groupes d'âges pédiatriques a montré que la réapparition du troisième twitch (T3) était plus tardive chez les nouveau-nés et les nourrissons (56,7 et 60,7 min, respectivement) par rapport aux très jeunes enfants, aux enfants et aux adolescents (45,3, 37,6 et 42,9 min, respectivement).

Délai moyen d'apparition de l'effet (ET) et durée moyenne de l'effet clinique (ET) après une dose d'intubation initiale de rocuronium de 0,6 mg/kg* au cours d'une anesthésie par sevoflurane/protoxyde d'azote et par isoflurane/protoxyde d'azote (entretien) chez des patients pédiatriques

Délai jusqu'au blocage maximum **

(min)

Délai de réapparition du T3**

(min)

Nouveau-nés (0 à 27 jours)

n = 10

0,98 (0,62)

56,69 (37,04)

n = 9

Nourrissons (28 jours à ≤ 3 mois)

n = 11

0,44 (0,19)

n = 10

60,71 (16,52)

n = 11

Très jeunes enfants (> 3 mois à 23 mois)

0,59 (0,27)

n = 28

45,46 (12,94)

n = 27

Enfants (2 à 11 ans)

n = 34

0,84 (0,29)

n = 34

37,58 (11,82)

Adolescents (11 à 17 ans)

n = 31

0,98 (0,38)

42,90 (15,83)

n = 30

* Dose de rocuronium administrée en 5 secondes

** Calculé à partir de la fin de l'administration de la dose d'intubation du rocuronium

Populations particulières

La durée d'action des doses d'entretien de 0,15 mg de bromure de rocuronium par kg de poids corporel peut être légèrement prolongée sous anesthésie à l'enflurane et à l'isoflurane, chez les patients âgés et chez les patients avec atteinte hépatique et / ou rénale (environ 20 minutes) par rapport à la durée d'action obtenue chez des patients sans atteinte fonctionnelle des organes excréteurs et sous anesthésie intraveineuse (environ 13 minutes). Aucun effet cumulatif (augmentation progressive de la durée d'action) n'a été observé en cas de répétition des doses d'entretien recommandées.

Chirurgie cardiovasculaire

Chez les patients chez qui une intervention cardiovasculaire est prévue, les modifications cardiovasculaires les plus fréquentes au début du blocage maximal après l'administration d'une dose de 0,6 à 0,9 mg de bromure de rocuronium par kilo de poids corporel sont une légère accélération, de 9 % au maximum, non significative sur le plan clinique, de la fréquence cardiaque et une augmentation, de 16 % au maximum par rapport aux valeurs de contrôle, de la pression artérielle moyenne.

Antagonistes

L'administration d'inhibiteurs de l'acétylcholinestérase tels que la néostigmine, la pyridostigmine ou l'édrophonium antagonise l'action de ROCURONIUM PFIZER.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Après l'administration intraveineuse d'un bolus unique de bromure de rocuronium, l'évolution de la concentration plasmatique passe par trois phases exponentielles. Chez les adultes sains, la demi-vie d'élimination (IC 95 %) moyenne est de 73 (66-80) minutes, le volume (apparent) de distribution à l'équilibre est de 203 (193-214) ml/kg et la clairance plasmatique est de 3,7 (3,5-3,9) ml/kg/min.

La clairance plasmatique chez les patients gériatriques et les patients atteints d'un dysfonctionnement rénal est légèrement réduite par rapport aux patients plus jeunes dont la fonction rénale est normale. Chez les patients atteints de maladies hépatiques, la demi-vie d'élimination moyenne est prolongée de 30 minutes tandis que la clairance plasmatique moyenne est réduite de 1 ml/kg/min. (Voir aussi rubrique 4.2)

Lors de l'administration sous forme d'une perfusion continue afin de faciliter la ventilation mécanique pendant 20 heures ou plus, la demi-vie d'élimination moyenne et le volume (apparent) de distribution moyen à l'équilibre sont supérieurs. Lors d'études cliniques contrôlées, une grande variabilité a été observée entre les patients, en rapport avec la nature et l'ampleur de la défaillance (multi)viscérale et les caractéristiques individuelles du patient. Chez les patients atteints de défaillance multiviscérale, une demi-vie d'élimination moyenne (±ET) de 21,5 (±3,3) heures, un volume (apparent) de distribution à l'équilibre de 1,5 (±0,8) l·kg-1 et une clairance plasmatique de 2,1 (±0,8) ml/kg/min ont été observés.

Le bromure de rocuronium est excrété dans l'urine et dans la bile. L'excrétion dans l'urine approche 40 % après 12-24 heures. Après l'injection d'une dose radiomarquée de bromure de rocuronium, l'excrétion en est en moyenne de 47 % dans l'urine et de 43 % dans les selles après 9 jours. Environ 50 % se retrouvent sous la forme de bromure de rocuronium. Des métabolites ne sont pas détectés dans le plasma.

Population pédiatrique

La pharmacocinétique du bromure de rocuronium chez des patients pédiatriques âgés de 0 à 17 ans (n = 146) a été évaluée à l'aide d'une analyse de population à partir de la compilation des données de pharmacocinétique issues de deux essais cliniques sur l'anesthésie par sevoflurane (induction) et isoflurane/protoxyde d'azote (entretien). Il s'est avéré que tous les paramètres pharmacocinétiques étaient linéairement proportionnels au poids corporel, comme l'a démontré la similarité des clairances (l/kg/h). Le volume de distribution (l/kg) et la demi-vie d'élimination (h) diminuent avec l'âge (ans). Les paramètres pharmacocinétiques des patients pédiatriques types dans les différents groupes d'âge sont indiqués ci-dessous:

Estimation des paramètres PK du bromure de rocuronium chez les patients pédiatriques types au cours de l'anesthésie par sevoflurane et protoxyde d'azote (induction) et par isoflurane et protoxyde d'azote (entretien)

Paramètres PK

Groupes d'âge des patients

Nouveau-nés à terme

(0 à 27 jours

Nourrissons

(28 jours à 2 mois)

Très jeunes enfants

(3 à 23 mois)

Enfants

(2 à 11 ans)

Adolescents

(12 à 17 ans)

CL (l/kg/h)

0.31. (0.07)

0.30 (0.08)

0.33 (0.10)

0.35 (0.09)

0.29 (0.14)

Volume de distribution (l/kg)

0.42 (0.06)

0.31 (0.03)

0.23 (0.03)

0.18 (0.02)

0.18 (0.01)

t½ß (h)

1,1 (0,2)

0,9 (0,3)

0,8 (0,2)

0,7 (0,2)

0,8 (0,3)

5.3. Données de sécurité préclinique

Les données non cliniques issues des études conventionnelles de pharmacologie de sécurité, toxicologie en administration répétée, génotoxicité, et des fonctions de reproduction et de développement, n'ont pas révélé de risque particulier pour l'homme.

Des études de carcinogénicité n'ont pas été réalisées avec le bromure de rocuronium.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Eau pour préparations injectables

Acide acétique, glacial (pour l’ajustement du pH)

Chlorure de sodium

Acétate de sodium trihydraté

6.2. Incompatibilités

Une incompatibilité physique a été documentée entre le bromure de rocuronium et les solutions renfermant les substances actives suivantes: amphotéricine, amoxicilline, azathioprine, céfazoline, cloxacilline, dexaméthasone, diazépam, énoximone, érythromycine, famotidine, furosémide, succinate sodique d’hydrocortisone, insuline, intralipide, méthohexital, méthylprednisolone, succinate sodique de prednisolone, thiopental, triméthoprime et vancomycine.

Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments, à l’exception de ceux mentionnés dans la rubrique 6.6.

6.3. Durée de conservation

Avant ouverture : 3 ans

Après première ouverture : le produit doit être utilisé immédiatement après l’ouverture du flacon.

Après dilution :

La stabilité physico-chimique de la solution diluée à une concentration de 5,0 mg/ml et de 0,1 mg/ml (diluée au moyen d’une solution de chlorure de sodium 9 mg/ml (0,9 %) et de glucose 50 mg/ml (5 %) pour perfusion) a été démontrée pendant 24 heures à 25°C et sous un éclairage artificiel, dans des contenants en verre, PE et PVC.

Du point de vue microbiologique, le produit doit être utilisé immédiatement. S’il n’est pas utilisé immédiatement, les durées et conditions de conservation après dilution et avant utilisation relèvent de la seule responsabilité de l’utilisateur et ne doivent pas dépasser 24 heures à une température comprise entre 2 et 8 °C, sauf si la dilution a eu lieu dans des conditions aseptiques dûment contrôlées et validées.

6.4. Précautions particulières de conservation

À conserver au réfrigérateur (entre 2°Cet 8°C).

Conservation hors du réfrigérateur :

Ce médicament peut être également conservé en dehors du réfrigérateur à une température ne dépassant pas 30°C pendant 12 semaines maximum, après quoi il doit être jeté. Une fois sorti du réfrigérateur, le produit ne peut pas y être replacé. La période de stockage ne peut excéder la date limite de conservation.

Pour les conditions de conservation du médicament après dilution, voir rubrique 6.3.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Flacons en verre incolore (type I) fermé par un bouchon en caoutchouc chlorobutyle et serti d’une capsule en aluminium. Contenu des flacons : 2,5 ml, 5 ml ou 10 ml.

Présentations :

Boîtes de 5 et 10 flacons contenant chacun 2,5 ml de solution.

Boîtes de 5, 10 et 12 flacons contenant chacun 5 ml de solution.

Boîtes de 5, 10 et 12 flacons contenant chacun 10 ml de solution.

Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Ce médicament s’est avéré compatible avec les solutions pour perfusion de chlorure de sodium 9 mg/ml (0,9 %) et de glucose 50 mg/ml (5 %).

Avant administration, il convient d'inspecter visuellement la solution. N'utiliser la solution que si elle est limpide et sans particules.

Si le médicament est administré dans la même tubulure que celle déjà utilisée pour un autre médicament, il est important que cette tubulure soit suffisamment rincée (par exemple avec du chlorure de sodium 9 mg/ml (0,9 %)) entre son administration et celle des médicaments pour lesquels une incompatibilité avec le bromure de rocuronium a été démontrée ou pour lesquels la compatibilité avec le bromure de rocuronium n'a pas été établie.

Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation locale en vigueur.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

PFIZER HOLDING FRANCE

23-25, AVENUE DU DOCTEUR LANNELONGUE

75014 PARIS

FRANCE

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 583 956-9 ou 34009 583 956 9 7 : 2,5 ml en flacon (verre) : boîte de 5

· 583 957-5 ou 34009 583 957 5 8 : 2,5 ml en flacon (verre): boîte de 10

· 583 958-1 ou 34009 583 958 1 9 : 5 ml en flacon (verre): boîte de 5

· 583 959-8 ou 34009 583 959 8 7 : 5 ml en flacon (verre): boîte de 10

· 583 960-6 ou 34009 583 960 6 9 : 5 ml en flacon (verre): boîte de 12

· 583 961-2 ou 34009 583 961 2 0 : 10 ml en flacon (verre): boîte de 5

· 583 962-9 ou 34009 583 962 9 8 : 10 ml en flacon (verre): boîte de 10

· 583 963-5 ou 34009 583 963 5 9 : 10 ml en flacon (verre): boîte de 12

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.

Médicament réservé à l'usage hospitalier.

Médicament pouvant être administré par tout médecin spécialisé en anesthésie-réanimation ou en médecine d'urgence dans les cas où il intervient en situation d'urgence ou dans le cadre d'une structure d'assistance médicale mobile ou de rapatriement sanitaire (article R. 5121-96 du code de la santé publique).