RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT
ANSM - Mis à jour le : 29/04/2014
BISOPROLOL ACCORD HEALTHCARE 2,5 mg, comprimé pelliculé sécable
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Chaque comprimé pelliculé contient 2,5 mg de d’hémifumarate de bisoprolol.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
Comprimés pelliculés blancs à blanc cassé, ronds, biconvexes, portant l’inscription « b1 » sur une face et une barre de cassure sur l’autre face.
Le comprimé peut être divisé en deux doses égales.
4.1. Indications thérapeutiques
Traitement de l’angor chronique stable.
Traitement de l’insuffisance cardiaque chronique stable avec réduction de la fonction ventriculaire systolique gauche en complément des inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et des diurétiques, et éventuellement, des digitaliques (pour de plus amples informations, voir rubrique 5.1).
4.2. Posologie et mode d'administration
Voie orale.
Bisoprolol Accord Healthcare doit être pris le matin et peut être pris avec de la nourriture. Les comprimés doivent être avalés entiers avec un verre d’eau, sans être mastiqués.
Traitement de l’hypertension et de l’angor chronique stable
Adultes
La posologie doit être adaptée au cas par cas. La posologie initiale recommandée est de 5 mg par jour. La dose habituelle est de 10 mg une fois par jour et la dose maximale recommandée est de 20 mg par jour.
Patients insuffisants rénaux
Chez les patients souffrant d’une insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 20 ml/min) la dose ne doit pas dépasser 10 mg une fois par jour. Cette posologie peut éventuellement être divisée en deux prises.
Patients souffrant d’une insuffisance hépatique sévère
Aucune adaptation posologique n’est requise, toutefois, une surveillance attentive du patient est recommandée.
Patients âgés
Aucune adaptation posologique n’est normalement nécessaire. Il est recommandé d’instaurer le traitement à la dose la plus faible possible.
Population pédiatrique
Aucune donnée n’est disponible concernant l’utilisation du bisoprolol chez les enfants, il n’est donc pas recommandé d’utiliser ce médicament chez cette population de patients.
Arrêt du traitement
Le traitement ne doit pas être interrompu de façon soudaine (voir rubrique 4.4). La posologie doit être diminuée de façon progressive en réduisant la dose de moitié chaque semaine.
Traitement de l’insuffisance cardiaque chronique stable
Adultes
Le traitement standard de l’insuffisance cardiaque chronique est composé d’un IEC (ou un inhibiteur du récepteur de l’angiotensine en cas d’intolérance aux IEC), d’un bêtabloquant, de diurétiques et le cas échéant de glucosides cardiaques. Les patients doivent être stables (sans épisode aigu) à l’instauration du traitement par bisoprolol.
Il est recommandé que le traitement soit assuré par un médecin ayant une expérience de la prise en charge des patients atteints d’insuffisance cardiaque chronique.
Une aggravation transitoire de l’insuffisance cardiaque, de l’hypotension ou de la bradycardie peut se produire pendant la période de titration et par la suite.
Période de titration
Le traitement de l’insuffisance cardiaque chronique stable par le bisoprolol nécessite une période de titration.
La posologie doit être augmentée progressivement, comme suit :
1,25 mg une fois par jour pendant 1 semaine ; si le médicament est bien toléré, augmenter à ;
2,5 mg une fois par jour pendant une autre semaine ; si le médicament est bien toléré, augmenter à ;
3,75 mg une fois par jour pendant une autre semaine ; si le médicament est bien toléré, augmenter à ;
5 mg une fois par jour pendant les 4 semaines suivantes ; si le médicament est bien toléré, augmenter à ;
7,5 mg une fois par jour pendant les 4 semaines suivantes ; si le médicament est bien toléré, augmenter à ;
10 mg une fois par jour en traitement d’entretien.
La posologie maximale recommandée est de 10 mg une fois par jour.
Une surveillance des constantes vitales (fréquence cardiaque, pression artérielle) et des symptômes d’aggravation de l’insuffisance cardiaque est recommandée pendant la période de titration. Des symptômes peuvent déjà apparaître dès le premier jour après initiation du traitement.
Modification du traitement
Si la dose maximale recommandée est mal tolérée, une diminution progressive de la dose pourra être envisagée.
En cas d’aggravation transitoire de l’insuffisance cardiaque, de l’hypotension ou de la bradycardie, il est recommandé de revoir la posologie des traitements concomitants. Il peut également être nécessaire de réduire provisoirement la dose de bisoprolol ou d’envisager l’arrêt du traitement.
La reprise du traitement et/ou l’augmentation de la dose de bisoprolol doivent être systématiquement envisagées dès lors que le patient est de nouveau stable.
Si l’arrêt du traitement est envisagé, une réduction progressive de la dose est recommandée car une interruption soudaine pourrait entraîner une dégradation aiguë de l’état du patient.
Le traitement de l’insuffisance cardiaque chronique stable par le bisoprolol est habituellement un traitement au long cours.
Populations spéciales
Atteinte rénale ou hépatique
On ne dispose d’aucune donnée concernant la pharmacocinétique du bisoprolol chez les patients insuffisants hépatiques ou rénaux présentant une insuffisance cardiaque chronique. Il faut donc augmenter la posologie avec la plus grande prudence chez ces patients.
Sujets âgés
Il n’est pas nécessaire d’adapter la posologie.
Enfants
Aucune donnée n’étant disponible avec le bisoprolol en pédiatrie, son utilisation ne peut donc être recommandée chez les enfants.
· insuffisance cardiaque aiguë, ou durant des épisodes de décompensation de l’insuffisance cardiaque nécessitant un traitement inotrope par voie intraveineuse.
· choc cardiogénique.
· bloc auriculo-ventriculaire du deuxième ou du troisième degré (non appareillés).
· maladie du sinus.
· bloc sino-atrial.
· bradycardie symptomatique.
· hypotension symptomatique.
· asthme sévère, ou broncho-pneumopathies chroniques obstructives dans leurs formes sévères.
· troubles artériels périphériques occlusifs et phénomène de Raynaud dans leurs formes sévères.
· phéochromocytome non traité (voir rubrique 4.4).
· acidose métabolique.
· hypersensibilité au bisoprolol ou à l’un des excipients (voir rubrique 6.1).
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
Concernant uniquement l’insuffisance cardiaque chronique :
L’instauration du traitement de l’insuffisance cardiaque chronique stable par le bisoprolol requiert une phase de titration spéciale (voir rubrique 4.2).
Concernant toutes les indications :
Chez les patients souffrant en particulier de cardiopathie ischémique, l’arrêt du traitement par le bisoprolol ne doit pas être effectué de façon soudaine sauf indication contraire, car cela pourrait conduire à une aggravation passagère de la cardiopathie (voir rubrique 4.2).
Précautions d’emploi
Concernant uniquement l’hypertension ou l’angor :
Bisoprolol Accord Healthcare doit être utilisé avec prudence chez les patients souffrant d’hypertension ou d’angor et présentant également une insuffisance cardiaque.
Concernant uniquement l’insuffisance cardiaque chronique :
L’instauration du traitement par le bisoprolol doit être accompagnée d’une surveillance régulière. Pour la posologie et le mode d’administration, veuillez vous reporter à la rubrique 4.2.
Aucune donnée n’est actuellement disponible sur le traitement de l’insuffisance cardiaque par le bisoprolol chez les patients présentant les pathologies et états suivants :
· diabète insulino-dépendant (type I).
· insuffisance rénale sévère.
· insuffisance hépatique sévère.
· cardiomyopathie restrictive.
· cardiopathie congénitale.
· pathologie valvulaire organique ayant un retentissement significatif au plan hémodynamique.
· infarctus du myocarde de moins de 3 mois.
Concernant toutes les indications :
Bisoprolol Accord Healthcare doit être utilisé avec prudence en cas de :
· bronchospasme (asthme, maladies obstructives des voies aériennes).
· diabète avec fluctuations importantes de la glycémie, les symptômes d’hypoglycémie pouvant être masqués.
· jeûne strict.
· traitement de désensibilisation en cours.
· bloc auriculo-ventriculaire du 1er degré.
· angor de Prinzmetal.
· troubles artériels périphériques occlusifs (une majoration des symptômes peut être observée, notamment en début de traitement).
Chez les patients recevant une anesthésie générale, les bêta-bloquants diminuent l’incidence des arythmies et des ischémies myocardiques pendant l’induction et l’intubation, ainsi que pendant la période post-opératoire. Il est actuellement recommandé de poursuivre un traitement d’entretien par bêta-bloquants pendant la période péri-opératoire. L’anesthésiste doit être prévenu de la prise du traitement bêta-bloquant en raison de son potentiel d’interactions avec d’autres médicaments, entraînant des bradyarythmies, une atténuation de la tachycardie réflexe et une diminution de la capacité réflexe de compensation en cas de perte sanguine. Si l’arrêt du traitement par bêta-bloquant est jugé nécessaire avant l’intervention, cet arrêt doit être progressif et terminé environ 48 heures avant l’anesthésie.
Les bêta-bloquants (tels que le bisoprolol) ne peuvent être prescrits aux patients souffrant de psoriasis ou ayant des antécédents de psoriasis qu’après avoir soigneusement évalué les bénéfices et les risques d’un tel traitement chez ces patients.
Chez les patients souffrant d’un phéochromocytome, le bisoprolol ne doit pas être administré avant le traitement alpha-bloquant.
Le traitement par le bisoprolol peut masquer les symptômes d’une thyrotoxicose.
Sportifs
L'attention des sportifs est attirée sur le fait que cette spécialité contient un principe actif pouvant induire une réaction positive des tests pratiqués lors des contrôles antidopage.
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
Concernant uniquement l’insuffisance cardiaque chronique :
+ Médicaments antiarythmiques de classe I (par exemple, la quinidine, le disopyramide, la lidocaïne, la phénytoïne, le flécaïnide, la propafénone)
L’effet sur le temps de conduction auriculo-ventriculaire peut être potentialisé et l’effet inotrope négatif peut être augmenté.
Concernant toutes les indications :
+ Antagonistes calciques du type vérapamil et dans une moindre mesure du type diltiazem
Effet négatif sur la contractilité et la conduction auriculo-ventriculaire. L’administration intra-veineuse de vérapamil chez les patients sous bêta-bloquants peut induire une hypotension sévère et un bloc auriculo-ventriculaire.
+ Médicaments antihypertenseurs à action centrale tels que la clonidine et autres (par exemple, la méthyldopa, la moxonidine, la rilménidine)
Aggravation de l’insuffisance cardiaque par diminution du tonus central sympathique (diminution de la fréquence et du débit cardiaque, vasodilatation). L’arrêt brutal du traitement, en particulier s’il a lieu avant l’arrêt du bêta-bloquant, peut augmenter le risque ”d’hypertension rebond”.
Associations faisant l'objet de précautions d’emploi
Concernant uniquement l’hypertension ou l’angor :
+ Médicaments antiarythmiques de classe I (par exemple, la quinidine, le disopyramide, la lidocaïne, la phénytoïne, le flécaïnide, la propafénone)
L’effet sur le temps de conduction auriculo-ventriculaire peut être potentialisé et l’effet inotrope négatif peut être augmenté.
Concernant toutes les indications :
+ Antagonistes calciques du type dihydropyridine tels que la félodipine et l’amlodipine
Une majoration du risque d’hypotension et du risque de détérioration de la fonction ventriculaire chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque ne peut être exclue.
+ Bêta-bloquants d’usage local (par exemple, collyre pour le traitement des glaucomes)
Les effets généraux du bisoprolol peuvent être potentialisés.
+ Médicaments parasympathomimétiques
Le temps de conduction auriculo-ventriculaire et le risque de bradycardie peuvent être augmentés.
+ Insuline et hypoglycémiants oraux
Majoration de l’effet hypoglycémiant. Le blocage des bêta-adrénorécepteurs est susceptible de masquer les signes d’hypoglycémie.
+ Anesthésiques
Diminution de la tachycardie réflexe et augmentation du risque d’hypotension (pour plus d’information sur l’anesthésie générale se référer également à la rubrique 4.4).
+ Digitaliques
Diminution de la fréquence cardiaque, augmentation du temps de conduction auriculo-ventriculaire.
+ Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
L’action hypotensive du bisoprolol peut être diminuée.
+ Médicaments β-sympathomimétiques (par exemple isoprénaline, dobutamine)
L’association avec le bisoprolol peut diminuer l’effet des deux médicaments.
+ Médicaments sympathomimétiques qui activent les récepteurs α- et β-adrénergiques (par exemple noradrénaline, adrénaline)
L’association avec le bisoprolol peut démasquer l’effet vasoconstricteur α-adrénergique de ces médicaments, conduisant à une hypertension et une aggravation d’une claudication intermittente. Ces interactions sont considérées comme plus probables avec les bêta-bloquants non sélectifs.
+ Anti-hypertenseurs ou médicaments pouvant induire une hypotension (par exemple antidépresseurs tricycliques, barbituriques, phénothiazines)
Le risque d’hypotension peut être majoré.
Associations à prendre en compte
+ Méfloquine
Majoration du risque de bradycardie.
+ Inhibiteurs de la monoamine-oxydase (sauf les IMAO-B)
Majoration de l’effet hypotenseur des bêta-bloquants, mais aussi risque de crise hypertensive.
+ Rifampicine
Légère diminution de la demi-vie du bisoprolol due à l’induction des enzymes hépatiques intervenant dans le métabolisme des médicaments. Normalement, aucune adaptation posologique n’est nécessaire.
+ Dérivés de l’ergotamine
Exacerbation des troubles circulatoires périphériques.
Le bisoprolol ne doit pas être utilisé pendant la grossesse sauf en cas de nécessité. Si le traitement par bisoprolol s’avère nécessaire, le flux sanguin utéro-placentaire et la croissance fœtale doivent être surveillés. En cas d’effets nocifs sur la grossesse ou sur le fœtus, il faut envisager de mettre en route un autre traitement.
Le nouveau-né doit faire l’objet d’une surveillance étroite. Les symptômes d’hypoglycémie et de bradycardie apparaissent généralement dans les 3 premiers jours de la vie.
Allaitement
On ne sait pas si ce médicament est excrété dans le lait maternel. Par conséquent, l’allaitement n’est pas recommandé pendant l’administration de bisoprolol.
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Les définitions suivantes s’appliquent à la terminologie utilisée ci-après pour décrire la fréquence des effets indésirables :
Très fréquent (≥ 1/10)
Fréquent (≥ 1/100, < 1/10)
Peu fréquent (≥ 1/1000, < 1/100)
Rare (≥ 1/10 000, < 1/1000)
Très rare (< 1/10 000)
Affections cardiaques
Très fréquent : bradycardie.
Fréquent : aggravation de l’insuffisance cardiaque.
Peu fréquent : troubles de la conduction auriculo-ventriculaire.
Investigations
Rare : élévation des triglycérides, élévation des enzymes hépatiques (ALAT, ASAT).
Affections du système nerveux
Fréquent : vertiges*, céphalées*.
Rare : syncope.
Affections oculaires
Rare : sécheresse lacrymale (à prendre en compte si le patient porte des lentilles).
Très rare : conjonctivite.
Affections de l’oreille et du labyrinthe
Rare : troubles de l’audition.
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Peu fréquent : bronchospasme chez les patients souffrant d’asthme ou ayant des antécédents de troubles obstructifs des voies aériennes.
Rare : rhinite allergique.
Affections gastro-intestinales
Fréquent : troubles gastro-intestinaux de type nausées, vomissements, diarrhée, constipation.
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Rare : réactions d’hypersensibilité (prurit, flush, rash).
Très rare : les bêta-bloquants peuvent provoquer ou aggraver un psoriasis ou induire un rash psoriasiforme, une alopécie.
Affections musculo-squelettiques et systémiques
Peu fréquent : faiblesse musculaire et crampes.
Affections vasculaires
Fréquent : sensation de froid ou d’engourdissement dans les extrémités, hypotension.
Peu fréquent : hypotension orthostatique.
Troubles généraux
Fréquent : asthénie, fatigue.
Affections hépatobiliaires
Rare : hépatite.
Affections des organes de reproduction et du sein
Rare : impuissance.
Affections psychiatriques
Peu fréquent : troubles du sommeil, dépression.
Rare : cauchemars, hallucinations.
Concernant uniquement l’hypertension ou l’angor :
*Ces symptômes surviennent en particulier au début du traitement. Ils sont en général d’intensité légère et disparaissent habituellement en 1 à 2 semaines.
Il est donc obligatoire, chez ces patients, de débuter le traitement en augmentant progressivement la dose, selon le schéma posologique indiqué dans la rubrique 4.2.
En cas de surdosage, le traitement par bisoprolol doit être arrêté et un traitement symptomatique doit être administré. Des données limitées suggèrent que le bisoprolol est peu dialysable. Compte-tenu des actions pharmacologiques prévues et des recommandations pour les autres bêta-bloquants, les mesures générales suivantes doivent être envisagées lorsqu’elles sont justifiées au plan clinique.
Bradycardie : administration d’atropine, par voie I.V. Si la réponse est inadaptée, on peut donner, avec précaution, de l’isoprénaline ou un autre médicament ayant des propriétés chronotropes positives. Dans certaines circonstances, la pose d’un pacemaker peut s’avérer nécessaire.
Hypotension : des solutés intraveineux et des vasopresseurs doivent être administrés. Le glucagon par voie intraveineuse peut être utile.
Bloc auriculo-ventriculaire (du 2ème ou 3ème degré) : les patients doivent être surveillés attentivement et traités par perfusion d’isoprénaline ou pose d’un pacemaker, s’il y a lieu.
Aggravation aiguë de l’insuffisance cardiaque : administration, par I.V., de diurétiques, d’agents inotropes, de vasodilatateurs.
Bronchospasme : administration d’un traitement broncho-dilatateur, tel que isoprénaline, médicaments bêta-2 sympathomimétiques et/ou aminophylline.
Hypoglycémie : administration I.V. de glucose.
Les données limitées dont on dispose suggèrent que le bisoprolol est difficilement dialysable.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : agents bêta-bloquants, sélectifs
Code ATC : C07AB07
Le bisoprolol est un bêta-bloquant ayant une forte affinité pour les récepteurs β-1, sans activité sympathomimétique intrinsèque, ni effet stabilisant de membrane. Il ne présente qu’une affinité faible pour les récepteurs bêta-2 des muscles lisses des bronches et des vaisseaux et pour les récepteurs bêta-2 intervenant dans la régulation métabolique. En conséquence, le bisoprolol ne modifie généralement pas la résistance des voies aériennes et n’a pas d’effets métaboliques liés à l’action sur les récepteurs bêta-2. La sélectivité bêta-1 du bisoprolol s’étend au-delà des doses thérapeutiques.
Insuffisance cardiaque chronique :
2 647 patients au total ont été inclus dans l’étude CIBIS II. 83 % (n=2202) étaient en classe III de la NYHA et 17 % (n=445) en classe IV de la NYHA. Ils présentaient une insuffisance cardiaque systolique symptomatique stable (fraction d’éjection ≤ 35 %, sur la base de l’échocardiographie). La mortalité totale a diminué de 17,3 % à 11,8 % (diminution relative de 34 %).
Une baisse de la fréquence des morts subites (3,6 % par rapport à 6,3 %, diminution relative de 44 %) et une réduction des épisodes d’insuffisance cardiaque nécessitant une hospitalisation (12 % par rapport à 17,6 %, diminution relative de 36 %) ont été observées.
Enfin, une amélioration significative de l’état fonctionnel selon la classification NYHA a été observée.
Pendant la mise en route et la titration des doses de bisoprolol, des hospitalisations pour bradycardie (0,53 %), hypotension (0,23 %) ou décompensation aiguë (4,97 %) ont été observées, mais elles n’étaient pas plus fréquentes que dans le groupe placebo (0 %, 0,3 % et 6,74 % respectivement). Le nombre d’accidents vasculaires cérébraux fatals ou invalidants pendant la durée totale de l’étude a été de 20 dans le groupe bisoprolol et de 15 dans le groupe placebo.
L’étude CIBIS III a porté sur 1010 patients âgés de 65 ans ou plus, atteints d’insuffisance cardiaque chronique légère à modérée (ICC de classe II ou III de la NYHA) et présentant une fraction d’éjection ventriculaire gauche ≤ 35%, n’ayant reçu antérieurement aucun IEC, de bêtabloquants ou d’antagonistes de l’angiotensine. Les patients ont été traités par l’association de bisoprolol et d’énalapril pendant 6 à 24 mois après un traitement initial de 6 mois par soit du bisoprolol, soit de l’énalapril.
On a observé une fréquence d’aggravation de l’insuffisance cardiaque chronique plus élevée lorsque le bisoprolol était utilisé lors du traitement initial de 6 mois. La non-infériorité entre le traitement initial par le bisoprolol et le traitement initial par l’énalapril n’a pas été prouvée dans l’analyse per-protocole, bien que les deux stratégies d’initiation du traitement de l’insuffisance cardiaque ont montré un taux similaire dans la fréquence du critère primaire composite des décès et hospitalisations à la fin de l’étude (32,4% dans le groupe d’abord traité par le bisoprolol versus 33,1% dans le groupe d’abord traité par l’énalapril, pour la population en per-protocole). L’étude montre que le bisoprolol peut aussi être utilisé chez les personnes âgées ayant une insuffisance cardiaque chronique dans ses formes faibles à modérées.
Hypertension ou angor :
Le bisoprolol est utilisé pour le traitement de l’hypertension et de l’angor. Comme pour les autres bêta1-bloquants, le mode d’action du médicament dans l’hypertension n’est pas actuellement élucidé. On sait cependant que le bisoprolol réduit considérablement l’activité de la rénine plasmatique.
Mécanisme d’action antiangineux : en bloquant les récepteurs bêta-adrénergiques cardiaques, le bisoprolol inhibe la réponse à l’activation sympathique. Ceci entraîne une diminution de la fréquence cardiaque et de la contractilité, ce qui réduit la demande en oxygène du muscle cardiaque.
Lors d’une administration aiguë chez les patients ayant une cardiopathie ischémique sans insuffisance cardiaque chronique, le bisoprolol diminue la fréquence cardiaque et le volume d’éjection systolique, et donc le débit cardiaque et la consommation d’oxygène. En administration chronique, les résistances périphériques, initialement élevées, diminuent.
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
Le bisoprolol est éliminé par deux voies : 50 % sont transformés en métabolites inactifs dans le foie, puis excrétés par les reins. Les 50 % restants sont excrétés sous forme inchangée par voie rénale. Du fait de cette élimination équilibrée entre la voie rénale et la voie hépatique, il n’est pas nécessaire d’adapter la posologie chez les insuffisants hépatiques ou rénaux. La pharmacocinétique chez les patients présentant une insuffisance cardiaque chronique stable et des troubles de la fonction rénale ou hépatique n’a pas été étudiée.
La cinétique du bisoprolol est linéaire et indépendante de l’âge.
Chez les patients présentant une insuffisance cardiaque chronique (classe III de la NYHA), les taux plasmatiques de bisoprolol sont plus élevés, et la demi-vie est prolongée par rapport aux volontaires sains. La concentration plasmatique maximale à l’état d’équilibre est de 64 ± 21 ng/ml pour une dose quotidienne de 10 mg et la demi-vie est de 17 ± 5 heures.
5.3. Données de sécurité préclinique
Comme les autres bêta-bloquants, le bisoprolol a provoqué une toxicité maternelle (diminution de la prise alimentaire et perte de poids) et embryofœtale (fréquence accrue des avortements spontanés, poids de naissance réduit, retard de développement intra-utérin) à des doses élevées, mais il n’a pas entraîné d’effets tératogènes.
Pelliculage : hypromellose, macrogol 400, dioxyde de titane (E171), talc.
6.4. Précautions particulières de conservation
A conserver à une température ne dépassant pas 30ºC.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
20, 28, 30, 50, 56, 60, 90 et 100 comprimés sous plaquettes (PVC/PVDC-Alu ou ALU-ALU).
Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.
6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation
Pas d'exigences particulières.
Tout produit non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
ACCORD HEALTHCARE France SAS
45 RUE DU FAUBOURG DE ROUBAIX
59000 LILLE
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 222 965-2 ou 34009 222 965 2 4 : 20 comprimés sous plaquettes (PVC/PVDC-Alu)
· 222 966-9 ou 34009 222 966 9 2 : 28 comprimés sous plaquettes (PVC/PVDC-Alu)
· 222 967-5 ou 34009 222 967 5 3 : 30 comprimés sous plaquettes (PVC/PVDC-Alu)
· 222 968-1 ou 34009 222 968 1 4 : 50 comprimés sous plaquettes (PVC/PVDC-Alu)
· 222 969-8 ou 34009 222 969 8 2 : 56 comprimés sous plaquettes (PVC/PVDC-Alu)
· 222 970-6 ou 34009 222 970 6 4 : 60 comprimés sous plaquettes (PVC/PVDC-Alu)
· 222 971-2 ou 34009 222 971 2 5 : 90 comprimés sous plaquettes (PVC/PVDC-Alu)
· 222 972-9 ou 34009 222 972 9 3 : 100 comprimés sous plaquettes (PVC/PVDC-Alu)
· 222 973-5 ou 34009 222 973 5 4 : 20 comprimés sous plaquettes (Alu-Alu)
· 222 974-1 ou 34009 222 974 1 5 : 28 comprimés sous plaquettes (Alu-Alu)
· 222 975-8 ou 34009 222 975 8 3 : 30 comprimés sous plaquettes (Alu-Alu)
· 222 976-4 ou 34009 222 976 4 4 : 50 comprimés sous plaquettes (Alu-Alu)
· 222 977-0 ou 34009 222 977 0 5 : 56 comprimés sous plaquettes (Alu-Alu)
· 222 978-7 ou 34009 222 978 7 3 : 60 comprimés sous plaquettes (Alu-Alu)
· 222 979-3 ou 34009 222 979 3 4 : 90 comprimés sous plaquettes (Alu-Alu)
· 222 980-1 ou 34009 222 980 1 6 : 100 comprimés sous plaquettes (Alu-Alu)
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
[à compléter par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter par le titulaire]
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Sans objet.
Liste I.