RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 09/02/2015

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

DECAPEPTYL L.P. 11,25 mg, poudre et solvant pour suspension injectable (IM) forme à libération prolongée sur 3 mois

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Triptoréline ................................................................................................................................... 11,25 mg*

(Sous forme de pamoate de triptoréline)

Pour une unité de prise.

*Compte tenu des caractéristiques de la forme pharmaceutique, chaque flacon contient une quantité de pamoate de triptoréline correspondant à 15 mg de triptoréline.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Poudre et solvant pour suspension injectable (I.M.) à libération prolongée.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

+ Cancer de la prostate

Traitement du cancer de la prostate localement avancé, seul ou en traitement concomitant et adjuvant à la radiothérapie.

Traitement du cancer de la prostate métastatique.

Un effet favorable du médicament est d'autant plus net et plus fréquent que le patient n'a pas reçu auparavant un autre traitement hormonal.

+ Endométriose à localisation génitale et extragénitale (du stade I au stade IV)

La durée du traitement est limitée à 6 mois (voir rubrique 4.8). Il n'est pas souhaitable d'entreprendre une seconde cure par la triptoréline ou par un autre analogue de la GnRH.

+ Puberté précoce centrale (avant 8 ans chez la fille, avant 10 ans chez le garçon).

4.2. Posologie et mode d'administration

+ Cancer de la prostate :

Une injection intramusculaire de DECAPEPTYL L.P. 11,25 mg renouvelée toutes les 3 mois.

Durée du traitement : voir rubrique 5.1.

+ Endométriose :

Une injection intramusculaire de DECAPEPTYL L.P. 11,25 mg renouvelée tous les 3 mois.

Le traitement doit être débuté dans les 5 premiers jours du cycle.

Durée du traitement : elle dépend de la gravité initiale de l'endométriose et de l'évolution sous traitement de ses manifestations cliniques (fonctionnelles et anatomiques). En principe, elle est de 3 mois au moins et de 6 mois au maximum. Il n'est pas souhaitable d'entreprendre une deuxième cure par la triptoréline ou par les autres analogues de la GnRH.

N.B. Il est important que l'injection de la forme à libération prolongée soit pratiquée rigoureusement selon les instructions de la notice. Toute injection défectueuse conduisant à la perte d'une quantité de la suspension supérieure à celle qui reste normalement dans le dispositif utilisé pour l'injection, doit être signalée.

+ Puberté précoce centrale :

Le traitement des enfants par la triptoréline doit se faire sous la surveillance générale d'un endocrino-pédiatre, d'un pédiatre ou d’un endocrinologue ayant une expertise dans le traitement de la puberté précoce centrale.

Enfants de plus de 20 kg de poids corporel : une injection intramusculaire de DECAPEPTYL LP 11,25 mg administrée tous les 3 mois.

Le traitement doit être arrêté vers l'âge physiologique de la puberté chez les garçons et les filles et il est recommandé de ne pas poursuivre le traitement chez les filles ayant un âge osseux supérieur à 12 ans. Chez les garçons, il existe peu de données disponibles concernant l’âge osseux optimal pour arrêter le traitement. Toutefois, il est recommandé d’arrêter le traitement chez les garçons ayant un âge osseux de 13-14 ans.

4.3. Contre-indications

Hypersensibilité à la GnRH, aux analogues de la GnRH, ou à l’un des excipients (voir rubrique 4.8).

Grossesse et allaitement.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

L’utilisation des agonistes de la GnRH peut provoquer une diminution de la densité minérale osseuse. Chez les hommes, des données préliminaires suggèrent que l’utilisation d’un bisphosphonate en association à l’agoniste de la GnRH peut réduire la perte osseuse. Des précautions particulières sont nécessaires chez les patients qui ont des facteurs de risque d’ostéoporose additionnels (par exemple : alcoolisme chronique, tabagisme, traitements à long terme avec des médicaments qui réduisent la densité minérale osseuse, comme par exemple les anticonvulsivants ou les corticoïdes, antécédents familiaux d’ostéoporose, malnutrition).

Il est indispensable de vérifier l'absence de grossesse avant toute prescription de DECAPEPTYL LP 11,25 mg.

Rarement, le traitement par les analogues de la GnRH peut révéler la présence jusque là inconnue d’un adénome hypophysaire gonadotrope. Ces patients peuvent présenter une apoplexie pituitaire se caractérisant par l’apparition d’une céphalée soudaine, de vomissements, de troubles visuels et d’une ophtalmoplégie.

Il existe un risque accru de survenue de dépression incidente (potentiellement sévère) chez les patients traités par agonistes de la GnRH, tels que la triptoréline. Les patients doivent être informés en conséquence et traités de façon appropriée si des symptômes apparaissent. Les patients qui souffrent de dépression doivent faire l’objet d’un suivi adapté pendant le traitement.

DECAPEPTYL LP 11,25 mg contient du sodium. Le taux de sodium est inférieur à 1 mmol (23 mg) par dose, c’est à dire « sans sodium ».

La prudence est requise chez les patients traités par des anticoagulants en raison du risque potentiel d’hématome au site d’injection.

Cancer de la prostate

Au début du traitement, la triptoréline comme les autres agonistes de la GnRH provoque une augmentation transitoire du taux de testostérone sérique. Cela peut conduire à des cas isolés d’aggravation transitoire des signes et symptômes du cancer de la prostate lors des premières semaines de traitement. Lors de la phase initiale du traitement, l’administration additionnelle d’un anti-androgène adapté devra être considérée afin de neutraliser l’augmentation initiale du taux sérique de testostérone et l’aggravation des symptômes cliniques.

Chez un nombre réduit de patients peuvent survenir une exacerbation de la tumeur avec une aggravation transitoire des signes et symptômes du cancer de la prostate et une augmentation temporaire des douleurs liées au cancer (douleurs métastatiques), qui peuvent être traitées symptomatiquement.

Comme avec les autres agonistes de la GnRH, des cas isolés de compression médullaire ou d’obstruction de l’urètre ont été observés. En cas de compression médullaire ou d’insuffisance rénale, un traitement standard de ces complications devra être institué et dans les cas extrêmes une orchidectomie d’urgence envisagée (castration chirurgicale). Un suivi attentif est nécessaire lors des premières semaines de traitement, en particulier chez les patients souffrant de métastases vertébrales, à haut risque de compression médullaire, et/ou d’obstruction des voies urinaires. Pour la même raison la mise en route du traitement chez les sujets présentant des signes prémonitoires de compression médullaire doit être soigneusement pesée.

Après castration chirurgicale, la triptoréline ne provoque pas de diminution supplémentaire des taux de testostérone.

L’inhibition prolongée de la sécrétion androgénique qu’elle soit induite par orchidectomie bilatérale ou par administration d’analogue de la GnRH est associée à un risque élevé de perte osseuse et peut conduire à une ostéoporose et à un risque accru de fracture osseuse.

Le traitement par suppression androgénique peut provoquer un allongement de l’intervalle QT.

Chez les patients ayant des antécédents ou présentant des facteurs de risque d’allongement de l’intervalle QT et chez les patients traités par un médicament susceptible de prolonger l’intervalle QT (voir rubrique 4.5), le médecin devra évaluer le rapport bénéfice/risque, y compris le risque de torsades de pointe, avant l’initiation d’un traitement par DECAPEPTYL.

De plus, des données épidémiologiques ont mis en évidence que ces patients pouvaient être sujets à des changements métaboliques (par exemple une intolérance au glucose), ou un risque plus élevé de maladie cardiovasculaire pendant le traitement inhibant la sécrétion androgénique. Toutefois, les données prospectives ne confirment pas le lien entre le traitement par analogue de la GnRH et l’augmentation de la mortalité cardiovasculaire. Les patients qui ont un risque élevé de maladies cardiovasculaires ou métaboliques doivent faire l’objet d’une évaluation attentive avant d’instaurer le traitement et d’un suivi adapté pendant le traitement inhibant la sécrétion androgénique.

L’administration de triptoréline aux doses thérapeutiques conduit à une suppression du système gonadotrope hypophysaire. Un retour à la normale est généralement obtenu après l’interruption du traitement. Des tests diagnostiques de la fonction gonadotrope hypophysaire conduits durant le traitement et après l’interruption de la thérapie avec un analogue de la GnRH peuvent donc être erronés.

Une élévation transitoire des phosphatases acides en début de traitement peut être observée.

Il peut être utile de vérifier périodiquement, avec une méthode sensible, la testostéronémie qui ne doit pas être supérieure à 1 ng/ml.

Chez la femme

Il est indispensable de vérifier l’absence de grossesse avant toute prescription de DECAPEPTYL L.P. 11,25 mg. L’utilisation des agonistes de la GnRH est susceptible de provoquer une diminution de la densité minérale osseuse. Cette réduction est d’environ 1% par mois, au cours d’un traitement de 6 mois. Une réduction de 10% de la densité minérale osseuse est corrélée à une multiplication du risque de fracture par 2 à 3.

Chez la majorité des femmes, les données actuellement disponibles suggèrent que l’arrêt du traitement s’accompagne d’une récupération de la densité osseuse.

Aucune donnée spécifique n’est disponible chez les patientes qui ont déjà une ostéoporose ou qui ont des facteurs de risque d’ostéoporose (par exemple : alcoolisme chronique, tabagisme, traitements à long terme avec des médicaments qui réduisent la densité minérale osseuse, comme par exemple les anticonvulsivants ou les corticoïdes, antécédents familiaux d’ostéoporose, malnutrition liée par exemple à une anorexie mentale). Comme la réduction de la densité minérale osseuse est susceptible d'être plus néfaste chez ces patientes, l’instauration d’un traitement par la triptoréline devra être soigneusement évaluée au cas par cas en s’assurant que le bénéfice attendu est supérieur au risque. Des mesures supplémentaires visant à limiter la perte de densité minérale osseuse pourront être envisagées.

L’administration de DECAPEPTYL L.P. 11,25 mg entraîne constamment une aménorrhée hypogonadotrophique.

La survenue de métrorragies au cours du traitement en dehors du premier mois est anormale, elle doit conduire à la vérification du taux d’œstradiol plasmatique et s’il est inférieur à 50 pg/ml, il faut rechercher d’éventuelles lésions organiques associées.

La patiente devra être informée qu’elle doit consulter son médecin en cas de persistance des règles.

Une méthode de contraception non-hormonale devra être utilisée tout au long du traitement et jusqu’au retour des règles (voir rubrique 4.6).

Après l’arrêt du traitement, la fonction ovarienne reprend et l’ovulation survient environ 5 mois après la dernière injection.

Puberté précoce centrale

Le traitement des enfants avec une tumeur cérébrale évolutive doit faire l’objet d’une évaluation individuelle attentive du rapport bénéfices risques.

Au cours du premier mois de traitement chez les filles, la stimulation ovarienne initiale suivie par la diminution des taux des œstrogènes induites par le traitement, peuvent conduire, au cours du premier mois, à des saignements vaginaux d'intensité légère ou modérée.

A l’arrêt du traitement, le développement pubertaire reprend.

Les données relatives à la fertilité des patientes traitées par les analogues de la GnRH pendant l’enfance sont encore limitées. Chez la plupart des filles, des règles régulières commencent environ 1 an après la fin du traitement.

DECAPEPTYL L.P. 11,25 mg, n’est pas indiqué dans les pubertés précoces faiblement évolutives, spontanément régressives, les pubertés partielles (prémature thélarche et pubarche), et lors des mentruastions isolées associées ou non à un développement mammaire avec réponse inconstante au test au LHRH et présence de kystes fonctionnels de l’ovaire.

Les pseudo-pubertés précoces (hyperplasie ou tumeur des glandes surrénales ou des gonades) et les pubertés précoces indépendantes des gonadotrophines (testotoxicose, hyperplasie familiale des cellules de Leydig) devront être exclues.

Le traitement par les agonistes de la GnRH peut entraîner une diminution de la densité minérale osseuse (DMO). Toutefois, après l'arrêt du traitement, le bilan ultérieur de la masse osseuse est préservé et le pic de croissance de la masse osseuse à la fin de la puberté ne semble pas être affecté par le traitement.

Une épiphysiolyse de la hanche peut se produire après l’arrêt du traitement. Il se pourrait que ce soit consécutif à l’affaiblissement du cartilage de conjugaison en raison des faibles concentrations en œstrogène pendant le traitement et à l’augmentation de la vitesse de croissance qui se produit après l’arrêt du traitement et qui faciliterait le déplacement des épiphyses.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

En cas d’association de la triptoréline avec des médicaments qui modifient la sécrétion pituitaire des gonadotrophines, des précautions particulières doivent être prises et il est recommandé de réaliser un suivi attentif avec des dosages hormonaux.

Etant donné qu’un traitement par suppression androgénique peut provoquer un allongement de l’intervalle QT, l’utilisation concomitante de DECAPEPTYL et de médicaments connus pour allonger l’intervalle QT ou de médicaments susceptibles de provoquer des torsades de pointe tels les médicaments antiarythmiques de classe Ia (par exemple : quinidine, disopyramide) ou de classe III (par exemple : amiodarone, sotalol, dofetilide, ibutilide), la méthadone, la moxifloxacine, les antipsychotiques, etc doit être évaluée avec attention (voir rubrique 4.4).

4.6. Grossesse et allaitement

Grossesse

Il est indispensable de vérifier l'absence de grossesse avant toute prescription de DECAPEPTYL.

La triptoréline ne doit pas être utilisée pendant la grossesse car l’utilisation des agonistes de la GnRH est associée à un risque théorique d’avortement ou d’anomalie fœtale. Avant traitement les patientes potentiellement fertiles doivent être examinées attentivement pour vérifier l’absence de grossesse. Des méthodes de contraception non hormonale devront être utilisées jusqu’au retour des règles.

Allaitement

La triptoréline ne doit pas être utilisée pendant l’allaitement.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Aucune étude n’a été réalisée sur les effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et utiliser des machines.

Cependant, l’aptitude à conduire des véhicules et utiliser des machines peut être altérée par les sensations vertigineuses, la somnolence, les troubles de la vision, qui sont des effets indésirables possibles du traitement ou qui peuvent résulter de la pathologie traitée.

4.8. Effets indésirables

Tolérance générale chez l’homme (voir rubrique 4.4)

Comme il a été observé avec d’autres agonistes de la GnRH ou après castration chirurgicale, les effets indésirables les plus communément observés lors du traitement avec la triptoréline étaient dus à ses effets pharmacologiques attendus : augmentation initiale des taux de testostérone, suivie d’une suppression presque complète de la testostérone. Ces effets, incluaient des bouffées de chaleur (50%), une dysfonction érectile (4%) et une diminution de la libido (3%).

Les effets indésirables suivants ont été rapportés et sont considérés comme étant au moins possiblement liés au traitement par la triptoréline. La plupart de ces effets sont connus comme étant liés à une castration biochimique ou chirurgicale.

La fréquence de ces effets indésirables peut être classée comme suit : très fréquent (≥1/10) ; fréquent (≥1/100, < 1/10) ; peu fréquent (≥1/1 000, <1/100), rare (≥1/10 000, <1/1 000). Aucune fréquence ne peut être appliquée aux effets indésirables rapportés après la commercialisation. Ils sont donc rapportés avec la mention « fréquence indéterminée ».

Classes de systèmes d’organes

Très fréquent

Fréquent

Peu fréquent

Rare

Fréquence indéterminée

Infections et infestations

Rhinopharyngite

Affections hématologiques et du système lymphatique

Purpura

Affections du système immunitaire

Réaction anaphylactique

Hypersensibilité

Affections endocriniennes

Diabète sucré

Troubles du métabolisme et de la nutrition

Anorexie

Goutte

Appétit augmenté

Affections psychiatriques

Dépression

Changements d’humeur

Insomnie

Irritabilité

État confusionnel

Baisse de l’activité

Humeur euphorique

Anxiété

Affections du système nerveux

Paresthésie du membre inférieur

Sensations vertigineuses

Céphalée

Paresthésie

Troubles mnésiques

Affections oculaires

Sensation anormale dans les yeux

Perturbation visuelle

Vision trouble

Affections de l'oreille et du labyrinthe

Acouphènes

Vertige

Affections cardiaques

Allongement de l’intervalle QT (voir rubriques 4.4 et 4.5)

Affections vasculaires

Bouffées de chaleur

Hypertension

Epistaxis

Hypotension

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

Dyspnée

Orthopnée

Affections gastro-intestinales

Nausée

Douleur abdominale

Constipation

Diarrhée

Vomissements

Distension abdominale

Bouche sèche

Dysgueusie

Flatulence

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Hyperhidrose

Acné

Alopécie

Prurit

Éruption cutanée

Vésicule cutanée

Œdème angioneurotique

Urticaire

Affections musculo-squelettiques et systémiques

Douleur dorsale

Douleur musculo-squelettique

Extrémités douloureuses

Arthralgie

Crampe musculaire

Faiblesse musculaire

Myalgie

Raideur articulaire

Gonflement articulaire

Raideur musculo-squelettique

Ostéoarthrite

Douleur osseuse

Affections des organes de reproduction et du sein

Dysérection

Diminution de la libido

Gynécomastie

Mastodynie

Atrophie testiculaire

Douleur testiculaire

Anéjaculation

Troubles généraux et anomalies au site d'administration

Asthénie

Fatigue

Érythème au site d’injection

Inflammation au site d’injection

Douleur au site d’injection

Réaction au site d’injection

Œdème

Léthargie

Douleur

Frissons

Somnolence

Douleur thoracique

Dystasie

Syndrome pseudo-grippal

Fièvre

Malaise

Investigations

Alanine aminotransférase augmentée

Aspartate aminotransférases augmentée

Créatininémie augmentée

Urémie augmentée

Poids augmenté

Phosphatase alcaline augmentée

Température corporelle augmentée

Poids diminué

Pression artérielle augmentée

La triptoréline provoque une augmentation transitoire des taux circulants de testostérone durant la première semaine après la première injection de la formulation à libération prolongée. A la suite de l’augmentation initiale des taux circulants de testostérone, un faible pourcentage de patients (≤ 5%) peut présenter une aggravation temporaire des signes et des symptômes de leur cancer de la prostate (exacerbation de la tumeur), se manifestant généralement par une augmentation des symptômes urinaires (< 2%) et des douleurs métastatiques (5%), qui peuvent être traitées de façon symptomatique. Ces symptômes sont transitoires et disparaissent généralement après 1 à 2 semaines.

Des cas isolés d’exacerbation des symptômes liés à la maladie tels qu’une obstruction de l’urètre ou une compression médullaire par des métastases peuvent survenir. C’est pourquoi les patients avec des lésions métastatiques vertébrales et/ou avec une obstruction de l’appareil urinaire doivent faire l’objet d’une surveillance attentive pendant les premières semaines de traitement (voir rubrique 4.4).

L’utilisation des analogues de la GnRH de synthèse dans le traitement du cancer de la prostate peut être associée à une perte osseuse qui peut conduire à une ostéoporose et augmenter le risque de fracture.

Une augmentation des lymphocytes a été rapportée chez des patients traités par des analogues de la GnRH. Cette lymphocytose secondaire est apparemment liée à la castration induite par la GnRH et semble indiquer que les hormones gonadiques sont impliquées dans l’involution thymique.

Les patients traités au long court par analogue de GnRH en association avec la radiothérapie peuvent avoir plus d’effets secondaires en particulier gastro-intestinaux, liés à la radiothérapie.

Tolérance générale chez la femme (voir rubrique 4.4)

Les effets indésirables les plus fréquents (≥ 10% des patientes) sont la conséquence de la baisse du taux d’œstrogènes. Il s’agit de céphalées, baisse de la libido, troubles du sommeil, troubles de l’humeur, dyspareunie, dysménorrhée, hémorragie génitale, syndrome d’hyperstimulation ovarienne, hypertrophie ovarienne, douleur pelvienne, sécheresse vulvovaginale, hyperhidrose, bouffées de chaleur.

Les effets indésirables suivants ont été rapportés et sont considérés comme étant au moins possiblement liés au traitement par la triptoréline. La plupart de ces effets sont connus comme étant liés à une castration biochimique ou chirurgicale.

La fréquence de ces effets indésirables peut être classée comme suit : très fréquent (≥1/10) ; fréquent (≥1/100, < 1/10). Aucune fréquence ne peut être appliquée aux effets indésirables rapportés après la commercialisation. Ils sont donc rapportés avec la mention « fréquence indéterminée ».

Classes de systèmes d’organes

Très fréquent

Fréquent

Fréquence indéterminée

Affections du système immunitaire

Réactions d’hypersensibilité

Affections psychiatriques

Troubles du sommeil

Changements d’humeur

Dépression

Anxiété

Etat confusionnel

Affections du système nerveux

Céphalée

Sensations vertigineuses

Affections oculaires

Vision trouble

Perturbation visuelle

Affections de l'oreille et du labyrinthe

Vertige

Affections vasculaires

Bouffées de chaleur

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

Dyspnée

Affections gastro-intestinales

Nausée

Douleur abdominale

Gêne abdominale

Diarrhée

Vomissement

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Hyperhidrose

Œdème angioneurotique

Prurit

Éruption cutanée

Urticaire

Affections musculo-squelettiques

Arthralgie

Spasme musculaire

Myalgie

Faiblesse musculaire

Affections des organes de reproduction et du sein

Dyspareunie

Dysménorrhée

Hémorragie génitale (incluant ménorragies et métrorragies)

Diminution de la libido

Syndrome d’hyperstimulation ovarienne

Hypertrophie ovarienne

Douleur pelvienne

Sécheresse vulvo-vaginale

Mastodynie

Aménorrhée

Troubles généraux et anomalies au site d'administration

Érythème au site d’injection

Inflammation au site d’injection

Douleur au site d’injection

Fièvre

Malaise

Investigations

Poids augmenté

Pression artérielle augmentée

Une exacerbation des symptômes de l’endométriose (douleurs pelviennes, dysménorrhée), peut être observée très fréquemment (≥ 10%) lors de l’augmentation initiale et transitoire du taux plasmatique d’œstradiol et disparaît en une à deux semaines.

La survenue d’hémorragies génitales incluant des métrorragies et des ménorragies peut être observée dans le mois suivant la première injection.

L’utilisation prolongée des analogues de la GnRH peut induire une perte osseuse, facteur de risque d’une éventuelle ostéoporose.

Tolérance générale chez l’enfant (voir rubrique 4.4)

Comme avec les autres agonistes de la GnRH, les effets indésirables liés au traitement par la triptoréline les plus fréquemment observés au cours des essais cliniques étaient dus aux effets pharmacologiques attendus. Ces effets incluaient des saignements vaginaux pouvant être de faible intensité (spotting).

Les effets indésirables suivants ont été rapportés. Ils sont considérés comme au moins possiblement liés au traitement par la triptoréline. La fréquence de ces effets indésirables peut être classée comme suit : très fréquent (≥1/10) ; fréquent (≥1/100, < 1/10) ; peu fréquent (≥1/1 000, <1/100). Aucune fréquence ne peut être appliquée aux effets indésirables rapportés après la commercialisation. Ils sont donc rapportés avec la mention « fréquence indéterminée ».

Classes de systèmes d’organes

Très fréquent

Fréquent

Peu fréquent

Fréquence indéterminée

Affections du système immunitaire

Hypersensibilité

Choc anaphylactique (rapporté chez l’adulte)

Troubles du métabolisme et de la nutrition

Obésité

Affections psychiatriques

Troubles de l’humeur

Dépression

Affections du système nerveux

Céphalée

Affections oculaires

Défauts visuels

Affections vasculaires

Bouffées de chaleur

Hypertension

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

Epistaxis

Affections gastro-intestinales

Douleur abdominale

Vomissement

Constipation

Nausées

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Prurit

Urticaire

Eruption cutanée

Acné

Affections musculo-squelettiques et systémiques

Cervicalgie

Myalgie

Affections des organes de reproduction et du sein

Saignements vaginaux incluant des saignements vaginaux légers (spotting)

Douleur mammaire

Troubles généraux et anomalies au site d'administration

Réaction au site d’injection (incluant douleur au site d’injection, érythème au site d’injection, inflammation au site d’injection)

Malaise

Investigations

Poids augmenté

Augmentation de la prolactinémie

Des saignements vaginaux peuvent survenir dans le mois qui suit la première injection.

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : www.ansm.sante.fr

4.9. Surdosage

En cas de surdosage, celui-ci sera traité de façon symptomatique.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

ANALOGUE DE L’HORMONE ENTRAINANT LA LIBERATION DE GONADOTROPHINES.

(L02AE04 : antinéoplasique et immuno-modulateur).

La triptoréline est un décapeptide de synthèse analogue de la GnRH naturelle (hormone de libération des gonadotrophines).

Les études conduites dans l'espèce humaine comme chez l'animal ont montré, qu'après une stimulation initiale, l'administration prolongée de triptoréline entraîne une inhibition de la sécrétion gonadotrope, supprimant par conséquent, les fonctions testiculaire et ovarienne.

L’administration de DECAPEPTYL L.P. 11,25 mg peut entraîner une élévation initiale des taux sanguins de LH et de FSH, ce qui a pour corollaire une augmentation initiale (flare-up) des taux de testostérone chez l’homme et du taux d’oestradiol chez la femme. La poursuite du traitement entraîne une diminution des taux de LH et de FSH conduisant à la diminution des taux de testostérone et d’oestradiol qui deviennent équivalents à ceux observés après la castration dans un délai d’environ 20 jours après l’injection et pendant toute la période de libération du principe actif.

Chez la femme, l’administration prolongée de triptoréline entraîne la suppression de la sécrétion d’oestradiol et ainsi une mise au repos du tissu endométriosique.

Une étude clinique randomisée de phase III, portant sur 970 patients avec un cancer de la prostate localement avancé (T2c-T4) a recherché si une radiothérapie associée à une privation androgénique courte (6 mois, n=483) était non-inférieure à une radiothérapie associée à une privation androgénique longue (3 ans, n=487). L'agoniste de la GnRH était la triptoréline (62,2%) ou d'autres agonistes (37,8%), et l'essai n'était pas stratifié sur le type d'agoniste.

Globalement, la mortalité totale à 5 ans était de 19,0% et 15,2%, respectivement dans les groupes "traitement hormonal court" et "traitement hormonal long", soit un risque relatif de 1,42 (IC unilatéral à 95,71%=1,79 ; IC à 95,71%=[1,09 ; 1,85] ; p=0,65 pour la non infériorité et p=0,0082 pour le test post-hoc de différence entre les groupes de traitement). La mortalité à 5 ans spécifiquement liée à la prostate était 4,78% et 3,2% respectivement dans les groupes "traitement hormonal court" et "traitement hormonal long", soit un risque relatif de 1,71 (IC 95%[1,14 à 2,57] ; p=0,002).

L'analyse post hoc dans le sous groupe triptoréline va dans le même sens de l'avantage du traitement long par rapport au traitement court sur la mortalité globale (risque relatif de 1,28 ; IC à 95,71%=[0,89 ; 1,84] ; p=0,38 et p=0,08 respectivement pour les tests post-hoc de non infériorité et de différence entre les groupes de traitement).

Cette étude montre que l'association d'une radiothérapie et d'une privation androgénique longue (de 3 ans) est préférable à l'association d'une radiothérapie et d'une privation androgénique courte (de 6 mois).

Population pédiatrique - puberté précoce précoce

L'inhibition de l'hyperactivité gonadotrope hypophysaire se manifeste, dans les deux sexes, par la suppression de la sécrétion d'œstradiol ou de testostérone, par l'abaissement du pic de LH et par une amélioration du rapport âge statural/âge osseux.

La stimulation gonadique initiale peut être responsable de légères hémorragies génitales nécessitant le recours à un traitement par l’acétate de médroxyprogestérone ou de cyprotérone..

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Après injection intramusculaire de DECAPEPTYL L.P. 11,25 mg chez des patients (homme ou femme), on observe un pic plasmatique de triptoréline environ 3 heures après l'injection. Puis, après une phase de décroissance qui se poursuit pendant le premier mois, les taux de triptoréline circulants se maintiennent en plateau jusqu'à la fin du troisième mois suivant l'injection.

5.3. Données de sécurité préclinique

Les études de toxicologie animale n'ont pas montré de toxicité spécifique de la molécule. Les effets observés sont liés aux propriétés pharmacologiques du produit sur le système endocrinien.

La résorption du produit est complète en 120 jours.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Polymère D, L lactide-coglycolide; mannitol; carmellose sodique; polysorbate 80.

Solvant: mannitol; eau pour préparations injectables.

6.2. Incompatibilités

Sans objet.

6.3. Durée de conservation

3 ans.

6.4. Précautions particulières de conservation

A conserver à une température ne dépassant pas 25°C.

A injecter juste après la reconstitution de la suspension.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Poudre en flacon (verre type I) de 4 ml muni d'un bouchon (élastomère) et 2 ml de solvant en ampoule (verre). Boîte de 1 flacon et 1 ampoule avec 1 seringue et 2 aiguilles.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

La mise en suspension de la poudre dans le solvant spécifique doit être effectuée immédiatement avant l'injection, en agitant le flacon doucement jusqu'à l'obtention d'un mélange laiteux (lire les instructions d’utilisation dans la notice).

Instructions d'utilisation:

1 - PREPARATION DU PATIENT AVANT RECONSTITUTION DU MEDICAMENT

· Préparer le patient en désinfectant le muscle fessier au site d’injection. Cette étape doit être réalisée en premier car la suspension doit être injectée immédiatement après la reconstruction.

2 – PREPARATION DE L’INJECTION

La présence de bulles au dessus du lyophilisat est un aspect normal du produit.

· Sortez l'ampoule contenant le solvant. Si une partie de la solution est bloquée dans le haut de l’ampoule, la tapoter afin de la faire descendre dans le corps de l’ampoule.

· Sortez le flacon contenant la poudre. La poudre éventuellement accumulée en haut du flacon doit être ramenée au fond du flacon par tapotement.

· Retirer le capuchon en plastique du flacon.

· Visser une aiguille sur la seringue. Ne pas retirer le capuchon de l’aiguille à ce stade.

· Casser le haut de l’ampoule en positionnant le point face à soi.

· Retirer le capuchon de l’aiguille. Insérer l’aiguille dans l’ampoule et prélever la totalité du solvant dans la seringue.

· Enfoncer verticalement l’aiguille à travers le bouchon en plastique du flacon. Injecter le solvant lentement, de façon à, si possible, rincer toute la partie supérieure du flacon.

· Remonter l’aiguille au dessus du niveau du liquide et reconstituer la suspension en balançant doucement le flacon horizontalement.

· Agiter le temps nécessaire à l’obtention d’une suspension homogène et laiteuse.

· Vérifier l’absence d’agglomérats (en cas d’agglomérats poursuivre l’agitation jusqu’à complète homogénéisation).

· Quand la suspension est homogène, descendre l’aiguille et aspirer toute la suspension dans la seringue (sans retourner le flacon). Une petite quantité de suspension restera dans le flacon et devra être éliminée. Un excès de poudre et de solvant est prévu lors de la fabrication pour autoriser cette perte lors de la préparation de la seringue.

· Enlever l’aiguille utilisée pour la reconstitution en la saisissant par l’embout coloré. Fixer l’autre aiguille sur la seringue (visser complètement).

· Enlever le capuchon de l’aiguille.

· Amorcer l’aiguille en vidant l’air contenu dans la seringue immédiatement avant l’injection.

3 - INJECTION INTRAMUSCULAIRE

· Pour éviter que la suspension ne précipite, injecter la suspension reconstituée immédiatement dans le muscle fessier préalablement désinfecté.

4 - APRES UTILISATION

· Jeter les aiguilles dans des containers adaptés.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

IPSEN PHARMA

65, QUAI GEORGES GORSE

92100 BOULOGNE BILLANCOURT

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 341 256-5: poudre en flacon (verre) de 4 ml avec bouchon (élastomère) et capsule (aluminium) et 2 ml de solvant en ampoule (verre). Boîte de 1 flacon et 1 ampoule avec 1 seringue et 2 aiguilles.

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.