RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 10/08/2015

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

CisplatinE MYLAN PHARMA 1 mg/ml, solution à diluer pour perfusion

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

1 ml de solution à diluer pour perfusion contient 1 mg de cisplatine.

Un flacon de 50 ml de solution à diluer pour perfusion contient 50 mg de cisplatine.

Un flacon de 100 ml de solution à diluer pour perfusion contient 100 mg de cisplatine.

Excipient à effet notoire :

Chaque ml de solution contient 9 mg (<1 mmol) de sodium.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Solution à diluer pour perfusion.

Solution limpide, incolore à jaune pâle et sans particules visibles.

Le pH est compris entre 3,5 et 6,5.

L’osmolarité est comprise entre 262 et 363 mOsmol/L.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

Cisplatine Mylan Pharma est indiqué pour le traitement du :

· cancer du testicule localement avancé ou métastasé,

· cancer de l'ovaire localement avancé ou métastasé,

· carcinome de la vessie localement avancé ou métastasé,

· carcinome à cellules squameuses localement avancé ou métastasé de la tête et du cou,

· carcinome pulmonaire non à petites cellules localement avancé ou métastasé,

· carcinome pulmonaire à petites cellules localement avancé ou métastasé.

Le cisplatine est indiqué en combinaison avec une radiothérapie pour le traitement du carcinome du col utérin.

Le cisplatine peut être utilisé en monothérapie et en bithérapie.

4.2. Posologie et mode d'administration

Cisplatine Mylan Pharma 1 mg/ml en concentré pour perfusion doit être dilué avant l'administration. Pour les instructions concernant la dilution du médicament avant administration, voir la rubrique 6.6.

La solution diluée doit être administrée uniquement par perfusion intraveineuse (voir ci-dessous). Lors de l'administration, éviter tout dispositif contenant de l'aluminium qui peut entrer en contact avec le cisplatine (ensembles pour perfusion intraveineuse, aiguilles, cathéters, et seringues) (voir rubrique 6.2.).

Adultes et enfants :

La posologie de cisplatine dépend de la l’indication (maladie /cancer primaire), de la réaction attendue, et de l’administration en monothérapie ou comme composant d'une polychimiothérapie. Les instructions posologiques sont applicables chez les adultes et les enfants.

En monothérapie, les deux schémas posologiques suivants sont recommandés :

· une dose unique de 50 à 120 mg/m² de surface corporelle toutes les 3 à 4 semaines,

· 15 à 20 mg/m²/jour, sur 5 jours consécutifs tous les 3 à 4 semaines.

Si le cisplatine est utilisé dans une chimiothérapie en association, la dose doit être réduite. La dose habituelle est de 20 mg/m² ou plus, en dose unique toutes les 3 à 4 semaines.

Pour le traitement du cancer du col utérin, le cisplatine est utilisé en association avec une radiothérapie. La dose habituelle est de 40 mg/m2 par semaine pendant 6 semaines consécutives.

Pour les mises en garde et les précautions à prendre en considération avant le début du cycle de traitement suivant, voir la rubrique 4.4.

Chez les patients atteints de dysfonctionnement rénal ou de dépression de la moelle osseuse, la dose doit être réduite de manière adéquate.

La solution de cisplatine pour perfusion préparée selon les instructions (voir rubrique 6.6.) doit être administrée par perfusion intraveineuse d’une durée de 6 à 8 heures.

Une hydratation adéquate doit être maintenue de 2 à 12 heures avant l’administration jusqu'au moins 6 heures après l'administration du cisplatine. L’hydratation est nécessaire pour assurer une diurèse suffisante pendant et après le traitement par cisplatine. Elle est réalisée par la perfusion intraveineuse d'une des solutions ci-après :

· solution de chlorure de sodium à 0,9%;

· mélange d’une solution de chlorure de sodium à 0,9% et d’une solution de glucose 5% (1:1).

Hydratation avant le traitement par cisplatine :

· perfusion intraveineuse de 100 à 200ml/heure sur une durée de 6 à 12 heures, pour une quantité totale d'au moins 1L.

Hydratation après la fin de l'administration de cisplatine :

· Perfusion intraveineuse de 2 autres litres à un débit de 100 à 200 ml par heure sur une durée de 6 à 12 heures.

Une diurèse forcée peut être requise si la sécrétion de l'urine s’avère inférieure à 100 à 200 ml/heure après hydratation. Il est possible de réaliser la diurèse forcée en administrant par voie intraveineuse 37,5 g de mannitol comme solution à 10% (375 ml de mannitol en solution de 10%), ou un diurétique, si la fonction rénale est normale.

L'administration de mannitol ou d’un diurétique est également requise si la dose de cisplatine administrée est supérieure à 60 mg/m2 de surface corporelle.

Le patient doit impérativement boire de grandes quantités de liquides pendant les 24 heures suivant la perfusion de cisplatine pour assurer la sécrétion d'urine adéquate.

Préparation de la solution par voie intraveineuse – Mise en garde

A l’instar de tous les autres produits potentiellement toxiques, des précautions sont indispensables lors de la manipulation de la solution de cisplatine. Des lésions cutanées sont possibles en cas d'exposition accidentelle au produit. Il est conseillé de porter des gants. Si la solution de cisplatine entre en contact avec la peau ou les muqueuses, par mégarde, laver la peau ou les muqueuses vigoureusement avec du savon et de l'eau.

Se conformer scrupuleusement aux procédures appropriées pour la manipulation et l'élimination des agents cytostatiques.

Avant d'administrer la solution au patient, vérifier la clarté de la solution et l'absence de particules.

4.3. Contre-indications

Le cisplatine est contre-indiqué chez les patients :

· avec une hypersensibilité à la cisplatine ou à d’autres composés de platine ou à l’un des excipients mentionnés,

· atteints de dysfonctionnement rénal (clairance de la créatinine <60 ml / min) - le cisplatine est néphrotoxique,

· en état de déshydratation (une pré et une post-hydratation sont nécessaires pour éviter un grave dysfonctionnement rénal),

· atteints de dépression médullaire,

· souffrant de déficience auditive- le cisplatine est neurotoxique (en particulier ototoxique),

· atteints de neuropathie provoquée par le cisplatine,

· qui allaitent (voir rubrique 4.6.),

· en association avec les vaccins vivants, tels que les vaccins contre la fièvre jaune (voir rubrique 4.5),

· en association avec la phénytoïne à usage prophylactique (voir rubrique 4.5).

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Cisplatine réagit avec l'aluminium métallique en format un précipité noir de platine. Les différents éléments matériaux intervenant dans l’administration, IV, les aiguilles, les cathéters et les seringues utilisées ne doivent pas contenir de l’aluminium.

Le cisplatine doit être administré sous le strict contrôle d'un médecin qualifié dans l'utilisation des agents chimiothérapeutiques.

Le suivi approprié et la gestion du traitement et ses complications ne sont possibles que si un diagnostic adéquat et des conditions de traitement précises sont disponibles.

Avant, pendant et après l'administration du cisplatine, les paramètres suivants relatifs aux fonctions des organes doivent être déterminés :

· fonction rénale,

· fonction hépatique,

· fonctions hématopoïétique (numérations, érythrocytaire, leucocytaire et plaquettaire),

· électrolytes sériques (calcium, sodium, potassium et magnésium).

Ces examens doivent être répétés chaque semaine pendant toute la durée du traitement par cisplatine.

Il est indispensable de retarder l'administration de cisplatine jusqu'à la normalisation des valeurs des paramètres suivants :

· Créatinine sérique < 130 µmol/l rsp. 1,5 mg/dl.

· Urée <25 mg/dl.

· Globules blancs >4 000/μl > respectivement 4,0 x 109/l.

· Plaquettes sanguines > 100.000/µl respectivement > 100 x 109/l.

· Audiogramme : résultats compris dans les limites de la normale.

Néphrotoxicité

Le cisplatine provoque une néphrotoxicité cumulative sévère. La diurèse forcée par hydratation simple ou associée aux diurétiques appropriés avant et après l'administration du cisplatine diminue le risque de néphrotoxicité. Une production d'urine de 100 ml/heure ou plus aura tendance à minimiser la néphrotoxicité du cisplatine. Cette valeur peut être obtenue par hydratation préalable avec 2 litres d'une solution appropriée par voie intraveineuse, et par post hydratation similaire après l’administration de cisplatine (débit recommandé de 2,500 mL/m2 sur une durée de 24 heures). Si une hydratation vigoureuse ne suffit pas pour maintenir un débit urinaire adéquat, il est possible d’administrer un diurétique osmotique (par exemple, le mannitol).

L'hyperuricémie et hyperalbuminémie peuvent prédisposer à la néphrotoxicité induite par le cisplatine.

Neurotoxicité

De cas graves de neuropathies ont été rapportés.

Ces neuropathies peuvent être irréversibles et se manifester sous forme de paresthésie, aréflexie, perte proprioceptive et sensation de vibrations. Une perte de la fonction motrice a également été rapportée. Un examen neurologique doit être effectué à intervalles réguliers.

Des précautions particulières doivent être prises chez les patients atteints de neuropathie périphérique non liée au cisplatine.

Ototoxicité

L’ototoxicité a été observée chez 31% des patients traités par une dose unique de 50mg/m2 de cisplatine, et se manifeste par des acouphènes et/ou la perte d'audition dans la plage de haute fréquence (de 4000 à 8000 Hz). La diminution occasionnelle de la capacité d'entendre les tonalités de la conversation peut également se produire. L’effet ototoxique peut être plus prononcé chez les enfants traités par cisplatine. La perte auditive peut être unilatérale ou bilatérale et tend à devenir plus fréquente et plus grave en cas des doses répétées ; cependant la survenue d’une surdité après une dose initiale de cisplatine a été rarement rapportée. L'ototoxicité, est susceptible d’être augmentée en cas d’irradiation crânienne préalable simultanée, et pourrait être liée au pic plasmatique de cisplatine. On ne sait pas si l'ototoxicité induite par le cisplatine est réversible. Un contrôle attentif par audiométrie doit être effectué avant de commencer le traitement et avant administration des doses ultérieures de cisplatine.

Une toxicité vestibulaire a également été rapportée. (Voir rubrique 4.8).

Des audiogrammes sont nécessaires avant le début du traitement par cisplatine et toujours avant de commencer un autre cycle de traitement (voir rubrique 4.8).

Réactions allergiques

Comme avec d'autres dérivés de platine, des réactions d'hypersensibilité (de type anaphylactique) survenant dans la plupart des cas pendant la perfusion sont possibles et exigent l'arrêt de la perfusion avec un traitement symptomatique approprié (antihistaminiques, adrénaline et/ou glucocorticoïdes). Des réactions croisées, parfois fatales, ont été observées avec tous les dérivés du platine (voir rubriques 4.8 et 4.3).

Fonction hépatique et paramètres hématologiques

Les paramètres hématologiques et la fonction hépatique doit être contrôlés à intervalles réguliers.

Potentiel carcinogène

Dans de rares cas chez l'homme, l'apparition d’une leucémie aiguë a coïncidé avec l'utilisation de cisplatine, administré généralement en association avec d'autres agents leucémogènes.

Le cisplatine est un agent mutagène bactérien qui cause des aberrations chromosomiques dans des cultures sur des cellules animales. La cancérogénicité est possible, mais elle n'a pas été démontrée. Le cisplatine est tératogénique et embryotoxique chez la souris.

Effets indésirables au niveau du site d'injection

Des effets indésirables peuvent se produire pendant l'administration du cisplatine au niveau du site d'injection. Compte tenu de la possibilité d'extravasation, il est recommandé de surveiller attentivement le site de perfusion pour toute infiltration possible au cours de l'administration médicamenteuse. Il n’existe actuellement pas de traitement spécifique pour les effets indésirables d'extravasation.

Une attention particulière est nécessaire chez les patients atteints de graves infections bactériennes ou virales.

En cas d'extravasation :

· arrêter immédiatement la perfusion de cisplatine,

· ne pas bouger l'aiguille, aspirer l’extravasat du tissu, et rincer avec une solution de chlorure de sodium à 0,9% (si des solutions avec des concentrations de cisplatine supérieures à celles recommandées ont été utilisées, voir rubrique 6.6.).

Mises en garde

La toxicité de cet agent cytostatique est plus prononcée que celle des autres chimiothérapies antinéoplasiques habituelles.

La toxicité causée par le cisplatine peut être amplifiée en cas d’association avec d'autres médicaments toxiques pour les organes ou les systèmes susmentionnés.

Les nausées et les vomissements peuvent être intenses et nécessiter un traitement anti-émétique adéquat.

Les nausées, les vomissements et la diarrhée se manifestent souvent après l'administration de cisplatine (voir rubrique 4.8). Ces symptômes disparaissent chez la plupart des patients au bout de 24 heures. Des nausées moins graves et une anorexie peuvent persister jusqu'à sept jours après le traitement.

L'administration prophylactique d'un anti-émétique peut être efficace pour soulager ou prévenir les nausées et les vomissements.

La perte de liquide causée par des vomissements et la diarrhée doivent être compensée.

Une surveillance attentive est également nécessaire pour déceler l'ototoxicité, la myélosuppression et les réactions anaphylactiques (voir rubrique 4.8).

Le cisplatine s’est avéré mutagène. Il peut également avoir un effet anti-fertilité. D’autres substances anti-néoplasiques se sont avérées cancérogènes et cette possibilité doit être pris en compte en cas d’utilisation à long terme du cisplatine.

Les patients des 2 sexes doivent recourir à une méthode de contraception efficace au cours du traitement par cisplatine et pendant au moins 6 mois suivant la fin du traitement (voir rubrique 4.6).

Informations importantes concernant certains ingrédients de Cisplatine Mylan Pharma

Cisplatine Mylan Pharma contient 9 mg de sodium par ml. Cette teneur doit être prise en considération dans le cadre d’un régime alimentaire hyposodique.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Substances néphrotoxiques :

L'administration concomitante de médicaments néphrotoxiques (tels que les céphalosporines, les aminosides, l'amphotéricine B ou le produit de contraste) ou ototoxiques (par ex. les aminosides,) potentialiseront l'effet toxique du cisplatine au niveau rénal. Pendant ou après le traitement par cisplatine, la prudence est de mise en cas d’association avec des substances principalement éliminées par les reins, comme les agents cytostatiques tels que la bléomycine et le méthotrexate, par exemple, du fait d’une potentielle réduction de l'élimination rénale.

La toxicité rénale de l'ifosfamide peut être plus importante en concomitance avec le cisplatine ou chez les patients préalablement traités par cisplatine.

Une diminution de la teneur sanguine en lithium, a été observée dans quelques cas après un traitement par le cisplatine associé avec la bléomycine et l’étoposide. Il est donc recommandé de surveiller les valeurs de la teneur sanguine en lithium.

La survenue d'une néphrotoxicité causée par le cisplatine peut être intensifiée par un traitement concomitant avec des antihypertenseurs contenant du furosémide, l'hydralazine, le diazoxide, et le propranolol.

En cas de traitement associant le cisplatine avec l'allopurinol, la colchicine, le probénécide, et/ou la sulfinpyrazone il peut s’avérer nécessaire d'ajuster la posologie de ces médicaments, car le cisplatine peut provoquer une augmentation de la teneur en acide urique du sérum.

A l’exception des patients recevant des doses de cisplatine supérieures à 60 mg/m2, dont la sécrétion d'urine est inférieure à 1 000 ml par 24 heures, éviter toute diurèse forcée avec des diurétiques de l'anse pour ne pas endommager la fonction rénale et pour éviter une ototoxicité.

L'utilisation concomitante d'ifosfamide augmente l'excrétion des protéines.

Substances ototoxiques:

L'administration concomitante de substances ototoxiques (tels que les aminosides, les diurétiques de l'anse) peut potentialiser l'effet toxique du cisplatine sur la fonction auditive. A l’exception des patients recevant des doses de cisplatine supérieures à 60 mg/m2, et dont l'urine sécrétion est inférieure à 1000 ml par 24 heures, il faut éviter une diurèse forcée avec diurétiques de l'anse en raison du risque de possible nephrotoxicité et d'ototoxicité.

L'ifosfamide peut augmenter la perte d'audition due au cisplatine.

+ Vaccins vivants atténués :

Le vaccin contre la fièvre jaune est strictement contre-indiqué en raison du risque de maladie vaccinale systémique éventuellement mortelle (voir rubrique 4.3.). Compte tenu du risque de maladie généralisée, il est conseillé d'utiliser un vaccin inactivé lorsqu’il existe.

L'utilisation de vaccins vivants atténués est déconseillée dans les trois mois qui suivent la fin du traitement par cisplatine.

+ Anticoagulants oraux (AVK):

En cas d'utilisation simultanée d'anticoagulants oraux (AVK), il est conseillé de contrôler régulièrement l'INR.

+ Antihistaminiques, phénothiazines et autres :

L'utilisation concomitante d'antihistaminiques, buclizine, cyclizine, loxapine, méclozine, phénothiazines, thioxanthènes ou trimethobenzamides peut masquer les symptômes d'ototoxicité (tels que vertiges et les acouphènes).

+ Substances anticonvulsivantes :

Les teneurs sériques en médicaments anticonvulsivants peuvent rester à des niveaux sous-thérapeutiques au cours du traitement par cisplatine.

Le cisplatine peut réduire l'absorption de la phénytoïne et donc le contrôle de l'épilepsie si la phénytoïne était donnée comme traitement en cours et est poursuivie en association.

Au cours d’un traitement avec le cisplatine, il est strictement contre-indiqué de débuter tout nouveau traitement anticonvulsivant par phénytoïne (voir rubrique 4.3.).

+ En association avec la pyroxidine + l’altrétamine :

Au cours d'une étude randomisée dans le traitement du cancer ovarien avancé, le temps de réponse a été défavorablement affecté lorsque le cisplatine était utilisé en association avec la pyridoxine et l’altrétamine (hexaméthylmélamine).

+ Paclitaxel :

Il a été démontré qu’un traitement avec le cisplatine avant une perfusion de paclitaxel peut diminuer la clairance du paclitaxel de 70-75% et intensifier par conséquent sa neurotoxicité (chez 70% des patients ou plus).

+ Autres :

L'utilisation concomitante de myélosuppresseurs ou de radiothérapie stimulera les effets de l'activité myélosuppressive du cisplatine.

Le cisplatine administré en association avec la bléomycine et la vinblastine peut provoquer un phénomène de Raynaud.

Lors d’une étude chez des patients atteints de tumeurs métastatiques ou localement avancées, l’association du docétaxel avec le cisplatine a entraîné des effets neurotoxiques plus graves (dose-dépendants et sensoriels) que chaque agent administré seul à des doses similaires.

Les agents chélateurs comme la pénicillamine peuvent diminuer l'efficacité du cisplatine.

Lors de l'utilisation concomitante de cisplatine et de ciclosporine, prendre en considération l'immunosuppression excessive avec risque de lymphoprolifération.

4.6. Grossesse et allaitement

Contraception chez les patients et les patientes en âge de procréer

Les patientes en âge de procréer et les patients doivent recourir à méthode de contraception efficace au cours du traitement et jusqu'à 6 mois après le traitement.

Grossesse

A l’heure actuelle, on n’a pas réuni suffisamment de données sur l'utilisation du cisplatine chez les femmes enceintes. Toutefois, la toxicité du cisplatine pour le fœtus est soupçonnée à cause des ses propriétés pharmacologiques. Des études sur les animaux ont démontré une toxicité de reproduction et une cancérogénité transplacentaire (voir rubrique 5.3). Le cisplatine ne doit pas être utilisé pendant la grossesse sauf en cas de nécessité absolue.

Allaitement

Le cisplatine est excrété dans le lait maternel. L'allaitement est contre-indiqué pendant le traitement par cisplatine.

Fertilité

Une consultation génétique est recommandée chez les patients souhaitant procréer après un traitement par cisplatine. Le cisplatine peut causer une infertilité temporaire ou permanente. La cryoconservation du sperme peut être envisagée (voir également rubrique 4.4).

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Aucune étude concernant les effets sur l'aptitude à conduire et à utiliser des machines n'a été réalisée.

Toutefois, les profils des effets indésirables (tels que la néphrotoxicité) peuvent influencer l'aptitude à conduire et à utiliser des machines. Les patients qui souffrent de ces effets (tels que somnolence et vomissements) doivent éviter de conduire et d’utiliser des machines.

4.8. Effets indésirables

Les effets indésirables dépendent de la dose utilisée et peuvent être cumulatifs.

Les événements indésirables les plus fréquents (> 10%) du cisplatine étaient hématologiques (leucopénie, thrombocytopénie et anémie), gastro-intestinaux (anorexie, nausées, vomissements et diarrhées), troubles de l'oreille (surdité), rénaux (insuffisance rénale, néphrotoxicité, et hyperuricémie) et fièvre.

De effets toxiques graves sur les reins, la moelle osseuse et de l'oreille ont été rapportés chez environ un tiers des patients ayant reçu une dose unique de cisplatine ; ces effets sont généralement dose-dépendants et cumulatifs. L’ototoxicité peut être plus grave chez les enfants.

Les fréquences sont définies selon la convention suivante :

Très fréquent (³ 1/10), fréquent (³ 1/100 à <1/10), peu fréquent (³ 1/1, 000 à <1/100), rare (³ 1/10, 000 à £ 1/1, 000); très rare (£ 1/10, 000), fréquence indéterminée (impossible de l’évaluer à partir des données disponibles).

Table des événements indésirables rapportés pendant l'expérience clinique ou de post-commercialisation

(Termes MedDRA).

Système Organe Classe

Fréquence

(Terme MedDRA).

Infections et infestations

Fréquent

Sepsis

Fréquence indéterminée

Infectiona

Néoplasme béni, malin, et non spécifié

Rare

Leucémie aiguë

Troubles sanguins et du système lymphatique

Très fréquent

Aplasie médullaire, thrombopénie, leucopénie, anémie

Très rare

Micro-angiopathie thrombotique associée au syndrome hémolytique et urémique

Fréquence indéterminée

Anémie hémolytique positive de Coombs

Troubles du système immunitaire

Peu fréquent

Réaction anaphylactoideb

Rare

Immunosuppression

Troubles endocriniens

Fréquence indéterminée

Amylase sanguine accrue, sécrétion hormonale antidiurétique inappropriée

Troubles métaboliques et nutritionnels

Très fréquent

Hyponatrémie

Peu fréquent

Hypomagnésémie

Rare

Hypercholéstérolemie

Très rare

Taux de fer accru dans le sang

Fréquence indéterminée

Déshydratation, hypocalémie, hypophosphatémie, hyperuricémie, hypocalcémie, tétanie

Troubles du système nerveux

Fréquent

Neurotoxicité

Rare

Convulsion, neuropathie périphérique, leucoencéphalopathie, syndrome de leucoencéphalopathie postérieure réversible

Très rare

Crises

Fréquence indéterminée

Accident vasculaire cérébral, infarctus hémorragique, agueusie d’infarctus ischémique, artérite cérébrale, signe de Lhermitte, myélopathie, neuropathie autonome

Troubles de la vue

Rare

Névrite rétrobulbaire optique, mouvement oculaire réduit

Fréquence indéterminée

Vision floue, daltonisme acquis, cécité corticale, névrite optique, papilloedème, pigmentation rétinienne

Troubles d'oreille et du labyrinthe

Peu fréquent

Ototoxicité

Fréquence indéterminée

Acouphène, surdité

Troubles cardiaques

Fréquent

Arythmie, bradycardie, tachycardie

Rare

Infarctus du myocarde, pathologie coronarienne grave

Très rare

Arrêt cardiaque

Fréquence indéterminée

Trouble cardiaque

Troubles vasculaires

Fréquent

Phlébite

Rare

Hypertension

Fréquence indéterminée

Micro-angiopathie thrombotique (syndrome hémolytique et urémique), phénomène de Raynaud

Troubles respiratoires, thoraciques et médiastinaux

Fréquent

Dyspnée, pneumonie et insuffisance respiratoire

Fréquence indéterminée

Embolie pulmonaire

Troubles gastro-intestinaux

Rare

Stomatite

Fréquence indéterminée

Vomissement, nausée, anorexie, hoquets, diarrhée

Troubles hépatobiliaires

Fréquence indéterminée

Augmentation des enzymes hépatiques, et de la bilirubine dans le sang

Troubles cutanés et des tissus sous-cutanés

Fréquent

Erythème, ulcère de peau, œdème localisé et douleur

Fréquence indéterminée

Éruption, alopécie

Troubles musculosquelettiques, du tissu conjonctif et osseux

Fréquence indéterminée

Crampes musculaires

Troubles rénaux et urinaires

Très fréquent

Insuffisance rénale aiguë, insuffisance rénalec, trouble tubulaire rénal

Troubles de l’appareil reproducteur et du sein

Rare

Anormalies de la spermatogenèse et de l’ovulation, gynécomastie

Troubles généraux et état du site d’administration

Fréquence indéterminée

Pyréxie (très fréquente), asthénie, malaise, extravasationd du site d'injection

Recherches

Rare

Diminution du taux d’albumine sanguine

a : Les complications infectieuses se sont avérées mortelles chez certains patients.

b : Les symptômes signalés comme réaction anaphylactoïde dans le tableau de fréquences EI comprenant œdème facial (PT-œdème du visage), respiration sifflante, bronchospasme, tachycardie, et hypotension.

c : Des augmentations de BUN (urée) et de créatinine, d’acide urique dans le sérum et/ou une diminution de la clairance de la créatinine font partie de l'insuffisance rénale.

d : Toxicité locale des tissus mous, suite à l'extravasation, comprenant cellulite tissulaire, fibrose, et nécrose (fréquente), douleur (fréquente), œdème (fréquent) et érythème (fréquent)

4.9. Surdosage

Une surdose aiguë de cisplatine peut entraîner une insuffisance rénale, une insuffisance hépatique, une surdité, une toxicité oculaire (y compris décollement de la rétine), une myélosuppression significative, des nausées et des vomissements et/ou une névrite ne répondant pas à un traitement. Un surdosage peut être mortel.

Il n'y a pas d'antidote spécifique en cas de surdosage de cisplatine. Même si l'hémodialyse commence 4 heures après le surdosage, elle a peu d'effet sur l'élimination de cisplatine de l'organisme à cause de la liaison forte et rapide du cisplatine aux protéines.

Le traitement en cas de surdosage consiste en des mesures de soutien générales.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique : autres agents antinéoplasiques, dérivés du platine, Code ATC : L01XA01

Le cisplatine est un composé inorganique qui contient un métal lourd [cis-diamminedichloridoplatinum (II)]. Il inhibe la synthèse de l’ADN par la formation de liaisons croisées dans l'ADN. Les protéines et la synthèse de l’ARN sont inhibées dans une moindre mesure.

Bien que le mécanisme le plus important de l'action semble être l'inhibition de la synthèse de l'ADN, d'autres mécanismes peuvent également contribuer à l'activité antinéoplasique du cisplatine, tels que l'augmentation de l'immunogénicité tumorale. Les propriétés oncolytiques du cisplatine sont comparables à des agents alkylants. Le cisplatine a également des propriétés immunosuppressives, radiosensibilisantes, et antibactériennes. Le cisplatine semble être de cycle cellulaire non spécifique. L'action cytotoxique du cisplatine est causée par la liaison à toutes les bases de l'ADN, avec une préférence pour la position N-7 de la guanine et de l'adénosine.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Après administration par voie intraveineuse, le cisplatine est distribué rapidement dans tous les tissus ; le cisplatine pénètre mal dans le système nerveux central. Les concentrations les plus élevées sont atteintes au niveau du foie, des reins, de la vessie, du tissu musculaire, de la peau, des testicules, de la prostate, du pancréas et de la rate.

Après administration par voie intraveineuse, l'élimination du cisplatine filtrable non lié aux protéines plasmatique est biphasique, avec une demi-vie initiale et terminale de 10-20 minutes et de 32-53 minutes, respectivement. L'élimination de la quantité totale de platine est triphasique avec des demi-vies de 14 minutes, de 274 minutes et 53 jours respectivement.

Le cisplatine est lié aux protéines plasmatiques à 90%.

L'excrétion se fait essentiellement par voie urinaire : 27-43% de la dose administrée est récupérée dans les urines pendant les cinq premiers jours après le traitement. Le platine est également excrété dans la bile.

5.3. Données de sécurité préclinique

Toxicité chronique

Dans les modèles de toxicité chronique ; des indications de dommages rénaux, de suppression de la moelle osseuse, de troubles gastro-intestinaux et d'ototoxicité ont été observés.

Mutagénicité et cancérogénité

Le cisplatine est mutagène dans de nombreux tests in vitro et in vivo (systèmes de test bactérien, troubles chromosomiques dans les cellules animales et les cultures de tissus). Dans des études à long terme il a été démontré que le cisplatine est carcinogène chez la souris et le rat.

Toxicité au niveau de la reproduction

Chez la souris, une suppression des gonades entraînant une aménorrhée ou une azoospermie a été observée, ce qui peut être irréversible et causer l'infertilité. Chez les rats femelles, le cisplatine a entraîné des changements morphologiques dans les ovaires, ainsi qu’une stérilité partielle et réversible.

Des études chez le rat ont montré que l'exposition pendant la grossesse peut causer des tumeurs chez la progéniture à l’âge adulte.

Le cisplatine est embryotoxique chez la souris et le rat, et des déformations ont été observées dans les deux espèces.

Le cisplatine est excrété dans le lait maternel.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Eau pour préparations injectables

Chlorure de sodium

Acide chlorhydrique (pour ajustement du pH)

Hydroxyde de sodium (pour ajustement du pH)

6.2. Incompatibilités

Ne pas mettre en contact avec l'aluminium. Le cisplatine réagit avec l'aluminium métallique en formant un précipité noir de platine. Tous les ensembles IV, les aiguilles, les cathéters et les seringues contenant de l’aluminium doivent être évités. Le cisplatine se décompose avec une solution dans un milieu à faible teneur en chlorure ; la concentration en chlorure doit être au moins équivalente à 0,45% de chlorure de sodium.

Les antioxydants (tels que le métabisulfite de sodium), les bicarbonates (bicarbonate de sodium), les sulfates, le fluorouracile et le paclitaxel peuvent inactiver le cisplatine dans les systèmes de perfusion.

Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d'autres médicaments à l’exception de ceux mentionnés dans la rubrique 6.6.

6.3. Durée de conservation

Avant ouverture : 2 ans

Après dilution dans les liquides de perfusion décrits à la rubrique 6.6 :

La stabilité physico-chimique de la solution diluée a été démontrée pendant 14 jours à 15-25 ° C à l'abri de la lumière.

Toutefois, d'un point de vue microbiologique, le produit doit toujours être utilisé immédiatement.

6.4. Précautions particulières de conservation

A conserver à une température ne dépassant pas 25 ° C. Ne pas mettre au réfrigérateur, ne pas congeler.

Conserver le flacon dans l'emballage extérieur à l’abri de la lumière.

Si la solution n'est pas limpide ou qu’un précipité indissoluble s’est formé, la solution ne doit pas être utilisée.

Pour les conditions de conservation du médicament après dilution, voir rubrique 6.3.

Ne pas conserver les solutions diluées dans le réfrigérateur ou le congélateur.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Flacon en verre ambré de type I d’une contenance de 100 ml avec bouchon en caoutchouc de bromobutyle gris et équipé d’un opercule d’étanchéité en aluminium contenant 50 ml ou 100 ml de solution à diluer.

Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Préparation et manipulation du produit

Se conformer aux lignes directrices locales cytotoxiques.

Comme avec tous les produits anti-néoplasiques, la prudence est de mise lors du traitement du cisplatine. La dilution doit être faite dans des conditions aseptiques et dans un coffret de sécurité, par un personnel qualifié dans une zone spécialement conçue pour cette opération ; il est impératif de porter des vêtements et des gants de protection. Si le coffret de sécurité n’est pas disponible, l'équipement doit être complété d’un masque et des lunettes de protection. Des précautions doivent être prises pour éviter tout contact avec la peau et les muqueuses. Si contact avec la peau est inévitable, elle doit être immédiatement lavée avec du savon et de l'eau. Des fourmillements des brûlures et des rougeurs ont été observé par effet du contact avec la peau. Si le produits entre en contact avec les muqueuses, les rincer abondamment à l’eau. Après une dyspnée d'inhalation, des douleurs thoraciques, l’irritation de la gorge et des nausées ont été rapportés.

En cas de déversement, les opérateurs doivent porter des gants et éponger le produit déversé à l’aide d’une éponge conservée dans la zone à cet effet. Rincer la zone à deux reprises avec de l'eau. Mettez toutes les solutions et les éponges dans un sac en plastique et le sceller.

Les femmes enceintes doivent éviter tout contact avec des médicaments cytostatiques.

Éliminer soigneusement les déchets corporels et les vomissures.

Si la solution est trouble ou qu'un dépôt qui ne se dissout pas s'est formé, jeter la bouteille.

Une bouteille endommagée doit être considérée et traitée avec les mêmes précautions que les déchets contaminés. Ces derniers doivent être stockés dans des conteneurs de déchets spécifiquement prévus et marqués à cet effet. Voir la rubrique "Élimination".

Préparation de l'administration par voie intraveineuse

Prélever la quantité de solution nécessaire de la bouteille et diluer dans au moins 1 litre des solutions suivantes:

· chlorure de sodium, 9 mg/ml (0,9%),

· mélange de chlorure de sodium 9 mg/ml (0,9%) / glucose 50 mg/ml (5%) (1:1), (concentrations finales résultantes : chlorure de sodium 4,5 mg/ml (0,45%), 25 mg/ml glucose (2,5%)),

· chlorure de sodium 9 mg/ml (0,9%) et mannitol 18,75 mg/ml (1,875%) pour injection,

· chlorure de sodium 4,5 mg/ml (0,45%), glucose 25 mg/ml (2,5%) et mannitol 18,75 mg/ml (1,875%), pour injection.

La compatibilité avec les solutions ci-dessus a été démontrée à une concentration de 0,1 mg/ml.

Toujours inspecter la solution à injecter avant de l'utiliser. Seule une solution limpide et sans particules doit être administrée.

NE PAS mettre en contact avec du matériel d'injection qui contient de l'aluminium.

NE PAS administrer non dilué.

Pour la stabilité chimique et physique avec l'utilisation des solutions non diluées, voir la rubrique 6.3.

A usage unique. Jeter tout produit inutilisé, conformément aux lignes directrices locales cytotoxiques

Élimination

Tous les matériaux préalablement été utilisés pour la préparation et l'administration, ou qui ont été en contact avec le cisplatine de quelque façon que ce soit, doivent être éliminés conformément aux lignes directrices cytotoxiques. Les restes des médicaments ainsi que tous les matériaux préalablement utilisés pour la dilution et l'administration doivent être détruits selon les procédures hospitalières standards applicables aux agents cytotoxiques et en conformité avec les exigences locales en matière d’élimination des déchets dangereux.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

MYLAN SAS

117 ALLEE DES PARCS

69800 SAINT-PRIEST

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 34009 266 821 6 3 : 50 ml de solution à diluer en flacon (verra ambré) ; boîte de 1.

· 34009 266 822 2 4 : 100 ml de solution à diluer en flacon (verra ambré) ; boîte de 1.

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.