RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 30/11/2015

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

CERUBIDINE 20 mg, poudre pour solution pour perfusion

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Composition de la poudre:

Chlorhydrate de daunorubicine .......................................................................................................... 21,4 mg

quantité correspondante en daunorubicine ......................................................................................... 20,0 mg

Pour un flacon de poudre.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Poudre pour solution pour perfusion.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

· Leucémies aiguës.

· Leucémies myéloïdes chroniques en transformation aiguë.

· Lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens.

Chez l'enfant, dans le cadre de polychimiothérapies:

· Leucémie Aiguë Lymphoïde.

· Leucémie Aiguë Myéloïde.

4.2. Posologie et mode d'administration

Adultes:

La posologie varie en fonction des indications: 30 à 60 mg/m2/j par voie IV, 3 à 5 jours, toutes les 3 à 4 semaines le plus souvent. Il est conseillé de ne pas dépasser la dose cumulative totale de 600 mg/m2.

Insuffisant hépatique: diminution de la posologie (cf. Précautions d'emploi).

Population pédiatrique:

La posologie est habituellement calculée en fonction de la surface corporelle et ajustée si besoin selon la réponse clinique et le statut hématologique des patients. Les protocoles spécifiques et recommandations en cours doivent être consultés pour les traitements et associations recommandées.

Les cures peuvent être espacées de 1 à 6 semaines.

Chez les enfants de plus de 2 ans: Le risque de cardiotoxicité apparaît à partir de la dose cumulée de 300 mg/m2.

Chez les enfants de moins de 2 ans (ou dont la surface corporelle est inférieure à 0.5 m2), la dose cumulée maximale est de 10 mg/kg.

4.3. Contre-indications

Ce médicament ne doit jamais être utilisé en cas de:

· vaccin antiamarile (fièvre jaune),

· grossesse et allaitement,

· toxicité cardiaque induite par une autre anthracycline ou doses cumulées maximales obtenues pour une autre anthracycline.

Ce médicament ne doit généralement pas être utilisé chez les sujets présentant une cardiopathie avec insuffisance cardiaque avérée.

L'insuffisance coronarienne n'est pas une contre-indication si elle est contrôlée et ne se complique pas d'une altération franche de la fonction ventriculaire gauche.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Mises en garde

· Une surveillance hématologique et cardiaque stricte doit permettre de contrôler efficacement des éventuelles modifications toxiques.

· La Cérubidine sous forme injectable s'administre par voie intraveineuse stricte.

Précautions d'emploi

Le retentissement de ce produit sur l'hématopoïèse appelle une surveillance très attentive des cytologies sanguines périphérique et médullaire.

La survenue possible de troubles cardiaques exige un bilan préalable et des contrôles cliniques, radiologiques, électrocardiographiques, échographique ou isotopique.

En cas d'insuffisance hépatique, la toxicité du produit peut être majorée; il sera donc nécessaire d'adapter la posologie.

La cytolyse entraîne une hyperuricémie qu'il convient de surveiller et de prévenir.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Anti-cancéreux et INR

En raison de l'augmentation du risque thrombotique lors des affections tumorales, le recours à un traitement anticoagulant est fréquent. La grande variabilité de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle s'ajoute l'éventualité d'une interaction entre les anticoagulants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, imposent, s'il est décidé de traiter le patient par anticoagulants oraux, d'augmenter la fréquence des contrôles de l'INR.

Associations contre-indiquées

+ Vaccin antiamarile:

Risque de maladie vaccinale généralisée mortelle.

Associations déconseillées

+ Phénytoïne (et, par extrapolation, fosphénytoïne):

Risque de survenue de convulsions par diminution de l'absorption digestive de la seule phénytoïne par le cytotoxique, ou bien risque de majoration de la toxicité ou de perte d'efficacité du cytotoxique par augmentation de son métabolisme hépatique par la phénytoïne ou la fosphénytoïne.

+ Vaccins vivants atténués (sauf antiamarile):

Risque de maladie vaccinale généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-jacente. Utiliser un vaccin inactivé lorsqu'il existe (poliomyélite).

Associations à prendre en compte

+ Immunosuppresseurs:

Immunodépression excessive avec risque de syndrome lymphoprolifératif.

4.6. Grossesse et allaitement

Contre-indiqué.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Sans objet.

4.8. Effets indésirables

Effets indésirables généraux:

· nausées et vomissements,

· stomatites,

· insuffisance médullaire: une insuffisance médullaire est observée chez tous les patients traités par daunorubicine, pouvant aller jusqu'à une aplasie sévère dans une proportion variable de cas. Elle peut se compliquer d'infection sévère ou opportuniste.

· alopécie dans 90 % des cas, mais réversible à l'arrêt du traitement,

· aménorrhée, azoospermie,

· coloration rougeâtre des urines pendant 48 heures.

On a également signalé l'apparition d'accès fébriles, de douleurs abdominales et de diarrhées.

Effets indésirables locaux:

Deux types de réactions locales sont décrites:

· L'extravasation avec risque de nécrose: il faut interrompre la perfusion, aspirer le maximum de produit infiltré, faire un pansement froid, injecter éventuellement un corticoïde, appliquer éventuellement localement du DMSO: une surveillance quotidienne est nécessaire.
L'utilisation de cathéters ou de chambres implantables réduit ce risque.

· La réaction de « rappel » en territoire irradié faite de douleurs et d'érythème pouvant durer plusieurs jours.

Toxicité cardiaque:

Toxicité aiguë:

· Elle survient dans les 48 heures.

· Quelques modifications de l'ECG peuvent apparaître: troubles du rythme, allongement de l'espace QT en particulier, le plus souvent sans traduction clinique, ils ne contre-indiquent pas la poursuite du traitement. Des troubles électrolytiques associés éventuels (hypokaliémie, hyponatrémie) doivent être corrigés.

· Rare est la myopéricardite aiguë d'apparition précoce.

Toxicité chronique:

· Il s'agit d'une cardiomyopathie pouvant évoluer vers la défaillance cardiaque congestive nécessitant des soins spécialisés mais pouvant conduire au décès.

· Elle est corrélée à la dose cumulée administrée.

Prévention: la toxicité cardiaque peut être prévenue par:

· La surveillance clinique.

· La surveillance régulière de la fonction cardiaque par mesure de la performance ventriculaire échographique ou isotopique: ces examens doivent être effectués avant la première injection et répétés régulièrement, une altération significative fera interrompre le traitement.

· Certains produits cardioprotecteurs permettraient de limiter les risques de toxicité.

4.9. Surdosage

En cas de surdosage on doit s'attendre à ce que les effets indésirables soient majorés. Il faut donc effectuer régulièrement des numérations formules sanguine et médullaire et des contrôles cardiologiques, radiologiques et échographiques pour guider d'éventuels gestes symptomatiques.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

ANTHRACYCLINES ET APPARENTES

ANTIBIOTIQUES CYTOTOXIQUES ET APPARENTES (L: Anticancéreux et immunosuppresseurs)

ANTINEOPLASIQUE CYTOSTATIQUE DE LA FAMILLE DES ANTHRACYCLINES (ANTIBIOTIQUES)

Ce médicament interagit avec l'ADN en s'intercalant entre deux bases adjacentes, provoquant des changements de structure et de fonction des molécules d'ADN.

Aucune étude contrôlée sur la population pédiatrique n'a été conduite.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Après injection IV, ce médicament a une demi-vie plasmatique biphasique (40 min et 46-55 h), elle est métabolisée dans le foie, son excrétion urinaire est faible (10% de la dose administrée en 24 h, 25% en 5 jours). Son élimination biliaire est estimée à 40%.

5.3. Données de sécurité préclinique

Sans objet.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Poudre: mannitol.

Solvant : eau pour préparations injectables.

6.2. Incompatibilités

Héparine sodique, corticoïdes, fludarabine: risque de précipitation.

6.3. Durée de conservation

Avant reconstitution: 18 mois.

Après reconstitution: voir rubrique 6.4.

6.4. Précautions particulières de conservation

Avant reconstitution: à conserver à une température inférieure à 25°C.

Après reconstitution: 24 heures à une température comprise entre +2°C et +8°C (au réfrigérateur).

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Poudre en flacon (verre incolore de type I) de 7 ml fermé par un bouchon (caoutchouc butyl) + 4 ml de solvant en ampoule bouteille (verre incolore de type I) de 5 ml. Boîte de 1 flacon et 1 ampoule.

Poudre en flacon (verre incolore de type I) de 7 ml fermé par un bouchon (caoutchouc butyl). Boîte de 10 flacons.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

La manipulation de ce cytotoxique par le personnel infirmier ou médical nécessite un ensemble de précautions permettant d'assurer la protection du manipulateur et de son environnement (voir rubrique 4.2).

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

SANOFI-AVENTIS FRANCE

82 AVENUE RASPAIL

94250 GENTILLY

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 562 010-9: boîte de 1 flacon (verre incolore) de poudre + 1 ampoule (verre incolore) de solvant.

· 550 480-5: boîte de 10 flacons (verre incolore) de poudre.

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.

Médicament soumis à prescription hospitalière.

Prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou en hématologie ou aux médecins compétents en cancérologie. Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.