RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 02/12/2016

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

CISPLATINE CIPLA 1 mg/mL, solution à diluer pour perfusion

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

1 ml de solution à diluer pour perfusion contient 1 mg de cisplatine.

Un flacon de 10 ml de solution à diluer pour perfusion contient 10 mg de cisplatine.

Un flacon de 50 ml de solution à diluer pour perfusion contient 50 mg de cisplatine.

Un flacon de 100 ml de solution à diluer pour perfusion contient 100 mg de cisplatine.

Excipient à effet notoire :

Chaque ml de solution contient 3,5 mg de sodium.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Solution à diluer pour perfusion.

Solution transparente, incolore à jaune pâle, pratiquement exempte de particules.

Le pH est compris entre 3,5 et 6,5.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

Le cisplatine est destiné au traitement du :

· cancer du testicule avancé ou métastatique ;

· cancer de l’ovaire avancé ou métastatique ;

· carcinome de la vessie avancé ou métastatique ;

· carcinome épidermoïde de la tête et du cou avancé ou métastatique ;

· carcinome du poumon non à petites cellules avancé ou métastatique ;

· carcinome du poumon à petites cellules avancé ou métastatique.

Le cisplatine est indiqué en association avec une radiothérapie dans le traitement du carcinome cervical.

Le cisplatine peut être utilisé en monothérapie et en association.

4.2. Posologie et mode d'administration

Posologie

Adultes et enfants

La posologie du cisplatine dépend de la maladie primaire, de la réaction attendue et de son utilisation en monothérapie ou en tant que composant d’une chimiothérapie combinée. Les instructions posologiques s’appliquent tant aux adultes qu’aux enfants.

En monothérapie, les deux schémas posologiques suivants sont recommandés :

· une dose unique de 50 à 120 mg/m² de surface corporelle toutes les 3 à 4 semaines ;

· 15 à 20 mg/m²/jour pendant cinq jours, toutes les 3 à 4 semaines.

Lorsque le cisplatine est utilisé dans le cadre d’une chimiothérapie combinée, la dose de cisplatine doit être réduite. La dose type est alors de 20 mg/m² ou plus, une fois toutes les 3 à 4 semaines.

Pour le traitement du cancer cervical, le cisplatine est utilisé en association avec une radiothérapie. La dose type est de 40 mg/m2 par semaine pendant 6 semaines.

Pour les mises en garde et les précautions à prendre avant le début du cycle de traitement suivant, voir rubrique 4.4.

Chez les patients présentant une dysfonction rénale ou une dépression de la moelle osseuse, la dose doit être réduite de façon appropriée (voir rubrique 4.3).

La solution pour perfusion de cisplatine préparée conformément aux instructions (voir rubrique 6.6.) doit être administrée par perfusion intraveineuse sur une période de 6 à 8 heures.

Une hydratation appropriée doit être maintenue sur les 2 à 12 heures précédant l’administration et jusqu’à au moins 6 heures après l’administration du cisplatine. Cette hydratation est nécessaire pour induire une diurèse suffisante pendant et après le traitement par cisplatine. Elle est obtenue grâce à la perfusion intraveineuse de l’une des solutions suivantes :

· solution de chlorure de sodium à 0,9 % ;

· mélange d’une solution de chlorure de sodium à 0,9 % et d’une solution de glucose à 5 % (1:1).

Hydratation avant le traitement par cisplatine :

· perfusion intraveineuse de 100 à 200 ml/heure sur une période de 6 à 12 heures, avec une quantité totale d’au moins 1 l.

Hydratation après la fin de l’administration du cisplatine :

· perfusion intraveineuse de 2 litres supplémentaires à une vitesse de 100 à 200 ml par heure sur une période de 6 à 12 heures.

Une diurèse forcée peut être nécessaire en cas de sécrétion urinaire inférieure à 100 à 200 ml/heure après l’hydratation. La diurèse forcée peut être réalisée par l’administration intraveineuse de 37,5 g de mannitol sous la forme d’une solution à 10 % (375 ml d’une solution de mannitol à 10 %) ou par l’administration d’un diurétique si les fonctions rénales sont normales.

L’administration de mannitol ou d’un diurétique est également nécessaire lorsque la dose de cisplatine administrée est supérieure à 60 mg/m2 de surface corporelle

Pendant les 24 heures suivant la perfusion de cisplatine, le patient doit boire de grandes quantités de liquide afin de garantir une sécrétion urinaire appropriée.

Mode d'administration

CISPLATINE CIPLA 1 mg/mL, solution à diluer pour perfusion doit être dilué avant administration. Pour les instructions concernant la dilution du médicament avant administration, voir la rubrique 6.6.

La solution diluée doit être administrée uniquement par perfusion intraveineuse (voir ci-dessous). Pour l’administration, il convient d’éviter tout dispositif contenant de l’aluminium pouvant entrer en contact avec le cisplatine (kits pour perfusion intraveineuse, aiguilles, cathéters, seringues) (voir rubrique 6.2).

4.3. Contre-indications

Le cisplatine est contre-indiqué dans les situations suivantes :

· hypersensibilité au cisplatine, à d'autres dérivés du platine ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1 ;

· insuffisance rénale (clairance de la créatinine < 60 ml/min), le cisplatine étant néphrotoxique ;

· déshydratation (une hydratation est requise avant et après le traitement, afin de prévenir une dysfonction rénale grave) ;

· myélosuppression ;

· troubles de l’audition, le cisplatine étant neurotoxique (en particulier ototoxique) ;

· neuropathie causée par le cisplatine ;

· allaitement (voir rubrique 4.6) ;

· en association avec des vaccins vivants, y compris le vaccin contre la fièvre jaune (voir rubrique 4.5) ;

· en association avec de la phénytoïne dans le cadre d’une utilisation prophylactique (voir rubrique 4.5) ;

· la néphrotoxicité, la neurotoxicité et l’ototoxicité sont cumulatives ; elles doivent être prises en compte en cas d'affections préexistantes pouvant y être associées.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Le cisplatine réagit avec l’aluminium métallique pour former un précipité noir de platine. Il convient d’éviter tous kits de perfusion IV, aiguilles, cathéters et seringues contenant de l’aluminium.

Le cisplatine doit être administré uniquement sous la surveillance d’un médecin qualifié en oncologie et spécialisé dans l’utilisation de la chimiothérapie anticancéreuse.

La surveillance et la prise en charge appropriées du traitement et de ses complications sont possibles uniquement en présence d’un diagnostic adéquat et de conditions correctes de traitement.

Il est démontré que le cisplatine exerce des effets ototoxiques, néphrotoxiques et neurotoxiques cumulatifs. La toxicité causée par le cisplatine peut être amplifiée par l’utilisation concomitante d’autres médicaments toxiques pour les organes ou systèmes concernés.

Contraception

Les hommes et les femmes doivent utiliser une contraception efficace pendant le traitement par cisplatine et pendant au moins 6 mois après la fin du traitement (voir rubrique 4.6)

Néphrotoxicité

Le cisplatine entraîne une néphrotoxicité cumulative sévère. Un débit urinaire supérieur ou égal à 100 ml/heure aura tendance à minimiser la néphrotoxicité du cisplatine. Cela peut être obtenu grâce à une hydratation préalable au traitement par cisplatine avec 2 litres d’une solution intraveineuse appropriée et une hydratation post-traitement similaire (quantité recommandée de 2 500 ml/m2/24 heures). Si l’hydratation intensive ne suffit pas à maintenir un débit urinaire adéquat, un diurétique osmotique peut être administré (par ex. du mannitol). Une hyperuricémie et une hyperalbuminémie peuvent prédisposer à la néphrotoxicité induite par le cisplatine.

Neuropathies

Des cas sévères de neuropathies ont été rapportés.

Ces neuropathies peuvent être irréversibles et se présenter sous la forme de paresthésies, d’une aréflexie, d’une perte proprioceptive et d’une sensation de vibrations. Une perte des fonctions motrices a également été rapportée. Un examen neurologique doit être pratiqué à intervalles réguliers.

Des précautions particulières doivent être prises chez les patients présentant une neuropathie périphérique non induite par le cisplatine.

Ototoxicité

Une ototoxicité a été observée chez jusqu’à 31 % des patients traités par une dose unique de cisplatine 50 mg/m2. Elle se présente sous la forme d’acouphènes et/ou d’une perte d’audition des hautes fréquences (4 000 à 8 000 Hz). Une diminution de la capacité à entendre les niveaux sonores conversationnels peut parfois survenir. L’effet ototoxique peut être plus marqué chez les enfants recevant du cisplatine. La perte auditive peut être unilatérale ou bilatérale et tend à devenir plus fréquente et plus sévère en cas d'administrations répétées. Une surdité a toutefois été rapportée dans de rares cas après l’administration de la dose initiale de cisplatine. L’ototoxicité peut être accentuée en cas d'irradiation préalable simultanée du crâne et elle peut être associée à l’atteinte des concentrations plasmatiques maximales de cisplatine. On ne sait pas avec certitude si l’ototoxicité induite par le cisplatine est réversible. Une surveillance attentive par audiométrie doit être effectuée avant l’instauration du traitement et avant les doses suivantes de cisplatine. Une toxicité vestibulaire a également été rapportée (voir rubrique 4.8).

Avant, pendant et après l’administration de cisplatine, les paramètres des fonctions organiques suivants doivent être déterminés :

· fonction rénale ;

· fonction hépatique ;

· fonctions hématopoïétiques (nombre de globules rouges, de globules blancs et de plaquettes sanguines) ;

· électrolytes sériques (calcium, sodium, potassium, magnésium).

Ces examens doivent être répétés chaque semaine pendant toute la durée du traitement par cisplatine.

L’administration de cisplatine ne doit pas être répétée tant que les valeurs normales des paramètres suivants ne sont pas obtenues :

· créatinine sérique < 130 µmol/l, soit 1,5 mg/dl ;

· urée < 25 mg/dl ;

· globules blancs > 4 000/µl, soit > 4,0 x 109/l ;

· plaquettes sanguines > 100 000/µl, soit > 100 x 109/l ;

· audiogramme : résultats compris dans la fourchette normale.

Réactions allergiques

Comme avec les autres produits à base de platine, des réactions d’hypersensibilité peuvent survenir. Dans la plupart des cas, elles apparaissent pendant la perfusion et nécessitent l’arrêt de la perfusion et l’instauration d’un traitement symptomatique approprié. Des réactions croisées, parfois fatales, ont été rapportées avec tous les composés à base de platine (voir rubriques 4.3 et 4.8). Des réactions de type anaphylactique ont été observées avec le cisplatine. Ces réactions peuvent être contrôlées par l’administration d’antihistaminiques, d’adrénaline et/ou de glucocorticoïdes.

Fonction hépatique et formule hématologique

La formule hématologique et la fonction hépatique doivent être surveillées à intervalles réguliers.

Potentiel carcinogène

Chez l’Homme, dans de rares cas, la survenue d’une leucémie aiguë a coïncidé avec l'utilisation de cisplatine, généralement en cas d'association avec d’autres agents leucémogènes. Le cisplatine est un mutagène bactérien responsable d’aberrations chromosomiques dans des cultures de cellules animales.

Une carcinogénicité est possible mais n’a pas été démontrée. Le cisplatine est tératogène et embryotoxique chez la souris.

Réactions au site d’injection

Des réactions au site d’injection peuvent survenir pendant l’administration du cisplatine. Etant donné le risque d’extravasation, il est recommandé de surveiller étroitement le site de perfusion afin de détecter toute infiltration potentielle pendant l’administration du médicament. A l’heure actuelle, aucun traitement spécifique pour les réactions d’extravasation n’est connu.

MISE EN GARDE

Cet agent cytostatique présente une toxicité plus marquée que celle normalement observée en cas de chimiothérapie antinéoplasique.

La toxicité rénale, avant tout cumulative, est sévère et nécessite des précautions particulières pendant l’administration (voir rubriques 4.8 et 6.6).

Les nausées et les vomissements peuvent être intenses et nécessiter un traitement antiémétique approprié. Une surveillance étroite est également nécessaire vis-à-vis de l’ototoxicité, de la myélosuppression et des réactions anaphylactiques (voir rubrique 4.8).

Préparation de la solution intraveineuse

Mise en garde

Comme avec tous les autres produits potentiellement toxiques, il est primordial de prendre des précautions lors de la manipulation de la solution de cisplatine. Des lésions cutanées peuvent survenir en cas d'exposition accidentelle au produit. Il est conseillé de porter des gants. En cas de contact de la solution de cisplatine avec la peau ou les muqueuses, laver vigoureusement la peau et les muqueuses à l’eau et au savon.

Il est recommandé de respecter les procédures appropriées concernant la manipulation et l’élimination des agents cytotoxiques.

Avant d’administrer la solution au patient, vérifier la limpidité de la solution et l’absence de particules.

Des précautions particulières sont requises pour les patients atteints d’infections virales ou bactériennes aigues.

Les hommes et les femmes doivent utiliser une contraception efficace pendant le traitement par cisplatine et pendant au moins 6 mois après la fin du traitement (voir rubrique 4.6).

Informations importantes concernant certains excipients du cisplatine

Ce médicament contient du sodium. Le taux de sodium est inférieur à 1 mmol de sodium par mL, c’est-à-dire « sans sodium ».

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Substances néphrotoxiques

L’administration concomitante de médicaments néphrotoxiques (par ex. céphalosporines, aminoglycosides, amphotéricine B ou produits de contraste) ou de médicaments ototoxiques (par ex. aminoglycosides) potentialisera l’effet toxique du cisplatine sur les reins. Pendant ou après le traitement par cisplatine, il est conseillé de faire preuve de prudence avec les substances principalement éliminée par voie rénale, par ex. les cytostatiques tels que la bléomycine et le méthotrexate, en raison de la diminution potentielle de l’élimination rénale.

La toxicité rénale de l’ifosfamide peut augmenter en cas d'utilisation avec le cisplatine ou chez les patients ayant préalablement reçu du cisplatine.

Une diminution des taux sanguins de lithium a été observée dans quelques cas après un traitement par cisplatine en association avec la bléomycine et l’étoposide. Il est par conséquent recommandé de surveiller les taux sanguins de lithium.

La survenue d’une néphrotoxicité induite par le cisplatine peut augmenter en cas d'utilisation concomitante d’antihypertenseurs contenant du furosémide, de l’hydralazine, du diazoxide et du propranolol.

Dans la mesure où le cisplatine entraîne une augmentation des concentrations sériques d’acide urique, il peut être nécessaire d’adapter la posologie de l’allopurinol, de la colchicine, du probénécide ou de la sulfinpyrazone en cas d’utilisation concomitante avec le cisplatine.

A l’exception des patients recevant des doses de cisplatine supérieures à 60 mg/m2, dont la sécrétion urinaire est inférieure à 1 000 ml par 24 heures, aucune diurèse forcée par des diurétiques de l’anse ne doit être mise en place, en raison de la possibilité d’atteinte des voies rénales et d’ototoxicité.

L’utilisation simultanée d’ifosfamide entraîne une augmentation de l’excrétion de protéines.

Substances ototoxiques

L’administration concomitante de médicaments ototoxiques (par ex. aminoglycosides, diurétiques de l’anse) potentialisera l’effet toxique du cisplatine sur la fonction auditive. A l’exception des patients recevant des doses de cisplatine supérieures à 60 mg/m2, dont la sécrétion urinaire est inférieure à 1 000 ml par 24 heures, aucune diurèse forcée par des diurétiques de l’anse ne doit être mise en place, en raison de la possibilité d’atteinte des voies rénales et d’ototoxicité.

L’ifosfamide peut aggraver la perte auditive induite par le cisplatine.

Vaccins vivants atténués

Le vaccin contre la fièvre jaune est strictement contre-indiqué en raison du risque d’affections vaccinales systémiques fatales (voir rubrique 4.3). Etant donné le risque d’affections généralisées, il est conseillé d’utiliser, si possible, un vaccin inactivé.

L’utilisation de vaccins vivants est déconseillée pendant les trois mois suivant la fin du traitement par cisplatine.

Anticoagulants oraux

En cas d'utilisation simultanée d’anticoagulants oraux, il est conseillé de contrôler régulièrement l’INR.

Antihistaminiques, phénothiazines et autres médicaments

L’utilisation simultanée d’antihistaminiques, de buclizine, de cyclizine, de loxapine, de méclozine, de phénothiazines, de thioxanthènes ou de triméthobenzamide peut masquer les symptômes d’ototoxicité (tels que les étourdissements et les acouphènes).

Substances antiépileptiques

Les concentrations sériques des médicaments antiépileptiques peuvent rester sous les niveaux thérapeutiques pendant le traitement par cisplatine. Le cisplatine peut diminuer l’absorption de phénytoïne, ce qui entraîne une diminution du contrôle de l’épilepsie en cas de traitement par phénytoïne. L’instauration d’un nouveau traitement antiépileptique par phénytoïne est strictement contre-indiquée pendant le traitement par cisplatine (voir rubrique 4.3).

Association pyroxidine + altrétamine

Au cours d’une étude randomisée sur le traitement du cancer de l’ovaire avancé, l’association de la pyridoxine avec l’altrétamine (hexaméthylmélamine) et le cisplatine a eu un effet défavorable sur le temps de réponse.

Paclitaxel

Le traitement par cisplatine avant l’administration d’une perfusion de paclitaxel peut diminuer de 33 % la clairance du paclitaxel et donc aggraver la neurotoxicité (chez au moins 70 % des patients).

Autres

L’utilisation simultanée de myélosuppresseurs ou d’une radiothérapie renforcera les effets de l’activité myélosuppressive du cisplatine.

L’association du cisplatine avec la bléomycine et la vinblastine peut provoquer la survenue d’une maladie de Raynaud.

Lors d’une étude chez des patients cancéreux présentant des tumeurs métastatiques ou avancées, l’association du docétaxel et du cisplatine a entraîné des effets neurotoxiques plus sévères (liés à la dose et principalement de type sensoriel) que l’un ou l’autre des médicaments administré seul à des doses similaires.

Les agents chélateurs tels que la pénicillamine peuvent réduire l’efficacité du cisplatine.

En cas d’utilisation concomitante de cisplatine et de ciclosporine, il convient de tenir compte de l’immunosuppression excessive avec risque de lymphoprolifération.

4.6. Fertilité, grossesse et allaitement

Grossesse

Les données concernant l’utilisation du cisplatine chez la femme enceinte sont insuffisantes. Cependant, d’après les propriétés pharmacologiques, on suspecte un effet toxique du cisplatine sur le fœtus. Des études effectuées sur l'animal ont mis en évidence une toxicité sur la reproduction et une carcinogénicité transplacentaire (voir rubrique 5.3). Le cisplatine ne doit être administré au cours de la grossesse qu'en cas de réelle nécessité.

Femmes en âge de procréer/contraception chez les hommes et les femmes

Les femmes en âge de procréer ainsi que les hommes doivent utiliser une contraception efficace pendant le traitement et jusqu’à 6 mois après la fin du traitement.

Allaitement

Le cisplatine est excrété dans le lait maternel. L’allaitement est contre-indiqué pendant le traitement par cisplatine.

Fertilité

Une consultation génétique est recommandée chez les patients souhaitant concevoir un enfant après un traitement par cisplatine. Le traitement par cisplatine pouvant causer une infertilité irréversible, il est recommandé aux hommes souhaitant concevoir un enfant de solliciter un avis concernant la cryoconservation de sperme avant le début du traitement.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Les effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines n'ont pas été étudiés.

Cependant, les profils d’effets indésirables (notamment la néphrotoxicité) peuvent avoir un effet sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines. Les patients souffrant de ces effets indésirables (par ex. somnolence ou vomissements) doivent éviter de conduire des véhicules et d’utiliser des machines.

4.8. Effets indésirables

Les effets indésirables dépendent de la dose utilisée et peuvent avoir des effets cumulatifs

Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés (> 10 %) avec le cisplatine étaient des effets hématologiques (leucopénie, thrombopénie et anémie), gastro-intestinaux (anorexie, nausées, vomissements et diarrhée), auditifs (troubles de l’audition), rénaux (insuffisance rénale, néphrotoxicité, hyperuricémie) et une fièvre.

Des effets toxiques graves sur les reins, la moelle osseuse et les oreilles ont été rapportés chez jusqu’à environ un tiers des patients ayant reçu une dose unique de cisplatine ; les effets sont généralement liés à la dose et cumulatifs. L’ototoxicité peut être plus sévère chez les enfants.

Les fréquences sont définies en utilisant la convention suivante :

Très fréquent (≥1/10) ; fréquent (≥1/100, <1/10) ; peu fréquent (≥1/1 000, <1/100) ; rare (≥1/10 000, <1/1 000) ; très rare (<1/10 000) et fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).

Tableau des effets indésirables rapportés au cours des essais cliniques ou en pharmacovigilance

(Termes MedDRA)

Classe de systèmes organes

Fréquence

Terme MedDRA

Infections et infestations

Fréquent

Septicémie

Fréquence indéterminée

Infection a

Tumeurs bénignes, malignes et non précisées (incluant kystes et polypes)

Rare

Leucémie aiguë

Affections hématologiques et du système lymphatique

Très fréquent

Insuffisance médullaire, thrombopénie, leucopénie, anémie

Fréquence indéterminée

Anémie hémolytique positive au test de Coombs

Affections du système immunitaire

Peu fréquent

Réaction anaphylactoïdeb

Rare

Immunosuppression

Affections endocriniennes

Fréquence indéterminée

Augmentation des taux sanguins d’amylase, sécrétion inappropriée de l’hormone antidiurétique

Troubles du métabolisme et de la nutrition

Très fréquent

Hyponatrémie

Peu fréquent

Hypomagnésémie

Rare

Hypercholestérolémie

Fréquence indéterminée

Déshydratation, hypokaliémie, hypophosphatémie, hypocalcémie, tétanie

Affections du système nerveux

Fréquent

Neurotoxicité

Rare

Convulsion, neuropathie périphérique, leucoencéphalopathie, syndrome de leucoencéphalopathie postérieure réversible

Très rare

Crises d’épilepsie

Fréquence indéterminée

Accident cérébrovasculaire, accident vasculaire cérébral hémorragique, accident vasculaire cérébral ischémique, agueusie, artérite cérébrale, signe de Lhermitte, myélopathie, neuropathie autonome

Affections oculaires

Rare

Névrite optique rétrobulbaire, altération des mouvements oculaires

Fréquence indéterminée

Vision trouble, cécité aux couleurs, cécité corticale, névrite optique, œdème papillaire, pigmentation de la rétine

Affections de l'oreille et du labyrinthe

Peu fréquent

Ototoxicité

Fréquence indéterminée

Acouphènes, surdité

Affections cardiaques

Fréquent

Arythmie, bradycardie, tachycardie

Rare

Infarctus du myocarde, coronaropathie sévère

Très rare

Arrêt cardiaque

Fréquence indéterminée

Affection cardiaque

Affections vasculaires

Fréquent

Phlébite

Rare

Hypertension artérielle

Fréquence indéterminée

Microangiopathie thrombotique (syndrome hémolytique et urémique), maladie de Raynaud

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

Fréquent

Dyspnée, pneumonie, insuffisance respiratoire

Fréquence indéterminée

Embolie pulmonaire

Affections gastro-intestinales

Rare

Stomatite

Fréquence indéterminée

Vomissements, nausées, anorexie, hoquet, diarrhée

Affections hépatobiliaires

Fréquence indéterminée

Augmentation des enzymes hépatiques, augmentation de la bilirubinémie

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Fréquent

Erythème, ulcère cutané, œdème localisé et douleurs

Fréquence indéterminée

Eruption cutanée, alopécie

Affections musculo-squelettiques et systémiques

Fréquence indéterminée

Spasmes musculaires

Affections du rein et des voies urinaires

Très fréquent

Insuffisance rénale aiguë, insuffisance rénale c, trouble tubulaire rénal

Peu fréquent

Spermatogenèse et ovulation anormales, gynécomastie

Troubles généraux et anomalies au site d'administration

Fréquence indéterminée

Pyrexie (très fréquent), asthénie, malaise, extravasation au site d’injectiond

Investigations

Rare

Diminution du taux sanguin d’albumine

a.Des complications infectieuses ont entraîné le décès de certains patients.

b.Les symptômes rapportés pour les réactions anaphylactoïdes, notamment œdème facial (terme préféré-œdème du visage), respiration sifflante, bronchospasme, tachycardie et hypotension artérielle, seront inclus entre parenthèses pour « Réaction anaphylactoïde » dans le tableau de fréquence des effets indésirables.

c.L’insuffisance rénale sous-entend des augmentations des taux d’azote uréique du sang et des taux de créatinine, des taux sériques d’acide urique et/ou une diminution de la clairance de la créatinine.

d.Toxicité locale des tissus mous, y compris cellulite, fibrose et nécrose tissulaire (fréquent), douleur (fréquent), œdème (fréquent) et érythème (fréquent) secondaires à une extravasation.

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : www.ansm.sante.fr.

4.9. Surdosage

Une hydratation efficace et une diurèse osmotique peuvent permettre de diminuer la toxicité, à condition qu’elles soient appliquées immédiatement après le surdosage.

Un surdosage aigu de cisplatine peut provoquer une insuffisance rénale, une insuffisance hépatique, une surdité, une toxicité oculaire (notamment un décollement de la rétine), une myélosuppression significative, des nausées et vomissements non traitables et/ou une névrite. Un surdosage peut être fatal.

Il n’existe aucun antidote spécifique en cas de surdosage de cisplatine. Même si l’hémodialyse est débutée dans les 4 heures suivant le surdosage, elle a peu d’effet sur l’élimination du cisplatine du corps en raison de la fixation forte et rapide du cisplatine aux protéines.

Le traitement d’un surdosage consiste en l’instauration de mesures de soutien générales.

Les convulsions peuvent être traitées à l’aide d’antiépileptiques appropriés. La fonction rénale, la fonction cardiovasculaire et la formulation sanguine doivent être quotidiennement surveillées afin d’évaluer la toxicité potentielle pour ces systèmes. Les taux sériques de magnésium et de calcium doivent être étroitement surveillés, ainsi que les symptômes et les signes d’irritabilité des muscles squelettiques. En cas d'apparition de tétanie symptomatique, des compléments électrolytiques doivent être administrés. Les taux sériques d’enzymes hépatiques et d’acide urique doivent également être surveillés au quotidien après un surdosage aigu.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique : autres antinéoplasiques : dérivés du platine, code ATC : L01XA01.

Mécanisme d'action

Le cisplatine est un composé inorganique contenant un métal lourd [cis-diamminedichloroplatine(II)]. Il inhibe la synthèse de l’ADN en formant des liaisons croisées avec l’ADN. Dans une moindre mesure, les synthèses des protéines et de l’ARN sont également inhibées.

Bien que le mécanisme d’action le plus important semble être l’inhibition de la synthèse de l’ADN, d’autres mécanismes peuvent également contribuer à l’activité antinéoplasique du cisplatine, notamment l’augmentation de l’immunogénicité tumorale. Les propriétés oncolytiques du cisplatine sont comparables à celles des agents alkylants.

Le cisplatine présente également des propriétés immunosuppressives, radiosensibilisantes et antibactériennes. Le cisplatine ne semble pas agir de manière spécifique sur une étape du cycle cellulaire. L’action cytotoxique du cisplatine est induite par la liaison à toutes les bases de l’ADN, avec une préférence pour la position N-7 de la guanine et de l’adénosine.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Distribution

Après l’administration intraveineuse, le cisplatine est rapidement distribué dans tous les tissus. Il pénètre mal dans le système nerveux central. Les concentrations les plus élevées sont observées dans le foie, les reins, la vessie, le tissu musculaire, la peau, les testicules, la prostate, le pancréas et la rate.

Elimination

Après l’administration intraveineuse, l’élimination du cisplatine filtrable, non lié aux protéines s’effectue de manière biphasique, avec une demi-vie initiale et terminale de respectivement 10 à 20 minutes et 32 à 53 minutes. L’élimination de la quantité totale de platine s’effectue de manière triphasique, avec des demi-vies respectives de 14 minutes, 274 minutes et 53 jours.

Le cisplatine est lié à 90 % aux protéines plasmatiques.

L’excrétion s’effectue principalement par voie urinaire : 27 à 43 % de la dose administrée se retrouvent dans l’urine au cours des cinq premiers jours suivant le traitement. Le platine est également éliminé par voie biliaire.

5.3. Données de sécurité préclinique

Toxicité chronique

Dans les modèles de toxicité chronique, des signes d’atteinte rénale, de dépression de la moelle osseuse, de troubles gastro-intestinaux et d’ototoxicité ont été observés.

Génotoxicité et carcinogénicité

Le cisplatine s’est avéré génotoxique dans de nombreux tests in vitro et in vivo (systèmes de tests bactériens, anomalies chromosomiques dans des cellules animales et des cultures tissulaires). Dans des études à long terme, le cisplatine s’est avéré carcinogène chez la souris et le rat.

Reprotoxicité

Chez la souris, une suppression gonadique à l’origine d’une aménorrhée ou d’une azoospermie a été observée ; elle peut être irréversible et entraîner une infertilité. Chez les rats femelles, le cisplatine a induit des modifications morphologiques des ovaires, entraînant une infertilité partielle et réversible.

Des études chez le rat ont montré que l’exposition pendant la grossesse peut entraîner l’apparition de tumeurs chez les descendants adultes.

Le cisplatine est embrytoxique chez la souris et le rat ; des malformations ont été rapportées chez les deux espèces. Le cisplatine est excrété dans le lait maternel.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Chlorure de sodium, hydroxyde de sodium (pour l'ajustement du pH), acide chlorhydrique (pour l'ajustement du pH), eau pour préparations injectables.

6.2. Incompatibilités

Ne pas mettre ce médicament en contact avec l’aluminium. Le cisplatine réagit avec l’aluminium métallique pour former un précipité noir de platine. Il convient d’éviter tous kits de perfusion IV, aiguilles, cathéters et seringues contenant de l’aluminium.

Le cisplatine se décompose avec une solution dans un milieu ayant une faible teneur en chlorure ; la concentration de chlorure doit être au moins égale à 0,45 % de chlorure de sodium.

Les antioxydants (tels que le métabisulfite de sodium), les bicarbonates (bicarbonate de sodium), les sulfates, le fluorouracil et le paclitaxel peuvent inactiver le cisplatine dans les systèmes de perfusion.

Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d'autres médicaments à l'exception de ceux mentionnés dans la rubrique 6.6.

6.3. Durée de conservation

Avant ouverture

2 ans

Après dilution, la stabilité physico-chimique de la solution a été démontrée pendant 24 heures à 25°C, à l’abri de la lumière.

Toutefois du point de vue microbiologique, le produit doit être utilisé immédiatement. En cas d’utilisation non immédiate, les durées et conditions de conservation après dilution et avant utilisation relèvent de la seule responsabilité de l’utilisateur.

Ne pas réfrigérer ni congeler la solution diluée.

6.4. Précautions particulières de conservation

A conserver à une température ne dépassant pas 25 °C.

Conserver dans l'emballage d’origine, à l'abri de la lumière.

Ne pas réfrigérer, ni congeler.

Pour les conditions de conservation du médicament dilué, voir la rubrique 6.3.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Flacon en verre ambré de type I de 10 ml avec bouchon en caoutchouc (revêtu de Teflon) de 20 mm et capsule en aluminium amovible détachable de 20 mm.

Flacon en verre ambré de type I de 50 ml avec bouchon en caoutchouc (revêtu de Teflon) de 20 mm et capsule en aluminium amovible détachable de 20 mm.

Flacon en verre ambré de type I de 100 ml avec bouchon en caoutchouc (revêtu de Teflon) de 20 mm et capsule en aluminium amovible détachable de 20 mm.

Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Comme avec tous les produits antitumoraux, il est nécessaire d’être prudent lors de la manipulation du cisplatine.

Ce médicament doit être dilué avant utilisation. La dilution doit être effectuée dans des conditions aseptiques par un personnel qualifié et dans un environnement spécifiquement destiné à cet effet. Pendant la dilution, il convient de porter des gants de protection.

Des précautions doivent être prises afin d’éviter tout contact avec la peau et les muqueuses.

En cas de contact avec la peau, rincer immédiatement au savon et à l’eau. En cas de contact avec la peau, des picotements, des sensations de brûlure et des rougeurs ont été observés.

En cas de contact avec les muqueuses, les rincer abondamment à l’eau.

En cas d’inhalation, une dyspnée, une douleur thoracique, une irritation de la gorge et des nausées ont été rapportées.

Les femmes enceintes doivent éviter tout contact avec des médicaments cytostatiques.

Tout déchet corporel et vomissure doivent être soigneusement éliminés.

Si la solution est trouble ou si un dépôt qui ne se dissout pas est observé, le flacon doit être jeté.

Un flacon endommagé doit être considéré et manipulé avec les mêmes précautions qu’un déchet contaminé.

Les déchets contaminés doivent être conservés dans des récipients à déchets spécifiquement marqués pour cette utilisation. Voir rubrique « Elimination ».

Préparation de l’administration intraveineuse

Prélever du flacon la quantité de solution nécessaire et diluer avec au moins 1 litre des solutions suivantes :

1. Soluté isotonique de chlorure de sodium

2. Dextrose à 5 % dans un soluté isotonique de chlorure de sodium

3. Dextrose 5 % dans 1/2 soluté isotonique de chlorure de sodium contenant 37,5 g de mannitol

Toujours inspecter la solution à injecter avant l’utilisation. Si la solution n’est pas limpide ou qu’un précipité qui ne se dissout pas s’est formé, la solution ne doit pas être utilisée. Seule une solution limpide exempte de particules doit être utilisée.

Ne pas mettre en contact avec du matériel d’injection contenant de l’aluminium.

Ne pas administrer non dilué.

Elimination

Tous les matériaux utilisés pour la préparation et l’administration, ou ayant été en contact avec le cisplatine, doivent être jetés conformément aux directives locales relatives aux matières cytotoxiques. Ne jetez aucun médicament au tout-à-l’égout ni avec les ordures ménagères. Demandez à votre pharmacien ce qu'il faut faire des médicaments inutilisés. Ces mesures contribueront à protéger l'environnement.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

CIPLA EUROPE NV

UITBREIDINGSTRAAT 80

2600 ANVERS

BELGIQUE

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 34009 550 250 4 7 : Flacon (verre ambré) de 10 mL.

· 34009 550 250 5 4 : Flacon (verre ambré) de 50 mL.

· 34009 550 250 6 1 : Flacon (verre ambré) de 100 mL.

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.