RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 12/01/2017

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

NIFEDIPINE SANDOZ L.P. 30 mg, comprimé pelliculé à libération prolongée

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Nifédipine............................................................................................................................... 30 mg

Pour un comprimé pelliculé à libération prolongée.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Comprimé pelliculé à libération prolongée.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

· Hypertension artérielle,

· Traitement préventif de l'angor stable, en association avec un traitement bêtabloquant.

4.2. Posologie et mode d'administration

Réservé à l'adulte.

Hypertension artérielle

1 comprimé par jour à 30 mg. Chez les patients dont la pression artérielle n'est pas suffisamment contrôlée à cette posologie, l'augmentation de la dose à 60 mg en une seule prise ou l'association de 30 mg de nifédipine à un bêtabloquant ou à une autre classe thérapeutique peuvent être envisagées.

Traitement préventif de l'angor

La posologie initiale est de 1 comprimé par jour à 30 mg ; cette posologie peut être portée à 60 mg par jour en une seule prise.

Les comprimés doivent être pris à 24 heures d'intervalle, tous les jours à la même heure et de préférence le matin, à jeun ou non (voir rubrique 5.2).

Les comprimés sont à avaler sans croquer avec un verre d'eau.

Populations particulières

Insuffisants hépatiques :

Du fait de son métabolisme hépatique, la nifédipine doit être administrée sous surveillance chez les insuffisants hépatiques. Chez les insuffisants hépatiques sévères, une diminution de la posologie peut être nécessaire.

Insuffisants rénaux :

Les données pharmacocinétiques disponibles montrent qu’il n’est pas nécessaire d’adapter la dose chez les patients atteints d’insuffisance rénale.

Patients âgés (> 65 ans) :

La pharmacocinétique de la nifédipine est modifiée chez les personnes âgées. Des doses d’entretien plus faibles peuvent être nécessaires.

Population pédiatrique

La sécurité et l’efficacité de la nifédipine chez les enfants âgés de moins de 18 ans n’ont pas encore été établies. Les données actuellement disponibles sur l’utilisation de la nifédipine en cas d’hypertension sont décrites en rubrique 5.1.

4.3. Contre-indications

Ce médicament ne doit pas être utilisé dans les cas suivants :

· hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1,

· choc cardiovasculaire,

· sténose aortique cliniquement significative,

· angor instable,

· infarctus aigu du myocarde datant de moins de 1 mois,

· en association avec la rifampicine, l’induction enzymatique pouvant empêcher l’obtention de concentrations efficaces de nifédipine (voir rubrique 4.5).

· chez les patients ayant subi une iléostomie après procto-colectomie.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Précautions particulières d'emploi

Association aux bêtabloquants : chez le coronarien, l'instauration du traitement par ce médicament requiert un traitement concomitant par bêta-bloquant à dose efficace. Elle se fera sous surveillance médicale particulière, chez les sujets en insuffisance cardiaque latente (voir rubrique 4.5).

La nifédipine est métabolisée par l’isoenzyme 3A4 du cytochrome P450. Les médicaments connus pour inhiber ou induire ce système enzymatique peuvent donc influencer l’effet de premier passage ou la clairance de la nifédipine (voir rubrique 4.5).

Les médicaments inhibiteurs faibles à modérés du cytochrome P450 3A4 et pouvant donc conduire à une augmentation des concentrations en nifédipine sont par ex :

· antibiotiques macrolides,

· Inhibiteurs de la protéase du VIH (par ex. ritonavir),

· antimycotiques azolés (par ex. kétoconazole),

· antidépresseurs néfazodone et fluoxétine,

· quinupristine/ dalfopristine,

· acide valproïque,

· cimétidine.

En cas de co-administration de ces médicaments, la pression sanguine doit être surveillée et si nécessaire, une réduction de la posologie de nifédipine doit être considérée.

Du fait de son métabolisme hépatique, la nifédipine doit être administrée sous surveillance chez les sujets insuffisants hépatiques. Chez les insuffisants hépatiques sévères, une diminution de la posologie peut être nécessaire.

La prudence est recommandée chez les patients dans des conditions hémodynamiques précaires (hypovolémie, hypotension sévère avec pression systolique inférieure à 90 mm Hg, collapsus, dysfonctionnement systolique sévère du ventricule gauche, insuffisance cardiaque cliniquement significative, sténose aortique sévère).

La nifédipine n'affecte pas la conduction cardiaque. Cependant, par référence aux autres antagonistes calciques, la prudence s'impose en cas de dysfonctionnement sinusal et d'anomalie de la conduction.

La nifédipine ne doit pas être utilisée pendant la grossesse à moins que l'état ​​clinique de la patiente nécessite un traitement par la nifédipine. La nifédipine doit être réservée aux femmes ayant une hypertension sévère ne répondant pas au traitement standard (voir rubrique 4.6).

La nifédipine n'est pas recommandée pendant l'allaitement car elle est excrétée dans le lait maternel et les effets de l'absorption orale de faibles quantités de nifédipine ne sont pas connus (voir rubrique 4.6).

La pression artérielle doit également être étroitement surveillée lorsque la nifédipine est administrée avec du sulfate de magnésium IV, en raison de la possibilité d'une chute excessive de la pression artérielle qui pourrait nuire à la mère et au fœtus.

Informations importantes concernant certains excipients :

Ce médicament contient du lactose. Son utilisation est déconseillée chez les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de Lapp ou un syndrome de malabsorption du glucose ou du galactose (maladies héréditaires rares).

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Médicaments influençant l’action de la nifédipine

La nifédipine est métabolisée par l’isoenzyme 3A4 du cytochrome P450, localisé dans la muqueuse intestinale et le foie. Les médicaments connus pour inhiber ou induire ce système enzymatique peuvent donc influencer l’effet de premier passage ou la clairance de la nifédipine (voir rubrique 4.4).

Il convient de tenir compte de l’ampleur et de la durée des interactions lorsque la nifédipine est administrée avec les médicaments suivants :

Inducteurs du Cytochrome P450 3A4

+ Rifampicine

Il y a une forte induction du système cytochrome P450 3A4 par la rifampicine. En association a la rifampicine, la biodisponibilité de la nifédipine, ainsi que son efficacité, sont nettement réduites. Par conséquent, l’emploi concomitant de nifédipine et de rifampicine est contre-indiqué (voir rubrique 4.3).

+ Antiépileptiques (par ex. phénytoïne, carbamazépine et phénobarbital) inducteurs du cytochrome P450 3A4

La phénytoine est un inducteur du cytochrome P450 3A4. La prise concomitante de phénytoine réduit la biodisponibilité de la nifédipine et donc également son efficacité.

Lorsque ces deux médicaments sont utilisés en association, il convient de surveiller la réponse clinique à la nifédipine et d’envisager une augmentation de la dose de nifédipine si nécessaire. En cas d’augmentation de la dose de nifédipine, il est recommandé de vérifier si celle-ci peut à nouveau être réduite après la fin du traitement par la phénytoine.

Aucune étude formelle n’a étudié les interactions éventuelles entre la nifédipine et la carbamazépine ou le phénobarbital. Il a été démontré que ces derniers médicaments font baisser - par induction enzymatique - les taux plasmatiques de la nimodipine (un antagoniste du calcium structurellement similaire) ; dès lors, en cas de prise concomitante, on ne peut exclure une diminution des taux plasmatiques de la nifédipine et donc une réduction de son efficacité.

Inhibiteurs du Cytochrome P450 3A4

En cas de co-administration de médicaments inhibiteurs faibles à modérés du cytochrome P450 3A4, la pression sanguine doit être surveillée et si nécessaire, une réduction de la dose de nifédipine doit être considérée.

+ Antibiotiques macrolides (p. ex. érythromycine)

Aucune étude d’interaction n’a été réalisée entre la nifédipine et les antibiotiques macrolides. On sait que certains macrolides inhibent le métabolisme associé au CYP3A4 d’autres médicaments. Une éventuelle interaction (élévation des taux plasmatiques de nifédipine) ne peut donc être exclue en cas d’administration simultanée. (Voir rubrique 4.4).

L’azithromycine n’inhibe pas le cytochrome CYP3A4, bien qu’elle soit étroitement apparentée aux macrolides sur le plan structurel.

+ Inhibiteurs de la protéase du VIH (p. ex. amprenavir, indinavir, nelfinavir, ritonavir ou saquinavir)

Aucune étude spécifique n’a étudié les interactions entre la nifédipine et les inhibiteurs de la protéase du VIH. Les médicaments de cette classe sont connus pour inhiber le cytochrome P450 3A4. En outre, il a été démontré que les médicaments de cette classe inhibent in vitro le métabolisme de la nifédipine lié au CYP3A4.

Dès lors, en cas d’administration concomitante de nifédipine et d’inhibiteurs de la protéase, on ne peut exclure la possibilité d’une augmentation marquée des concentrations plasmatiques de nifédipine suite à une réduction de l’effet de premier passage et à une élimination réduite.

+ Antimycotiques azolés (p.ex. kétoconazole, itraconazole ou fluconazole)

A ce jour, aucune étude d’interaction formelle n’a examiné les interactions éventuelles entre la nifédipine et les antimycotiques azolés. On sait que cette classe de médicaments inhibe le système du cytochrome P450 3A4. En cas d’administration concomitante de la nifédipine et de ces médicaments, on ne peut exclure la possibilité d’une augmentation considérable de la biodisponibilité de la nifédipine, suite à une diminution de l’effet de premier passage.

+ Fluoxétine

Aucune étude clinique n’a étudié les interactions entre la nifédipine et la fluoxétine. In vitro, la fluoxétine inhibe le métabolisme de la nifédipine associe au CYP3A4. En cas d’administration concomitante de ces deux médicaments, une élévation des taux plasmatiques de nifédipine ne peut être exclue. (Voir rubrique 4.4).

+ Néfazodone

Aucune étude clinique n’a étudié les interactions éventuelles entre la nifédipine et la néfazodone. On sait que la néfazodone inhibe le cytochrome P450 3A4. En cas d’administration concomitante de ces deux médicaments, une élévation des taux plasmatiques de nifédipine ne peut être exclue. (Voir rubrique 4.4).

+ Quinupristine / Dalfopristine

L’administration concomitante de quinupristine/dalfopristine et de nifédipine peut augmenter les concentrations plasmatiques de la nifédipine.

+ Acide valproïque

Aucune étude formelle n’a étudié les interactions éventuelles entre la nifédipine et l’acide valproique. L’expérience acquise avec la nimodipine (antagoniste du calcium apparenté sur le plan structurel) a montré que les taux plasmatiques de cette substance augmentent suite à une induction enzymatique par l’acide valproique. Des lors, en cas de coadministration, on ne peut exclure une augmentation des taux plasmatiques de nifédipine et donc une activité accrue de la nifédipine.

+ Cimétidine

L’administration concomitante de la nifédipine et de la cimétidine peut accroitre l’effet hypotenseur, suite à une augmentation des taux plasmatiques de la nifédipine résultant de l’effet inhibiteur de la cimétidine sur le cytochrome P450 3A4.

Autres médicaments influençant l’action de la nifédipine

+ Cisapride

L’administration concomitante du cisapride et de la nifédipine peut accroitre les concentrations plasmatiques de la nifédipine.

+ Diltiazem

Le diltiazem réduit l’élimination de la nifédipine et augmente donc ses concentrations plasmatiques. La prudence est de rigueur en cas d’emploi concomitant des deux substances et une réduction de la dose de nifédipine peut être envisagée.

Effets de la nifédipine sur d’autres médicaments

+ Hypotenseurs

La nifédipine peut renforcer l’effet hypotenseur d’autres antihypertenseurs administrés simultanément, tels que :

· les diurétiques,

· les β –bloquants,

· les IEC,

· les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine (AT1),

· d’autres antagonistes du calcium,

· les α –bloquants,

· les inhibiteurs de la PDE5,

· L’α-methyldopa.

Lorsque la nifédipine est utilisée en association avec des ß-bloquants, le patient doit faire l’objet d’un suivi étroit, car des cas isolés d’insuffisance cardiaque peuvent survenir.

+ Digoxine

L’administration concomitante de nifédipine et de digoxine peut réduire la clairance et ainsi accroitre les concentrations plasmatiques de digoxine. Le patient doit donc être contrôlé à des fins préventives pour éviter tout surdosage de digoxine. Si nécessaire, la dose de digoxine sera réduite sur la base des taux plasmatiques de digoxine mesurés.

+ Quinidine

En cas d’administration concomitante de la nifédipine et de la quinidine, on a constaté dans certains cas individuels une réduction des taux plasmatiques de quinidine ou, après la fin de la prise de nifédipine, une nette augmentation des taux plasmatiques de quinidine.

Pour ces diverses raisons, il est recommandé de surveiller les taux plasmatiques de quinidine en cas d’adjonction de nifédipine à un traitement par la quinidine ou en cas d’arrêt de nifédipine lorsque les deux produits sont utilisés en association. Si nécessaire, on adaptera la posologie de quinidine.

Certains auteurs ont rapporté une élévation des taux plasmatiques de nifédipine lors de l’utilisation de l’association, tandis que d’autres n’ont observé aucune modification de la pharmacocinétique de la nifédipine.

Il est donc recommandé de surveiller la tension artérielle lorsque la quinidine est ajoutée à un traitement existant à base de nifédipine. Si nécessaire, la posologie de nifédipine sera réduite.

+ Tacrolimus

Concernant le tacrolimus, il a été démontré que cette substance est métabolisée par le cytochrome P450 3A4. Des données publiées récemment indiquent que dans certains cas individuels, la dose de tacrolimus peut être réduite en cas d’association avec la nifédipine.

En cas de coadministration de ces deux médicaments, il est recommandé de surveiller les taux plasmatiques de tacrolimus et, si nécessaire, d’envisager une réduction de la dose de ce médicament.

+ Vincristine

Diminution de l'excrétion de la vincristine, réduction de la dose.

+ Sulfate de magnésium

La pression artérielle doit également être étroitement surveillée lorsque la nifédipine est administré avec du sulfate de magnésium IV, en raison de la possibilité d'une chute excessive de la pression artérielle qui pourrait nuire à la mère et au fœtus.

+ Céphalosporines

Augmentation des concentrations plasmatiques de céphalosporines

Autres formes d'interaction

La nifédipine peut provoquer des taux spectrophotométriques de l’acide vanillyl-mandélique urinaire faussement élevés. Toutefois, la mesure HPLC ne subit aucune influence

Interaction avec les aliments

+ Jus de pamplemousse

Le jus de pamplemousse inhibe le système du cytochrome P450 3A4. L’administration de nifédipine en association avec du jus de pamplemousse accroit la biodisponibilité et les taux plasmatiques de la nifédipine. L’effet hypotenseur de nifédipine peut donc être renforcé par une diminution de l’effet de premier passage ou par une réduction de la clairance.

Après une prise régulière de jus de pamplemousse, cet effet peut persister jusqu’à 3 jours après la dernière prise de jus de pamplemousse.

La consommation de pamplemousse et de jus de pamplemousse est donc à éviter pendant un traitement par la nifédipine.

4.6. Fertilité, grossesse et allaitement

Grossesse

La nifédipine ne doit pas être utilisée pendant la grossesse à moins que l'état ​​clinique de la patiente nécessite un traitement par la nifédipine. La nifédipine doit être réservée aux femmes ayant une hypertension sévère ne répondant pas au traitement standard (voir rubrique 4.4).

La nifédipine est également déconseillée chez les femmes en âge de procréer n’utilisant pas de méthode contraceptive. Toutefois, la découverte d'une grossesse sous nifédipine n'en justifie pas l'interruption.

Il n'existe pas d’études suffisamment pertinentes et contrôlées concernant l'utilisation de la nifédipine chez la femme enceinte.

D'après les preuves cliniques disponibles un risque prénatal spécifique n'a pas été identifié, même si une augmentation de l'asphyxie périnatale, de l’accouchement par césarienne, ainsi que de la prématurité et du retard de croissance intra-utérine ont été rapportés. Il est difficile de savoir si ces rapports sont dus à l'hypertension sous-jacente, à son traitement, ou à un effet spécifique du médicament.

Les informations disponibles ne permettent pas d'exclure des effets indésirables sur le fœtus et le nouveau-né. Dans les études animales, la nifédipine a présenté des effets embryotoxiques, fœtotoxiques et tératogènes.

En cas d’exposition au cours des 20 premières semaines de grossesse, une surveillance prénatale orientée sur le cœur et le squelette peut être envisagée.

Si la nifédipine est utilisée après la 20e semaine de grossesse, cela ne devrait se faire que dans un hôpital avec un suivi approprié (surveillance de la pression artérielle de la mère et surveillance continue de la viabilité fœtale).

Des cas d’œdème pulmonaire aigu ont été observés avec les inhibiteurs calciques, dont la nifédipine, utilisés comme agents tocolytiques pendant la grossesse (voir rubrique 4.8), en particulier en cas de grossesse multiple (jumeaux ou plus), avec la voie intraveineuse et/ou l’utilisation concomitante d’agonistes des récepteurs bêta-2 adrénergiques.

Allaitement

La nifédipine est excrétée dans le lait maternel. La concentration de nifédipine dans le lait est presque comparable à la concentration du sérum de la mère.

En conséquence, par mesure de précaution, il convient d’éviter, si cela est possible, l’administration de ce médicament chez la femme qui allaite.

Fertilité

Dans des cas isolés d’insémination artificielle, des antagonistes calciques, tels que la nifédipine, ont engendré des altérations biochimiques réversibles au niveau des spermatozoïdes, avec des troubles de la fonction spermatozoïdaire comme conséquence. Chez les hommes, pour qui des échecs répétés d’une insémination in vitro ont été observés, il y a lieu de considérer l’implication possible d’un traitement par antagoniste calcique, tel que la nifédipine, si aucune autre cause ne peut être déterminée.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Des réactions au médicament, variables d'un individu à l'autre, peuvent altérer la capacité de conduire des véhicules ou d’utiliser des machines.

Plus particulièrement au début ou en cas de modification du traitement ainsi qu'en association à l'alcool.

4.8. Effets indésirables

Les risques d’hypotension et/ou de décompensation d’une insuffisance cardiaque devront faire l’objet d’une attention particulière.

Les effets indésirables décrits dans les études contrôlées contre placebo évaluant l’effet de la nifédipine sont présentés ci-dessous par catégorie de fréquence CIOMS III (base de données d'études cliniques : nifédipine n = 2 661; placebo n = 1 486 ; état en date du 22 février 2006 et étude ACTION : nifédipine n = 3 825 ; placebo n = 3 840).

Les effets indésirables considérés comme « fréquents » ont été observés avec une incidence inférieure à 3 %, à l’exception des œdèmes (9,9 %) et des céphalées (3,9 %).

La fréquence des effets indésirables rapportés avec les produits contenant de la nifédipine est résumée dans le tableau ci-dessous. Dans chaque groupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés par ordre décroissant de sécurité.

Les fréquences sont définies comme suit :

· Fréquent : ≥ 1/100 à < 1/10

· Peu fréquent : ≥ 1/1000 à < 1/100

· Rare : ≥ 1/10 000 à < 1/1000

Les effets indésirables identifiés uniquement au cours de la surveillance post-commercialisation et pour lesquels la fréquence ne peut être exprimée sont classées sous la rubrique « fréquence indéterminée ».

Système classe-organe (MedDRA)

Fréquent

Peu fréquent

Rare

Fréquence indéterminée

Affections hématologiques et du système lymphatique

Agranulocytose

Leucopénie

Affections du système immunitaire

Réaction allergique, Œdème de Quincke

Prurit

Urticaire

Eruption cutanée

Réaction anaphylactique/anaphylactoïde

Affections psychiatriques

Nervosité

Insomnie

Troubles du métabolisme et de la nutrition

Hyperglycémie

Affections du système nerveux

Céphalées

Vertiges

Sensations ébrieuses

Tremblements

Paresthésie

/Dysesthésie

Syndrome extrapyramidal

Somnolence

Affections oculaires

Troubles de la vision (essentiellement vision floue ou baisse de la vision)

Douleurs oculaires

Affections cardiaques

Tachycardie

Palpitations

Douleur thoracique (angor)

Affections vasculaires

Œdème

Vasodilatation

Hypotension artérielle

Syncope

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

Epistaxis

Dyspnée

Œdème pulmonaire*

* des cas ont été signalés lors d’une utilisation comme tocolytique pendant la grossesse (voir rubrique 4.6).

Affections gastro-intestinales

Constipation

Douleurs gastro-intestinales et abdominales

Nausées

Dyspepsie

Flatulence

Sécheresse buccale

Hyperplasie gingivale

*Bézoard,

*Occlusion intestinale, Vomissements,

Œsophagite liée à une insuffisance du sphincter gastro-œsophagien

Affections hépatobiliaires

Augmentation transitoire des transaminases hépatiques ou de la bilirubine

Ictère

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Erythème Purpura

Nécrolyse épidermique toxique

Réaction de photosensibilité

Affections musculo-squelettiques et systémiques

Crampes musculaires

Gonflement inflammatoire des articulations

Arthralgie

Myalgie

Affections du rein et des voies urinaires

Polyurie

Dysurie

Affections des organes de la reproduction et du sein

Dysfonction érectile

Troubles généraux et anomalies au site d’administration

Malaise

Asthénie ou Fatigue,

Frissons

1 = pouvant mettre en jeu le pronostic vital

Chez des patients dialysés atteints d’hypertension maligne et d’hypovolémie, la vasodilatation peut entraîner une chute tensionnelle notable.

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : www.ansm.sante.fr.

4.9. Surdosage

Symptômes

Les symptômes suivants sont observés en cas de surdosage :

Une augmentation de la fréquence cardiaque, une hypotension, des troubles du rythme cardiaque à type de bradycardie/ tachycardie, un choc cardiogénique avec œdème pulmonaire, une hyperglycémie, une acidose métabolique, une hypoxie, des troubles de la conscience pouvant aller jusqu’au coma.

Prise en charge

En cas de surdosage, la priorité est basée sur l’élimination de la substance active et la restauration d'une stabilité cardiovasculaire.

Après une ingestion orale du produit, un lavage gastrique minutieux est préconisé avec irrigation de l'intestin grêle si nécessaire et surveillance en unité de soins intensifs.

En particulier dans des cas d'intoxication avec les formes à libération prolongée, l'élimination doit être la plus complète possible, y compris au niveau de l'intestin grêle, afin d'éviter l'absorption prolongée de la substance active.

L'hémodialyse n'est pas utile, car la nifédipine n'est pas dialysable. Cependant, une plasmaphérèse est envisageable (compte tenu de la fixation importante aux protéines plasmatiques et du volume de distribution relativement faible).

La bradycardie peut être traitée de façon symptomatique par l’administration de ß‑sympathomimétiques. La mise en place temporaire d’un stimulateur cardiaque (pacemaker) est recommandée si ce trouble du rythme menace le pronostic vital.

En cas de surdosage massif : une perfusion de gluconate de calcium semble être indiquée (10-20 ml d’une solution de gluconate de calcium à 10 % en administration IV lente, de façon répétitive si nécessaire).

Cette mesure risque d’accroître la calcémie jusqu’à la limite supérieure de la normale, voire même légèrement au-delà. Si les effets du calcium s'avèrent inadéquats, le traitement sera poursuivi par l'addition de sympathomimétiques vasoconstricteurs, tels que la dopamine ou la noradrénaline, à des posologies reposant uniquement sur les effets obtenus.

Veiller au maintien du rythme, de la conduction et du débit cardiaque. Une hypotension importante peut être contrôlée par perfusion IV prudente de tout mode d'expansion volémique en tenant compte du risque de surcharge hydrique.

Dans tous les cas informer de la prise concomitante de bétabloquants.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique : INHIBITEURS CALCIQUES SELECTIFS A EFFETS VASCULAIRES, code ATC : C08CA05.

(C : système cardiovasculaire).

La nifédipine est un antagoniste calcique appartenant à la famille des dihydropyridines.

Elle inhibe sélectivement, et à très faibles concentrations, l'entrée des ions calcium aux canaux voltage-dépendants de type L. Cette action s'exerce essentiellement sur le muscle lisse vasculaire et à moindre degré au niveau du muscle cardiaque.

La nifédipine diminue le tonus vasculaire artériel par ce mécanisme et entraîne une vasodilatation périphérique et coronaire. Dans des conditions normales de perfusion coronaire, la diminution de la post-charge engendrée par la nifédipine concourt à une diminution du travail cardiaque et de la consommation en oxygène du myocarde, normal ou ischémique.

Grâce à leurs mécanismes d'action pharmacologique complémentaires, l'association de la nifédipine aux bétabloquants conduit à une synergie d'effet.

La vasodilatation périphérique s'accompagne d'une:

· augmentation de la compliance artérielle (distensibilité),

· augmentation du diamètre artériel,

· préservation, voire une augmentation des flux sanguins périphériques et des débits locorégionaux (rénal, cérébral).

En administration aiguë, la réduction de pression artérielle est corrélée aux taux plasmatiques de nifédipine.

En administration chronique, il n'a pas été observé de variation nette du système rénine-angiotensine-aldostérone, ni de prise de poids sous traitement prolongé; ces éléments sont en faveur d'une absence de rétention hydrosodée.

Chez les patients hypertendus, une prise quotidienne unique permet d'obtenir une réduction significative des valeurs tensionnelles en position couchée ou debout sur l'ensemble du nycthémère. La réduction de la pression artérielle à la fin de l'intervalle thérapeutique (à la 24ème heure), est de l'ordre de 80% de la réduction observée au maximum de l'efficacité. Ce médicament n'entraîne généralement pas d'accélération de la fréquence cardiaque.

En dilatant les artères coronaires de l'endocarde et de l'épicarde, la nifédipine assure une augmentation des apports en oxygène au cœur.

L'augmentation du débit coronaire est particulièrement nette au niveau du myocarde non-ischémique et a été également démontrée au sein du myocarde ischémique, à condition toutefois que la pression de perfusion coronaire ne s'abaisse pas de façon excessive; dans ce cas, un phénomène de vol coronaire peut se produire, entraînant une exacerbation paradoxale des crises angineuses. Ces exacerbations sont la conséquence de l'hypotension excessive (diminution du flux coronaire) et de la tachycardie réflexe (augmentation du travail cardiaque et de la consommation d'oxygène). Elles sont atténuées avec cette forme à libération prolongée.

La vasodilatation des artères coronaires prévient et lève le spasme coronaire, spontané ou induit.

La nifédipine réduit la fréquence des crises angineuses et la consommation de dérivés nitrés; elle augmente la durée de l'effort ainsi que le délai d'apparition de l'angor.

En inhibant l'entrée du calcium dans le myocyte cardiaque, la nifédipine est, comme les autres inhibiteurs calciques, inotrope négative. Cet effet est normalement neutralisé par la stimulation réflexe des systèmes sympathique et rénine-angiotensine, consécutive à la désactivation des baroréflexes.

Chez l'animal, selon le modèle utilisé, la nifédipine freine l'accumulation du cholestérol dans les parois de l'aorte et des artères de conduction; elle diminue la migration et la prolifération des cellules musculaires lisses.

Comme les autres antagonistes calciques, la nifédipine est métaboliquement neutre et ne modifie pas les taux des lipides plasmatiques.

Une étude internationale, multicentrique, randomisée, en double aveugle, comparant la nifédipine GITS (dosage 30 ou 60 mg) à une association hydrochlorothiazide et amiloride (25/2.5 mg ou 50/5 mg), a porté sur 6321 patients hypertendus ayant au moins un facteur de risque cardiovasculaire associé et suivis de 3 à 4.8 ans. Le critère principal de jugement combinait la mortalité cardiovasculaire, l'infarctus, l'AVC et l'insuffisance cardiaque. On a observé 6.3% d'événements principaux dans le groupe nifédipine et 5.8% dans le groupe diurétique (p = 0.34). Parmi les critères de jugement secondaires, les seules différences significatives concernaient l'infarctus fatal (nifédipine 0.5%, diurétique 0.2%, p = 0,017) et l'insuffisance cardiaque non fatale (nifédipine 0.8%, diurétique 0.3%, p = 0,028).

Population pédiatrique

Des informations limitées comparant la nifédipine et d’autres antihypertenseurs sont disponibles pour l’hypertension aigue et l’hypertension chronique, pour différentes formulations et différentes posologies. Les effets antihypertenseurs de la nifédipine ont été démontrés, mais les recommandations posologiques, la sécurité à long terme et l’effet sur le résultat cardiovasculaire ne sont pas encore établis. Des formes galéniques pédiatriques manquent.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

La biodisponibilité du comprimé osmotique est sensiblement superposable à celle du comprimé à libération prolongée à l'état d'équilibre.

Après administration d'un comprimé osmotique, les concentrations plasmatiques de nifédipine s'élèvent progressivement pour atteindre un maximum entre la 6ème et la 8ème heure, et restent en plateau légèrement descendant jusqu'au-delà de la 24ème heure. On n'observe pas d'accumulation du produit après administration répétée, l'état d'équilibre étant atteint après 2 administrations avec un minimum de fluctuation des concentrations plasmatiques au cours des 24 heures.

La nifédipine est absorbée à plus de 90%. En raison d'un effet de premier passage hépatique, la biodisponibilité systémique de la nifédipine administrée par voie orale est variable (de l'ordre de 45% à 68%).

L'absorption de nifédipine n'est pas modifiée, que le comprimé osmotique soit pris à jeun ou non.

La fixation protéique est de 90 à 95%.

Chez l'homme, la nifédipine est presque entièrement métabolisée par oxydation, au niveau du foie, en métabolites inactifs qui sont éliminés principalement par les urines. 5 à 15% du produit sont éliminés dans les fèces. La nifédipine inchangée n'est retrouvée qu'à l'état de traces dans les urines (moins de 1%).

Chez le sujet âgé, les concentrations plasmatiques de nifédipine sont plus élevées que chez le patient jeune, sans traduction clinique. Il n'est pas nécessaire de procéder à un ajustement de la posologie.

La nifédipine n'est pas dialysable.

5.3. Données de sécurité préclinique

Sans objet.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Noyau : talc, povidone K30, lactose monohydraté, hypromellose (E464), carbomère 974p, silice colloïdale anhydre, stéarate de magnésium.

Pelliculage : copolymère basique de méthacrylate de butyle, dioxyde de titane (E171), macrogol 4000, oxyde de fer rouge (E172), talc, stéarate de magnésium, hypromellose (E464).

6.2. Incompatibilités

Sans objet.

6.3. Durée de conservation

3 ans.

6.4. Précautions particulières de conservation

Pas de précautions particulières de conservation.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

28, 30, 50, 60, 84, 90 ou 100 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Pas d'exigences particulières.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

SANDOZ

49 AVENUE GEORGES POMPIDOU

92300 LEVALLOIS-PERRET

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 34009 374 655 6 4 : 28 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).

· 34009 374 656 2 5 : 30 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).

· 34009 374 657 9 3 : 50 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).

· 34009 374 658 5 4 : 60 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).

· 34009 374 659 1 5 : 84 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).

· 34009 374 661 6 5 : 90 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).

· 34009 568 981 6 9 : 100 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.