RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 22/09/2017

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

ETOPOSIDE TEVA 200 mg/10 ml, solution injectable pour perfusion

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Etoposide ........................................................................................................................... 200 mg

Pour un flacon de 10 ml.

Excipient à effet notoire : éthanol.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Solution injectable pour perfusion.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

ETOPOSIDE TEVA 200 mg/10 ml, solution injectable pour perfusion en flacon a démontré son activité en monochimiothérapie; toutefois, il n'est habituellement utilisé qu'en association, dans les protocoles de polychimiothérapie dans:

· les carcinomes embryonnaires du testicule;

· les cancers bronchiques à petites cellules;

· les cancers bronchiques non à petites cellules;

· les chorio-carcinomes placentaires;

· les cancers du sein antérieurement traités;

· les lymphomes malins hodgkiniens et non hodgkiniens;

· les leucémies aiguës: dans le traitement d'induction de la rémission complète des formes en rechute, et dans certaines modalités de traitement d'entretien de la rémission complète.

Dans ces deux dernières indications que sont les lymphomes malins et les leucémies aiguës, l'étoposide peut être également utilisé dans les protocoles d'intensification thérapeutique.

4.2. Posologie et mode d'administration

Ce produit doit être administré en perfusion intraveineuse lente. IL NE DOIT EN AUCUN CAS ETRE ADMINISTRE EN INJECTION INTRAVEINEUSE RAPIDE.

Posologie

Par voie intraveineuse, le produit s'administre dans une perfusion de sérum physiologique ou de sérum glucosé, d'une durée qui ne doit pas être inférieure à 60 minutes. La dilution doit se faire extemporanément.

Les doses unitaires usuelles sont comprises entre 50 et 150 mg/m2/24 H, le plus souvent pendant 1 à 3 jours (ou en cure de 3 à 5 jours tous les 21 à 28 jours) selon le protocole utilisé.

Dans les protocoles d'intensification thérapeutique (leucémies aiguës, lymphomes malins) :

· 40 à 60 mg/kg en dose unique, lorsque l'étoposide est associé à l'irradiation corporelle totale fractionnée, 3 à 8 jours avant la greffe, en perfusion sur 4 heures

Ou :

· 40 mg/kg en dose unique ou 300-400 mg/m2 pendant 3 jours consécutifs, lorsque l'étoposide est associé à d'autres chimiothérapies, 3 à 8 jours avant la greffe, en perfusion sur 4 heures.

La posologie doit être adaptée en fonction des effets myélosuppresseurs des substances associées ou des effets d'une radiothérapie ou d'une chimiothérapie antérieure qui ont pu compromettre la réserve médullaire.

Un nouveau cycle de traitement à base d'étoposide ne doit pas être initié en présence d'une leucopénie en dessous de 1 500/mm3 ou d'une thrombopénie inférieure à 100 000/mm3, à moins qu'elle ne soit due à une pathologie maligne.

Après la première dose, la posologie doit être ajustée si les leucocytes sont en dessous de 500/mm3 pendant plus de 5 jours ou en présence d'un état fébrile ou infectieux, si les plaquettes sont en dessous de 25 000/mm3, s'il se développe une autre toxicité de grade 3 ou 4 ou si la clairance rénale est inférieure à 50 ml/min.

Insuffisance rénale

Chez les patients présentant une insuffisance rénale, le schéma posologique initial doit être adapté comme indiqué ci-après sur la base de la clairance de la créatinine mesurée.

Clairance de la créatinine mesurée

Dose de phosphate d'étoposide

>50 ml/min

100% de la dose

15-50 ml/min

75% de la dose

En outre, la posologie doit être adaptée selon la tolérance du patient et l'effet clinique. On ne dispose pas de données chez les patients dont la clairance de la créatinine est inférieure à 15 ml/min et des réductions supplémentaires des doses doivent être considérées dans cette population.

Mode d’administration

L'étoposide peut être dilué dans des solutions injectables de chlorure de sodium à 0,9 pour cent, de glucose à 5 pour cent ou de B27.

Une solution diluée non limpide ne doit pas être utilisée.

Les temps de passage de la perfusion ne doivent pas être inférieurs à 60 minutes. En particulier, l'injection intraveineuse directe est proscrite, des cas d'hypotension ayant été rapportés dans ce cas de figure.

Modalités de manipulation

Comme avec tous les produits cytotoxiques, il convient d'exercer des précautions particulières lors de la manipulation et de la préparation de la solution injectable.

La préparation des solutions injectables de cytotoxiques doit être obligatoirement réalisée par un personnel spécialisé et entraîné ayant une connaissance des médicaments utilisés, dans des conditions assurant la protection de l'environnement et surtout la protection du personnel qui manipule. Elle nécessite un local de préparation réservé à cet usage. Il est interdit de fumer, de manger, de boire dans ce local. Les manipulateurs doivent disposer d'un ensemble de matériel approprié à la manipulation notamment blouses à manches longues, masques de protection, calot, lunettes de protection, gants à usage unique stériles, champs de protection du plan de travail, conteneurs et sacs de collecte des déchets. Les excréta et les vomissures doivent être manipulés avec précaution. Les femmes enceintes doivent être averties et éviter la manipulation des cytotoxiques. Tout contenant cassé doit être traité avec les mêmes précautions et considéré comme un déchet contaminé. L'élimination des déchets contaminés se fait par incinération dans des conteneurs rigides étiquetés à cet effet.

Des réactions cutanées peuvent se produire suite à une exposition accidentelle à l'étoposide. Si le produit entre en contact avec la peau ou les muqueuses, rincer immédiatement et abondamment la peau ou la muqueuse immédiatement à l'eau savonneuse.

Ces dispositions peuvent être envisagées dans le cadre du réseau de cancérologie (circulaire DGS/DH/98 N°98/188 du 24 mars 1998) en collaboration avec toute structure adaptée et remplissant les conditions requises.

4.3. Contre-indications

· Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1;

· Grossesse ;

· Allaitement ;

· en association avec le vaccin contre la fièvre jaune, ou d'autres vaccins vivants chez les patients immunodéprimés (voir rubrique 4.5).

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

· Ce médicament doit être administré sous la surveillance d'un médecin qualifié expérimenté dans l'utilisation des produits de chimiothérapie anticancéreuse.

· Une surveillance médicale stricte doit être assurée. En particulier, des contrôles sanguins hebdomadaires (commençant avant la prescription du produit, qu'il s'agisse d'une première administration ou d'une reprise de traitement en association à d'autres cytotoxiques) sont indispensables notamment en cas d'administration prolongée. De plus, la vigilance sera accrue en cas de traitement antérieur (radiothérapie et/ou chimiothérapie) qui aurait pu amoindrir les réserves médullaires.

· Une dépression médullaire associée à des infections ou à des hémorragies peut survenir. Des issues fatales ont été rapportées après administration d'étoposide. Les patients recevant de l'étoposide doivent faire l'objet d'une surveillance soigneuse et fréquente pendant et après la fin du traitement afin de détecter toute dépression médullaire. La myélosuppression dose-limitante constitue la toxicité la plus significative du traitement par étoposide. Il convient de pratiquer les examens suivants à l'initiation du traitement et avant chaque dose ultérieure d'étoposide: numération des plaquettes, hémoglobinémie, numération leucocytaire et différentielle. En cas de radiothérapie ou de chimiothérapie préalable, un intervalle adéquat doit être respecté pour permettre le rétablissement de la fonction médullaire.
L'utilisation doit être pesée en fonction du risque de myélosuppression chez les sujets ayant une leucopénie en dessous de 3 000/mm3; l'étoposide ne doit pas être administré aux patients présentant une numération des neutrophiles inférieure à 1 500/mm3 et/ou une thrombopénie inférieure à 100 000/mm3, à moins qu'elle ne soit due à une pathologie maligne.
Les doses suivant la dose initiale doivent être ajustées si le taux de neutrophiles est inférieur à 500/mm3 pendant plus de 5 jours ou sur terrain fébrile ou infectieux, en présence de thrombopénie inférieure à 25 000/mm3, en cas de toute autre toxicité de grade 3 ou 4, ou si la clairance rénale est inférieure à 50 ml/min. La posologie doit être modifiée en fonction des effets myélosuppresseurs des traitements associés ou de toute radiothérapie ou chimiothérapie préalable ayant pu compromettre la réserve médullaire.

· Des cas de leucémie aigüe, avec ou sans syndrome myélodysplasique, ont été décrits chez des patients recevant des chimiothérapies contenant de l'étoposide.
Ni le risque cumulé, ni les facteurs prédisposants liés au développement d'une leucémie secondaire ne sont connus. Le rôle supposé des schémas d'administration et des doses cumulées n'est pas clairement défini.
Une anomalie du chromosome 11q23 a été observée dans certains cas de leucémie secondaire chez des patients traités par épipodophyllotoxines. Cette anomalie a aussi été détectée chez des patients recevant des chimiothérapies ne comprenant pas d'épipodophyllotoxines ainsi que dans des cas de leucémie de novo. Les leucémies secondaires chez les patients traités par épipodophyllotoxines semblent aussi être caractérisées par une période de latence courte, avec un délai de développement médian de la leucémie d'environ 32 mois.

· Les médecins doivent avoir conscience de la possibilité de réaction anaphylactique avec l'étoposide, qui se manifeste par des frissons, de la fièvre, une tachycardie, un bronchospasme, une dyspnée et une hypotension, et qui peut être fatale. Le traitement en est symptomatique. Il convient d'interrompre immédiatement la perfusion et d'administrer des hypertenseurs, des corticoïdes, des antihistaminiques ou des expanseurs du volume plasmatique à la discrétion du médecin.

· Administrer par voie intraveineuse stricte (voir rubrique 4.2)
ETOPOSIDE TEVA 200 mg/10 ml, solution injectable pour perfusion en flacon n'est utilisable que par voie intraveineuse stricte en perfusion lente (sur une durée d'au moins 60 minutes) en raison du risque d'hypotension lié à une injection intraveineuse rapide.

· Des réactions au site d'injection peuvent se produire durant l'administration d'étoposide. En raison de la possibilité d'une extravasation, il est recommandé de surveiller étroitement le site de perfusion pour tout signe d'infiltration pendant l'administration. A ce jour aucun traitement spécifique n'est connu pour les réactions d'extravasation.
Conduite à tenir en cas d'extravasation sous perfusion intraveineuse :

o arrêter la perfusion aux premiers signes de brûlures;

o injecter par voie sous-cutanée un corticoïde (100 à 300 mg d'hydrocortisone ou 4 à 12 mg de dexaméthasone) autour de la lésion;

o appliquer une pommade à l'hydrocortisone à 1% sur la zone infiltrée, jusqu'à disparition de l'érythème;

o appliquer des pansements secs, pendant 24 h, sur la zone infiltrée.

· Dès que l'on considère l'utilisation de l'étoposide comme traitement possible, il convient d'évaluer le besoin et l'utilité de ce traitement par rapport au risque d'effets secondaires. La majorité de ces effets secondaires sont réversibles s'ils sont détectés de manière précoce. En cas de réaction sévère, la posologie doit être réduite ou le traitement interrompu et des mesures correctrices appropriées doivent être mises en place selon l'appréciation clinique du médecin. Le traitement par étoposide ne doit être repris qu'avec précaution, en évaluant de manière adéquate son utilité, et en surveillant l'éventuelle récurrence d'une toxicité.

· Le risque de toxicité liée à l'étoposide peut être accru chez les patients présentant un faible taux d'albumine sérique. Les fonctions rénale et hépatique doivent être surveillées régulièrement chez les patients en insuffisance rénale et/ou hépatique, en raison du risque d'accumulation.

· Les infections bactériennes doivent être traitées et contrôlées avant le traitement par étoposide.

· L'étoposide présentant un potentiel génotoxique, une contraception efficace est requise chez les hommes et les femmes pendant le traitement et jusqu'à 6 mois après sa fin. Il est recommandé aux patients d'obtenir une consultation génétique s'ils envisagent de concevoir un enfant après la fin du traitement. L'étoposide pouvant réduire la fertilité masculine, une cryoconservation du sperme peut être envisagée en vue d'une paternité ultérieure (vois rubrique 4.6).

· Utilisation pédiatrique : La sécurité et l'efficacité de l'étoposide n'ont pas été étudiées de manière systématique dans la population pédiatrique.
Ce produit contient du polysorbate 80. Chez le nourrisson prématuré, on a décrit un syndrome engageant le pronostic vital et caractérisé par une défaillance hépatique et rénale, une détérioration de la fonction pulmonaire, une thrombopénie et de l'ascite lors de l'injection de vitamine E contenant du polysorbate 80.

· Ce médicament est généralement déconseillé en association avec les vaccins vivants atténués et la phénytoïne.

· Ce médicament contient 35% de vol d'éthanol (alcool), c.-à-d. jusqu’ à 241 mg par ml de solution. L’utilisation de ce médicament est dangereuse chez les sujets alcooliques et doit être prise en compte chez les femmes enceintes ou allaitant, les enfants et les groupes à haut risque tels que les insuffisants hépatiques ou les épileptiques.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Ce médicament est déconseillé en association avec les médicaments provoquant une réaction antabuse avec l'alcool (disulfirame, certains antibactériens, certains antifongiques), les dépresseurs du SNC (antidépresseurs, antihistaminiques, anxiolytiques, neuroleptiques, morphiniques, certains antihypertenseurs), les médicaments destinés au traitement du diabète (chlorpropamide, glibenclamide, glipizide, insuline, metformine, sulfamides hypoglycémiants).

En raison de l'augmentation du risque thrombotique lors des affections tumorales, le recours à un traitement anticoagulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle s'ajoute l'éventualité d'une interaction entre les anticoagulants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, imposent, s'il est décidé de traiter le patient par anticoagulants oraux, d'augmenter la fréquence des contrôles de l'INR.

Associations contre-indiquées

Vaccin anti-amarile (fièvre jaune) (voir rubrique 4.3)

Risque de maladie vaccinale généralisée mortelle.

Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune) chez les sujets immunodéprimés (voir rubrique 4.3)

Les vaccins vivants sont contre-indiqués chez les patients immunodéprimés.

Associations déconseillées

Phénytoïne, (et par extrapolation fosphénytoïne)

Risque de survenue de convulsions par diminution de l'absorption digestive de la seule phénytoïne par le cytotoxique, ou bien risque de majoration de la toxicité ou de perte d'efficacité du cytotoxique par augmentation de son métabolisme hépatique par la phénytoïne ou la fosphénytoïne.

Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune).

Risque de maladie vaccinale généralisée éventuellement mortelle.

Ce risque est majoré chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-jacente.

Utiliser un vaccin inactivé lorsqu'il existe (poliomyélite).

Associations à prendre en compte

Immunosuppresseurs (ciclosporine, tacrolimus, sirolimus)

Immunodépression excessive avec risque de lymphoprolifération.

La ciclosporine à hautes doses (avec des concentrations supérieures à 2 000 ng/ml) associée à l'étoposide par voie orale a provoqué une augmentation de 80% de la biodisponibilité de l'étoposide (ASC) conjointement à une réduction de 38% de la clairance totale de l'étoposide par rapport à l'étoposide administré seul.

L'utilisation préalable ou concomitante d'autres substances avec des effets myélosuppresseurs similaires à l'étoposide peut conduire à des effets additifs ou synergiques (voir rubrique 4.4).

Le traitement concomitant par cisplatine a été associé à une réduction de la clairance totale de l'étoposide.

Augmentation du risque thrombotique et hémorragique au cours des affections tumorales. De surcroit, possible interaction entre les antivitamines K et la chimiothérapie. Un contrôle plus fréquent de l’INR est recommandé.

L'administration concomitante de warfarine peut conduire à une élévation de l'INR. Il est donc recommandé de surveiller étroitement l'INR.

In vitro, le taux de liaison aux protéines plasmatiques est de 97% in vitro. La phénylbutazone, le salicylate de sodium et l'acide acétylsalicylique peuvent modifier la liaison de l'étoposide aux protéines.

Il a été fait état d'une résistance croisée entre les anthracyclines et l'étoposide lors des études précliniques.

4.6. Fertilité, grossesse et allaitement

L'utilisation de l'étoposide est contre-indiquée chez la femme enceinte et en cas d'allaitement.

L'étoposide peut être foetotoxique lorsqu'il est administré aux femmes enceintes. Un effet tératogène a été démontré chez la souris et le rat. On ne dispose pas de données adéquates d'études bien contrôlées chez la femme enceinte. Les femmes en âge de procréer doivent éviter une grossesse durant le traitement avec l'étoposide. Si ce produit est utilisé pendant la grossesse, ou si une grossesse survient durant le traitement, la patiente doit être informée du risque encouru pour son enfant.

L'étoposide présentant un potentiel génotoxique, une contraception efficace est requise chez les hommes et les femmes pendant le traitement et jusqu'à 6 mois après sa fin. Il est recommandé aux patients d'obtenir une consultation génétique s'ils envisagent de concevoir un enfant après la fin du traitement. L'étoposide pouvant réduire la fertilité masculine, une cryoconservation du sperme peut être envisagée en vue d'une paternité ultérieure (vois rubrique 4.6).

On ignore si l'étoposide est excrété dans le lait maternel. De nombreux produits l'étant, et en raison du risque d'effets secondaires sérieux chez les nourrissons allaités pendant un traitement par étoposide, une décision doit être prise soit d’interrompre l’allaitement soit d’interrompre/de s’abstenir du traitement avec l'étoposide en prenant en compte le bénéfice de l’allaitement pour l’enfant par rapport au bénéfice du traitement pour la femme.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

L'effet de l'étoposide sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines n'a pas été étudié. Si le patient présente des effets secondaires tels qu'une fatigue ou une somnolence, il convient d'éviter de conduire ou d'utiliser des machines. En raison de la baisse de vigilance induite par la présence d'alcool, l'attention est attirée sur les risques liés à la conduite de véhicule ou l'utilisation de machine.

4.8. Effets indésirables

Le tableau ci-dessous présente les effets indésirables par classe de système d’organes et par fréquence, définie selon les catégories suivantes : très fréquent (³1/10), fréquent (³1/100,<1/10), peu fréquent (³1/1,000, <1/100), et rare (³1/10,000,<1/1,000).

Effets indésirables rapportés avec l'étoposide

Tumeurs bénignes, malignes et non précisées (incl kystes et polypes)

Fréquent

Leucémie aigüe

Affections hématologiques et du système lymphatique*

Très fréquent

Myélosuppression*, leucopénie, thrombopénie, neutropénie, anémie

Affections cardiaques

Fréquent

Infarctus du myocarde, arythmie

Affections du système immunitaire

Fréquent

Réactions anaphylactoïdes**

Affections du système nerveux

Fréquent

Vertiges

Peu fréquent

Neuropathie périphérique

Rare

Convulsions***, névrite optique, cécité corticale transitoire, neurotoxicité (par exemple, somnolence, fatigue)

Affections vasculaires

Fréquent

Hypotension systolique transitoire après administration intraveineuse rapide, hypertension

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

Rare

Fibrose pulmonaire, pneumonie interstitielle

Affections gastro-intestinales

Très fréquent

Douleur abdominale, constipation, nausées et vomissements, anorexie

Fréquent

Inflammation des muqueuses (y compris stomatites et oesophagites), diarrhée

Rare

Dysphagie, dysgueusie

Affections hépatobiliaires

Très fréquent

Hépatotoxicité

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Très fréquent

Alopécie, pigmentation

Fréquent

Rash, urticaire, prurit

Rare

Syndrome de Stevens-Johnson, syndrome de Lyell, radiodermite

Troubles généraux et anomalies au site d'administration

Très fréquent

Asthénie, malaise

Fréquent

Extravasation****, phlébite

* Des cas de myélosuppression fatale ont été rapportés.

** Les réactions anaphylactoïdes peuvent être fatales.

*** Les convulsions sont occasionnellement associées à des réactions allergiques.

**** Les données obtenues depuis la commercialisation font état de toxicité locale des tissus mous, d'oedème, de douleurs, de cellulite et de nécrose, y compris de nécrose cutanée, comme complications d'une extravasation.

Dans les paragraphes ci-dessous, les incidences des effets indésirables (exprimées en moyenne %) proviennent d'études où l'étoposide était utilisé seul.

Toxicité hématologique :

Une myélosuppression à issue fatale a été rapportée après administration d'étoposide. La myélosuppression est généralement dose-limitante. Le rétablissement médullaire est généralement complet au bout de 20 jours, sans qu'une toxicité cumulative n'ait été rapportée.

Le nadir des granulocytes et des plaquettes se produit généralement environ 10 à 14 jours après administration d'étoposide, suivant la voie d'administration et le schéma de traitement. Les nadirs ont tendance à apparaître plus tôt après administration intraveineuse comparée à la voie orale.

Une leucopénie voire une leucopénie sévère (inférieure à 1 000/mm3) ont été observées dans 60-91% et 7-17%, respectivement des patients sous étoposide. Une thrombopénie et une thrombopénie sévère (inférieure à 50 000/mm3) ont été observées dans 28-41% et 4-20% des cas, respectivement. Fièvre et infections sont également très fréquentes chez les patients neutropéniques recevant de l'étoposide.

Toxicité gastro-intestinale :

Nausées et vomissements constituent les principaux effets toxiques de l'étoposide au niveau gastro-intestinal. Ils peuvent généralement être contrôlés par un traitement antiémétique et ont été rapportés chez 31-43% des patients traités par étoposide. Une anorexie a été notée chez 10-13% des patients et une stomatite chez 1-6% des patients traités par étoposide par voie intraveineuse. Une diarrhée est survenue chez 1-13% de ces patients.

Alopécie :

Jusqu'à 66% des patients traités par étoposide et 44% des patients traités par phosphate d'étoposide ont présenté une alopécie réversible, progressant parfois jusqu'à une calvitie totale.

Modifications de pression artérielle :

Hypotension :

Une hypotension transitoire a été rapportée après administration intraveineuse rapide chez des patients traités par étoposide, sans association à une toxicité cardiaque ou à des modifications électrocardiographiques. L'hypotension répond généralement à l'arrêt de la perfusion d'étoposide et/ou d'autres traitements de soutien appropriés. Lors de la reprise de la perfusion, il faut utiliser un débit plus lent d'administration.

Il n'a pas été fait état d'hypotension retardée.

Hypertension :

Des épisodes d'hypertension ont été rapportés lors d'études cliniques avec l'étoposide. En cas d'hypertension cliniquement significative chez des patients sous étoposide, il convient d'instaurer une thérapie de soutien appropriée.

Réactions allergiques :

Des réactions anaphylactoïdes ont été rapportées pendant ou immédiatement après l'administration intraveineuse d'étoposide. Le rôle de la concentration ou de la vitesse de perfusion dans le développement de ces réactions est incertain. La pression artérielle se normalise en quelques heures après l'arrêt de la perfusion. Des réactions anaphylactoïdes peuvent se produire dès la première dose d'étoposide.

Des réactions aigües fatales associées à un bronchospasme ont été rapportées avec l'étoposide. Un oedème facial a été rapporté dans 2% des cas et des éruptions cutanées chez 3% des patients recevant du phosphate d'étoposide.

Complications métaboliques :

Un syndrome de lyse tumorale (parfois fatal) a été rapporté lors de l'utilisation d'étoposide en association avec d'autres agents chimiothérapeutiques.

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : www.ansm.sante.fr.

4.9. Surdosage

· Des doses totales de 2,4 g/m2 à 3,5 g/m2 administrées par voie intraveineuse sur 3 jours ont provoqué une inflammation sévère des muqueuses et une myélotoxicité. Chez des patients recevant des doses intraveineuses d'étoposide dépassant la dose maximale recommandée, il a été rapporté une acidose métabolique et des cas de toxicité hépatique sévère ont été rapportés.

· Aucun antidote spécifique n'est actuellement connu. Le traitement doit donc être symptomatique et de soutien. Les patients doivent être étroitement surveillés.

· L'étoposide et ses métabolites ne sont pas dialysables.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique : ALCALOIDES VEGETAUX ET AUTRES MEDICAMENTS D'ORIGINE NATURELLE, code ATC : L01CB01

(L: anticancéreux et immunomodulateurs)

L'étoposide est un dérivé semi-synthétique de la podophyllotoxine faiblement hydrosoluble. Il inhibe l'entrée en mitose (prophase) des cellules tumorales, vraisemblablement par action sur la topo-isomérase II chargée de ressouder les brins d'ADN après leur cassure. Aux fortes concentrations, une lyse des cellules en mitose est observée.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

La distribution dans le liquide céphalo-rachidien est variable et faible ; le produit se distribue essentiellement dans le foie, le rein, la rate, le cerveau, le cœur, l'intestin.

Environ 94 % du produit circulant sont liés aux protéines plasmatiques.

Après administration par voie intraveineuse, les concentrations plasmatiques augmentent proportionnellement à la dose injectée dans l'intervalle de doses allant de 0 à 3 g/m2.

La rapidité de l'élimination de l'étoposide est compatible avec le délai respecté entre la fin de la chimiothérapie et la réinjection de cellules souches hématopoïétiques (72 h en général).

L'étoposide est caractérisé par une demi-vie plasmatique de 6,8 heures en moyenne (3-12 heures) après administration intraveineuse.

L'élimination urinaire est de l'ordre de 30 à 60 % dont 25 à 60 % sous forme de produit inchangé.

Chez l'insuffisant rénal, la clairance plasmatique est significativement corrélée avec celle de la créatinine quand celle-ci est inférieure à 60 ml/min/1,73 m2, nécessitant un ajustement des doses dans cette population.

Chez l'insuffisant hépatique, la clairance et la demi-vie plasmatique sont inchangées par rapport à la population de référence.

5.3. Données de sécurité préclinique

Toxicité / tératogénicité

L'étoposide est embryotoxique et tératogène chez l'animal (souris - rat).

Mutagénèse

Les résultats des tests in vitro et in vivo sont positifs avec mutation des gènes et des chromosomes provoquée par l'étoposide. Ces résultats laissent présager des risques d'effets mutagènes chez l'être humain.

Carcinogénèse

Aucun test n'a été réalisé chez l'animal.

Si l'on se base sur l'effet d'altération de l'ADN et sur les propriétés mutagènes, l'étoposide est potentiellement cancérigène.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Acide citrique anhydre, polysorbate 80, éthanol, macrogol 300.

6.2. Incompatibilités

Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d'autres médicaments à l'exception de ceux mentionnés dans la rubrique 6.6.

La compatibilité physico-chimique des solutions diluées d'étoposide à 0,2 et 0,4 mg/ml a été démontrée avec des poches en PVC mou.

Les autres poches en PVC (non mou) ne peuvent être utilisés.

6.3. Durée de conservation

3 ans.

6.4. Précautions particulières de conservation

A conserver à une température ne dépassant pas 25°C.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

10 ml de solution en flacon (verre de type I) avec bouchon (chlorobutyle enduit de téflon inerte noir); boîte de 1 flacon.

.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

La manipulation de ce cytotoxique par le personnel infirmier ou médical nécessite un ensemble de précautions permettant d'assurer la protection du manipulateur et de son environnement (voir rubrique 4.2).

Tout produit non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.

Les solutions diluées dans du chlorure de sodium 0,9 % ou dans du glucose à 5 % à la concentration en étoposide de 0,2 mg/ml et de 0,4 mg/ml doivent être utilisées immédiatement. Toutefois, si l'utilisation n'est pas immédiate, les conditions et la durée de conservation avant injection sont sous la responsabilité de l'utilisateur ; mais les données du laboratoire montrent que les solutions à la concentration de 0,2 mg/ml ou 0,4 mg/ml ne devront pas être conservées plus de 12 heures à une température inférieure à 25°C.

Les concentrations supérieures à 0,4 mg/ml ne doivent pas être utilisées, l'étoposide risquant de précipiter.

Sur le plan physico-chimique, la compatibilité des solutions diluées d'étoposide (≤ 0,4 mg/ml) a été démontrée avec les solutions de cisplatine et de chlorhydrate d'alizapride et de tropisétron lorsque les deux produits sont co-administrés par l'intermédiaire d'un système de perfusion en Y.

L'étoposide, comme toutes les autres solutions injectables non aqueuses, doit être prélevé au moyen d'une seringue en verre ou en polypropylène.

La compatibilité physico-chimique des solutions diluées d'étoposide de 0,2 à 0,4 mg/ ml a été démontrée avec des poches en PVC mou.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

TEVA SANTE

100-110, ESPLANADE DU GENERAL DE GAULLE

92931 PARIS LA DÉFENSE CEDEX

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 34009 559 663 5 7 : 10 ml en flacon (verre) ; boîte de 1.

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.

Médicament soumis à prescription hospitalière. Prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou en hématologie ou aux médecins compétents en cancérologie. Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.