RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 07/11/2017

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

LINCOCINE 600 mg, solution injectable

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Chlorhydrate de lincomycine

Quantité correspondant à lincomycine................................................................................... 600 mg

Pour une ampoule de 2 ml.

Excipient à effet notoire : alcool benzylique

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Solution injectable.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

Elles procèdent de l'activité antibactérienne et des caractéristiques pharmacocinétiques de la lincomycine. Elles tiennent compte à la fois des études cliniques auxquelles a donné lieu le médicament et de sa place dans l'éventail des produits antibactériens actuellement disponibles.

Elles sont limitées aux infections sévères, dues aux germes définis dans la rubrique 5.1 Propriétés pharmacodynamiques comme sensibles dans leurs manifestations:

· O.R.L.,

· bronchopulmonaires,

· stomatologiques,

· cutanées,

· génitales,

· ostéoarticulaires,

· abdominales post-chirurgicales,

· septicémiques.

Il convient de tenir compte des recommandations officielles concernant l'utilisation appropriée des antibactériens.

4.2. Posologie et mode d'administration

Posologie

Voie intramusculaire

· Adultes: 600 à 1800 mg/24 h

· Enfants de plus de 30 jours: 10 à 20 mg/kg/24h

Perfusion intraveineuse

NE PAS INJECTER PAR VOIE INTRAVEINEUSE DIRECTE.

· chez l'adulte: 600 mg (2 ml) 2 à 3 fois par 24 h, dans une perfusion lente de solution isotonique de glucose
ou de chlorure de sodium, en suivant les modalités d'administration définies ci-dessous:

· Cette posologie peut être augmentée en fonction de la nature et de la gravité de l'infection.

· chez l'enfant de plus de 30 jours: en fonction de la nature et de la gravité de l'infection: 10 à 20 mg/kg et par 24 h. La dose totale journalière sera fractionnée en 2 ou 3 administrations, en perfusion lente dans une solution isotonique de glucose ou de chlorure de sodium.

Mode d’administration

Pour l'administration en perfusion intraveineuse, les proportions à respecter sont les suivantes:

Dose minimum

Volume de diluant minimum

Temps de perfusion

600 mg

100 ml

1 heure

1g

100 ml

1 heure

2g

200 ml

2 heures

3g

300 ml

3 heures

4g

400 ml

4 heures

4.3. Contre-indications

· Hypersensibilité à la substance active, à la clindamycine ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1.

· Les infections méningées, même à germes sensibles, ne sont pas une indication, en raison d'une diffusion insuffisante de cet antibiotique dans le L.C.R.

· Allaitement (cf. rubrique 4.6)

· En raison de la présence d'alcool benzylique, ce médicament est contre-indiqué chez les prématurés et les nouveau-nés à terme (Voir rubrique 4.4 Mises en garde spéciales et précautions d’emploi).

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Mises en garde

Des diarrhées associées à Clostridium difficile ont été rapportées avec la plupart des agents antibactériens, incluant la lincomycine. Leur sévérité peut aller de la diarrhée légère à la colite fatale. Le traitement par un agent antibactérien modifie la flore normale du côlon conduisant à une prolifération bactérienne due à C Difficile.

C Difficile produit des toxines A et B qui contribuent au développement de diarrhées. Les souches de C Difficile produisant des hypertoxines conduisent à une augmentation de la morbidité et de la mortalité, car ces infections peuvent être résistantes aux traitements antibiotiques et nécessiter une colectomie. Les diarrhées dues à Clostridium difficile doivent être suspectées chez tous les patients présentant une diarrhée suite à la prise d’antibiotique. Une attention particulière devra être portée sur les antécédents médicaux car de telles diarrhées ont été observées 2 mois après administration du traitement antibiotique.

Toute diarrhée grave, survenant même plusieurs semaines après l'arrêt des médicaments, doit être à priori, imputée au traitement. L'administration de produits favorisant la stase fécale doit alors être évitée. Cette diarrhée impose l'arrêt du traitement, et les formes graves l'hospitalisation. Il est recommandé de pratiquer un examen endoscopique.

Les cas bénins présentant une altération légère de la muqueuse peuvent régresser par simple arrêt du traitement. Les cas modérés ou graves, outre un traitement symptomatique sous surveillance médicale stricte, justifient l'administration orale de vancomycine (chez l'adulte: 125 à 500 mg 4 fois/jour pendant cinq à dix jours) ou à défaut de métronidazole (750 mg 2 fois/jour pendant le même temps).

L’utilisation d’antibiotiques peut favoriser l’émergence de germes non sensibles, en particulier les levures.

Précautions d'emploi

· Proscrire l'administration intraveineuse directe.

· Ne pas administrer aux colitiques (cf. "Mises en garde").

· A utiliser avec prudence chez les malades ayant des antécédents d'asthme ou d'autres allergies.

·

· Les traitements de longue durée ne devront être effectués que sous surveillance de la formule sanguine, des tests hépatiques et de la fonction rénale.

· En cas d'insuffisance rénale ou hépatique, la demi-vie de la lincomycine est augmentée. Il est donc recommandé d'adapter les posologies en fonction des taux sériques régulièrement dosés.

· Ce médicament contient 18,9 mg/2 ml d'alcool benzylique. L’alcool benzylique, un conservateur, a été associé à des effets indésirables graves dont celui du « syndrome de respiration haletante » (ou « gasping syndrome ») et de décès dans la population pédiatrique. Bien qu’aux doses thérapeutiques usuelles les quantités d’alcool benzylique délivrées sont considérablement plus faibles que les doses à l’origine du « syndrome de respiration haletante », la quantité minimale d’alcool benzylique pour laquelle une toxicité peut survenir n’est pas connue. Le risque de toxicité par l’alcool benzylique dépend de la quantité administrée et de la capacité de détoxification hépatique du produit. Les prématurés et nouveau-nés de faible poids ont davantage de risques de présenter une toxicité. Il peut provoquer des réactions toxiques et des réactions de type anaphylactoïde chez les nourrissons et les enfants jusqu'à 3 ans.(Voir rubrique 4.3 Contre-indications)

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Associations contre-indiquées :

+ Erythromycine

Ne pas associer à l'érythromycine pour éviter un antagonisme possible.

Association faisant l’objet de précautions d’emploi

+ Curares

Potentialisation des curares lorsque l’antibiotique est administré par voie parentérale avant, pendant ou après l’agent curarisant. Surveiller le degré de curarisation en fin d’anesthésie.

Associations à prendre en compte :

INTERACTION AVEC LES EXAMENS PARACLINIQUES

La lincomycine peut interférer sur le dosage des phosphatases alcalines de sérum.

Les valeurs obtenues sont alors faussement élevées.

Problèmes particuliers du déséquilibre de l'INR

De nombreux cas d'augmentation de l'activité des anticoagulants oraux ont été rapportés chez des patients recevant des antibiotiques. Le contexte infectieux ou inflammatoire marqué, l'âge et l'état général du patient apparaissent comme des facteurs de risque. Dans ces circonstances, il apparaît difficile de faire la part entre la pathologie infectieuse et son traitement dans la survenue du déséquilibre de l'INR. Cependant, certaines classes d'antibiotiques sont davantage impliquées: il s'agit notamment des fluoroquinolones, des macrolides, des cyclines, du cotrimoxazole et de certaines céphalosporines.

4.6. Fertilité, grossesse et allaitement

Grossesse

Il est préférable, par mesure de précaution, de ne pas utiliser la lincomycine au cours de la grossesse. En effet, bien que les données cliniques soient rassurantes, elles sont en un nombre limité et les données animales sont insuffisantes.

L'alcool benzylique peut traverser la barrière placentaire (voir rubrique 4.4 Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).

Allaitement

Compte tenu du profil de tolérance de ce médicament, l'allaitement est contre-indiqué en cas de traitement par ce médicament (cf. rubrique 4.3).

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Il n'y a pas d'effets délétères sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines.

4.8. Effets indésirables

Tableau des effets indésirables

Classe Système- Organe

Très Fréquent (>1/10)

Fréquent (>1/100 à <1/10)

Peu Fréquent (>1/1000 à <1/100)

Rare (>1/10000 à <1/1000)

Très rare ((<1/10000)

Fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles)

Infections et infestations

Vaginite

Colite pseudomembraneuse, colite à Clostridium Difficile

Affections hématologiques et du système lymphatique

Pancytopénie, Agranulocytose, anémie aplasique, neutropénie, leucopénie, purpura thrombopénique

Affections du système immunitaire

Réaction anaphylactique, angioedème, maladie sérique

Affections cardiaques

Arrêt cardio-respiratoirea

Affections vasculaires

Hypotensionb, thrombophlébitec

Affections gastro-intestinales

Diarrhée, nausée, vomissement

Gêne abdominale

Affections hépatobiliaires

Ictère, anomalies des tests de la fonction hépatique

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Rash, urticaire

Prurit

Syndrome de Stevens-Johnson, dermatite bulleuse, dermatite exfoliative, érythème polymorphe

Troubles généraux et anomalies au site d’administration

Collection aseptique au site d’injectiond, induration au site d’injectiond, douleur au site d’injectiond, irritation au site d’injectiond

a. De rares cas ont été rapportés après une administration intraveineuse trop rapide.

b. Après une administration parentérale, en particulier après une administration trop rapide.

c. Cet événement a été rapporté avec l’injection intraveineuse.

d. Rapporté avec l’injection intramusculaire.

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : www.ansm.sante.fr.

4.9. Surdosage

En cas de surdosage, des réactions gastro-intestinales peuvent apparaître, incluant douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhées. De plus, des cas légers et transitoires de fatigue, vertige, étourdissement, hypotension, dyspnée, paresthésie périorale, somnolence, démangeaison ont également été rapportés.

En cas d'administration par voie intraveineuse de fortes doses non diluées, des cas d'arrêts cardiopulmonaires ont été rapportés. Ces effets indésirables n'apparaissent pas lorsque le médicament est administré lentement et est dilué (cf rubrique 4.2).

Il n'existe pas d'antidote connu. Le traitement doit être symptomatique et adapté.

L'hémodialyse et la dialyse péritonéale ne sont pas efficaces pour éliminer la lincomycine du sérum.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique : Lincosamides, code ATC : J01FF.

CARACTERISTIQUES GENERALES

La lincomycine est un antibiotique de la famille des Lincosamides.

SPECTRE D'ACTIVITE ANTIBACTERIENNE

Les concentrations critiques séparent les souches sensibles des souches de sensibilité intermédiaire et ces dernières, des résistantes :

S ≤ 2 mg/l et R > 8 mg/l

La prévalence de la résistance acquise peut varier en fonction de la géographie et du temps pour certaines espèces. Il est donc utile de disposer d'informations sur la prévalence de la résistance locale, surtout pour le traitement d'infections sévères. Ces données ne peuvent apporter qu'une orientation sur les probabilités de la sensibilité d'une souche bactérienne à cet antibiotique.

Lorsque la variabilité de la prévalence de la résistance en France est connue pour une espèce bactérienne, elle est indiquée dans le tableau ci-dessous :

Catégories

Fréquence de résistance acquise en France (> 10%) (valeurs extrêmes)

ESPÈCES SENSIBLES

Aérobies à Gram positif positif

Corynebacterium diphtheriae

Enterococcus faecium

50 - 70 %

Erysipelothrix

Staphylococcus méti-S

Staphylococcus méti-R *

70 - 80 %

Streptococcus B

Streptococcus non groupable

30 - 40 %

Streptococcus pneumoniae

35 - 70 %

Streptococcus pyogenes

16-31 %

Aérobies à Gram négatif

Campylobacter

Anaérobies

Actinomyces

Bacteroides

5 - 30 %

Capnocytophaga

Clostridium (autres que perfringens et difficile)

25 - 35 %

Clostridium perfringens

Eubacterium

Fusobacterium

Gardnerella vaginalis

Mobiluncus

Peptostreptococcus

20 - 30 %

Porphyromonas

Prevotella

Propionibacterium acnes

5-15%

Veillonella

Autres

Chlamydia trachomatis

Leptospires

Mycoplasma hominis

Mycoplasma pneumoniae

Catégories

ESPÈCES RÉSISTANTES

Aérobies à Gram positif

Corynebacterium jeikeium

Entérocoques (autres que Enterococcus faecium)

Listeria

Nocardia asteroïdes

Rhodococcus equi

Aérobies à Gram négatif

Bacilles à Gram négatif non fermentaires

(Acinetobacter, Pseudomonas,...)

Branhamella catarrhalis

Entérobactéries

Haemophilus

Legionella

Neisseria

Pasteurella

Anaérobies

Clostridium difficile

Autres

Mycobactéries

Ureaplasma urealyticum

* La fréquence de résistance à la méticilline est environ de 30 à 50 % de l'ensemble des staphylocoques et se rencontre surtout en milieu hospitalier.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Absorption

Après administration par voie intramusculaire de 600 mg de lincomycine, la concentration sérique maximale est obtenue au bout de une à deux heures. Elle varie entre 8,0 et 18,0 mcg/ml.

Distribution

La demi-vie est comprise entre 4 et 6 heures en moyenne.

La lincomycine se distribue largement dans tout l'organisme, sans, semble-t-il, se concentrer dans un organe particulier.

La liaison aux protéines plasmatiques est de l'ordre de 70 pour cent.

Le taux dans le L.C.R. est faible: (cf. rubrique 4.3).

La lincomycine passe la barrière placentaire.

Passage dans le lait maternel: la lincomycine est retrouvée dans le lait maternel à des concentrations de 0,5 à 2,4 mcg/ml.

La diffusion dans l'os est excellente.

Biotransformation

Le métabolisme de la lincomycine se situe dans le foie.

Élimination

La lincomycine est excrétée par les urines et la bile, et est retrouvée dans les fécès.

L'excrétion biliaire est très importante, et les concentrations obtenues sont deux à six fois plus importantes que la concentration sanguine. Elles diminuent en cas d'insuffisance hépatique.

L'excrétion urinaire varie selon le mode d'administration:

· 1,8 à 24,8 pour cent après dose I. M. unique de 600 mg (moyenne 17,3 pour cent)

· 4,9 à 20,3 pour cent après perfusion de 600 mg en 2 h. (moyenne 13,8 pour cent)

L'élimination dans les fécès est de 4 à 14 % d'une dose administrée par voie parentérale.

5.3. Données de sécurité préclinique

Aucun effet indésirable sur la survie des descendants n'a été observé de la naissance au sevrage dans des études réalisées chez le rat utilisant des doses orales de lincomycine jusqu'à 1000 mg/kg (7,5 fois la dose humaine maximale qui est de 8 g/jour). Aucun effet tératogène n'a été observé dans une étude menée chez des rats traités avec plus de 55 fois la plus forte dose recommandée chez l'homme qui est de 8 g/jour.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Alcool benzylique, eau pour préparations injectables.

6.2. Incompatibilités

En l’absence d’études de compatibilité, ce médicament ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments autres que ceux précisés à la rubrique 4.2.

Il existe une incompatibilité physicochimique avec la novobiocine, la kanamycine et la phénytoïne.

6.3. Durée de conservation

3 ans pour les ampoules seules et deux ans pour les boîtes comportant seringue et aiguille stérile.

Après ouverture : le produit doit être utilisé immédiatement.

6.4. Précautions particulières de conservation

Pas de condition particulière de conservation.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Ampoule(s) en verre de 2 ml. Boîte de 1 et 50 ampoules.

Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Pas d’exigences particulières.

Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

PFIZER HOLDING FRANCE

23-25, AVENUE DU DOCTEUR LANNELONGUE

75014 PARIS

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 34009 561 651 0 0: ampoule(s) en verre de 2 ml. Boîte de 1.

· 34009 553 944 2 6: ampoule(s) en verre de 2 ml. Boîte de 50.

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

Date de première autorisation: 02 Novembre 1982

Date de dernier renouvellement: 30 septembre 2017 (illimité)

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I

Médicament réservé à l’usage hospitalier.