RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT
ANSM - Mis à jour le : 05/03/2018
ETOPOSIDE MEDAC 20 mg/mL, solution à diluer pour perfusion
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
1 mL de solution à diluer pour perfusion contient 20 mg d'étoposide.
1 flacon de 5 mL de solution à diluer pour perfusion contient 100 mg d'étoposide.
1 flacon de 25 mL de solution à diluer pour perfusion contient 500 mg d'étoposide.
1 flacon de 50 mL de solution à diluer pour perfusion contient 1 000 mg d'étoposide.
Excipient à effet notoire : éthanol 262 mg/mL.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
Solution à diluer pour perfusion.
Le produit est un liquide translucide et jaunâtre.
4.1. Indications thérapeutiques
Les données disponibles indiquent que l'étoposide peut être utilisé dans le traitement du cancer du poumon à petites cellules, du carcinome testiculaire non séminomateux résistant, de la leucémie aiguë myélomonocytaire et de la leucémie aiguë monocytaire (LAM, FAB de sous‑type M4 ou M5), en association après échec de la chimiothérapie d'induction.
4.2. Posologie et mode d'administration
Posologie
La posologie recommandée d'étoposide est de 60 à 120 mg/m² de surface corporelle en perfusion intraveineuse par jour pendant 5 jours consécutifs. Puisque l'étoposide provoque une myélosuppression, l’intervalle entre deux cures doit être d’au moins 21 jours, toutefois dans certains cas exceptionnels des intervalles plus courts sont acceptables. Pour les indications non‑hématologiques, l’intervalle entre deux cures doit être d’au moins 21 jours. Dans tous les cas, les cures d'étoposide ne doivent pas être répétées avant que le bilan sanguin ne présente plus aucun signe de myélosuppression et qu'il soit jugé convenable.
Dans l'ensemble, les schémas posologiques de 100 mg/m² pendant 5 jours consécutifs ou de 120 mg/m² tous les deux jours aux jours 1, 3, et 5 sont les plus souvent utilisés.
Adaptations posologiques
La posologie doit être adaptée en fonction des effets myélosuppresseurs des substances associées ou des effets d’une radiothérapie ou d’une chimiothérapie antérieures qui ont pu compromettre les réserves médullaires.
Un nouveau cycle de traitement à base d’étoposide ne doit pas être initié en présence d’une leucopénie en dessous de 1 500 cellules/mm³ ou d’une thrombopénie inférieure à 100 000 cellules/mm³, à moins qu’elle ne soit due à une pathologie maligne.
Après la dose initiale, la posologie doit être ajustée si la numération des neutrophiles est inférieure à 500 cellules/mm3 pendant plus de 5 jours ou en présence d’un état fébrile ou infectieux, si les plaquettes sont en dessous de 25 000 cellules/mm3, s’il se développe tout autre signe de toxicité de grade 3 ou 4 ou si la clairance rénale est inférieure à 50 mL/min.
Population âgée
Aucune adaptation de posologie n’est nécessaire.
Insuffisance rénale
Chez les patients présentant une insuffisance rénale, le schéma posologique initial doit être adapté comme indiqué ci-après sur la base de la clairance de la créatinine mesurée.
Clairance de la créatinine mesurée |
Dose d’étoposide |
> 50 mL/min |
100 % de la dose |
15‑50 mL/min |
75 % de la dose |
En outre, la posologie doit être adaptée selon la tolérance du patient et l’effet clinique. Il n'existe aucune donnée chez les patients dont la clairance de la créatinine est < 15 mL/min et des réductions supplémentaires des doses doivent être considérées dans cette population.
Population pédiatrique
La sécurité et l’efficacité n’ont pas été établies chez les enfants et chez les adolescents. De ce fait, l’utilisation de l'étoposide n’est pas recommandée pour cette tranche d'âge.
Mode d’administration
L'étoposide doit être administré en perfusion intraveineuse lente uniquement. ETOPOSIDE NE DOIT EN AUCUN CAS ETRE ADMINISTRE PAR INJECTION INTRAVEINEUSE RAPIDE.
Précautions à prendre avant la manipulation ou l’administration du médicament
Des cas d’hypotension ont été signalés après une administration intraveineuse rapide. Il est donc recommandé d'administrer la solution d'étoposide sur une durée de 30 à 60 minutes. Des durées de perfusion plus longues peuvent être nécessaires selon le niveau de tolérance du patient.
ETOPOSIDE MEDAC doit être dilué avant utilisation. Immédiatement avant son administration, la dose requise d’étoposide doit être diluée, dans une solution de glucose à 5 % ou dans une solution pour injection de chlorure de sodium à 9 mg/mL (0,9 %), afin d’obtenir une concentration comprise entre 0,2 et 0,4 mg/mL, en général ne dépassant pas 0,25 mg/mL pour la concentration finale. Cette dose doit alors être administrée par perfusion intraveineuse sur une durée d'au moins 30 minutes.
Il faut veiller à éviter toute extravasation.
Pour les instructions concernant la dilution du médicament avant administration, voir la rubrique 6.6.
· Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1.
· Insuffisance hépatique sévère.
· Insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 15 mL/min, voir rubrique 4.2).
· Myélosuppression sévère.
· L’utilisation concomitante du vaccin contre la fièvre jaune ou d’autres vaccins vivants est contre-indiquée chez les patients immunodéprimés (voir rubrique 4.5).
L'étoposide ne doit pas être administré par injection intra‑artérielle ou intra‑cavitaire.
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
Des réactions au site d’injection peuvent se produire durant l'administration d'étoposide. En raison de la possibilité d’une extravasation, il est recommandé de surveiller étroitement le site de perfusion afin de prévenir une possible infiltration pendant l’administration du médicament. A ce jour, aucun traitement spécifique n’est connu pour les réactions d’extravasation.
Une dépression médullaire associée à des infections ou des hémorragies peut survenir.
Des cas de myélosuppression fatale ont été rapportés suite à l’administration d’étoposide. Les patients traités par l'étoposide doivent faire l’objet d’une surveillance étroite pendant et après la fin du traitement afin de détecter toute dépression médullaire. La myélosuppression dose-limitante constitue la toxicité la plus significative du traitement par étoposide. Il convient de pratiquer les examens suivants à l’initiation du traitement et avant chaque dose ultérieure d’étoposide : numération plaquettaire, hémoglobinémie, numération leucocytaire et différentielle. En cas de radiothérapie ou de chimiothérapie préalable, un intervalle adéquat doit être respecté pour permettre le rétablissement de la fonction médullaire.
L'étoposide ne doit pas être administré chez les patients avec une leucopénie en dessous de 1 500 cellules/mm³ ou une thrombopénie inférieure à 100 000 cellules/mm³, à moins qu’elle ne soit due à une pathologie maligne.
Après la première dose, la posologie doit être ajustée si la numération des neutrophiles est inférieure à 500 cellules/mm3 pendant plus de 5 jours ou en présence d’un état fébrile ou infectieux, si les plaquettes sont en dessous de 25 000 cellules/mm3, s’il se développe tout autre signe de toxicité de grade 3 ou 4 ou si la clairance rénale est inférieure à 50 mL/min. La posologie doit être modifiée en fonction des effets myélosuppresseurs des traitements associés ou de toute radiothérapie ou chimiothérapie préalable ayant pu compromettre la réserve médullaire.
Des cas de leucémie aigüe, avec ou sans syndrome myélodysplasique, ont été décrits chez des patients recevant des chimiothérapies contenant de l'étoposide. Ni le risque cumulé, ni les facteurs prédisposants liés au développement d'une leucémie secondaire ne sont connus. Le rôle supposé des schémas d'administration et des doses cumulées a été évoqué mais n'est pas clairement défini.
Une anomalie du chromosome 11q23 a été observée dans certains cas de leucémie secondaire chez des patients traités par épipodophyllotoxines. Cette anomalie a également été détectée chez des patients ayant développé une leucémie secondaire après un traitement par des chimiothérapies ne contenant pas d’épipodophyllotoxines, ainsi que dans des cas de leucémie de novo. Une autre caractéristique associée à la leucémie secondaire survenant chez des patients ayant reçu des épipodophyllotoxines est leur courte période de latence, avec un délai de développement médian de la leucémie d’environ 32 mois.
Les médecins doivent être vigilants en ce qui concerne l’apparition possible d’une réaction anaphylactique à l'étoposide, qui se manifeste par des frissons, de la fièvre, une tachycardie, un bronchospasme, une dyspnée et une hypotension, et qui peut être fatale. Le traitement sera symptomatique. Il convient d’interrompre immédiatement la perfusion et d’administrer des vasopresseurs, des corticoïdes, des antihistaminiques ou des solutés de remplissage, à la discrétion du médecin.
L'étoposide doit être administré uniquement par perfusion intraveineuse lente (généralement d’une durée de 30 à 60 minutes) car la survenue d’hypotension et de bronchospasme ont été signalés comme étant des effets secondaires possibles suite à une injection intraveineuse trop rapide.
Dès que l’on considère l’utilisation de l'étoposide comme traitement de chimiothérapie possible, le médecin doit évaluer le besoin et l’utilité de ce traitement par rapport au risque de réactions indésirables. La majorité de ces réactions indésirables sont réversibles si elles sont décelées de manière précoce. En cas de réaction sévère, la posologie doit être réduite ou le traitement interrompu et des mesures correctrices appropriées doivent être mises en place selon le jugement clinique du médecin. La reprise du traitement par l’étoposide doit se faire avec précaution, en évaluant de manière adéquate son utilité, et en surveillant l’éventuelle récurrence d’une toxicité.
Des nausées et des vomissements surviennent chez environ 30 à 40 % des patients. Les antiémétiques sont utiles pour maîtriser ces effets indésirables.
Le risque de toxicité lié à l’étoposide peut être accru chez les patients présentant un faible taux d’albumine sérique. Les fonctions hépatique et rénale doivent être régulièrement contrôlées chez les patients en insuffisance hépatique ou rénale en raison du risque d’accumulation.
Les infections bactériennes doivent être traitées et contrôlées avant d’instaurer le traitement par étoposide.
Le potentiel mutagène et cancérigène (voir rubrique 5.3) de l'étoposide doit être pris en considération lors de l’initiation d'un traitement à long terme.
En raison du potentiel mutagène de l’étoposide, une contraception efficace est nécessaire, tant chez l’homme que chez la femme, pendant toute la durée de traitement et jusqu’à 6 mois après son arrêt. Il est recommandé aux patients d’obtenir une consultation génétique s’ils envisagent de concevoir un enfant après la fin du traitement. Etant donné que l’étoposide peut diminuer la fertilité masculine, une cryoconservation du sperme peut être envisagée en vue d’une paternité ultérieure (voir rubrique 4.6).
Population pédiatrique
La sécurité et l'efficacité de l'étoposide n'ont pas été étudiées de manière systématique dans la population pédiatrique.
Ce produit contient du polysorbate 80. Chez les prématurés, un syndrome potentiellement fatal caractérisé par une insuffisance rénale et hépatique, une détérioration de la fonction pulmonaire, une thrombopénie et de l’ascite a été associé à l'utilisation de vitamine E injectable contenant du polysorbate 80.
Ce médicament contient 33 % de vol d´éthanol (alcool), c.‑à‑d. jusqu’à 262 mg par mL. Pour une dose de 120 mg/m², 2,7 g d'éthanol est administrée à un patient dont la surface corporelle est de 1,73 m², cela équivaut à 68 mL de bière ou 28 mL de vin par dose.
Dangereux en cas d’utilisation chez les personnes alcooliques. À prendre en compte chez les femmes enceintes ou allaitant, les enfants et les groupes à haut risque tels que les insuffisants hépatiques ou les épileptiques.
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
L'étoposide peut exacerber l’effet cytotoxique et myélosuppresseur d'autres médicaments (par ex. la ciclosporine). La ciclosporine à hautes doses (avec des concentrations plasmatiques supérieures à 2 000 ng/mL) associée à l’étoposide par voie orale a provoqué une augmentation de la biodisponibilité (AUC) de l’étoposide de 80 % par rapport à l’administration d’étoposide seul, conjointement à une diminution de 38 % de sa clairance totale.
Un traitement concomitant par cisplatine a été associé à une réduction de la clairance totale de l’étoposide.
Un traitement concomitant par la phénytoïne est associé à une augmentation de la clairance de l’étoposide et à une réduction de son efficacité.
L’effet des anti‑coagulants oraux peut être augmenté. L’administration concomitante de warfarine peut conduire à une élévation de l’INR (international normalized ratio). Il est recommandé de surveiller étroitement l’INR.
Il existe un risque accru de maladie vaccinale généralisée fatale en cas d’utilisation du vaccin contre la fièvre jaune. L’utilisation de vaccins vivants est contre‑indiquée chez les patients immunodéprimés (voir rubrique 4.3).
In vitro, le taux de liaison aux protéines plasmatiques est de 97 %. La phénylbutazone, le salicylate de sodium et l’acide salicylique peuvent modifier la liaison de l’étoposide aux protéines plasmatiques.
L'utilisation préalable ou concomitante d'autres substances avec des effets myélosuppresseurs similaires à l'étoposide peut conduire à des effets additifs ou synergiques (voir rubrique 4.4).
Il a été fait état d'une résistance croisée entre les anthracyclines et l'étoposide lors des études précliniques.
Il n'existe aucune donnée sur l'administration de l'étoposide avec d’autres médicaments connus pour inhiber l’activité de la phosphatase (par ex. chlorhydrate de lévamisole).
4.6. Fertilité, grossesse et allaitement
Femmes en âge de procréer/ Contraception chez les hommes et les femmes
En raison du potentiel mutagène de l’étoposide, une contraception efficace est nécessaire, tant chez l’homme que chez la femme, pendant toute la durée de traitement et jusqu’à 6 mois après son arrêt.
Il convient d’expliquer aux femmes en âge de procréer d’éviter une grossesse et de les informer du risque potentiel pour le fœtus.
Grossesse
Un effet tératogène a été démontré chez la souris et le rat. On ne dispose pas de données adéquates d’études bien contrôlées chez la femme enceinte.
L'étoposide peut être foetotoxique lorsqu'il est administré aux femmes enceintes.
ETOPOSIDE MEDAC ne doit pas être utilisé au cours de la grossesse, sauf si l’état clinique de la patiente justifie un traitement par étoposide.
Il est recommandé aux patients d'obtenir une consultation génétique s'ils envisagent de concevoir un enfant après la fin du traitement. Si une grossesse survient pendant le traitement, des conseils prénataux appropriés doivent être procurés et le bénéfice du traitement pour la mère doit être mesuré au regard du risque possible pour le fœtus.
On ignore si l'étoposide est excrété dans le lait maternel. De nombreux produits l’étant, et en raison du risque d’effets secondaires sérieux chez les nourrissons allaités pendant un traitement par étoposide, une décision doit être prise soit d’interrompre l’allaitement soit d’interrompre/de s’abstenir du traitement avec l'étoposide en prenant en compte le bénéfice de l’allaitement pour l’enfant par rapport au bénéfice du traitement pour la femme.
Fertilité
L’étoposide pouvant réduire la fertilité masculine, une cryoconservation du sperme peut être envisagée en vue d’une paternité ultérieure.
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Le tableau ci-dessous présente la liste des effets indésirables par classe de systèmes d’organes et par fréquence, définies selon la convention suivante : très fréquent (³ 1/10), fréquent (³ 1/100, < 1/10), peu fréquent (³ 1/1 000, < 1/100), et rare (³ 1/10 000, < 1/1 000).
Effets indésirables rapportés avec l'étoposide
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Tumeurs bénignes, malignes et non précisées (y compris les kystes et polypes) |
Fréquent |
Leucémie aiguë |
Affections hématologiques et du système lymphatique* |
Très fréquents |
Myélosuppression*, leucopénie, thrombocytopénie, neutropénie, anémie |
Fréquent |
Infections et hémorragie consécutives à une myélosuppression sévère |
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Affections du système immunitaire |
Fréquent |
Réactions anaphylactiques** |
Troubles du métabolisme et de la nutrition |
Rare |
Hyperuricémie |
Affections du système nerveux |
Fréquent |
Vertige |
Peu fréquents |
Neuropathie périphérique |
|
Rare |
Convulsions***, névrite optique, cécité corticale transitoire, neurotoxicité (par ex. somnolence, fatigue, confusion, hyperkinésie, akinésie) |
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Affections cardiaques |
Fréquents |
Infarctus du myocarde, arythmie |
Affections vasculaires |
Fréquent
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Hypotension systolique transitoire consécutive à une administration intraveineuse rapide, hypertension |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales |
Peu fréquent |
Toux, laryngospasme, cyanose |
Rare |
Fibrose pulmonaire, pneumopathie interstitielle, pneumonie |
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Affections gastro‑intestinales |
Très fréquent |
Douleurs abdominales, constipation, nausées et vomissements, anorexie |
Fréquent |
Mucosite (notamment stomatite et œsophagite), diarrhée |
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Rare |
Dysphagie, dysgueusie |
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Affections hépatobiliaires |
Très fréquent |
Hépatotoxicité |
Peu fréquent |
Augmentation des enzymes hépatiques |
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Affections de la peau et du tissu sous-cutané |
Très fréquent |
Alopécie, pigmentation |
Fréquents |
Rash, urticaire, prurit |
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Peu fréquent |
Œdème du visage et de la langue, sudation |
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Rare |
Syndrome de Stevens-Johnson, Syndrome de Lyell (nécrolyse épidermique toxique), radiodermite |
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Affections des organes de reproduction et du sein |
Rare |
Aménorrhée, hypoménorrhée, cycles anovulatoires |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration |
Très fréquents |
Asthénie, malaise |
Fréquents |
Extravasation****, phlébite |
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* Des cas de myélosuppression fatale ont été rapportés. ** Les réactions de type anaphylactique peuvent être fatales. *** Les convulsions sont occasionnellement associées à des réactions allergiques. **** Les données obtenues depuis la commercialisation font état de toxicité locale des tissus mous, d'oedème, de douleurs, de cellulite et de nécrose, y compris de nécrose cutanée, comme complications d'une extravasation. |
Dans les paragraphes ci‑dessous, l’incidence des effets indésirables, exprimée en taux moyen, proviennent d’études portant sur l’utilisation de l’étoposide en monothérapie.
Toxicité hématologique
Des cas fatals de myélosuppression ont été signalés suite à l’administration d’étoposide. La myélosuppression est généralement dose-limitante. Le rétablissement médullaire est généralement complet au bout de 20 jours, sans qu’aucune toxicité cumulative n’ait été signalée.
Le nadir des granulocytes et des plaquettes se produit généralement environ 10 à 14 jours après administration d'étoposide, suivant la voie d'administration et le schéma de traitement. Les nadirs ont tendance à apparaître plus tôt après administration intraveineuse comparée à la voie orale.
Une leucopénie voire une leucopénie sévère (inférieure à 1 000 cellules/mm3) ont été observées dans 60-91% et 7-17%, respectivement, des patients sous étoposide. Une thrombopénie et une thrombopénie sévère (inférieure à 50 000 cellules/mm3) ont été observées dans 28-41% et 4-20%, respectivement, des patients sous étoposide. Fièvre et infections sont également très fréquentes chez les patients neutropéniques recevant de l'étoposide.
Toxicité gastro-intestinale
Nausées et vomissements constituent les principaux effets toxiques de l'étoposide au niveau gastro-intestinal. Ils peuvent généralement être contrôlés par un traitement antiémétique et ont été rapportés chez 31-43% des patients traités par étoposide par voie intraveineuse. Une anorexie a été notée chez 10-13% des patients et une stomatite chez 1-6% des patients traités par étoposide par voie intraveineuse. Une diarrhée est survenue chez 1-13% de ces patients.
Alopécie
Une alopécie réversible, évoluant parfois jusqu’à la calvitie totale, a touché jusqu’à 66 % des patients traités par l’étoposide.
Modifications de la tension artérielle
Hypotension
Une hypotension transitoire a été rapportée après administration intraveineuse rapide chez des patients traités par étoposide, sans association à une toxicité cardiaque ou à des modifications électrocardiographiques. L'hypotension répond généralement à l'arrêt de la perfusion d'étoposide et/ou d'autres traitements de soutien appropriés. Lors de la reprise de la perfusion, il faut utiliser un débit plus lent d'administration.
Aucun cas d’hypotension retardée n’a été signalé.
Hypertension
Des épisodes d'hypertension ont été rapportés lors d'études cliniques avec l'étoposide. En cas d'hypertension cliniquement significative chez des patients sous étoposide, il convient d'instaurer une thérapie de soutien appropriée.
Réactions allergiques
Des réactions de type anaphylactique ont également été rapportées pendant ou immédiatement après l’administration intraveineuse d’étoposide. Le rôle joué par la concentration ou le débit de perfusion dans la survenue de ces réactions est incertain. La tension artérielle se normalise généralement dans les heures qui suivent l’arrêt de la perfusion. Une réaction de type anaphylactique peut survenir dès la première dose d’étoposide.
La survenue d’apnée avec reprise spontanée de la respiration après l’arrêt de la perfusion d’étoposide a également été observée. Des réactions aiguës fatales, associées à un bronchospasme, ont été signalées lors de l’utilisation d’étoposide. Un flush facial et une éruption cutanée ont été rapportés, respectivement, chez 2 et 3 % des patients traités par l’étoposide.
Complications métaboliques
Un syndrome de lyse tumorale (parfois fatal) a été signalé suite à l’administration d’étoposide en association avec d’autres agents chimiothérapeutiques.
Troubles rénaux et urinaires
L'étoposide a été détecté à de fortes concentrations dans le rein et il y a donc un risque d'accumulation en cas d'insuffisance rénale.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : www.ansm.sante.fr.
Des doses totales de 2,4 à 3,5 g/m2 d’étoposide, administrées par voie intraveineuse sur trois jours ont entraîné une mucite et une myélotoxicité sévères. Chez des patients recevant des doses intraveineuses d'étoposide dépassant la dose maximale recommandée, une acidose métabolique et des cas de toxicité hépatique sévère ont été rapportés.
Aucun antidote spécifique n'est actuellement connu. Le traitement doit donc être symptomatique et de soutien. Les patients doivent être étroitement surveillés.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : Agents antinéoplasiques/dérivés de la podophyllotoxine, code ATC : L01CB01.
L'étoposide est un dérivé semi-synthétique de la podophyllotoxine doté d'une activité cytotoxique importante et de propriétés dépendantes du schéma posologique. L'étoposide affecte la fonction de la topoisomérase II (enzyme d’ouverture de l’ADN) et inhibe la synthèse de l’ADN dans la phase terminale. Il en résulte un clivage de l'ADN simple et double brin. La mort cellulaire se produit en fonction de la concentration d'étoposide et de la durée d'exposition. L'étoposide est phase-spécifique, il provoque un blocage des cellules dans les phases S et en début de phase G2 du cycle cellulaire mais diffère des autres composants podophyllum connus dans la mesure où il ne provoque pas d'accumulation dans la métaphase, mais empêche la mitose de la cellule ou détruit les cellules qui préparent la mitose.
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
Il est distribué rapidement et lié pour environ 94 % aux protéines plasmatiques. La cinétique d’élimination plasmatique suit une courbe bi‑exponentielle et correspond à un modèle à deux compartiments avec une demi‑vie de distribution d'environ 1,5 heure et une élimination terminale s'étalant sur un intervalle compris entre 4 et 11 heures. La clairance totale va de 33 à 38 mL/min et, comme la demi‑vie terminale, est indépendante de la dose sur une plage de 100 à 600 mg/m². Sur la même plage de doses, les valeurs de l'AUC et de la Cmax augmentent de façon linéaire avec la dose.
Le volume moyen de distribution est d'environ 32 % du poids du corps. L'étoposide révèle une propriété de pénétration relativement faible dans le liquide céphalo-rachidien. Environ 45 % d'une dose administrée est sécrétée dans l'urine, environ un tiers est excrété dans les 72 heures. Seulement 6 % ou moins d'une dose intraveineuse est récupéré dans la bile sous forme d'étoposide.
La phénylbutazone, le salicylate de sodium et l'acide acétylsalicylique peuvent affecter la liaison de l'étoposide aux protéines.
5.3. Données de sécurité préclinique
L'étoposide est tératogène chez les rats à un niveau inférieur aux dosages cliniquement appliqués.
Mutagénèse
Les résultats des tests in vitro et in vivo sont positifs avec mutation des gènes et des chromosomes provoquée par l'étoposide. Ces résultats laissent présager des risques d'effets mutagènes chez l'être humain.
Carcinogénèse
Aucun test n'a été réalisé chez l'animal.
Si l'on se base sur l'effet d'altération de l'ADN et sur les propriétés mutagènes, l'étoposide doit être considéré comme potentiellement cancérigène chez l’humain.
Acide citrique anhydre (E 330)
Polysorbate 80
Macrogol 300
Ethanol (262 mg/mL)
Il a été constaté que les dispositifs en plastique faits de polymères ABS ou acrylique se fissurent lorsqu'ils sont utilisés avec la solution d'ETOPOSIDE MEDAC 20 mg/mL pour perfusion non diluée. Cet effet n'a pas été constaté lorsque la solution d'étoposide à diluer pour perfusion est diluée conformément aux instructions.
Avant ouverture : 2 ans.
Après ouverture, ce produit est stable du point de vue chimique et microbiologique pendant cinq jours.
Le produit dilué (0,2 mg/mL) doit être utilisé immédiatement.
Le produit dilué (0,4 mg/mL) a démontré une stabilité chimique et physique en cours d'utilisation pendant 24 heures à une température de 25 °C. Du point de vue microbiologique, le médicament dilué doit être utilisé immédiatement sauf si les techniques d'ouverture/dilution permettent d'éliminer tout risque de contamination microbienne. En cas d’utilisation non immédiate, le délai et les conditions de conservation sont de la responsabilité de l'utilisateur.
Lorsque le produit dilué est conservé dans des poches en PVC, une lixiviation du plastifiant dans le produit ou une précipitation peuvent survenir. Il est donc recommandé d'utiliser des flacons en verre pour conserver le produit dilué.
6.4. Précautions particulières de conservation
Ne pas mettre au réfrigérateur, ne pas congeler.
Pour les conditions de conservation du médicament après dilution, voir la rubrique 6.3.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
Flacon de verre transparent (type I) avec un bouchon en caoutchouc bromobutyle de type window, scellé par une capsule type flip-off en aluminium.
Boîte de 1 flacon contenant 5 mL.
Boîte de 1 flacon contenant 25 mL.
Boîte de 1 flacon contenant 50 mL.
Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.
6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation
Manipulez conformément aux directives relatives aux produits cytotoxiques.
La solution à diluer pour perfusion ne doit pas être utilisée sous forme concentrée.
L'étoposide ne doit pas être mélangé à d’autres médicaments.
L'étoposide doit être conservé hors de la vue et de la portée des enfants.
L'étoposide peut être uniquement dilué avec une solution injectable de chlorure de sodium 9 mg/mL (0,9 %) ou avec une solution de glucose à 5 %. La concentration d'étoposide dans la solution reconstituée pour perfusion ne doit pas dépasser 0,4 mg/mL en raison du risque de précipitation.
La manipulation de l'étoposide exige certaines précautions (gants, masque, blouse), tout comme pour les autres composants potentiellement cytotoxiques. Evitez le contact du produit avec la peau ou les muqueuses.
Des réactions cutanées associées à l’exposition accidentelle à l’étoposide peuvent survenir. Si l’étoposide entre en contact avec la peau ou les muqueuses, laver immédiatement la peau ou les muqueuses à l’eau et au savon.
Par voie intraveineuse uniquement.
Toute solution non utilisée doit être éliminée.
Les seringues, les flacons, le matériel absorbant, la solution et tout autre matériel contaminé, doivent être déposés dans un conteneur étanche prévu à cet effet et incinérés conformément à la réglementation locale en vigueur.
Seules les solutions limpides pratiquement dépourvues de particules peuvent être utilisées.
Les cytotoxiques ne doivent pas être manipulés par des femmes enceintes membres du personnel.
Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
MEDAC GESELLSCHAFT FÜR KLINISCHE SPEZIALPRÄPARATE MBH
THEATERSTR. 6
22880 WEDEL
ALLEMAGNE
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 34009 550 530 5 7 : Flacon (verre) de 5 mL. Boîte de 1
· 34009 550 530 6 4 : Flacon (verre) de 25 mL. Boîte de 1
· 34009 550 530 7 1 : Flacon (verre) de 50 mL. Boîte de 1
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Liste I.
Médicament soumis à prescription hospitalière.
Médicament à prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou en hématologie ou aux médecins compétents en cancérologie.
Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.