RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 06/03/2018

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

ORATIKA 5 mg, comprimé orodispersible

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Tartrate de zolpidem ............................................................................................................... 5 mg

Pour un comprimé orodispersible.

Excipients à effet notoire : chaque comprimé orodispersible contient 30,00 mg de lactose monohydraté, 2,50 mg d’aspartam (E951) et 0,0000135 mg de caramel au sulfite d'ammonium (E150d).

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Comprimé orodispersible.

Comprimés ronds, plats, à bords biseautés, de couleur blanche à blanc cassé, portant l’inscription « 5 » en relief sur un côté et lisses sur l’autre côté du comprimé, d’un diamètre de 7,0 mm ± 0,3 mm et d’une épaisseur de 3,1 mm ± 0,3 mm, dégageant une odeur de mûre.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

Ce médicament est indiqué dans le traitement à court terme de l’insomnie.

Les benzodiazépines ou les médicaments apparentés aux benzodiazépines ne sont indiqués que lorsque le trouble est sévère, invalidant ou soumet le sujet à une détresse extrême.

4.2. Posologie et mode d'administration

Posologie

La dose journalière recommandée pour les adultes est de 10 mg. La prise doit avoir lieu immédiatement au moment du coucher.

La dose efficace la plus faible de tartrate de zolpidem doit être utilisée et la dose ne doit pas dépasser 10 mg.

La durée du traitement varie habituellement de quelques jours à deux semaines, avec un maximum de quatre semaines, y compris la période de réduction de la posologie lorsque cela est cliniquement approprié.

Comme pour tous les hypnotiques, l'utilisation à long terme n'est pas recommandée et le traitement ne doit pas dépasser quatre semaines.

Population pédiatrique

Faute de données suffisantes sur l’utilisation dans ce groupe d’âge, le tartrate de zolpidem n’est pas recommandé chez les enfants et les adolescents de moins de 18 ans. Les données probantes disponibles des essais cliniques contrôlés versus placebo sont présentées à la rubrique 5.1.

Sujets âgés

Les patients âgés ou fragilisés pouvant être particulièrement sensibles aux effets du tartrate de zolpidem, la posologie recommandée dans cette population est de 5 mg. Les doses recommandées ne doivent pas être dépassées.

Insuffisants hépatiques

L'élimination et le métabolisme du tartrate de zolpidem étant diminués en cas d'insuffisance hépatique, le traitement doit être initié chez ces patients à la posologie de 5 mg par jour, en prêtant une attention particulière aux patients âgés. Chez les adultes (moins de 65 ans), la dose peut être augmentée à 10 mg uniquement si la réponse clinique est inadéquate et si le médicament est bien toléré.

Mode d’administration

Voie orale.

Le traitement doit être pris en une seule prise et ne doit pas être ré-administré durant la même nuit.

Le comprimé orodispersible doit être placé sur la langue et doit être sucé et non mâché jusqu'à désagrégation complète. La suspension qui en résulte doit être avalée avec de la salive. Le comprimé orodispersible peut être pris avec ou sans eau.

4.3. Contre-indications

Ce médicament ne doit jamais être utilisé dans les situations suivantes :

· Hypersensibilité au tartrate de zolpidem ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1,

· Syndrome d'apnée du sommeil,

· Myasthénie grave,

· Insuffisance respiratoire aiguë et/ou sévère,

· Insuffisance hépatique sévère,

· Enfants et adolescents de moins de 18 ans,

· Maladie psychotique.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Dans la mesure du possible, la cause de l'insomnie doit être identifiée et les facteurs sous-jacents doivent être traités avant qu’un hypnotique ne soit prescrit. La persistance de l'insomnie après 7-14 jours de traitement peut indiquer l’existence d'un trouble psychiatrique primaire ou d’un trouble physique, et le patient doit être attentivement réévalué à intervalles réguliers.

Durée de traitement

La durée du traitement doit être aussi courte que possible (voir rubrique 4.2), mais ne doit pas excéder 4 semaines y compris la période de réduction de la posologie. Une prolongation au-delà de ces durées ne doit pas se faire sans une réévaluation de la situation.

Au début du traitement, il peut être utile d’informer le patient que son traitement sera de durée limitée.

Altérations des fonctions psychomotrices

Le risque d’altération des fonctions psychomotrices le lendemain de la prise, dont l’aptitude à conduire, augmente dans les situations suivantes :

· Prise du tartrate de zolpidem moins de 8 heures avant d’exercer une activité qui requiert une vigilance (voir rubrique 4.7) ;

· Prise d’une dose supérieure à la dose recommandée ;

· Co-administration du tartrate de zolpidem avec d’autres dépresseurs du système nerveux central (SNC) ou d’autres molécules qui augmentent les concentrations sanguines de tartrate de zolpidem, ou avec de l’alcool ou des substances illicites (voir rubrique 4.5).

Le tartrate de zolpidem doit être pris en une seule prise immédiatement au moment du coucher et ne doit pas être ré-administré durant la même nuit.

Groupes de patients particuliers

Insuffisance respiratoire

Les hypnotiques ayant la capacité d’abaisser la pression respiratoire, des précautions doivent être respectées si le tartrate de zolpidem est prescrit à des patients avec une fonction respiratoire altérée.

Insuffisance hépatique

Les benzodiazépines et les médicaments apparentés aux benzodiazépinenes sont pas indiqués dans le traitement des patients présentant une insuffisance hépatique sévère car ils peuvent entraîner une encéphalopathie. Voir rubrique 4.2.

Sujets âgés ou fragilisés

Les sujets âgés ou fragilisés doivent recevoir la dose la plus faible, voir posologie recommandée (rubrique 4.2).

En raison de l'effet myorelaxant, il y a un risque de chute et en conséquence de fractures de hanche, en particulier chez les patients âgés quand ils se lèvent la nuit.

Insuffisance rénale

Voir rubrique 5.2.

Bien qu’un ajustement posologique ne soit pas nécessaire, la prudence est de rigueur chez les patients atteints d’insuffisance rénale.

Patients présentant des antécédents d’abus de drogues ou d’alcool

Une extrême prudence est recommandée lors de la prescription à des patients avec des antécédents d’abus de drogues ou d'alcool. Ces patients doivent faire l'objet d'une surveillance attentive lorsqu'ils reçoivent du tartrate de zolpidem ou tout autre médicament hypnotique, puisqu’ils présentent un risque d'accoutumance et de dépendance psychique.

Maladie psychotique

Les hypnotiques tel que le tartrate de zolpidem ne sont pas recommandés comme traitement de première intention de la maladie psychotique.

Dépression

Malgré le fait que les interactions cliniques, pharmacocinétiques et pharmacodynamiques pertinentes avec les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ou d’autres médicaments sédatifs/hypnotiques n'ont pas été démontrées, le tartrate de zolpidem doit être administré avec prudence chez les patients présentant des symptômes de dépression. Des tendances suicidaires peuvent exister chez ces patients, par conséquent la plus faible quantité possible de tartrate de zolpidem doit être délivrée à ces patients afin d’éviter la possibilité d'un surdosage volontaire par le patient. Une dépression préexistante peut être révélée pendant l'utilisation du tartrate de zolpidem. Comme l’insomnie peut être un symptôme de dépression, le patient doit faire l’objet d’une réévaluation si l’insomnie persiste.

Les informations générales relatives aux effets observés après l'administration de benzodiazépines et d'autres agents hypnotiques dont le médecin prescripteur doit tenir compte sont décrites ci-dessous.

Tolérance

Les effets hypnotiques des benzodiazépines et des médicaments apparentés aux benzodiazépines à courte durée d’action, comme le tartrate de zolpidem, peuvent diminuer progressivement en cas d’utilisation répétée pendant plusieurs semaines.

Dépendance

L’utilisation des benzodiazépines ou des médicaments apparentés aux benzodiazépines comme le tartrate de zolpidem peut entraîner le développement d’une dépendance physique et psychique. Le risque de dépendance augmente avec la dose et la durée du traitement et est également plus important chez les patients ayant des antécédents de troubles psychiatriques et/ou de dépendance à l’alcool ou aux drogues.

Ces patients doivent faire l’objet d’une surveillance attentive lorsqu’ils reçoivent des hypnotiques.

Une fois que la dépendance physique s’est développée, l’arrêt brutal du traitement sera accompagné de symptômes de sevrage qui peuvent se manifester par des céphalées ou des myalgies, une anxiété et une tension extrêmes, nervosité, confusion et irritabilité. Dans les cas sévères, les symptômes suivants peuvent apparaître : déréalisation, dépersonnalisation, hyperacousie, engourdissement et fourmillements au niveau des extrémités, hypersensibilité à la lumière, au bruit et au contact physique, hallucinations ou crises d’épilepsie.

Insomnie de rebond

L’arrêt du médicament hypnotique peut faire apparaître un syndrome transitoire au cours duquel les symptômes qui avaient motivé le traitement par une benzodiazépine ou un médicament apparenté aux benzodiazépines récidivent sous une forme amplifiée. Il peut être accompagné d’autres réactions telles que troubles de l’humeur, anxiété et nervosité.

Il est important que le patient soit averti de la possibilité d’un phénomène de rebond pour permettre de minimiser l’anxiété face à de tels symptômes qui peuvent apparaître à l’arrêt du traitement. Comme le risque de symptôme de sevrage/phénomène de rebond est plus susceptible de survenir après un arrêt brutal du traitement, il est recommandé de diminuer progressivement la dose quand cela est cliniquement approprié.

Il y a des indications qui portent à croire que pour les benzodiazépines et les médicaments apparentés aux benzodiazépines à courte durée d'action, le phénomène de sevrage peut se manifester dans l'intervalle de temps qui sépare deux prises, surtout à doses élevées.

Amnésie

Les benzodiazépines ou les médicaments apparentés aux benzodiazépines comme le tartrate de zolpidem peuvent induire une amnésie antérograde. Cette situation apparaît habituellement plusieurs heures après l’ingestion du médicament. Afin d’en réduire le risque, les patients doivent s’assurer qu’ils seront en mesure de dormir de façon ininterrompue pendant 8 heures (voir rubrique 4.8).

Autres réactions psychiatriques et « paradoxales »

L’utilisation de benzodiazépines ou de médicaments apparentés aux benzodiazépines est connue pour faire apparaître d’autres réactions psychiatriques et paradoxales comme nervosité, aggravation de l’insomnie, agitation, irritabilité, agressivité, délire, colère, cauchemars, hallucinations, psychoses, comportement anormal et autres troubles du comportement. Dans de tels cas, l’administration du médicament doit être interrompue.

Ces réactions sont plus susceptibles d’apparaître chez les patients âgés.

Somnambulisme et comportements associés

Des cas de somnambulisme et d’autres comportements associés tels que la « conduite en état de sommeil », la préparation et la consommation d’un repas, effectuer des appels téléphoniques ou avoir des relations sexuelles, associés à une amnésie de l’événement, ont été rapportés chez des patients qui ont pris du tartrate de zolpidem et qui n’étaient pas totalement réveillés. La consommation d’alcool et d’autres substances à effet dépresseur du SNC associée à la prise de tartrate de zolpidem semble augmenter le risque de tels comportements. Il en va de même en cas d’utilisation du tartrate de zolpidem à des doses dépassant la dose maximale recommandée. L’arrêt du tartrate de zolpidem doit être fortement envisagé chez les patients qui rapportent de tels comportements (par exemple, conduite en état de sommeil), en raison du risque pour le patient et son entourage (voir rubriques 4.5 et 4.8).

Blessures graves

En raison de ses propriétés pharmacologiques, le zolpidem peut causer une somnolence et une diminution du niveau de conscience, ce qui peut entraîner des chutes et par conséquent des blessures graves.

Ce médicament contient de l’aspartam. Son utilisation est contre-indiquée en cas de phénylcétonurie.

Ce médicament contient du lactose. Son utilisation est déconseillée chez les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de Lapp ou un syndrome de malabsorption du glucose ou du galactose (maladies héréditaires rares).

Ce médicament contient des sulfites et peut dans de rares cas provoquer des réactions d’hypersensibilité sévères et des bronchospasmes.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Associations déconseillées

Alcool

L’effet sédatif peut être majoré lorsque le médicament est utilisé en association avec de l’alcool. Cela affecte l’aptitude à conduire un véhicule ou à utiliser des machines.

Associations à prendre en compte

Médicaments dépresseurs du SNC

Une majoration de l’effet dépresseur central peut apparaître en cas d’utilisation concomitante avec des antipsychotiques (neuroleptiques), hypnotiques, anxiolytiques/sédatifs, antidépresseurs, analgésiques narcotiques, antiépileptiques, anesthésiques et antihistaminiques sédatifs. L’utilisation concomitante du tartrate de zolpidem avec ces médicaments peut donc augmenter la somnolence et l’altération des fonctions psychomotrices le lendemain de la prise, y compris la capacité à conduire un véhicule (voir rubrique 4.4 et rubrique 4.7). Des cas isolés d’hallucinations visuelles ont également été rapportés chez des patients prenant du tartrate de zolpidem en association avec des antidépresseurs comme le bupropion, la désipramine, la fluoxetine, la sertraline et la venlafaxine.

L’administration concomitante de la fluvoxamine peut augmenter le niveau sanguin de tartrate de zolpidem. L’utilisation simultanée est déconseillée.

Dans le cas des analgésiques narcotiques, une majoration de l’euphorie peut également apparaître et entraîner une augmentation de la dépendance psychique.

Inhibiteurs et inducteurs du CYP450

L’administration concomitante de la ciprofloxacine peut augmenter le niveau sanguin de tartrate de zolpidem. L’utilisation simultanée est déconseillée.

Les composés qui inhibent certaines enzymes hépatiques (en particulier le cytochrome P450) peuvent augmenter l’activité des benzodiazépines et des médicaments apparentés aux benzodiazépines.

Le tartrate de zolpidem est métabolisé par plusieurs enzymes hépatiques de la famille du cytochrome P450. La principale enzyme est la CYP3A4, mais la CYP1A2 est également impliquée. L’effet pharmacodynamique du tartrate de zolpidem est diminué lorsqu’il est administré avec de la rifampicine (un inducteur de la CYP3A4). Cependant, quand le tartrate de zolpidem est administré avec de l’itraconazole (un inhibiteur de la CYP3A4), sa pharmacocinétique et sa pharmacodynamie ne sont pas significativement modifiées. La pertinence clinique de ces résultats n’est pas connue. La co-administration du tartrate de zolpidem avec le kétoconazole (200 mg deux fois par jour), un puissant inhibiteur de la CYP3A4, prolonge la demi-vie d’élimination du tartrate de zolpidem, augmente l’aire sous la courbe (ASC) totale et diminue l’élimination orale apparente en comparaison du tartrate de zolpidem associé à un placebo. L’ASC totale du tartrate de zolpidem, en co-administration avec le kétoconazole, augmente d’un facteur de 1,83 en comparaison avec le tartrate de zolpidem seul. Habituellement, il n’est pas nécessaire d’ajuster la posologie du tartrate de zolpidem mais le patient doit être informé que l’utilisation du tartrate de zolpidem avec le kétoconazole peut augmenter l’effet sédatif.

Etant donné que la CYP3A4 joue un rôle important dans le métabolisme du tartrate de zolpidem, des interactions possibles avec des composés qui sont des substrats ou des inducteurs de la CYP3A4 doivent être prises en compte.

Autres médicaments

Quand le tartrate de zolpidem a été administré avec de la warfarine, de l’halopéridol, de la chlorpromazine, de la digoxine, de la ranitidine, aucune interaction pharmacocinétique significative n’a été observée.

4.6. Fertilité, grossesse et allaitement

Grossesse

Pour le tartrate de zolpidem, aucune ou très peu de données sont disponibles sur les femmes enceintes. Bien que les études réalisées chez l’animal n’aient montré aucun effet tératogène ou embryotoxique, la sécurité pendant la grossesse n’a pas été établie. Comme tous les autres médicaments, le tartrate de zolpidem doit être évité pendant la grossesse en particulier au cours du premier trimestre.

Si le médicament est prescrit à une femme en âge de procréer, elle doit être encouragée à contacter son médecin pour arrêter le traitement si elle envisage d’avoir un enfant ou si elle pense être enceinte.

Si, pour une raison médicale absolue, le tartrate de zolpidem est administré en fin de grossesse ou pendant l’accouchement, il faut s’attendre à des effets chez le nouveau-né tels qu’une hypothermie, une hypotonie et une dépression respiratoire modérée en raison de l’action pharmacologique du médicament. Des cas de dépression respiratoire néonatale sévère ont été rapportés quand le tartrate de zolpidem a été co-administré avec des dépresseurs du SNC en fin de grossesse.

Les enfants nés de mères ayant pris de façon chronique des benzodiazépines ou des médicaments apparentés aux benzodiazépines au cours des derniers mois de grossesse, peuvent avoir développé une dépendance physique et sont susceptibles de développer des symptômes de sevrage pendant la période post-natale.

Allaitement

Le tartrate de zolpidem passe en faibles quantités dans le lait maternel. Par conséquent, l'utilisation du tartrate de zolpidem pendant l'allaitement est déconseillée.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Le zolpidem peut influer de façon conséquente l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines.

Les conducteurs de véhicules et les utilisateurs des machines doivent être prévenus que, comme avec tout autre hypnotique, il y a un risque possible de somnolence, d’allongement du temps de réaction, de vertiges, de torpeur, de vision floue ou double, et d’une diminution de la vigilance ainsi que d’une altération de la conduite le matin suivant la prise du traitement (voir rubrique 4.8). Afin de minimiser ce risque, une durée de sommeil de 8 heures est recommandée entre la prise de tartrate de zolpidem et la conduite automobile, l’utilisation des machines ou tout travail en hauteur.

L’altération de l’aptitude à conduire et des comportements tels que la « conduite en état de sommeil » sont apparus sous tartrate de zolpidem utilisé seul à dose thérapeutique.

De plus, le risque de tels comportements est augmenté par la prise concomitante du tartrate de zolpidem avec de l’alcool ou d’autres dépresseurs du SNC (voir rubriques 4.4 et 4.5). Les patients doivent être informés de ne pas prendre d’alcool ou d’autres substances psychoactives lors d’un traitement par tartrate de zolpidem.

4.8. Effets indésirables

Les effets indésirables ont été classés en fonction de leur incidence en utilisant la classification suivante : très fréquent (≥1/10) ; fréquent (≥1/100, <1/10) ; peu fréquent (≥1/1 000, <1/100) ; rare (≥1/10 000, < 1/1 000) ; très rare (<1/10 000) ; fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).

Il a été démontré que les réactions associées à l’utilisation du tartrate de zolpidem, en particulier certains réactions au niveau du SNC ou gastro-intestinales, étaient dose-dépendantes. Théoriquement, elles doivent être moins importantes si le tartrate de zolpidem est pris par le patient juste avant le coucher ou une fois qu’il est au lit (voir rubrique 4.2).

Ces réactions apparaissent plus fréquemment chez les patients âgés.

Affections du système immunitaire

· Fréquence indéterminée : œdèmes angioneurotiques.

Affections psychiatriques

· Fréquent : hallucinations, agitation, cauchemars.

· Peu fréquent : confusion, irritabilité.

· Fréquence indéterminée : nervosité, agressivité, délire, colère, psychose, comportement anormal, somnambulisme (voir rubrique 4.4), dépendance (des symptômes de sevrage ou des effets de rebond peuvent apparaître à l’arrêt du traitement), modification de la libido, dépression (voir rubrique 4.4), euphorie.

La plupart des effets indésirables psychiatriques est reliée à des réactions paradoxales.

Affections du système nerveux

· Fréquent : somnolence, céphalées, étourdissements, augmentation de l’insomnie, troubles cognitifs tels que l’amnésie antérograde (des effets amnésiques peuvent être associés à un comportement inapproprié).

· Peu fréquent : paresthésie, tremblement.

· Fréquence indéterminée: altération de la conscience, troubles de l’attention et de la parole.

Affections oculaires

· Peu fréquent : diplopie, vision trouble.

· Très rare : déficience visuelle.

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

· Fréquence indéterminée : dyspnée (voir rubrique 4.4).

Affections gastro-intestinales

· Fréquent : diarrhée, nausée, vomissement, douleur abdominale.

Affections hépatobiliaires

· Fréquence indéterminée : augmentation des enzymes hépatiques, lésions hépatocellulaires, atteinte cholestatique ou mixte du foie (voir rubriques 4.2, 4.3 et 4.4).

Troubles du métabolisme et de la nutrition

· Peu fréquent : troubles de l’appétit.

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

· Fréquence indéterminée : éruptions cutanées, prurit, urticaires, hyperhydrose.

Affections musculo-squelettiques et systémiques

· Fréquent : douleur dorsale.

· Peu fréquent : myalgie, spasmes musculaires.

· Fréquence indéterminée : hypotonie musculaire.

Infections et infestations

· Fréquent : infections de l’appareil respiratoire hautes et basses.

Troubles généraux et anomalies au site d’administration

· Fréquent : asthénie.

· Fréquence indéterminée : trouble de la marche, tolérance aux médicaments, chute (principalement chez les patients âgés et lorsque le zolpidem n’a pas été pris conformément aux recommandations de prescription) (voir rubrique 4.4).

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : www.ansm.sante.fr.

4.9. Surdosage

Signes et symptômes

Dans des cas de surdosage avec du tartrate de zolpidem seul ou associé à d’autres agents dépresseurs du SNC (alcool y compris), il a été rapporté une altération de la conscience allant d’une somnolence jusqu’au coma, ainsi qu’une symptomatologie plus sévère, incluant des issues fatales.

Dans les cas bénins, les symptômes incluent : somnolence, confusion mentale et léthargie. Dans des cas plus sévères, les symptômes peuvent inclure ataxie, hypotonie, hypotension, dépression respiratoire, cas d’altération de la conscience allant jusqu’au coma et une symptomatologie plus sévère incluant une issue fatale.

Traitement

Un traitement symptomatique général et des mesures thérapeutiques de soutien doivent être mis en œuvre. S’il n’existe aucun intérêt à vider l’estomac, il convient d’administrer du charbon activé pour réduire l’absorption. Il convient de ne pas utiliser de médicaments sédatifs même en cas d’excitation.

L’utilisation de flumazénil peut être envisagée si des symptômes graves sont observés.

Le flumazénil a une demi-vie d'élimination d'environ 40 à 80 minutes. Du fait de cette courte durée d’action, les patients doivent être attentivement surveillés. La prise d’autres doses de flumazénil peut être nécessaire. Cependant, l’administration de flumazénil peut favoriser l’apparition de symptômes neurologiques (convulsions).

Le zolpidem n'est pas dialysable.

L’intérêt d’une dialyse dans le traitement d'un surdosage n'a pas été déterminé. La dialyse chez les patients atteints d'insuffisance rénale recevant des doses thérapeutiques de zolpidem n'a montré aucune réduction des taux de zolpidem.

Dans le traitement du surdosage de tout médicament, il faut garder à l’esprit que de multiples substances peuvent avoir été absorbées.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique : hypnotiques et sédatifs, code ATC : N05CF02 (N : système nerveux central)

(Modulateur des récepteurs GABA-A sélectif du sous-type oméga-1 aux agents hypnotiques)

Le tartrate de zolpidem est une imidazopyridine qui se fixe de façon préférentielle sur le sous-type oméga-1 (ou benzodiazépine-1), qui correspond aux récepteurs GABA-A contenant la sous-unité alpha-1, tandis que les benzodiazépines non-sélectives se fixent à la fois sur les sous-types oméga-1 et oméga-2. La modulation du canal chlorure via ce récepteur conduit aux effets sédatifs spécifiques démontrés par le tartrate de zolpidem. Ces effets sont inversés par le flumazénil, antagoniste de la benzodiazépine.

Chez l'homme, le tartrate de zolpidem raccourcit le délai d'endormissement, réduit le nombre de réveils, augmente la durée totale du sommeil et en améliore la qualité. Ces effets sont associés à un profil électroencéphalographique caractéristique, différent de celui des benzodiazépines. Dans des études qui ont mesuré le pourcentage de temps passé dans chaque stade du sommeil, il a été montré que le tartrate de zolpidem préserve généralement les stades du sommeil. A la posologie recommandée, le tartrate de zolpidem n'a pas d'influence sur la durée totale du sommeil paradoxal (R.E.M.). Le maintien du sommeil profond (stades 3 et 4 – sommeil lent) peut s'expliquer par la liaison sélective du tartrate de zolpidem aux oméga-1. Tous les effets identifiés du tartrate de zolpidem sont inversés par le flumazénil, antagoniste de la benzodiazépine.

Les essais randomisés ont seulement démontré l’efficacité du tartrate de zolpidem à la dose de 10 mg.

Dans une étude randomisée en double aveugle menée chez 462 sujets volontaires sains âgés de moins de 65 ans présentant une insomnie transitoire, le tartrate de zolpidem à la dose de 10 mg a diminué le temps moyen d’endormissement de 10 mn par rapport au placebo, contre 3 mn pour le zolpidem utilisé à la dose de 5 mg.

Dans une étude randomisée en double aveugle menée chez 114 patients âgés de moins de 65 ans présentant une insomnie chronique, le tartrate de zolpidem à la dose de 10 mg a diminué le temps moyen d’endormissement de 30 minutes par rapport au placebo, contre 15 minutes pour le tartrate de zolpidem utilisé à la dose de 5 mg.

Chez certains patients, une dose de 5 mg peut se révéler efficace.

Population pédiatrique

La sécurité et l’efficacité du tartrate de zolpidem n’ont pas été établies chez les enfants et les adolescents de moins de 18 ans. Une étude contrôlée randomisée versus placebo menée dans une population de 201 enfants et adolescents âgés de 6 à 17 ans présentant une insomnie associée à un trouble de déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH) n’a pas démontré d’efficacité du tartrate de zolpidem à la dose de 0,25 mg/kg/jour (avec un maximum de 10 mg/jour) en comparaison au placebo. Les troubles psychiatriques et neurologiques étaient les évènements indésirables les plus fréquemment observés chez les patients traités par le tartrate de zolpidem en comparaison au groupe placebo, incluant des vertiges (23,5% versus 1,5%), des céphalées (12,5% versus 9,2%) et des hallucinations (7,4% versus 0%) (voir rubriques 4.2 et 4.3).

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Absorption

L’absorption du tartrate de zolpidem et l’apparition de son effet hypnotique sont rapides. La biodisponibilité est de 70% après administration orale. Il présente une cinétique linéaire aux doses thérapeutiques. Les concentrations plasmatiques maximales sont atteintes entre 0,5 et 3 heures.

Distribution

La fixation aux protéines plasmatiques est d'environ 92,5% ± 0,1%. Le premier passage hépatique s’élève approximativement à 35%. Il a été démontré que l'administration répétée ne modifie pas la liaison aux protéines, indiquant une absence de compétition entre le tartrate de zolpidem et ses métabolites pour les sites de liaison.

Le volume de distribution chez l'adulte est de 0,54 ± 0,02 L/kg et diminue à 0,34 ± 0,05 L/kg chez les sujets très âgés.

Biotransformation

Tous les métabolites sont pharmacologiquement inactifs et sont éliminés dans les urines (56%) et les selles (37%).

Le tartrate de zolpidem est métabolisé par plusieurs enzymes du cytochrome P450, l'enzyme principale étant la CYP3A4, avec la contribution de la CYP1A2. Étant donné que la CYP3A4 joue un rôle important dans le métabolisme du tartrate de zolpidem, les interactions possibles avec des médicaments qui sont des substrats ou des inducteurs de la CYP3A4 doivent être prises en compte.

Élimination

La demi-vie d'élimination est courte, avec une moyenne de 2,4 heures (± 0,2 h) et une durée d’action allant jusqu’à 6 heures.

Des études ont montré que le tartrate de zolpidem n’est pas dialysable.

Populations à risques

Les concentrations plasmatiques chez les sujets âgés et celles chez les insuffisants hépatiques sont augmentées. Chez les patients présentant une insuffisance rénale, dialysés ou non, on observe une diminution modérée de la clairance. Les autres paramètres cinétiques ne sont pas modifiés.

5.3. Données de sécurité préclinique

Des effets précliniques n’ont été observés qu’à des doses nettement supérieures aux concentrations maximales utilisées chez l’homme et ont par conséquent peu de signification sur l’utilisation clinique.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Polacriline potassique, mannitol, lactose monohydraté, cellulose microcristalline, silice colloïdale anhydre, aspartam (E951), stéarate de magnésium, arôme de cassis (se compose de substances aromatisantes, maltodextrine de maïs, triacétate de glycéryle, citrate de triéthyle, caramel au sulfite d’ammonium (E150d)).

6.2. Incompatibilités

Sans objet.

6.3. Durée de conservation

3 ans.

6.4. Précautions particulières de conservation

Ce médicament ne nécessite pas de précautions particulières de conservation concernant la température.

Conserver dans l’emballage d’origine à l’abri de la lumière et de l’humidité.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Plaquette Aluminium-Aluminium

Composants de la plaquette – Film de base : PVC-OPA-Aluminium-PVC ; Film d’obturation : Aluminium-PVC.

14, 28, 30, 56 ou 60 comprimés orodispersibles

Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

SUBSTIPHARM DEVELOPPEMENT

24 RUE ERLANGER

75016 PARIS

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 34009 301 414 5 8 : Comprimés sous plaquettes (Aluminium/Aluminium). Boîte de 14

· 34009 301 414 6 5 : Comprimés sous plaquettes (Aluminium/Aluminium). Boîte de 28

· 34009 301 414 7 2 : Comprimés sous plaquettes (Aluminium/Aluminium). Boîte de 30

· 34009 550 532 2 4 : Comprimés sous plaquettes (Aluminium/Aluminium). Boîte de 56

· 34009 550 532 3 1 : Comprimés sous plaquettes (Aluminium/Aluminium). Boîte de 60

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.

Durée de prescription limitée à 28 jours.

Prescription en toutes lettres sur ordonnance sécurisée.

Chevauchement interdit sauf mention expresse du prescripteur portée sur l’ordonnance.