RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT
ANSM - Mis à jour le : 21/11/2019
LINCOCINE 500 mg, gélule
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Chlorhydrate de lincomycine hydraté
Quantité correspondant en lincomycine................................................................................. 500 mg
Pour une gélule.
Excipient à effet notoire : lactose.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
4.1. Indications thérapeutiques
Elles sont limitées aux infections sévères, dues aux germes définis dans la rubrique 5.1 Propriétés pharmacodynamiques comme sensibles dans leurs manifestations :
· O.R.L.,
· bronchopulmonaires,
· stomatologiques,
· cutanées,
· génitales,
· ostéoarticulaires,
· abdominales post-chirurgicales,
· septicémiques.
Il convient de tenir compte des recommandations officielles concernant l'utilisation appropriée des antibactériens.
4.2. Posologie et mode d'administration
Afin d'obtenir une absorption optimale, il est conseillé de ne rien faire ingérer, excepté de l'eau, pendant une période de une à deux heures avant et après l'administration :
Adultes : 1,5 g à 2 g/24 heures,
Enfants : 30 à 60 mg/kg/24 heures.
Incompatibilités
Voir rubrique 6.2.
· Les infections méningées, même à germes sensibles, ne sont pas une indication, en raison d'une diffusion insuffisante de cet antibiotique dans le L.C.R.
· Allaitement (voir rubrique 4.6).
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
Des diarrhées associées à Clostridium difficile ont été rapportées avec la plupart des agents antibactériens, incluant la lincomycine. Leur sévérité peut aller de la diarrhée légère à la colite fatale. Le traitement par un agent antibactérien modifie la flore normale du côlon conduisant à une prolifération bactérienne due à C Difficile.
C Difficile produit des toxines A et B qui contribuent au développement de diarrhées. Les souches de C Difficile produisant des hypertoxines conduisent à une augmentation de la morbidité et de la mortalité, car ces infections peuvent être résistantes aux traitements antibiotiques et nécessiter une colectomie. Les diarrhées dues à Clostridium difficile doivent être suspectées chez tous les patients présentant une diarrhée suite à la prise d’antibiotique. Une attention particulière devra être portée sur les antécédents médicaux car de telles diarrhées ont été observées 2 mois après administration du traitement antibiotique.
Toute diarrhée grave, survenant même plusieurs semaines après l'arrêt des médicaments, doit être à priori, imputée au traitement. L'administration de produits favorisant la stase fécale doit alors être évitée. Cette diarrhée impose l'arrêt du traitement, et les formes graves l'hospitalisation. Il est recommandé de pratiquer un examen endoscopique.
Les cas bénins présentant une altération légère de la muqueuse peuvent régresser par simple arrêt du traitement. Les cas modérés ou graves, outre un traitement symptomatique sous surveillance médicale stricte, justifient l'administration orale de vancomycine (chez l'adulte : 125 à 500 mg 4 fois/jour pendant cinq à dix jours) ou à défaut de métronidazole (750 mg 2 fois/jour pendant le même temps).
L’utilisation d’antibiotiques peut favoriser l’émergence de germes non sensibles, en particulier les levures.
Précautions d'emploi
Voie orale
· Ne pas administrer aux colitiques (voir « Mises en garde »).
· A utiliser avec prudence chez les malades ayant des antécédents d'asthme ou d'autres allergies.
· Les traitements de longue durée ne devront être effectués que sous surveillance de la formule sanguine, des tests hépatiques et de la fonction rénale.
· En cas d'insuffisance rénale ou hépatique, la demi-vie de la lincomycine est augmentée. Il est donc recommandé d'adapter les posologies en fonction des taux sériques régulièrement dosés.
· Ce médicament contient du lactose. Son utilisation est déconseillée chez les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de Lapp ou un syndrome de malabsorption du glucose ou du galactose (maladies héréditaires rares).
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
Associations contre-indiquées :
+ Erythromycine
Ne pas associer à l'érythromycine pour éviter un antagonisme possible.
Associations faisant l’objet de précautions d’emploi :
+ Topiques gastro-intestinaux, antiacides et charbon
Diminution de l’absorption digestive des lincosamides. Prendre les topiques gastro-intestinaux, les antiacides et le charbon à distance des lincosamides (plus de 2 heures avant les lincosamides, si possible).
Associations à prendre en compte :
INTERACTION AVEC LES EXAMENS PARACLINIQUES
La lincomycine peut interférer sur le dosage des phosphatases alcalines de sérum. Les valeurs obtenues sont alors faussement élevées.
Problèmes particuliers du déséquilibre de l'INR
De nombreux cas d'augmentation de l'activité des anticoagulants oraux ont été rapportés chez des patients recevant des antibiotiques. Le contexte infectieux ou inflammatoire marqué, l'âge et l'état général du patient apparaissent comme des facteurs de risque. Dans ces circonstances, il apparaît difficile de faire la part entre la pathologie infectieuse et son traitement dans la survenue du déséquilibre de l'INR. Cependant, certaines classes d'antibiotiques sont davantage impliquées : il s'agit notamment des fluoroquinolones, des macrolides, des cyclines, du cotrimoxazole et de certaines céphalosporines.
4.6. Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
Les données sur l'utilisation de la lincomycine chez la femme enceinte sont limitées. Il est préférable, par mesure de précaution, de ne pas utiliser la lincomycine au cours de la grossesse. En effet, bien que les données cliniques soient rassurantes, elles sont en nombre limité et les données animales sont insuffisantes.
Compte tenu du profil de tolérance de ce médicament, l'allaitement est contre-indiqué en cas de traitement par ce médicament (voir rubrique 4.3).
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Tableau des effets indésirables Les effets indésirables rapportés, qui peuvent être liés à la lincomycine, sont listés ci-dessous selon la classification par système-organe et par leur fréquence : très fréquent (> 1/10), fréquent (1/100, < 1/10), peu fréquent (1/1 000, < 1/100), rare (1/10 000), très rare (< 1/10 000), fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles). |
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Classe Système- Organe |
Très Fréquent (> 1/10) |
Fréquent (> 1/100 à < 1/10) |
Peu Fréquent (> 1/1 000 à < 1/100) |
Rare (> 1/10 000 à < 1/1 000) |
Très rare (< 1/10 000) |
Fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles) |
Infections et infestations |
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Vaginite |
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Colite pseudomembraneuse, colite à Clostridium Difficile |
Affections hématologiques et du système lymphatique |
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Pancytopénie, agranulocytose, anémie aplasique, neutropénie, leucopénie, purpura thrombopénique |
Affections du système immunitaire |
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Réaction anaphylactique, angioedème, maladie sérique |
Affections gastro-intestinales |
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Diarrhée, nausée, vomissement |
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Œsophagitea, gêne abdominale |
Affections hépatobiliaires |
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Ictère, anomalies des tests de la fonction hépatique |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané |
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Rash, urticaire |
Prurit |
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Nécrolyse épidermique toxique, syndrome de Stevens-Johnson, pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG), dermatite bulleuse, dermatite exfoliative, érythème polymorphe |
a. Cet événement a été rapporté avec des préparations orales.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : www.signalement-sante.gouv.fr.
En cas de surdosage, des réactions gastro-intestinales peuvent apparaître, incluant douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhées. De plus, des cas légers et transitoires de fatigue, vertige, étourdissement, hypotension, dyspnée, paresthésie périorale, somnolence, démangeaison ont également été rapportés.
Il n'existe pas d'antidote connu. Le traitement doit être symptomatique et adapté.
L'hémodialyse et la dialyse péritonéale ne sont pas efficaces pour éliminer la lincomycine du sérum.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : Lincosamides, code ATC : J01FF02
La lincomycine est un antibiotique de la famille des lincosamides.
Mécanisme d'action
La lincomycine est un antibiotique produit par la fermentation de Streptomyces lincolnensis. La lincomycine inhibe la synthèse des protéines bactériennes en se liant à la sous-unité 50S du ribosome bactérien. La lincomycine est principalement bactériostatique.
Relation pharmacocinétique-pharmacodynamique
Le pourcentage de temps pendant lequel la concentration de l’antibiotique se situe au-dessus de la concentration minimale inhibitrice (CMI) de la bactérie entre deux administrations (%T > CMI), est le paramètre le plus prédictif de l’efficacité de la lincomycine.
Mécanisme de résistance
La résistance à la lincomycine est le plus souvent due à une altération de la cible bactérienne, par des mutations au site de fixation de l’antibiotique sur l'ARNr ou à la méthylation de nucléotides spécifiques de l'ARN 23S dans la sous-unité 50S du ribosome. Ces altérations peuvent déterminer la résistance croisée aux macrolides et aux streptogramines B (phénotype MLSB).
Par ailleurs, la résistance à la lincomycine peut être due à l’efflux actif.
La résistance à la lincomycine peut être inductible par des macrolides chez des souches bactériennes résistantes aux macrolides.
Il existe une résistance croisée entre la clindamycine et la lincomycine.
L'incidence de la résistance à la lincomycine est plus élevée parmi les souches de staphylocoques résistants à la méticilline et les souches de pneumocoques de sensibilité diminuée à la pénicilline.
Concentrations critiques
Selon le CA-SFM (Comité de l’Antibiogramme de la Société Française de Microbiologie) : S ≤ 2 mg/l ; R > 8 mg/l.
Spectre d’activité antibactérienne
La prévalence de la résistance acquise peut varier en fonction de la géographie et du temps pour certaines espèces. Il est donc utile de disposer d'informations sur la prévalence de la résistance locale, surtout pour le traitement d'infections sévères. Si nécessaire, il est souhaitable d’obtenir un avis spécialisé principalement lorsque l’intérêt du médicament dans certaines infections peut être mis en cause du fait du niveau de prévalence de la résistance locale.
Classes |
ESPÈCES HABITUELLEMENT SENSIBLES
Aérobies à Gram positif Corynebacterium diphtheriae Staphylococcus méticilline-sensible Streptococcus pyogenes
Anaérobies Actinomyces Capnocytophaga Clostridium perfringens Eubacterium Fusobacterium Gardnerella vaginalis Mobiluncus Porphyromonas Prevotella Veillonella
Autres Leptospires Mycoplasma pneumoniae
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Espèces inconstamment sensibles (résistance acquise > 10 %)
Aérobies à Gram positif Enterococcus faecium Erysipelothrix rhusopathiae Staphylococcus méticilline-résistant Streptococcus agalactiae Streptococcus pneumoniae Streptococcus viridans
Aérobies à Gram négatif Campylobacter coli Legionella sp.
Anaérobies Bacteroides Clostridium (autres que perfringens et difficile) Peptostreptococcus sp. Propionibacterium acnes
Autres Chlamydia trachomatis Mycoplasma hominis
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ESPÈCES NATURELLEMENT RÉSISTANTES
Aérobies à Gram positif Corynebacterium jeikeium Corynebacterium urealyticum Enterococcus sp. (autres que Enterococcus faecium) Listeria monocytogenes Nocardia asteroides Rhodococcus equi
Aérobies à Gram négatif Bacilles à Gram négatif Haemophilus sp. Branhamella catarrhalis Neisseria sp. Pasteurella sp.
Anaérobies Clostridium difficile
Autres Mycobactéries Ureaplasma urealyticum |
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
La lincomycine administrée per os est rapidement absorbée.
L'administration concomitante de nourriture conduit à une absorption plus lente et à un pic de concentration plasmatique réduit.
Après administration de 500 mg par voie orale, la concentration sérique maximale est obtenue au bout de quatre heures. Elle varie entre 2,0 et 7,0 µg/ml.
Après administration par voie intramusculaire de 600 mg de lincomycine, la concentration sérique maximale est obtenue au bout de une à deux heures. Elle varie entre 8,0 et 18,0 µg/ml.
Distribution
La lincomycine se distribue largement dans tout l'organisme, sans, semble-t-il, se concentrer dans un organe particulier.
La demi-vie est comprise entre quatre et six heures en moyenne.
La liaison aux protéines plasmatiques est de l'ordre de 70 %.
Le taux dans le L.C.R. est faible (voir rubrique 4.3).
Passage dans le lait maternel : la lincomycine est retrouvée dans le lait maternel à des concentrations de 0,5 à 2,4 µg/ml.
La lincomycine passe la barrière placentaire.
La diffusion dans l'os est excellente.
Biotransformation
Le métabolisme de la lincomycine se situe au niveau du foie.
Élimination
La lincomycine est excrétée par les urines et la bile, et est retrouvée dans les fécès.
L'excrétion biliaire est très importante, et les concentrations obtenues sont deux à six fois plus importantes que la concentration sanguine. Elles diminuent en cas d'insuffisance hépatique.
L'excrétion urinaire varie selon le mode d'administration :
· 1 à 31 % après une dose orale unique de 500 mg (moyenne 4 %),
· 1,8 à 24,8 % après une dose I.M. unique de 600 mg (moyenne 17,3 %),
· 4,9 à 20,3 % après perfusion de 600 mg en 2 heures (moyenne 13,8 %).
L'élimination dans les fécès est de 40 % de la dose ingérée, et seulement de 4 à 14 % d'une dose administrée par voie parentérale.
5.3. Données de sécurité préclinique
Aucun effet tératogène n'a été observé dans une étude menée chez des rats traités avec plus de 55 fois la plus forte dose recommandée chez l'homme qui est de 8 g/jour.
Aucun effet sur la survie de la descendance n'a été observé de la naissance au sevrage dans des études réalisées chez le rat utilisant des doses orales de lincomycine jusqu'à 1 000 mg/kg (7,5 fois la dose humaine maximale qui est de 8 g/jour).
Aucun effet sur la fertilité n'a été observé chez les rats ayant reçu de la lincomycine à des doses allant jusqu'à 300 mg/kg/jour.
Talc, stéarate de magnésium, lactose.
Composition de l'enveloppe de la gélule : gélatine, indigotine, érythrosine, dioxyde de titane.
Il existe une incompatibilité physicochimique avec la novobiocine, la kanamycine et la phénytoïne.
3 ans.
6.4. Précautions particulières de conservation
Pas de condition particulière de conservation.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
4, 12, 100 gélules sous plaquettes (Aluminium - P.V.C.).
Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.
6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation
Pas d’exigences particulières.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
23-25, AVENUE DU DOCTEUR LANNELONGUE
75014 PARIS
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 34009 306 206 5 6 : 4 gélules sous plaquettes (Aluminium - P.V.C.).
· 34009 325 908 1 0 : 12 gélules sous plaquettes (Aluminium - P.V.C.).
· 34009 553 943 6 5 : 100 gélules sous plaquettes (Aluminium - P.V.C.).
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Liste I.