RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 30/01/2020

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

TEICOPLANINE BRADEX 400 mg, poudre et solvant pour solution injectable/pour perfusion ou solution buvable

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Chaque flacon contient 400 mg de teicoplanine équivalents à au moins 400 000 UI.

Après reconstitution, la solution contiendra 400 mg de teicoplanine dans 3,0 mL.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Poudre et solvant pour solution injectable / pour perfusion ou solution buvable.

Poudre : poudre lyophilisée de couleur blanche à ivoire.

Solvant : solution limpide et incolore.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

TEICOPLANINE BRADEX est indiqué chez les adultes et les enfants dès la naissance pour le traitement parentéral des infections suivantes (voir rubriques 4.2, 4.4 et 5.1) :

· Infections compliquées de la peau et des tissus mous

· Infections ostéoarticulaires

· Pneumonies nosocomiales

· Pneumonies communautaires

· Infections urinaires compliquées

· Endocardite infectieuse

· Péritonite associée à une dialyse péritonéale continue ambulatoire (DPCA)

· Bactériémie survenant en association avec lune des indications mentionnées ci-dessus

TEICOPLANINE BRADEX est également indiqué comme alternative thérapeutique orale dans le traitement des diarrhées et colites associées à une infection à Clostridium difficile.

Dans certains cas, la teicoplanine doit être administrée en association avec dautres antibactériens.

Il convient de tenir compte des recommandations officielles concernant lutilisation appropriée des antibactériens.

4.2. Posologie et mode d'administration

Posologie

La dose et la durée du traitement doivent être adaptées selon le type et la sévérité de linfection et la réponse clinique du patient, et selon des facteurs liés au patient tels que lâge et la fonction rénale.

Mesure des concentrations sériques

Le contrôle des concentrations sériques résiduelles de teicoplanine est nécessaire à létat déquilibre après administration de la dose de charge afin de vérifier qu'une concentration sérique résiduelle minimale a été atteinte :

· Pour la plupart des infections à Gram positif, cette concentration résiduelle de teicoplanine doit être dau moins 10 mg/L (mesure par chromatographie liquide à haute performance [HPLC]), ou dau moins 15 mg/L (mesure par méthode de dosage immunologique par polarisation de fluorescence [FPIA]).

· Pour une endocardite ou autres infections sévères, cette concentration résiduelle de teicoplanine doit être de 15 à 30 mg/L (mesure par HPLC) ou de 30 à 40 mg/L (mesure par méthode FPIA).

Durant le traitement dentretien, les concentrations sériques résiduelles de teicoplanine doivent être mesurées au moins une fois par semaine dans le but de vérifier le maintien de ces concentrations.

Patients adultes et patients âgés présentant une fonction rénale normale

Indications

Dose de charge

Dose dentretien

Posologie de charge

Concentrations résiduelles ciblées pour les jours 3 à 5

Dose dentretien

Concentrations résiduelles ciblées durant le traitement dentretien

Infections compliquées de la peau et des tissus mous / Pneumonies / Infections urinaires compliquées

6 mg/kg de poids corporel toutes les 12 heures pour 3 administrations par voie intraveineuse ou intramusculaire

> 15 mg/L1

6 mg/kg de poids corporel par voie intraveineuse ou intramusculaire une fois par jour

> 15 mg/L1 une fois par semaine

Infections ostéoarticulaires

12 mg/kg de poids corporel toutes les 12 heures pour 3 à 5 administrations par voie intraveineuse

> 20 mg/L1

12 mg/kg de poids corporel par voie intraveineuse ou intramusculaire une fois par jour

> 20 mg/L1

Endocardite infectieuse

12 mg/kg de poids corporel toutes les 12 heures pour 3 à 5 administrations par voie intraveineuse

30 à 40 mg/L1

12 mg/kg de poids corporel par voie intraveineuse ou intramusculaire une fois par jour

> 30 mg/L1

1 Mesure par méthode FPIA

La dose doit être adaptée en fonction du poids, quel que soit le poids du patient.

Durée du traitement

La durée du traitement doit être décidée sur la base de la réponse clinique. Pour une endocardite infectieuse, une durée minimale de 21 jours est habituellement considérée comme appropriée. La durée du traitement ne doit pas excéder 4 mois.

Traitement combiné

Le spectre dactivité antibactérienne de la teicoplanine est étroit (Gram positif). Dans certains types d'infections, le traitement par teicoplanine en monothérapie ne peut être envisagé que si le germe pathogène est déjà identifié, et sil est sensible ou sil existe une forte probabilité quil le soit.

Diarrhée et colite associées à une infection à Clostridium difficile

La dose recommandée est de 100 à 200 mg par voie orale deux fois par jour pendant 7 à 14 jours.

Patients âgés

Aucune adaptation posologique nest nécessaire, sauf en cas de fonction rénale altérée (voir ci-dessous).

Patients adultes et patients âgés présentant une altération de la fonction rénale

Aucune adaptation posologique nest nécessaire jusquau quatrième jour de traitement, moment où la dose doit être adaptée pour maintenir une concentration sérique résiduelle dau moins 10 mg/L.

Après le quatrième jour de traitement :

· En cas dinsuffisance rénale légère ou modérée (clairance de la créatinine de 30 à 80 mL/min) : la dose dentretien doit être diminuée de moitié, soit par ladministration de la dose un jour sur deux, soit par ladministration de la moitié de la dose une fois par jour.

· En cas dinsuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine inférieure à 30 mL/min) et chez les patients hémodialysés : la dose doit correspondre à un tiers de la dose habituelle, soit par ladministration de la dose unitaire initiale un jour sur trois, soit par ladministration dun tiers de la dose une fois par jour.

La teicoplanine nest pas éliminée par hémodialyse.

Patients sous dialyse péritonéale continue ambulatoire (DPCA)

Après une dose de charge intraveineuse unique de 6 mg/kg de poids corporel, 20 mg/L sont administrés dans la poche de solution de dialyse la première semaine, 20 mg/L dans différentes poches la deuxième semaine, puis 20 mg/L dans la poche de nuit la troisième semaine.

Population pédiatrique

Chez les enfants de plus de 12 ans, les recommandations posologiques sont les mêmes que chez les adultes.

Nouveau-nés et nourrissons jusqu’à lâge de 2 mois :

Dose de charge

Une dose unique de 16 mg/kg de poids corporel administrée par perfusion intraveineuse le premier jour.

Dose dentretien

Une dose unique de 8 mg/kg de poids corporel administrée par perfusion intraveineuse une fois par jour.

Enfants (de 2 mois à 12 ans) :

Dose de charge

Une dose unique de 10 mg/kg de poids corporel administrée par voie intraveineuse toutes les 12 heures, répétée à 3 reprises.

Dose d’entretien

Une dose unique de 6 à 10 mg/kg de poids corporel administrée par voie intraveineuse une fois par jour.

Mode d’administration

La teicoplanine doit être administrée par voie intraveineuse ou intramusculaire. Linjection intraveineuse peut être administrée en bolus sur 3 à 5 minutes ou par perfusion sur 30 minutes.

Seule la perfusion peut être utilisée chez les nouveau-nés.

La voie orale est recommandée pour le traitement des diarrhées et des colites associées à Clostridium difficile.

Pour les instructions concernant la reconstitution et la dilution du médicament avant administration, voir la rubrique 6.6.

4.3. Contre-indications

Hypersensibilité à la substance active ou à lun des excipients mentionnés à la rubrique 6.1.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Réactions dhypersensibilité

Des réactions dhypersensibilité graves, engageant le pronostic vital et parfois fatales ont été rapportées avec la teicoplanine (choc anaphylactique, par exemple). En cas de survenue dune réaction allergique à la teicoplanine, le traitement doit être immédiatement arrêté et des mesures durgence adéquates doivent être prises.

La teicoplanine doit être administrée avec prudence chez les patients présentant une hypersensibilité connue à la vancomycine, car des réactions dhypersensibilité croisée, y compris un choc anaphylactique fatal, peuvent survenir.

Cependant, un antécédent de « red man syndrome » avec la vancomycine nest pas une contre-indication à lutilisation de la teicoplanine.

Réactions liées à la perfusion

Un « red man syndrome » (ensemble de symptômes comportant prurit, urticaire, érythème, œdème de Quincke, tachycardie, hypotension, dyspnée) a été observé dans de rares cas (même dès la première dose). Le ralentissement ou larrêt de la perfusion peut entraîner la disparition de ces réactions. Les réactions liées à la perfusion peuvent être limitées si la dose quotidienne nest pas injectée en bolus mais perfusée sur 30 minutes.

Réactions bulleuses sévères

Des réactions cutanées engageant le pronostic vital voire fatales (syndrome de Stevens-Johnson [SSJ] et nécrolyse épidermique toxique [NET]) ont été rapportées lors de lutilisation de la teicoplanine. En présence de symptômes ou de signes de SSJ ou de NET (éruption cutanée progressive, souvent accompagnée de phlyctènes ou de lésions muqueuses, par exemple), le traitement par teicoplanine doit être arrêté immédiatement.

Spectre dactivité antibactérienne

Le spectre dactivité antibactérienne de la teicoplanine est étroit (Gram positif). Dans certains types d'infections, le traitement par teicoplanine en monothérapie ne peut être envisagé que si le germe pathogène est déjà identifié, et sil est sensible ou sil existe une forte probabilité quil le soit.

La justification de ladministration de la teicoplanine doit tenir compte du spectre dactivité antibactérienne, du profil de sécurité demploi et de la pertinence dun traitement antibactérien standard pour traiter l'individu en question. Sur cette base, la teicoplanine devrait être le plus souvent administrée pour le traitement dinfections sévères chez des patients pour qui lactivité antibactérienne dun traitement standard est jugée inadéquate.

Posologie de charge

Quand la teicoplanine est administrée à la dose de 12 mg/kg de poids corporel deux fois par jour, les patients doivent être attentivement surveillés afin de détecter déventuels effets indésirables du fait du nombre limité de données de sécurité demploi à ces doses. Lors de ce traitement, la créatininémie doit être surveillée, en plus du bilan hématologique périodique recommandé.

La teicoplanine ne doit pas être administrée par voie intraventriculaire.

Thrombocytopénie

Des cas de thrombocytopénie ont été rapportés avec la teicoplanine. Des bilans hématologiques périodiques sont recommandés durant le traitement, dont un hémogramme complet.

Néphrotoxicité

Des cas dinsuffisance rénale ont été rapportés chez des patients traités par teicoplanine (voir rubrique 4.8). Les patients insuffisants rénaux et/ou les patients recevant la teicoplanine en association ou séquentiellement avec dautres médicaments présentant un potentiel néphrotoxique connu (aminosides, colistine, amphotéricine B, ciclosporine et cisplatine) doivent être étroitement surveillés, et des tests de laudition doivent être réalisés.

La teicoplanine étant essentiellement excrétée par voie rénale, la posologie doit être adaptée chez les patients insuffisants rénaux (voir rubrique 4.2).

Ototoxicité

Comme avec les autres glycopeptides, une ototoxicité (surdité et acouphènes) a été rapportée chez des patients traités par teicoplanine (voir rubrique 4.8). Les patients chez qui des signes et symptômes daltération de laudition ou des troubles de loreille interne apparaissent durant un traitement par teicoplanine doivent être attentivement évalués et surveillés, particulièrement en cas de traitement prolongé et dinsuffisance rénale. Les patients recevant la teicoplanine en association ou séquentiellement avec dautres médicaments présentant un potentiel neurotoxique/ototoxique connu (aminosides, ciclosporine, cisplatine, furosémide et acide étacrynique) doivent être étroitement surveillés, et le bénéfice de la teicoplanine doit être évalué si laudition se dégrade.

Des précautions particulières doivent être prises lors de ladministration de la teicoplanine à des patients recevant un traitement concomitant ototoxique et/ou néphrotoxique, pour lequel une surveillance hématologique, hépatique et rénale régulière est recommandée.

Surinfection

Comme avec les autres antibiotiques, un traitement par teicoplanine, particulièrement sil est prolongé, peut induire la prolifération dautres microorganismes non sensibles. Des mesures appropriées doivent être prises en cas de surinfection au cours du traitement.

Ce médicament contient moins de 1 mmol de sodium (23 mg) par dose. Il est donc essentiellement « sans sodium ».

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Aucune étude d’interaction n’a été réalisée.

Les solutions de teicoplanine et daminosides sont incompatibles et ne doivent pas être mélangées en vue dune injection ; cependant elles sont compatibles dans le liquide de dialyse et peuvent être librement utilisées dans le traitement dune péritonite associée à une DPCA. La teicoplanine doit être utilisée avec prudence en association ou séquentiellement avec dautres médicaments présentant un potentiel néphrotoxique ou ototoxique connu. Parmi ces médicaments figurent : aminosides, colistine, amphotéricine B, ciclosporine, cisplatine, furosémide et acide étacrynique (voir rubrique 4.4). Il nexiste cependant aucune preuve dune toxicité synergique en association avec la teicoplanine.

Lors détudes cliniques, la teicoplanine a été administrée à de nombreux patients recevant déjà divers médicaments, y compris dautres antibiotiques, des antihypertenseurs, des anesthésiques, des médicaments à visée cardiaque et des antidiabétiques, sans signe dinteraction défavorable.

Population pédiatrique

Les études d’interaction n’ont été réalisées que chez l’adulte.

4.6. Fertilité, grossesse et allaitement

Grossesse

Les données sur lutilisation de la teicoplanine chez la femme enceinte sont limitées. Les études effectuées chez lanimal ont mis en évidence une toxicité sur la reproduction à fortes doses (voir rubrique 5.3) : une augmentation de la mortinatalité et de la mortalité néonatale a été observée chez le rat. Le risque potentiel pour la personne humaine est inconnu.

La teicoplanine ne doit donc pas être utilisée au cours de la grossesse sauf en cas de nécessité absolue. Un risque potentiel de lésions de loreille interne et de lésions rénales chez le fœtus ne peut être exclu (voir rubrique 4.4).

Allaitement

On ne sait pas si la teicoplanine est excrété dans le lait maternel humain. On ne sait pas non plus si la teicoplanine est excrété dans le lait animal. La décision de poursuivre/interrompre lallaitement ou de poursuivre/interrompre le traitement par teicoplanine doit être prise en tenant compte du bénéfice de lallaitement pour lenfant au regard du bénéfice du traitement par teicoplanine pour la mère.

Fertilité

Les études sur la reproduction chez lanimal nont pas montré de signe daltération de la fertilité.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

TEICOPLANINE BRADEX a une influence mineure sur laptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines. La teicoplanine peut provoquer des vertiges et des céphalées. Laptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines peut être affectée. Les patients présentant ces effets indésirables ne doivent pas conduire de véhicule ni utiliser de machine.

4.8. Effets indésirables

Tableau énumérant les effets indésirables

Tous les effets indésirables survenus avec une incidence plus élevée que sous placebo et chez plus dun patient sont mentionnés dans le tableau ci-dessous en utilisant la convention suivante :

Très fréquent ( 1/10), fréquent ( 1/100 à < 1/10), peu fréquent ( 1/1 000 à < 1/100), rare ( 1/10 000 à < 1/1 000), très rare (< 1/10 000) et fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).

Au sein de chaque groupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés par ordre de gravité décroissante.

La présence deffets indésirables doit être recherchée plus particulièrement quand la teicoplanine est administrée à des doses de 12 mg/kg de poids corporel deux fois par jour (voir rubrique 4.4).

Classe de systèmes d’organes

Fréquent (≥ 1/100 à < 1/10)

Peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100)

Rare (≥ 1/10 000 à < 1/1 000)

Rare (≥ 1/10 000 à < 1/1 000)

Fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles)

Infections et infestations

Abcès

Surinfection (prolifération d’organismes non sensibles)

Affections du sang et du système lymphatique

Leucopénie,

Thrombocytopénie

Eosinophilie

Agranulocytose

Neutropénie

Affections du système immunitaire

Réaction anaphylactique (anaphylaxie) (voir rubrique 4.4)

Réaction médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes systémiques (DRESS)

Choc anaphylactique (voir rubrique 4.4)

Affections du système nerveux

Vertiges,

Céphalées

Convulsions

Affections de l’oreille et du labyrinthe

Surdité, perte d’audition (voir rubrique 4.4),

Acouphènes

Troubles vestibulaires

Affections vasculaires

Phlébite

Thrombophlébite

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

Bronchospasme

Affections gastro-intestinales

Diarrhée

Vomissements

Nausées

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Éruption cutanée

Erythème

Prurit.

« Red man syndrome » (rougeur de la partie supérieure du corps, par exemple) (voir rubrique 4.4)

Nécrolyse épidermique toxique

Syndrome de Stevens-Johnson

Erythème polymorphe

Angiœdème (œdème de Quincke)

Dermatite exfoliatrice

Urticaire (voir rubrique 4.4)

Affections du rein et des voies urinaires

Augmentation de la créatininémie

Insuffisance rénale (y compris insuffisance rénale aiguë)

Troubles généraux et anomalies au site d’administration

Douleur

Pyrexie

Abcès au site d’injection

Frissons

Investigations

Augmentation des transaminases (anomalie transitoire des transaminases)

Augmentation du taux sanguin de phosphatase alcaline (anomalie transitoire des phosphatases alcalines)

Augmentation de la créatininémie (élévation transitoire du taux sérique de créatinine)

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : www.signalement-sante.gouv.fr.

4.9. Surdosage

Symptômes

Des cas dadministration accidentelle de doses excessives à des patients pédiatriques ont été rapportés. Dans un cas, une agitation est apparue chez un nouveau-né âgé de 29 jours qui avait reçu 400 mg par voie intraveineuse (95 mg/kg).

Prise en charge

Le traitement dun surdosage de teicoplanine doit être symptomatique.

La teicoplanine nest pas éliminée par hémodialyse et ne lest que lentement par dialyse péritonéale.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique : autres antibactériens, glycopeptides antibactériens Code ATC : J01XA 02

Mécanisme d’action

La teicoplanine inhibe la prolifération des organismes sensibles en perturbant la biosynthèse de leur paroi cellulaire au niveau dun site différent de celui qui est affecté par les bêta-lactamines. La synthèse du peptidoglycane est bloquée par une liaison spécifique à des résidus D-alanyl-D-alanine.

Mécanisme de résistance

Une résistance à la teicoplanine peut être basée sur les mécanismes suivants :

Modification de la structure cible : cette forme de résistance est essentiellement apparue chez Enterococcus faecium. La modification concerne le remplacement de la fonction de la chaine terminale dacides aminés D-alanyl-D-alanine par un précurseur de muréine D-Ala-D-lactate, ce qui réduit laffinité pour la vancomycine. Les enzymes responsables sont une D-lactate déshydrogénase ou ligase nouvellement synthétisées.

La réduction de la sensibilité ou la résistance des staphylocoques à la teicoplanine repose sur la surproduction des précurseurs de muréine auxquels la teicoplanine se lie.

Une résistance croisée entre la teicoplanine et la glycoprotéine vancomycine peut apparaître. Certains entérocoques résistants à la vancomycine sont sensibles à la teicoplanine (phénotype Van-B).

Concentrations critiques

Les valeurs seuils des CMI selon lEUCAST (European Committee on Antimicrobial Susceptibility Testing), version 9.0, 1er janvier 2019, sont présentées dans le tableau suivant :

Microorganisme

Sensible

Résistant

Staphylococcus aureus a,b

2 mg/L

> 2 mg/L

Staphylocoques à coagulase-négative a,b

4 mg/L

> 4 mg/L

Enterococcus spp.

2 mg/L

> 2 mg/L

Streptococcus groupes A, B, C, G b

2 mg/L

> 2 mg/L

Streptococcus pneumoniae b

2 mg/L

> 2 mg/L

Streptocoques du groupe viridans b

2 mg/L

> 2 mg/L

Anaérobies à Gram positif sauf Clostridium difficile

DI

DI

Seuils PK/PD (non liés à lespèce) c

DI

DI

a Les CMI des glycopeptides dépendent de la méthode et doivent être déterminées par microdilution en bouillon (référence ISO 20776). Les souches de S. aureus ayant une CMI pour la vancomycine de 2 mg/L sont à la limite de la distribution des CMI pour les souches de phénotype sauvage, ce qui peut aboutir à une réponse clinique altérée. Le seuil de résistance pour S. aureus a été abaissé à 2 mg/L afin déviter la déclaration d'isolats de souche à sensibilité intermédiaire aux glycopeptides (GISA) car les infections graves dues aux isolats de GISA ne peuvent être traitées par des doses accrues de vancomycine ou de teicoplanine.

b Les isolats non sensibles sont rares ou n'ont pas encore été signalés. Lidentification et le résultat du test de sensibilité antimicrobienne de ces isolats doivent être confirmés, et les isolats adressés à un laboratoire de référence.

c « DI » indique que les données sont insuffisantes pour montrer que lorganisme ou le groupe est une cible adéquate pour le traitement par lagent. Une CMI avec un commentaire, mais sans classement S, I ou R associé, peut être signalée.

Relation pharmacocinétique/pharmacodynamique

L’activité antimicrobienne de la teicoplanine dépend essentiellement de la durée pendant laquelle la concentration de cette substance est plus élevée que sa concentration minimale inhibitrice (CMI) sur le germe pathogène.

Sensibilité

La prévalence de la résistance peut varier en fonction de la géographie et du temps pour certaines espèces, et il est donc utile de disposer dinformations sur la prévalence de la résistance locale, surtout pour le traitement dinfections sévères. Si nécessaire, il est souhaitable dobtenir un avis spécialisé lorsque lintérêt du médicament dans certains types d'infections est discutable du fait du niveau de prévalence de la résistance locale.

Espèces habituellement sensibles

Bactéries aérobies à Gram positif

Corynebacterium jeikeium α

Enterococcus faecalis

Staphylococcus aureus (dont souches résistantes à la méticilline)

Streptococcus agalactiae

Streptococcus dysgalactiae subsp. equisimilis a

(streptocoques des groupes C & G)

Streptococcus pneumoniae

Streptococcus pyogenes

Streptocoques du groupe viridans a b

Bactéries anaérobies à Gram positif

Clostridium difficile α

Peptostreptococcus spp.α

Espèces pour lesquelles une résistance acquise peut poser problème

Bactéries aérobies à Gram positif

Enterococcus faecium

Staphylococcus epidermidis

Staphylococcus haemolyticus

Staphylococcus hominis

Bactéries naturellement résistantes

Toutes les bactéries à Gram négatif

Autres bactéries

Chlamydia spp.

Chlamydophila spp.

Legionella pneumophila

Mycoplasma spp.

α Aucune donnée actuelle nétait disponible au moment de la publication des tableaux. Les principales données de la littérature, les documents de base et les recommandations thérapeutiques présument dune sensibilité.

b Terme collectif pour un groupe hétérogène despèces streptococciques. Le taux de résistance peut varier selon lespèce streptococcique en cause.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Absorption

La teicoplanine est administrée par voie parentérale (intraveineuse ou intramusculaire). Après une administration intramusculaire, la biodisponibilité de la teicoplanine (comparativement à une administration intraveineuse) est quasi-totale (90 %). Après six administrations journalières intramusculaires de 200 mg, la concentration maximale (Cmax) moyenne (écart-type) de teicoplanine est de 12,1 (0,9) mg/L et est obtenue 2 heures après administration.

Après une dose de charge de 6 mg/kg administrée par voie intraveineuse toutes les 12 heures pour 3 à 5 administrations, les valeurs Cmax sont comprises entre 60 et 70 mg/L et les valeurs de la concentration résiduelle dépassent habituellement 10 mg/L. Après une dose de charge intraveineuse de 12 mg/kg administrée toutes les 12 heures pour 3 administrations, les valeurs moyennes Cmax et de la concentration résiduelle sont respectivement estimées à 100 mg/L et 20 mg/L.

Après une dose dentretien de 6 mg/kg administrée une fois par jour, les valeurs Cmax et de la concentration résiduelle sélèvent à environ 70 mg/L et 15 mg/L, respectivement. Après une dose dentretien de 12 mg/kg administrée une fois par jour, les concentrations résiduelles sont comprises entre 18 et 30 mg/L.

La teicoplanine administrée par voie orale nest pas absorbée dans le tractus gastro-intestinal. À la suite de ladministration par voie orale dune dose unique de 250 ou 500 mg chez des sujets sains, la teicoplanine na pas été détectée dans le sérum ni dans lurine, mais a été retrouvée uniquement dans les selles (environ 45 % de la dose administrée) sous forme inchangée.

Distribution

La liaison aux protéines sériques humaines varie de 87,6 à 90,8 % indépendamment des concentrations de teicoplanine. La teicoplanine est principalement liée à la sérum-albumine humaine. La teicoplanine ne diffuse pas dans les érythrocytes.

Le volume de distribution à létat déquilibre (Véé) varie de 0,7 à 1,4 L/kg. Les valeurs les plus élevées du Véé ont été observées lors détudes récentes, dans lesquelles la durée de la période de prélèvements était supérieure à 8 jours.

La teicoplanine diffuse principalement dans les poumons, le myocarde et les tissus osseux avec des rapports concentration tissulaire/concentration sérique supérieurs à 1. Ces rapports variaient de 0,5 à 1 dans le liquide de phlyctène, le liquide synovial et le liquide péritonéal.

Le taux délimination de la teicoplanine du liquide péritonéal est identique à celui de son élimination du sérum. Dans le liquide pleural et les tissus adipeux sous-cutanés, les rapports concentration tissulaire/concentration sérique sont compris entre 0,2 et 0,5. La teicoplanine ne pénètre pas facilement dans le liquide céphalorachidien (LCR).

Biotransformation

La teicoplanine sous forme inchangée est le principal composé identifié dans le plasma et lurine, ce qui indique quelle est peu métabolisée. Deux métabolites, formés probablement par hydroxylation, représentent 2 à 3 % de la dose administrée.

Élimination

La teicoplanine est principalement excrétée sous forme inchangée par voie urinaire (80 % en 16 jours), tandis que 2,7 % de la dose administrée sont récupérés dans les fèces (à la suite dune excrétion biliaire) au cours des 8 jours suivant ladministration.

La demi-vie délimination de la teicoplanine a varié de 100 à 170 heures lors des études les plus récentes au cours desquelles la durée des périodes de prélèvements était denviron 8 à 35 jours.

La clairance totale de la teicoplanine est faible, de 10 à 14 mL/h/kg, et sa clairance rénale est comprise entre 8 et 12 mL/h/kg, ce qui indique quelle est principalement excrétée par des mécanismes rénaux.

Linéarité

La pharmacocinétique de la teicoplanine est linéaire pour des doses de 2 à 25 mg/kg.

Populations particulières

Patients insuffisants rénaux :

La teicoplanine étant éliminée par voie rénale, son élimination diminue selon le degré dinsuffisance rénale. Les clairances totale et rénale de la teicoplanine dépendent de la clairance de la créatinine.

Patients âgés :

Les paramètres pharmacocinétiques de la teicoplanine ne sont pas modifiés chez les patients âgés, sauf en cas dinsuffisance rénale.

Population pédiatrique :

Comparativement à ladulte, la clairance totale est plus élevée chez lenfant (15,8 mL/h/kg pour des nouveau-nés, 14,8 mL/h/kg pour un âge moyen de 8 ans) et la demi-vie délimination plus courte (40 heures pour les nouveau-nés, 58 heures pour un âge de 8 ans).

5.3. Données de sécurité préclinique

Des effets sur le rein ont été observés à la suite dadministrations parentérales répétées chez le rat et le chien. Ces effets se sont avérés dose-dépendants et réversibles. Des études visant à explorer le potentiel dototoxicité chez le cobaye ont indiqué quune légère altération de la fonction cochléaire et vestibulaire était possible en labsence de lésions morphologiques.

Ladministration sous-cutanée de teicoplanine jusquà 40 mg/kg/jour na pas affecté la fertilité des mâles et des femelles chez le rat. Lors détudes sur le développement embryofœtal, aucune malformation na été observée à la suite de ladministration sous-cutanée de doses allant jusquà 200 mg/kg/jour chez le rat et de ladministration intramusculaire de doses allant jusquà 15 mg/kg/jour chez le lapin. Cependant, chez le rat, lincidence de la mortinatalité a augmenté aux doses supérieures ou égales à 100 mg/kg/jour, et celle de la mortalité néonatale a augmenté à 200 mg/kg/jour. Cet effet na pas été rapporté à 50 mg/kg/jour. Une étude péri- et postnatale chez le rat na révélé aucun effet sur la fertilité de la génération F1 ni sur la survie et le développement de la génération F2 à la suite de ladministration sous-cutanée de doses allant jusquà 40 mg/kg/jour.

La teicoplanine na présenté aucun potentiel dantigénicité (chez la souris, le cobaye et le lapin), de génotoxicité ou dirritation locale.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Poudre pour solution injectable/pour perfusion ou solution buvable :

Chlorure de sodium, hydroxyde de sodium (pour ajustement du pH).

Solvant :

Eau pour préparations injectables.

6.2. Incompatibilités

La teicoplanine et les aminosides sont incompatibles quand ils sont mélangés directement, et ne doivent pas être mélangés avant injection.

Si la teicoplanine est administrée en association avec dautres antibiotiques, la préparation doit être administrée séparément.

Ce médicament ne doit pas être mélangé avec dautres médicaments à lexception de ceux mentionnés dans la rubrique 6.6.

6.3. Durée de conservation

Durée de conservation de la poudre et du solvant pour solution injectable/pour perfusion ou solution buvable :

3 ans.

Durée de conservation de la solution reconstituée :

La stabilité chimique et physique de la solution reconstituée préparée selon les recommandations a été démontrée pendant 24 heures à une température comprise entre 2 et 8 °C.

Durée de conservation de la solution reconstituée et de la solution diluée davantage :

La stabilité chimique et physique de la solution reconstituée préparée selon les recommandations a été démontrée pendant 24 heures à une température comprise entre 2 et 8 °C. Après une autre dilution à une concentration finale entre 4 mg/mL et 20 mg/mL, la solution reste stable pendant 24 heures supplémentaires à une température comprise entre 2 et 8 °C.

Toutefois, du point de vue microbiologique, le médicament doit être utilisé immédiatement sauf si la méthode douverture/reconstitution/dilution exclut tout risque de contamination microbienne.

En cas dutilisation différée, les durées et conditions de conservation relèvent de la responsabilité de lutilisateur.

6.4. Précautions particulières de conservation

Poudre et solvant conditionnés pour la vente :

Ce médicament ne nécessite pas de précautions particulières de conservation.

Pour les conditions de conservation du médicament après reconstitution et dilution, voir la rubrique 6.3.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Conditionnement primaire :

La teicoplanine 400 mg est conditionnée dans des flacons en verre de type I, de volume utile de 22 mL, munis dun bouchon en caoutchouc bromobutyle (type I) et dune capsule en aluminium avec bride amovible en plastique.

Leau pour préparations injectables (solvant) est conditionnée dans des ampoules en verre incolore de type I, de volume nominal > 5 mL ou dans des ampoules en polypropylène avec capsule quart-de-tour et de volume nominal 3 mL.

Présentations :

Boîte contenant 1 flacon de 400 mg + 1 ampoule de 3 mL de solvant

Boîte contenant 10 flacons de 400 mg + 10 ampoules de 3 mL de solvant

Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Ce médicament est uniquement à usage unique. Les solutions non utilisées doivent être éliminées.

La reconstitution et la dilution doivent être réalisées dans des conditions d'asepsie.

La solution doit faire lobjet dune inspection visuelle avant administration afin de détecter toute trace de matière particulaire ou de décoloration. La solution ne doit être utilisée que si elle est limpide et exempte de particules.

Préparation de la solution reconstituée :

Injectez lentement 3,0 mL du solvant fourni dans le flacon de poudre.

Faites délicatement tourner le flacon entre les mains jusquà dissolution complète de la poudre. Si la solution devient mousseuse, elle doit être laissée au repos pendant environ 15 minutes. Seules des solutions limpides de couleur jaunâtre doivent être utilisées.

Teneur nominale en teicoplanine du flacon

400 mg

Volume du flacon de poudre

22 mL

Volume prélevable dans lampoule de solvant pour reconstitution

3 mL

Volume contenant une dose nominale de teicoplanine (extrait au moyen dune seringue de 5 ml et dune aiguille 23 G)

3,0 mL

pH : 7,2 - 7,8

Osmolalité : 285 - 305 mOsm/kg (pour 400 mg)

Les solutions reconstituées sont par conséquent isotoniques et ne nécessitent pas de dilution supplémentaire avant administration.

La solution reconstituée peut être injectée directement ou bien diluée davantage, ou encore administrée par voie orale.

Préparation de la solution diluée avant perfusion :

La teicoplanine 400 mg peut être administrée dans les solutions pour perfusion suivantes, à une concentration finale comprise entre 4 mg/mL et 20 mg/mL :

· Solution de chlorure de sodium 9 mg/mL (0,9 %) pour perfusion

· Solution de dextrose 50 mg/mL (5 %) pour perfusion

· Solution de Ringer lactate

· Solution de chlorure de sodium 1,8 mg/mL (0,18 %) et de dextrose 40 mg/mL (4 %) pour perfusion

· Solution pour dialyse péritonéale contenant du dextrose 13,6 mg/mL (1,36 %).

· Solution pour dialyse péritonéale contenant du dextrose 38,6 mg/mL (3,86 %).

· Solution de Ringer

· Solution de dextrose 100 mg/mL (10 %) pour perfusion

· Solution de chlorure de sodium 4,5 mg/mL (0,45 %) et de dextrose 50 mg/mL (5 %)

Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

BRADEX S.A.

27 ASKLIPIOU STREET

14568 KRYONERI

GRECE

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 34009 302 002 5 4 : Boîte contenant 1 flacon de 400 mg + 1 ampoule de 3 mL de solvant.

· 34009 550 714 1 9 : Boîte contenant 10 flacons de 400 mg + 10 ampoules de 3 mL de solvant.

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I

Médicament soumis à prescription hospitalière.