RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 21/09/2022

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

VOQUILY 1 mg/mL, solution buvable

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Chaque millilitre de solution contient 1 mg de mélatonine.

Excipients à effet notoire :

Sorbitol : 140 mg par dose de 1 mL.

Propylèneglycol : 150 mg par dose de 1 mL.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Solution buvable.

Solution transparente, incolore à jaunâtre, avec une odeur de fraise caractéristique.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

VOQUILY est indiqué pour :

· Le traitement à court terme des effets du syndrome du décalage horaire chez les adultes.

· L’insomnie d’endormissement chez les enfants et les adolescents âgés de 6 à 17 ans présentant un trouble déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) lorsque les mesures d’hygiène de sommeil ont été insuffisantes.

4.2. Posologie et mode d'administration

Posologie

Adultes

Pour le traitement à court terme des effets du syndrome du décalage horaire chez les adultes.

La dose recommandée est de 3 mg (3 mL) par jour pendant un maximum de 5 jours. La dose peut être augmentée jusqu’à 5 mg (5 mL), pendant un maximum de 5 jours, si la dose recommandée ne soulage pas les symptômes de manière appropriée. La dose soulageant les symptômes de manière appropriée doit être prise sur la période la plus courte.

La première dose doit être prise à l’arrivée à destination à l’heure habituelle du coucher (à l’heure locale).

Étant donné que la prise de la mélatonine à une heure incorrecte pourrait n’avoir aucun effet ou causer un effet indésirable, lors de la resynchronisation du sommeil après un décalage horaire, VOQUILY ne doit pas être pris avant 20 h 00 ou après 4 h 00 à destination.

VOQUILY peut être pris pendant un maximum de 16 périodes de traitement par an.

L’alcool pouvant nuire au sommeil et potentiellement aggraver certains symptômes du décalage horaire (par ex. maux de tête, fatigue matinale, concentration), il est recommandé de ne pas consommer d’alcool lors de la prise de VOQUILY (voir la rubrique 4.5).

Population pédiatrique

La sécurité et l’efficacité de la mélatonine dans le cadre du décalage horaire chez les enfants âgés de moins de 18 ans n’ont pas été établies.

Insomnie d’endormissement chez les enfants et les adolescents âgés de 6 à 17 ans présentant un TDAH :

La dose initiale recommandée est de 1 à 2 mg (1 à 2 mL), 30 à 60 minutes avant l’heure du coucher. La dose peut être ajustée au cas par cas à un maximum de 5 mg par jour, quel que soit l’âge de l’enfant. La dose minimale efficace doit être prise sur la période la plus courte.

Des données limitées sont disponibles pour un traitement allant jusqu’à 3 ans maximum. Après au moins 3 mois de traitement, le médecin doit évaluer l’effet du traitement et envisager l’arrêt du traitement s’il ne donne lieu à aucun effet cliniquement pertinent. Les patients doivent être surveillés à intervalles réguliers (au moins tous les 6 mois) afin de vérifier que VOQUILY est toujours le traitement le plus approprié. Pendant le traitement, en particulier si l’effet du traitement est insuffisant, des tentatives d’arrêt du traitement doivent être faites régulièrement, au moins une fois par an.

Si le patient a été sujet à des insomnies en étant sous traitement par médicament contre le TDAH, un ajustement de la dose ou un changement de médicament contre le TDAH doit être envisagé.

Enfants de moins de 6 ans présentant un TDAH

La sécurité et l’efficacité de VOQUILY chez les enfants de 0 à 6 ans n’ont pas été établies.

Populations particulières

Sujets âgés

Les niveaux d’exposition à la mélatonine après administration par voie orale chez les jeunes adultes et les adultes modérément plus âgés sont comparables. La sensibilité à la mélatonine exogène des personnes significativement plus âgées n’est pas connue. Il est donc recommandé d’agir avec prudence lors du traitement de cette tranche d’âge et une posologie individualisée est recommandée (voir la rubrique 5.2).

Insuffisance rénale

Des données limitées chez les patients présentant une insuffisance rénale sont disponibles. La prudence s’impose lors de l’administration de la mélatonine chez des patients présentant une insuffisance rénale. VOQUILY n’est pas recommandé pour les patients présentant une insuffisance rénale sévère (voir rubrique 5.2).

Insuffisance hépatique

Aucune donnée n’est actuellement disponible quant à l’utilisation de VOQUILY chez les patients présentant une insuffisance hépatique. Les données limitées indiquent que la clairance plasmatique de la mélatonine est significativement réduite chez les patients présentant une cirrhose du foie. VOQUILY n’est pas recommandé chez les patients présentant une insuffisance hépatique sévère (voir rubrique 5.2).

Intolérance au glucose

La prise de mélatonine avec des repas riches en glucides pourrait affecter le contrôle du niveau de glucose dans le sang pendant plusieurs heures (voir rubrique 4.4).

Mode d’administration

VOQUILY est administré par voie orale uniquement.

VOQUILY doit être pris avec un verre d’eau.

La nourriture peut favoriser l’augmentation de la concentration plasmatique en mélatonine. Il est recommandé d’administrer VOQUILY à jeun et de ne pas consommer de nourriture 1 h avant et 1 h après la prise de VOQUILY (voir rubrique 5.2).

Une seringue orale graduée de 10 mL avec des graduations de 0,5 mL d’intervalle et un adaptateur à pression pour flacon (PIBA) sont fournis avec le médicament.

1. Ouvrir le flacon et insérer le PIBA lors de la première utilisation.

2. Insérer la seringue dans le PIBA et aspirer le volume requis à partir du flacon retourné.

3. Retirer la seringue remplie du flacon remis en position verticale.

4. Vider le contenu de la seringue dans la bouche.

5. Rincer la seringue et replacer le bouchon sur le flacon (en gardant le PIBA en place).

4.3. Contre-indications

Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Dans le traitement de l’insomnie chez les enfants et les adolescents, la mélatonine ne doit être utilisée qu’après avoir éliminé les autres causes traitables de l’insomnie selon l’avis d’un spécialiste approprié, et si les mesures non pharmacologiques n’ont eu aucun effet.

La prise de mélatonine peut provoquer de la somnolence. VOQUILY 1 mg/mL solution orale doit être utilisé avec prudence si les effets de la somnolence sont susceptibles d’être associés à un risque pour la sécurité du patient (voir rubrique 4.7).

Épilepsie

Il a été signalé que la mélatonine peut augmenter et diminuer la fréquence des convulsions chez les patients épileptiques. La prudence s’impose lors de la prescription de VOQUILY chez des patients épileptiques et/ou présentant des déficiences neurologiques et/ou prenant des médicaments concomitants qui peuvent augmenter la fréquence des convulsions.

Maladies auto-immunes

Des cas occasionnels d’exacerbation de maladie auto-immune ont été décrits chez les patients prenant de la mélatonine. Il n’existe actuellement aucune donnée quant à l’utilisation de la mélatonine chez les patients présentant une maladie auto-immune. VOQUILY n’est pas recommandé chez les patients présentant une maladie auto-immune.

Intolérance au glucose

Des données limitées suggèrent que la mélatonine prise dans un laps de temps trop proche de la consommation de plats riches en glucides pourrait affecter le contrôle du niveau de glucose pendant plusieurs heures. VOQUILY doit être pris au moins 2 heures avant et au moins 2 heures après un repas ; idéalement 3 heures après un repas pour les personnes présentant une forte intolérance au glucose ou un diabète.

Insuffisance rénale/hépatique

Il n’existe que des données limitées sur la sécurité et l’efficacité de la mélatonine chez les patients présentant une insuffisance rénale ou une insuffisance hépatique. L’utilisation de VOQUILY n’est pas recommandée chez les patients présentant une insuffisance rénale ou hépatique sévère.

VOQUILY contient du sorbitol et du propylèneglycol :

Ce médicament contient 140 mg de sorbitol par millilitre. Les patients présentant une intolérance héréditaire au fructose ne doivent pas prendre/recevoir ce médicament. L’effet cumulatif de l’administration concomitante de médicaments contenant du sorbitol (ou fructose) ainsi que la prise de sorbitol (ou fructose) dans son alimentation doit être pris en compte.

La présence de sorbitol dans les médicaments pris par voie orale peut affecter la biodisponibilité d’autres médicaments administrés de façon concomitante par voie orale.

Ce médicament contient 150 mg de propylèneglycol par millilitre.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Interactions pharmacocinétiques

La mélatonine est métabolisée principalement par les enzymes du cytochrome hépatique P450 CYP1A, plus spécifiquement le CYP1A2. Par conséquent, des interactions entre la mélatonine et d’autres substances actives découlant de leur effet sur les enzymes CYP1A sont possibles.

Inhibiteurs du CYP1A2

· La prudence s’impose chez les patients traités par la fluvoxamine, car cet agent entraîne une augmentation des niveaux de mélatonine (une ASC 17 fois supérieure et une Cmax 12 fois supérieure) en inhibant son métabolisme par les isoenzymes CYP1A2 et CYP2C19. Cette association est à éviter.

· La prudence s’impose chez les patients traités par le 5- ou le 8-méthoxypsoralène (5- ou 8-MOP), car ces agents entraînent une augmentation des niveaux de mélatonine en inhibant son métabolisme.

· La prudence s’impose chez les patients traités par la cimétadine, car cet agent entraîne une augmentation des concentrations plasmatiques de mélatonine en inhibant son métabolisme par le CYP1A2.

· La prudence s’impose chez les patientes sous œstrogénothérapie (par ex. contraceptifs ou hormonothérapie de substitution), car les œstrogènes accroissent les niveaux de mélatonine en inhibant son métabolisme par le CYP1A2.

· Les inhibiteurs du CYP1A2 (tels que les quinolones) sont susceptibles d’accroître les niveaux de mélatonine systémique.

· La caféine, comme la mélatonine, est métabolisée par le CYP1A2. Il a été démontré que la caféine accroît les concentrations sériques de la mélatonine administrée par voie orale.

Inducteurs du CYP1A2

· Les inducteurs du CYP1A2 (tels que la carbamazépine et la rifampicine) sont susceptibles de réduire les concentrations plasmatiques de la mélatonine.

· Le tabagisme peut réduire les niveaux de mélatonine car il provoque une induction du métabolisme de l’isoenzyme CYP1A2.

Interactions pharmacodynamiques

Benzodiazépines et hypnotiques autres que les benzodiazépines

La mélatonine peut amplifier les propriétés sédatives des benzodiazépines (par ex. midazolam, témazépam) et des hypnotiques autres que les benzodiazépines (par ex. zaléplon, zolpidem et zopiclone). Dans une étude sur le traitement du syndrome du décalage horaire, l’association de la mélatonine et du zolpidem s’est traduite par une plus forte incidence de somnolence matinale, de nausées et de confusion, une altération accrue de l’attention, de la mémoire et de la coordination, ainsi qu’une activité réduite pendant la première heure suivant le réveil, par rapport au zolpidem utilisé seul. L’utilisation de la mélatonine en association avec ces types de médicaments n’est pas recommandée.

Nifédipine

La mélatonine peut réduire l’effet hypotenseur de la nifédipine, la prudence s’impose donc dans cette association et un ajustement de la dose de nifédipine peut être requis.

Warfarine

La mélatonine peut augmenter l’activité anticoagulante de la warfarine. L’association de la warfarine ou autre antagoniste de la vitamine K avec la mélatonine peut nécessiter un ajustement de la dose des médicaments anticoagulants et doit être évitée.

Thioridazine/imipramine

La mélatonine peut accroître les sensations de somnolence et l’incapacité à effectuer des tâches lorsqu’elle est administrée en association avec la thioridazine et l’imipramine.

Alcool

L’alcool est un sédatif ayant la capacité d’altérer les fonctions physiques et mentales. Il est possible que les patients ressentent une somnolence accrue lorsque l’alcool est consommé en même temps que la mélatonine (voir rubrique 4.2).

Bêta-bloquants

Les bêta-bloquants peuvent supprimer la mélatonine endogène, mais l’importance clinique de ce facteur est inconnue lorsqu’une mélatonine exogène est administrée.

AINS

Certains AINS, par ex. l’aspirine et l’ibuprofène peuvent supprimer la sécrétion endogène de mélatonine, mais l’importance clinique de ce facteur est inconnue lorsqu’une mélatonine exogène est administrée.

4.6. Fertilité, grossesse et allaitement

Grossesse

Il n’existe pas ou peu de données sur l’utilisation de la mélatonine chez la femme enceinte. La mélatonine exogène traverse facilement le placenta humain.

Les études effectuées chez l’animal sont insuffisantes pour permettre de conclure sur la toxicité sur la reproduction (voir rubrique 5.3).

VOQUILY n’est pas recommandé pendant la grossesse ou chez les femmes en âge de procréer n’ayant pas recours à la contraception.

Allaitement

La mélatonine endogène est secrétée dans le lait maternel.

Les données pharmacodynamiques/toxicologiques chez les animaux ont montré une excrétion de mélatonine exogène/métabolites dans le lait (voir rubrique 5.3).

Il est impossible d’exclure un risque pour les enfants allaités.

VOQUILY ne doit pas être utilisé pendant l’allaitement.

Fertilité

Des doses élevées de mélatonine ont affecté la fertilité des animaux mâles et femelles. L’impact de ces données sur la fertilité humaine n’est pas connu.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

La mélatonine a une influence modérée sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines. La mélatonine peut induire une somnolence et réduire le niveau de vigilance pendant plusieurs heures. Par conséquent, l’utilisation de VOQUILY n’est pas recommandée avant de conduire des véhicules et d’utiliser des machines

4.8. Effets indésirables

Résumé du profil de sécurité

La somnolence, la fatigue, les maux de tête et l’étourdissement/la désorientation sont les effets indésirables les plus fréquemment signalés lors de la prise de mélatonine à court terme pour le traitement du syndrome du décalage horaire. La somnolence, les maux de tête, l’étourdissement et les nausées sont également des effets indésirables signalés plus fréquemment lors de la prise de doses sur des périodes allant de plusieurs jours à plusieurs semaines chez les personnes en bonne santé et les patients.

Liste tabulée des effets indésirables

Les effets indésirables suivants à la mélatonine en général ont été signalés dans des essais cliniques ou dans des rapports de cas spontanés. Dans chaque groupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés par ordre de sévérité décroissante.

Classes de systèmes d’organes

Très fréquent (≥ 1/10)

Fréquent (≥ 1/100 à < 1/10)

Peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100)

Rare

(≥ 1/10 000 à < 1/1 000)

Fréquence indéterminée : (ne peut pas être estimée sur la base des données disponibles)

Infections et infestations

Herpès zoster

Affections hématologiques et du système lymphatique

Leucopénie, thrombocytopénie

Affections du système immunitaire

Réaction d’hypersensibilité

Troubles du métabolisme et de la nutrition

Hypertriglycéridémie, hypocalcémie, hyponatrémie

Affections psychiatriques

Irritabilité, nervosité, impatience, insomnie, rêves anormaux, cauchemars, anxiété

Troubles de l’humeur, agressivité, agitation, pleurs, stress, désorientation, réveil tôt le matin, augmentation de la libido, humeur dépressive, dépression

Affections du système nerveux

Maux de tête, somnolence

Migraine, léthargie, hyperactivité psychomotrice, étourdissement

Syncope (évanouissement), trouble de la mémoire, trouble de l’attention, état rêveur, syndrome des jambes sans repos, sommeil de qualité médiocre, paresthésie

Somnolence,

Sédation

Affections de la vue

Baisse de l’acuité visuelle, vision trouble, larmoiement accru

Affections de l’oreille et du labyrinthe

Vertige positionnel, vertige

Affections cardiaques

Angine de poitrine, palpitations

Affections vasculaires

Hypertension

Bouffées de chaleur

Affections gastro-intestinales

Douleurs abdominales, douleurs dans la partie supérieure de l’abdomen, dyspepsie, ulcères buccaux, sécheresse buccale, nausées

Reflux gastro-œsophagien, Troubles gastro-intestinales, pemphigus de la muqueuse buccale, ulcères sur la langue, douleurs gastro-intestinales, vomissements, sons anormaux dans les intestins, flatulences, hypersécrétion salivaire, halitose, gênes abdominales, troubles gastriques, gastrite

Affections hépatobiliaires

Hyperbilirubinémie

Affections de la peau et du tissus sous-cutané

Dermatite, sueurs nocturnes, prurit, éruptions cutanées, prurit généralisé, sècheresse cutanée

Eczéma, érythème, dermatite des mains, psoriasis, éruption cutanée généralisée, éruptions cutanées pruritiques, affection des ongles

angio-œdème, œdème de la langue, œdème buccal

Affections musculo-squelettiques et systémiques

Douleurs aux extrémités

Arthrite, spasmes musculaires, douleurs cervicales, crampes nocturnes

Affections du rein et des voies urinaires

Glycosurie, protéinurie

Polyurie, hématurie, nycturie

Affections du système reproductif et de la poitrine

Symptômes de la ménopause

Priapisme, prostatite

Galactorrhée

Troubles généraux et anomalies au site d'administration

Asthénie, douleurs dans la poitrine

Fatigue, douleurs, soif

Investigations

Anomalies au test de la fonction hépatique, prise de poids

Augmentation des enzymes hépatiques, ionogramme sanguin anormal, analyses biologiques anormales

Population pédiatrique

Chez la population pédiatrique, une fréquence plus basse des effets indésirables généralement modérés a été signalée. Le nombre d’effets indésirables ne variait pas de manière significative entre les enfants ayant reçu un placebo et les enfants ayant reçu de la mélatonine. Les effets indésirables les plus fréquents étaient les maux de tête, l’hyperactivité, l’étourdissement et les douleurs abdominales. Aucun effet indésirable grave n’a été observé.

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : www.signalement-sante.gouv.fr.

4.9. Surdosage

La somnolence, les maux de tête, l’étourdissement et les nausées sont les signes et symptômes de surdosage avec la mélatonine orale les plus fréquemment signalés.

L’ingestion de doses quotidiennes allant jusqu’à 300 mg de mélatonine n’a provoqué aucun effet indésirable cliniquement significatif.

Bouffées de chaleur, crampes abdominales, diarrhée, maux de tête et scotome (scotoma lucidum) ont été signalés après ingestion de doses extrêmement élevées de mélatonine (3 000 à 6 600 mg) pendant plusieurs semaines.

Des mesures générales d’assistance médicale doivent être prises. Un lavage gastrique et l’administration de charbon actif peuvent être envisagés.

La clairance de la substance active est attendue dans les 12 heures suivant l’ingestion.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique : Mélatonine, code ATC : N05CH01.

La mélatonine est une hormone et un antioxydant. La mélatonine, sécrétée par la glande pinéale, est impliquée dans la synchronisation des rythmes circadiens et dans la régulation du rythme jour-nuit. La sécrétion de mélatonine et son taux plasmatique augmentent rapidement après la tombée de la nuit, avec un pic autour de 2 h 00 à 4 h 00 du matin puis diminuent jusqu’au nadir à l’aube. Le pic de sécrétion de la mélatonine est pratiquement diamétralement opposé au pic d’intensité lumineuse de la journée, lequel est le principal stimulus pour le maintien de la rythmicité circadienne de la sécrétion de mélatonine.

Mécanisme d’action

Il est supposé que le mécanisme d’action pharmacologique de la mélatonine soit basé sur son interaction avec les récepteurs MT1, MT2 et MT3, car ces récepteurs (en particulier MT1 et MT2) sont impliqués dans la régulation du sommeil et des rythmes circadiens en général.

Effets pharmacodynamiques

La mélatonine a un effet hypnotique/sédatif et augmente la propension au sommeil. La mélatonine administrée plus tôt ou plus tard que le pic nocturne de sécrétion de la mélatonine peut, respectivement, anticiper ou retarder la rythmicité circadienne de la sécrétion de mélatonine. L’administration de mélatonine au coucher (entre 22 h 00 et minuit) à destination suite à un rapide voyage transméridien (en avion) accélère la resynchronisation du rythme circadien de « l’heure du lieu de départ » sur « l’heure à destination », et apaise l’ensemble des symptômes connus comme le syndrome du décalage horaire qui est une conséquence d’une telle désynchronisation.

Efficacité et sécurité clinique

Syndrome du décalage horaire chez les adultes

Les symptômes typiques du décalage horaire sont des troubles du sommeil et la fatigue durant la journée, bien qu’un léger déficit cognitif, de l’irritabilité et des troubles gastro-intestinaux peuvent également se produire. Le syndrome du décalage horaire empire avec le nombre de fuseaux horaires traversés et est généralement pire lorsque le voyage est vers l’est car les personnes trouvent généralement plus difficile de faire avancer leur rythme circadien (l’horloge de l’organisme) plutôt que de le retarder, comme nécessaire à la suite d’un voyage vers l’ouest. Les essais cliniques ont montré que la mélatonine réduit l’ensemble des symptômes du décalage horaire évalués par le patient d’environ 44 % et raccourcit la durée du décalage horaire. Lors de 2 études sur des vols traversant 12 fuseaux horaires, la mélatonine a efficacement réduit la durée du décalage horaire d’environ 33 % (Petrie 1989 et al, Cardinali et al 2002). Étant donné que la prise de la mélatonine à une heure incorrecte pourrait n’avoir aucun effet ou causer un effet indésirable, lors de la resynchronisation de la rythmicité circadienne après un décalage horaire, la mélatonine ne doit pas être prise avant 20 h 00 ou après 4 h 00 à destination.

Les effets indésirables rapportés dans les études portant sur le syndrome du décalage horaire impliquant des doses de mélatonine allant de 0,5 à 8 mg étaient généralement légers, et souvent difficiles à distinguer des symptômes du décalage horaire.

Population pédiatrique présentant un TDAH et des troubles du sommeil

Des traitements à base de mélatonine ont été étudiés dans une étude de 4 semaines, randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo chez 105 enfants âgés de 6 à 12 ans, ne prenant pas de stimulant, présentant un TDAH et une insomnie d’endormissement chronique (van der Heijden KB et al. 2007). Les participants ont reçu de la mélatonine (3 mg lorsque le poids corporel était de < 40 kg [n = 44] ; ou 6 mg lorsque le poids corporel était > 40 kg [n = 9]) par comprimés à libération rapide ou ont reçu un placebo.

Les estimations moyennes par actimétrie de l’endormissement ont montré un avancement de 26,9 ± 47,8 minutes avec la mélatonine, et au contraire un retard de 10,5 ± 37,4 minutes avec le placebo (p < 0,0001). 48,8 % des enfants ayant reçu de la mélatonine ont montré un avancement de l’endormissement de > 30 minutes par rapport à 12,8 % avec le placebo (p = 0,001). Il a été observé une augmentation de la durée moyenne de sommeil de 19,8 ± 61,9 minutes avec la mélatonine et une diminution de 13,6 ± 50,6 minutes avec le placebo (p = 0,01). Par rapport au placebo, le groupe mélatonine a montré une diminution de la latence à l'endormissement (p = 0,001) et une augmentation de l’efficacité du sommeil (p = 0,01). Le score moyen sur la partie « difficultés à s’endormir » de l’échelle d’évaluation du sommeil a diminué de 1,2 ± 1,3 points (35,3 % par rapport à la valeur de référence) avec la mélatonine et de 0,1 ± 0,8 points (4,3 % par rapport à la valeur de référence) avec le placebo (p < 0,0001).

Aucun effet significatif sur le comportement, les facteurs cognitifs ni la qualité de vie n’a été observé.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

La mélatonine est une petite molécule amphiphile (poids moléculaire de 232 g/mol) active dans sa forme parentale. La mélatonine est synthétisée dans le corps humain à partir du tryptophane par la sérotonine. De petites quantités sont apportées par l’alimentation. Les données résumées ci-dessous proviennent d’études qui, généralement, ont inclus des hommes et des femmes en bonne santé, principalement de jeunes adultes et des adultes d’âge moyen.

Absorption

La mélatonine administrée par voie orale est presque totalement absorbée. La biodisponibilité orale est de 10 à 35 %, en raison d’un métabolisme de premier passage de la mélatonine. Le tmax dans le plasma est d’environ 20 minutes. Une dose de 3 mg de mélatonine à libération immédiate élève la Cmax plasmatique de mélatonine à environ 8 700 pg/mL, soit environ 60 fois la Cmax plasmatique nocturne de mélatonine (endogène) chez les jeunes adultes et 170 fois celle des personnes plus âgées, bien que les deux Cmax, endogène et exogène, montrent une variabilité inter-individuelle importante.

Les données sur l’effet de l’apport de nourriture au moment, ou proche du moment, de l’administration de la mélatonine sur sa pharmacocinétique sont limitées, mais suggèrent que l’apport alimentaire concomitant peut augmenter la biodisponibilité de presque 2 fois. La nourriture semble avoir un effet limité sur le tmax pour la mélatonine à libération immédiate. Ceci ne devrait pas affecter l’efficacité ou la sécurité de la mélatonine ; toutefois, il est recommandé de ne pas consommer de nourriture durant l’heure qui précède et l’heure qui suit la prise de mélatonine.

Distribution

Le taux de liaison aux protéines de la mélatonine est d’environ 50 à 60 %. La mélatonine se lie principalement à l’albumine, mais elle se lie également à l’alpha-1-glycoprotéine acide ; la liaison à d’autres protéines plasmatiques est limitée. La mélatonine se distribue rapidement depuis le plasma dans et hors de la plupart des tissus et des organes, et traverse facilement la barrière hémato-encéphalique. La mélatonine traverse aisément le placenta. Sa concentration dans le sang ombilical des bébés nés à terme est en corrélation étroite avec celle de leur mère suite à la prise d’une dose de 3 mg.

Biotransformation

La mélatonine est principalement métabolisée par le foie. Les données expérimentales suggèrent que les enzymes CYP1A1 et CYP1A2 du cytochrome P450 sont les principales responsables du métabolisme de la mélatonine, CYP2C19 ayant une importance mineure. La mélatonine est principalement métabolisée en 6-hydroxymélatonine (représentant environ 80 à 90 % des métabolites de la mélatonine retrouvés dans l’urine). La N-acétylsérotonine semble être le principal métabolite mineur (représentant environ 10 % des métabolites de la mélatonine retrouvés dans l’urine). Le métabolisme de la mélatonine est très rapide, le taux plasmatique de 6-hydroxymélatonine augmentant quelques minutes après l’entrée de la mélatonine exogène dans la circulation systémique. La 6-hydroxymélatonine subit une sulfo-conjugaison (environ 70 %) et une glucurono-conjugaison (environ 30 %) avant l’excrétion.

Élimination

La demi-vie d’élimination plasmatique (t½) est d’environ 45 minutes (plage normale environ 30 à 60 minutes) chez les adultes en bonne santé. La demi-vie, en moyenne, est comparable ou légèrement plus courte chez les enfants par rapport aux adultes. Les métabolites de la mélatonine sont principalement éliminés par l’urine, environ 90 % sous forme de conjugués de sulfate et de glucuronide de 6-hydroxymélatonine. Moins d’environ 1 % de la dose de mélatonine est éliminé sous forme inchangée dans les urines.

Linéarité/non-linéarité

La Cmax plasmatique de la mélatonine et l’ASC augmentent d’une manière linéaire directement proportionnelle pour des doses orales de mélatonine à libération immédiate allant de 1 à 10 mg alors que le tmax et la t½ plasmatiques restent constants.

Sexe

Des données limitées suggèrent que la Cmax peut être plus élevée chez les femmes plus âgées par rapport aux hommes. Une grande variabilité dans la Cmax entre des personnes de même sexe a également été observée. Cependant, aucune différence pharmacodynamique entre les hommes et les femmes n’a été observée malgré des différences dans les taux sanguins. Un ajustement de la dose pour les femmes n’est pas nécessaire.

Populations particulières

Sujets âgés

La concentration plasmatique nocturne en mélatonine endogène est plus faible chez les personnes âgées par rapport aux jeunes adultes. Des données limitées pour le tmax, la Cmax et la demi-vie d’élimination (t½) plasmatiques, ainsi que pour l’ASC suite à l’ingestion de mélatonine à libération immédiate ne montrent pas de différences significatives entre les jeunes adultes et les personnes âgées en général, bien que la plage des valeurs (variabilité inter-individuelle) pour chaque paramètre ait tendance à être plus élevée chez les personnes âgées.

Insuffisance hépatique

Des données limitées indiquent que, durant la journée, la concentration plasmatique de mélatonine endogène dans le sang est sensiblement plus élevée chez les patients souffrant d’une cirrhose du foie, probablement en raison de la clairance réduite (métabolisme) de la mélatonine. La t½ sérique pour la mélatonine exogène chez les patients atteints de cirrhose était le double de celle des patients du groupe contrôle dans une petite étude. Comme le foie est le site principal du métabolisme de la mélatonine, il est prévisible qu’une insuffisance hépatique entraîne des concentrations plasmatiques en mélatonine endogène plus élevées.

Insuffisance rénale

Comme la mélatonine est principalement excrétée sous forme de métabolites dans l’urine, une augmentation des taux plasmatiques de ces métabolites est probable chez les patients atteints d’une insuffisance rénale plus avancée.

5.3. Données de sécurité préclinique

Les données non cliniques issues des études de toxicologie, génotoxicité et potentiel cancérogène en administration répétée et unique n’ont pas révélé de risque particulier pour l’homme.

Les données sur la toxicologie reproductive sont limitées.

Des études sur le développement embryo-fœtal chez les rats et les lapins n’ont pas démontré d’effets dangereux directs ou indirects sur la grossesse, la survie du fœtus, le poids corporel du fœtus ou d’incidences sur des malformations/anomalies fœtales.

Des résultats provenant d’études sur le développement prénatal et postnatal chez les rats indiquent que l’administration de la mélatonine affecte les niveaux hormonaux et la maturation sexuelle chez les petits.

Les données provenant d’études chez les animaux indiquent que la mélatonine se transmet au fœtus via le placenta.

Il n’existe pas d’études de sécurité chez les jeunes animaux.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Propylèneglycol (E1520)

Sorbitol liquide (non cristallisable) (E420)

Sucralose (E955)

Arôme de fraise (contient du propylèneglycol (E1520))

Acide chlorhydrique (pour l’ajustement du pH) (E507)

Eau purifiée

6.2. Incompatibilités

Sans objet.

6.3. Durée de conservation

2 ans.

Utiliser dans les 6 mois suivant la 1ère ouverture.

6.4. Précautions particulières de conservation

À conserver dans l’emballage d’origine à l’abri de la lumière.

Ce médicament ne nécessite pas de précautions particulières de conservation concernant la température.

Pour les conditions de conservation du médicament après première ouverture, voir la rubrique 6.3.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Flacons en verre brun contenant 60 mL ou 150 mL de solution buvable, fermé à l’aide d’un bouchon à vis en (PEHD) avec un revêtement (PEBD), scellé et avec une fermeture de sécurité enfant,

Une seringue orale graduée (PEBD) de 10 mL, avec des graduations intermédiaires, tous les 0,5 mL, et un adaptateur à pression pour flacon/seringue (PIBA) en PEBD sont fournis avec le médicament.

Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Utilisation dans la population pédiatrique

Pas d’exigences particulières.

Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

CLINIGEN HEALTHCARE B.V.

SCHIPHOL BOULEVARD 359

WTC SCHIPHOL AIRPORT,

D TOWER 11TH FLOOR

1118BJ SCHIPHOL

PAYS-BAS

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 34009 302 605 0 0 : 60 mL en flacon (verre brun) avec seringue pour administration orale de 10 mL graduée toutes les 0,5 mL.

· 34009 302 605 1 7 : 150 mL en flacon (verre brun) avec seringue pour administration orale de 10 mL graduée toutes les 0,5 mL.

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

Date de première autorisation : {JJ mois AAAA}

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

{JJ mois AAAA}

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I