RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT
ANSM - Mis à jour le : 16/11/2022
MEPIVACAÏNE ACCORD 20 mg/ml, solution injectable
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Chlorhydrate de mépivacaïne.............................................................................................. 20,0 mg
Pour 1 ml.
Chaque ampoule de 2 ml contient 40 mg de chlorhydrate de mépivacaïne
Chaque ampoule de 5 ml contient 100 mg de mépivacaïne
Chaque ampoule de 10 ml contient 200 mg de mépivacaïne
Chaque flacon de 20 ml contient 400 mg de chlorhydrate de mépivacaïne
Excipient à effet notoire: sodium
Chaque ml de MEPIVACAÏNE ACCORD 20 mg/ml solution injectable contient 0,14 mmol (3,2 mg) de sodium.
Chaque ampoule de 2 ml ampoule de MEPIVACAÏNE ACCORD 20 mg/ml solution injectable contient 0,24 mmol (5,6 mg) de sodium.
Chaque ampoule de 5 ml de MEPIVACAÏNE ACCORD 20 mg/ml solution injectable contient 0,60 mmol (14 mg) de sodium.
Chaque ampoule de 10 ml de MEPIVACAÏNE ACCORD 20 mg/ml solution injectable contient 1,2 mmol (28 mg) de sodium.
Chaque flacon de 20 ml de MEPIVACAÏNE ACCORD 20 mg/ml solution injectable contient 2,4 mmol (56 mg) de sodium.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
Solution injectable, limpide et incolore.
Le pH de la solution est compris entre 5,5 et 6,5.
20 mg/ml : l'osmolalité de la solution est comprise entre 300 et 400 mOsmol/kg H2O.
4.1. Indications thérapeutiques
4.2. Posologie et mode d'administration
La mépivacaïne doit uniquement être uniquement utilisée par ou sous la responsabilité de médecins expérimentés dans les techniques d’anesthésie loco-régionale.
La forme et la concentration utilisées varient en fonction de l’indication et du but recherché, de l’âge et de l’état pathologique du patient.
Adultes et enfants de plus de 15 ans
Le tableau suivant donne à titre indicatif les posologies pour les techniques les couramment utilisées. L’expérience du médecin et la connaissance de l’état clinique du patient sont importants dans le choix de la dose. Lors de l’utilisation de blocs prolongés, par l’administration répétée, les risques d’atteindre une concentration plasmatique toxique ou de provoquer un traumatisme nerveux local doivent être pris en considération.
La mépivacaine 20 mg/ml n’est pas recommandée pour les blocs intercostaux en l’absence d’adrénaline.
La posologie maximale recommandée pour l’administration d’une dose unique est :
· Sphère ORL : 200 mg de chlorhydrate de mépivacaïne (3 mg/kg de poids corporel) ;
· Anesthésie péridurale et blocs nerveux périphériques : 400 mg de chlorhydrate de mépivacaïne (6 mg/kg de poids corporel) ;
· Bloc intercostal : 300 mg de chlorhydrate de mépivacaïne (4 mg/kg de poids corporel) ;
· Anesthésie du plexus : 500 mg de chlorhydrate de mépivacaïne (7 mg/kg de poids corporel).
1 ml de MEPIVACAÏNE ACCORD contient 10 mg ou 20 mg de de chlorhydrate de mépivacaine.
Conc mg/ml |
Volume ml |
Dose mg |
Délai d’installation minutes |
Durée
heures |
|
Anesthésie Chirurgicale |
|
|
|||
Anesthésie péridurale lombaire* |
20 |
10-15 |
200-300 |
- |
- |
10 |
10-20 |
100-200 |
- |
- |
|
Adminstration péridurale thoracique |
10-20 |
5-12 |
50-240 |
10-20 |
1.5-2 |
Bloc caudal |
10 20 |
20-30 10-15 |
200-300 200-300 |
15-30 - |
1-1.5 - |
Blocs nerveux (petit nerf périphérique et infiltration) |
|||||
- infiltration |
10 |
1-20 |
200 |
- |
- |
- bloc digital |
10 |
1-5 |
10-50 |
2-5 |
1.5-2 |
- bloc intercostal (par segment)-nombre maximal de blocs nerveux simultanés doit être au maximum de 10 |
10 |
4 |
<400 (Dose cumulée de chacune des injections) |
3-5 |
1-2 |
- bloc péribulbaire |
20 |
5-7.5 |
100-150 |
3-5 |
1.5-2 |
- bloc paracervical (de chaque côté) |
10 |
7-10 |
70-100 |
- |
- |
- bloc retrobulbaire |
20 |
3 |
60 |
- |
- |
Bloc nerveux périphériques majeurs |
|||||
- bloc paracervical (de chaque côté) * |
10 |
5-10 |
50-100 |
3-5 |
1-1.5 |
- bloc plexus brachial - axilaire - supraclaviculaire, interscalenique et |
20 10 10 |
3-5 25-35 30-40 |
60-100 250-350 300-400 |
- - 15-30 |
- - 1.5-2 |
- bloc du nerf sciatique |
20 |
15-20 |
300-400 |
15-30 |
2-3 |
- Bloc fémoral ou bloc du fascia iliaca |
10 |
10-20 |
100-200 |
- |
- |
* Non recommandée durant l’accouchement
La posologie pour l'anesthésie épidurale doit être calculée sur la base de l'âge; les valeurs suivantes sont données à titre d'indication pour la région lombaire :
· Patients âgés de 5 ans : 0,5 ml/segment
· Patients âgés de 10 ans : 0,9 ml/segment
· Patients âgés de 15 ans : 1,3 ml/segment
· Patients âgés de 20 ans : 1,5 ml/segment
· Patients âgés de 40 ans : 1,3 ml/segment
· Patients âgés de 60 ans : 1,0 ml/segment
· Patients âgés de 80 ans : 0,7 ml/segment
Des doses plus faibles doivent généralement être utilisées chez les patients dont l’état général est affaibli.
Chez les patients présentant certaines pathologies préexistantes (occlusion vasculaire, artériosclérose ou lésions nerveuses dues au diabète), la dose doit être réduite d'un tiers.
Des taux plasmatiques élevés peuvent se produire chez les patients dont la fonction hépatique ou la fonction rénale est altérée, en particulier après utilisation répétée. Dans ces cas particuliers, il est également conseillé d'utiliser une dose plus faible.
Enfants de 1 à 15 ans
Chez l'enfant, les posologies doivent être calculées au cas par cas, en prenant en considération l'âge et le poids du patient. La dose maximale est de 5 mg de chlorhydrate de mépivacaïne par kg de poids corporel. Des différences sont possibles d'un individu à l'autre. Pour les enfants qui présentent une surcharge pondérale, une réduction graduelle de la dose est souvent nécessaire ; la dose doit être basée sur le poids idéal. L'utilisation de MEPIVACAÏNE ACCORD chez le nouveau-né doit être évitée en raison du métabolisme réduit de la substance active dans le foie.
Enfants de 1 à 15 ans |
Concentration mg/mL |
Volume mL/kg |
Dose mg/kg |
Délai d’installation minutes |
Durée heures |
Anesthésie caudale |
10 |
0.5 |
5 |
10-15 |
1-2 |
Indications d'utilisation
La dose totale doit être injectée lentement ou de manière fractionnée en augmentant peu à peu la dose, tout en surveillant attentivement les fonctions vitales du patient et en gardant un contact verbal constant avec celui-ci. L'administration d'une dose-test est recommandée avant d'administrer une injection péridurale. L'injection intravasculaire accidentelle peut être reconnue aux symptômes de toxicité spécifiques que cela provoque. L'injection intrathécale accidentelle se reconnaît aux signes d'un blocage rachidien. En cas d'apparition de symptômes d'une toxicité, l'injection doit être immédiatement interrompue.
MEPIVACAÏNE ACCORD est injecté dans l'espace entourant la moelle épinière pour réaliser une anesthésie ciblée des nerfs individuels (bloc nerveux péridural).
Pour l'anesthésie des tissus, MEPIVACAÏNE ACCORD est injecté dans une zone tissulaire localisée (anesthésie par infiltration). Pour l'anesthésie de nerfs individuels (blocs nerveux périphériques), pour un traitement antalgique et pour un blocage des nerfs sympathiques, MEPIVACAÏNE ACCORD est administré par injection localisée après repérage anatomique des nerfs ciblés.
MEPIVACAÏNE ACCORD ne doit être utilisé que par des médecins ayant les connaissances et l'expérience nécessaire en ce qui concerne la procédure anesthésique correspondante.
En règle générale, des solutions à faible concentration sont administrées en continu (par goutte à goutte). L'utilisation répétée de ce médicament peut entraîner une perte d'efficacité due au développement rapide d'une tolérance au médicament (tachyphylaxie).
Mode d’administration
Le mode d’administration de MEPIVACAÏNE ACCORD varie en fonction de la procédure d’anesthésie par infiltration, d’anesthésie périneurale et d’anesthésie péridurale.
· Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1 ;
· troubles sévères du système de conduction cardiaque ;
· insuffisance cardiaque décompensée aiguë ;
· anesthésie paracervicale en obstétrique ;
· injections intravasculaires.
Par ailleurs, les contre-indications spéciales pour l'anesthésie péridurale doivent être prises en considération, à savoir :
· hypovolémie non corrigée
· pression intracrânienne élevée
· maladie active aiguë du SNC telle que : méningite, tumeurs, poliomyélite et hémorragie intracrânienne, convulsions ou épilepsie non contrôlée
· sténose rachidienne, maladie rachidienne active (telle que : spondylite, tuberculose et tumeur) et traumatisme rachidien (tel que fracture)
· septicémie
· anémie pernicieuse associée à des modifications dégénératives de la moelle épinière
· infection au site d'injection
· trouble de la coagulation ou traitement anticoagulant (sauf l'héparine à faible dose)
· choc cardiogénique ou hypovolémique
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
MEPIVACAÏNE ACCORD ne doit être utilisé qu'avec une prudence toute particulière dans les cas suivants :
· maladies rénales ou hépatiques,
· occlusion vasculaire,
· artériosclérose,
· lésion nerveuse provoquée par un diabète sucré.
MEPIVACAÏNE ACCORD ne doit être utilisé chez les patients atteints de porphyrie aiguë que dans les cas où cela est strictement indiqué, car MEPIVACAÏNE ACCORD peut déclencher une crise de porphyrie. Des précautions appropriées devront être prises chez tous les patients atteints de porphyrie.
Une chondrolyse a été rapportée lors de la pharmacovigilance post-commercialisation chez des patients qui avaient reçu des perfusions intra-articulaires continues d'anesthésiques locaux en post-opératoire. Dans la majorité des cas, l'atteinte concernait l'articulation de l'épaule. L'utilisation de MEPIVACAÏNE ACCORD n'est pas autorisée pour les perfusions intra-articulaires continues.
Il convient de noter les points suivants de manière à éviter la survenue d'effets indésirables :
· Un accès intraveineux pour une perfusion (remplacement volumique) doit être mis en place chez les patients à risque et en cas d'utilisation de doses élevées.
· En général, on ne doit pas ajouter de vasoconstricteur au traitement.
· Le patient doit être correctement positionné.
· La pression artérielle, le pouls/l’ECG et la taille des pupilles doivent être surveillés.
· Les contre-indications générales et spéciales, ainsi que les interactions avec d'autres médicaments doivent être notées.
· Il faut veiller à disposer d’une émulsion lipidique à administrer en cas d’intoxication accompagnée de symptômes cliniques d’une neurotoxicité ou d’une cardiotoxicité.
Il convient de noter que l'on peut généralement s'attendre à une tendance accrue aux hémorragies en cas de traitement concomitant par des médicaments qui inhibent la coagulation sanguine (anticoagulants tels que l'héparine) des médicaments antirhumatismaux non stéroïdiens ou des succédanés du sérum sanguin. En outre, une lésion vasculaire accidentelle survenant durant le traitement antalgique peut donner lieu à un saignement important. Si nécessaire, le temps de saignement et le temps de prothrombine partielle activée (aPTT) devront être déterminés, un test de Quick devra être effectué, et le nombre de plaquettes devra être vérifié. Concernant les patients à risque, ces tests devront également être réalisés chez les patients qui reçoivent une prophylaxie par faible dose d'héparine (traitement anticoagulant préventif par héparine à faible dose) avant d'utiliser MEPIVACAÏNE ACCORD.
Chez les patients qui reçoivent un traitement préventif concomitant visant à prévenir les thromboses (prophylaxie antithrombotique) à base d'héparine de faible poids moléculaire, l'anesthésie devra uniquement être effectuée avec une prudence toute particulière.
Dans de rares cas, les injections rétrobulbaires peuvent atteindre l'espace sous-arachnoïdien du crâne et provoquer, par exemple, une cécité passagère, un collapsus cardio-vasculaire, une apnée et des convulsions ; ces symptômes doivent être traités immédiatement.
Des injections rétro- et péribulbaires d'anesthésiques locaux comportent un risque de dysfonctionnement du muscle oculaire chez le patient. Ceci est principalement attribuable à la lésion traumatique nerveuse et/ou à l'effet toxique localisé sur les muscles et les nerfs. L'étendue de ces lésions tissulaires est due à la taille du traumatisme, à la concentration de l'anesthésique local et à la durée de l'exposition tissulaire à l'anesthésique local. C'est pourquoi il faut choisir la dose efficace la plus basse possible.
L'anesthésie péridurale peut provoquer une hypotension et une bradycardie. Le risque peut être réduit par administration intraveineuse d'une solution cristalloïde ou colloïdale. Une hypotension doit être traitée immédiatement, par exemple, par administration intraveineuse de 5 à 10 mg d'éphédrine, à répéter le cas échéant.
MEPIVACAÏNE ACCORD est déconseillé pour le bloc nerveux pendant l'accouchement ou une césarienne sous anesthésie péridurale. La diffusion placentaire est relativement importante, et le métabolisme du fœtus et du nouveau-né est plus lent que celui de l'adulte, ce qui augmente le risque de symptômes de toxicité.
Une attention toute particulière est nécessaire chez certains patients, même si l'anesthésie régionale est fréquemment indiquée chez ces patients :
· patients âgés (l'hypotension artérielle soudaine est l'une des complications potentielles de l'anesthésie péridurale) ;
· patients souffrant d'une maladie hépatique avancée ou d'un dysfonctionnement rénal sévère ;
· patients dont l'état général est affaibli, à risque de présenter une diminution du débit sanguin hépatique ;
· patients présentant un bloc cardiaque partiel ou complet, étant donné que les anesthésiques locaux peuvent supprimer la conduction myocardique.
L'utilisation dans la région de la tête et du cou est plus dangereuse, étant donné que cela augmente le risque de symptômes de toxicité pour le système nerveux central.
Pour une petite procédure chirurgicale, il est préférable d'utiliser une anesthésie de plus courte durée.
Chaque ml de MEPIVACAÏNE ACCORD 20 mg/ml solution injectable contient 0,12 mmol (2,8 mg) de sodium.
Chaque ampoule de 2 ml de MEPIVACAÏNE ACCORD 20 mg/ml solution injectable contient 0,24 mmol (5,6 mg) de sodium.
Chaque ampoule de 5 ml de MEPIVACAÏNE ACCORD 20 mg/ml solution injectable contient 0,60 mmol (14 mg) de sodium.
Chaque ampoule de 10 ml de MEPIVACAÏNE ACCORD 20 mg/ml solution injectable contient 1,2 mmol (28 mg) de sodium.
Chaque flacon de 20 ml de MEPIVACAÏNE ACCORD 20 mg/ml solution injectable contient 2,4 mmol (56 mg) de sodium.
Ceci doit être pris en compte chez les personnes qui suivent un régime hyposodé strict.
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
Des effets toxiques synergiques ont été décrits pour les analgésiques à action centrale et l'éther. Des associations de divers anesthésiques locaux produisent des effets additifs au niveau du système cardiovasculaire et du SNC.
MEPIVACAÏNE ACCORD doit être utilisé avec une prudence toute particulière chez les patients recevant simultanément d'autres anesthésiques locaux ou des substances apparentées sur le plan structural à ces derniers (p. ex., les antiarythmiques tels que la mexilétine), car les effets indésirables sont cumulatifs.
Il n'a pas été mené d'étude sur les interactions entre la mépivacaïne et les antiarythmiques de Classe III (p. ex. l'amiodarone), par conséquent la prudence s'impose également dans ce cas particulier. Les patients qui sont traités par des antiarythmiques de Classe III (p. ex. l'amiodarone) doivent faire l'objet d'une étroite surveillance comprenant un suivi par ECG, étant donné que les effets cardiaques peuvent être cumulatifs.
MEPIVACAÏNE ACCORD allonge la durée de l'effet des myorelaxants non dépolarisants.
4.6. Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
Compte tenu de la longue expérience de l'utilisation des anesthésiques du même type que la mépivacaïne pendant la grossesse, on peut raisonnablement considérer que ces derniers peuvent être utilisés en toute sécurité chez la femme enceinte.
Des études rétrospectives menées chez des femmes enceintes qui avaient reçu des anesthésiques locaux pour une intervention chirurgicale urgente en début de grossesse n'ont pas montré que les anesthésiques locaux entraînent des anomalies congénitales.
Toutefois, il n'a pas été mené d'études contrôlées chez la femme enceinte.
En outre, les études de l'effet de la mépivacaïne sur la reproduction animale sont insuffisantes (voir rubrique 5.3). Par conséquent, la prudence est de mise avant d'administrer cet anesthésique en début de grossesse.
Une complication potentielle de l’utilisation de MEPIVACAÏNE ACCORD en obstétrique est la survenue d’une hypotension artérielle chez la mère.
Après administration d’un bloc paracervical par chlorhydrate de mépivacaïne pendant l’accouchement, des symptômes d’intoxication ont été observés chez les nouveau-nés : il s’agissait fréquemment de bradycardies (20 à 30 % chez les fœtus sans facteurs de risque, 60 % chez les fœtus avec facteurs de risque), de quelques cas de crises tonicocloniques, d’arrêt respiratoire, d’hypotension, de mydriase avec absence de réaction à la lumière. Le recours au bloc paracervical en obstétrique est donc contre-indiqué. Pour des raisons pharmacocinétiques (risque d’accumulation systémique), le chlorhydrate de mépivacaïne n’est pas le médicament de choix pour l’anesthésie péridurale en obstétrique.
MEPIVACAÏNE ACCORD traverse la barrière placentaire par simple diffusion. Le rapport entre la concentration sanguine embryo-fœtale et la concentration sanguine maternelle est respectivement de 0,46 pour 1,9.
On ne sait pas si les anesthésiques locaux sont excrétés dans le lait maternel.
Compte tenu qu'un grand nombre de médicaments sont excrétés dans le lait maternel, la prudence s'impose en cas d'administration de mépivacaïne en période d'allaitement. Si l’administration de mépivacaïne s’avère nécessaire en période d’allaitement, celui-ci peut être repris 24 heures environ après la fin du traitement.
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Le médecin qui administre MEPIVACAÏNE ACCORD devra décider au cas par cas si le patient peut conduire ou utiliser des machines.
Les effets indésirables éventuels après administration de MEPIVACAÏNE ACCORD correspondent dans une large mesure à ceux des autres anesthésiques locaux du type amide. Les effets indésirables causés par le médicament lui-même sont difficiles à distinguer des effets physiologiques du bloc nerveux (p. ex., baisse de la pression artérielle, bradycardie). Ils sont également difficiles à distinguer des conséquences de la piqûre, soit directes (p. ex., lésion nerveuse) soit indirectes (p. ex. abcès au point d'administration).
Par ailleurs, toute caractéristique d'absorption anormale ou trouble du métabolisme hépatique ou trouble de l'excrétion rénale doit être envisagé comme cause potentielle d'effets indésirables.
Les fréquences indiquées pour les effets indésirables sont basées sur les catégories suivantes : Très fréquent (≥1/10), Fréquent (≥1/100 à < 1/10), Peu fréquent (≥1/1 000 à < 1/100), Rare (≥1/10 000 à < 1/1 000), Très rare (< 1/10 000) ou fréquence indéterminée (ne peut pas être estimée à partir des données disponibles).
Classe de système d'organe MedDRA |
Effet indésirable |
Affections du système immunitaire |
|
Rare |
Réactions allergiques, choc anaphylactique |
Affections du système nerveux |
|
Fréquent |
Paresthésie, étourdissements |
Peu fréquent |
Signes et symptômes de toxicité pour le SNC (convulsions, fourmillements dans la région de la bouche, engourdissement de la langue, troubles auditifs et visuels, perte de conscience, tremblements, acouphènes, troubles de l'élocution, suppression de la fonction du SNC, étourdissement) |
Rare |
Neuropathie, lésion nerveuse périphérique, arachnoïdite |
Affections oculaires |
|
Rare |
Diplopie |
Affections cardiaques |
|
Fréquent |
Bradycardie |
Rare |
Arrêt cardiaque, arythmies cardiaques |
Affections vasculaires |
|
Fréquent |
Hypotension*, hypertension |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales |
|
Rare |
Dépression respiratoire |
Affections gastro-intestinales |
|
Fréquent |
Nausées*, vomissements* |
* Ces effets indésirables surviennent plus fréquemment après une anesthésie péridurale.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : www.signalement-sante.gouv.fr.
L'administration intraveineuse accidentelle peut provoquer des effets indésirables immédiats (en l'espace de quelques secondes ou de quelques minutes). En cas de surdosage, les effets toxiques systémiques se produisent plus tard (15 à 60 minutes après l'injection) ce qui peut être attribué à l'augmentation plus lente de la concentration de l'anesthésique local dans le sang.
Une concentration plasmatique de 5 à 6 microgrammes de chlorhydrate de mépivacaïne par ml est considérée comme la dose seuil critique.
Toxicité systémique aiguë
Les réactions toxiques systémiques concernent principalement le SNC et le système cardiovasculaire. Ces réactions sont provoquées par des concentrations plasmatiques élevées de l'anesthésique local, qui peuvent se produire du fait d'une administration intraveineuse accidentelle, d'un surdosage ou d'une absorption exceptionnellement rapide dans les zones présentant une densité importante de vaisseaux sanguins.
Les signes d'un surdosage peuvent être classés dans deux groupes distincts de symptômes, et en fonction de leur intensité :
Symptômes au niveau du système nerveux central
Les premiers symptômes sont généralement des étourdissements, une paresthésie dans la région de la bouche, une sensation d'engourdissement de la langue, un sens particulièrement aigu de l'audition, des bourdonnements d'oreille et des troubles visuels. Les troubles de l'élocution, les contractions musculaires involontaires ou les tremblements sont des symptômes plus graves qui précèdent une crise d'épilepsie généralisée. Ces symptômes ne doivent pas être confondus avec un comportement névrotique. Une perte de conscience et des crises tonicocloniques peuvent s'ensuivre, et peuvent généralement durer de quelques secondes à quelques minutes. Une hypoxie et un taux excessivement élevé d'acide carbonique dans le sang suivent immédiatement la crise d'épilepsie, et peuvent être attribués à l'augmentation de l'activité musculaire ainsi qu'aux troubles respiratoires. Dans les cas graves, il peut se produire un arrêt respiratoire. L'acidose, l'hyperkaliémie, l'hypocalcémie et l'hypoxie potentialisent et prolongent les effets toxiques des anesthésiques locaux.
La régression et la disparition des symptômes au niveau du système nerveux central sont dues à la redistribution de l'anesthésique local et à son élimination du SNC, suivies de son métabolisme et de son excrétion. Le rétablissement peut être rapide, sauf en cas d'administration de grandes quantités.
Symptômes cardiovasculaires
Une toxicité cardiovasculaire peut se produire dans les cas sévères. Les signes de symptômes toxiques dans le système nerveux central précèdent généralement les effets toxiques cardiovasculaires. Cela n'est toutefois pas le cas si le patient a reçu une anesthésie générale ou s'il est mis sous sédation profonde avec des médicaments tels que les benzodiazépines ou les barbituriques.
Une hypotension, une bradycardie, des arythmies et même, un arrêt cardiaque, peuvent se produire en raison de la concentration systémique élevée en anesthésiques locaux. Dans de rares cas, l'arrêt cardiaque s'est produit sans effets préalables sur le SNC.
Traitement de la toxicité systémique aiguë
Dès l'apparition de signes d'une toxicité aiguë, l'administration de l'anesthésique local doit être immédiatement interrompue. Les symptômes affectant le SNC (convulsions, dépression du SNC) doivent être immédiatement traités de manière à assurer le dégagement des voies respiratoires/le maintien de la respiration et en administrant un anticonvulsivant.
En cas d'arrêt cardiaque, les procédures habituelles utilisées en médecine d'urgence devront être mises en œuvre. Un apport optimisé constant en oxygène, un soutien ventilatoire et circulatoire, ainsi que le traitement de l'acidose sont essentiels.
En cas de dépression cardiovasculaire (hypotension, bradycardie), un traitement approprié avec des liquides intraveineux, des vasopresseurs, des médicaments chronotropes et/ou inotropes devra être envisagé. Chez les enfants, il faut administrer une dose adaptée à l'âge et au poids.
Une émulsion lipidique doit être administrée en cas d'intoxication en présence de symptômes cliniques d'une toxicité neurologique ou cardiaque.
Les analeptiques à action centrale sont contre-indiqués en cas de surdosage par anesthésiques locaux.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : Anesthésiques locaux du type amide, code ATC : N01BB03.
Le chlorhydrate de mépivacaïne est un anesthésique local du type amide, qui agit rapidement et produit un blocage réversible des fibres nerveuses végétatives, sensorielles et motrices, ainsi que de la conduction cardiaque. On suppose que son effet est dû au blocage des canaux sodiques dans la membrane des cellules nerveuses. La solution de chlorhydrate de mépivacaïne a un pH de 5,5 à 6,5 et un pKa de 7,6. Le rapport entre la forme dissociée et la forme liposoluble est déterminé par le pH des tissus.
La substance active est initialement diffusée par la membrane de la cellule nerveuse vers la fibre nerveuse sous forme alcaline, mais elle ne devient efficace que sous la forme cationique de la mépivacaïne, après reprotonation. Lorsque le pH est bas, par exemple dans des tissus qui présentent des modifications inflammatoires, seules de petites quantités du médicament sont présentes sous forme alcaline, et l'on ne peut pas obtenir une anesthésie efficace.
Le blocage moteur ne dure pas plus longtemps que l'analgésie.
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
Le taux d'absorption dépend de la dose et de la voie d'administration. Pour la voie péridurale, l'absorption est biphasique, et les concentrations plasmatiques maximales sont atteintes après 15 à 20 minutes. Avec l'administration péridurale et l'administration brachiale, les concentrations plasmatiques maximales sont de 0,75 à 1,0 microgramme/ml pour 100 mg. Le blocage intercostal donne la concentration plasmatique maximale la plus élevée, à environ 1,6 microgramme/ml pour 100 mg.
Distribution
Le volume de distribution à l'état d'équilibre est d'environ 84 litres et la fixation aux protéines plasmatiques est d'environ 75 %. Le médicament se fixe essentiellement à l'alpha 1-glycoprotéine acide.
La mépivacaïne traverse la barrière placentaire par simple diffusion, et la concentration plasmatique de mépivacaïne libre est la même chez la mère et chez le fœtus. La concentration plasmatique totale est inférieure chez le fœtus, en raison du moindre degré de liaison aux protéines plasmatiques chez le fœtus et d’un rapport sang fœtal/sang maternel d’environ 70 %.
Biotransformation
La mépivacaïne est métabolisée presque entièrement dans le foie par hydroxylation et conjugaison. Sa clairance dépend par conséquent du débit sanguin hépatique et de l'activité des enzymes intervenant dans le métabolisme. Le coefficient d’extraction hépatique est de 0,5.
Élimination
4 % seulement de la molécule sont excrétés sous forme inchangée dans les urines. La clairance plasmatique totale est de 0,8 l/min et la demi-vie d'élimination est de 1,9 heure. Chez le nouveau-né, la demi-vie est de 3 à 5 fois plus longue que chez l'adulte.
5.3. Données de sécurité préclinique
Les études sur la toxicité localisée de la mépivacaïne menées chez diverses espèces animales n’ont pas révélé de dommages tissulaires irréversibles.
Toxicité chronique
Les études de toxicité subchronique provoquée par l’application locale de mépivacaïne chez l’animal (lapin, singe, rat) n’ont pas révélé de signes d’atrophie des fibres musculaires ni d’autres lésions.
Dans les études de toxicité à doses multiples, des modifications inflammatoires ont été constatées au site d’injection après administration sous-cutanée de mépivacaïne sur une période de 21 jours chez le rat.
Des singes ont été traités à 18 reprises par la mépivacaïne sur une période de 21 jours, à des doses de 3-5 ou de 4-8 mg/kg de poids corporel (avec ou sans vasoconstricteur). Aucun effet n’a été observé sur le poids corporel ni sur les paramètres hématologiques. Aucune modification pathologique n’a été observée.
Potentiel mutagène et carcinogène
Les études de génotoxicité menées à ce jour n’ont pas révélé de risque significatif sur le plan clinique.
Aucune étude à long terme n’a été effectuée sur le potentiel carcinogène de la mépivacaïne.
Toxicité pour la fonction de reproduction
Des études d’embryotoxicité ont été menées avec le chlorhydrate de mépivacaïne chez deux espèces, mais ces études ne répondent pas aux normes en vigueur. Il n’a pas été observé d’anomalies ni de malformations squelettiques macroscopiquement visibles chez la progéniture. Étant donné le petit nombre de mères dans chaque groupe et l’absence d’études viscérales chez la progéniture, il n’est pas possible d’écarter la possibilité d’un risque tératogène. En outre, il n’a pas été mené d’études des effets potentiels du chlorhydrate de mépivacaïne sur la fertilité de la génération des parents ni sur le développement post-natal après exposition pré- et post-natale de la progéniture à la mépivacaïne.
Lorsque la mépivacaïne était administrée pendant la parturition (anesthésie péridurale), une dépression fœtale, des manifestations d’intoxication fœtale, une réduction du tonus musculaire et de la puissance musculaire ont été rapportées dans les 8 heures suivant la naissance.
Une bradycardie et des morts fœtales ont été rapportées en rapport avec l’utilisation de mépivacaïne administrée pour effectuer un bloc paracervical.
Hydroxyde de sodium (pour l'ajustement du pH)
Acide chlorhydrique (pour l'ajustement du pH)
Eau pour préparations injectables
2 ans.
6.4. Précautions particulières de conservation
Pas de précautions particulières de conservation
Ne pas congeler.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
Ampoules en verre de type I et flacons en verre de type I avec bouchon en caoutchouc et capsule amovible.
· Les ampoules de 2 ml à bande verte se présentent en boîtes de 1 et 5 ampoule(s).
· Les ampoules de 5 ml à bande rouge se présentent en boîtes de 1, 5, 10 ou 50 ampoule(s)
· Les ampoules de 10 ml à bande verte se présentent en boîtes de 1 et 5 ampoule(s).
· Les flacons de 20 ml avec bouchons en caoutchouc chlorobutyle et capsule amovible de couleur lavande se présentent en boîtes d'1 flacon, de 5 flacons ou de 10 flacons
Les ampoules sont conditionnées dans des boîtes contenant une barquette/un emballage blister.
Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.
6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation
À utiliser immédiatement après l'ouverture.
Seules des solutions limpides pratiquement exemptes de particules doivent être utilisées.
Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
La solution injectable est destinée à un usage unique, doit être prélevée du flacon ou de l'ampoule en une seule fois et doit être utilisée immédiatement après ouverture de l'ampoule ou du flacon. Toute solution non utilisée doit être éliminée.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
45 RUE DU FAUBOURG DE ROUBAIX
59000 LILLE
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 34009 300 809 0 0 : ampoules de 2 ml. Boîte de 1.
· 34009 300 809 1 7 : ampoules de 2 ml. Boîte de 5.
· 34009 300 809 2 4 : ampoules de 5 ml. Boîte de 1.
· 34009 300 809 3 1 : ampoules de 5 ml. Boîte de 5.
· 34009 300 809 4 8 : ampoules de 5 ml. Boîte de 10.
· 34009 550 285 0 5 : ampoules de 5 ml. Boîte de 50.
· 34009 300 809 9 3 : ampoules de 10 ml. Boîte de 1.
· 34009 300 810 0 6 : ampoules de 10 ml. Boîte de 5.
· 34009 300 810 1 3 f : lacon de 20 ml. Boîte de 1.
· 34009 300 810 2 0 : flacon de 20 ml. Boîte de 5.
· 34009 300 810 3 7 : flacon de 20 ml. Boîte de 10.
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Liste II