RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT
ANSM - Mis à jour le : 28/02/2018
EXEMESTANE CRISTERS 25 mg, comprimé pelliculé
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Exémestane ......................................................................................................................... 25 mg
Pour un comprimé pelliculé.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
Comprimés blancs, ronds, biconvexes avec une apparence uniforme et des bords intacts.
4.1. Indications thérapeutiques
EXEMESTANE CRISTERS est indiqué dans le traitement du cancer du sein à un stade avancé chez la femme ménopausée naturellement ou artificiellement après échec du traitement par anti-œstrogènes. L'efficacité de l’exémestane n'a pas été démontrée chez les patientes dont les cellules tumorales ne possèdent pas de récepteurs aux œstrogènes.
4.2. Posologie et mode d'administration
Adultes et personnes âgées
La dose recommandée d’EXEMESTANE CRISTERS est de 1 comprimé à 25 mg à prendre une fois par jour, de préférence après un repas.
Chez les patientes atteintes d'un cancer du sein à un stade précoce, le traitement par EXEMESTANE CRISTERS devra être maintenu jusqu'à une durée totale de cinq ans d'hormonothérapie adjuvante séquentielle (tamoxifène suivi d’EXEMESTANE CRISTERS). Il sera suspendu en cas de rechute de la tumeur.
Chez les patientes atteintes d'un cancer du sein à un stade avancé, le traitement par EXEMESTANE CRISTERS devra être maintenu jusqu'à l'apparition de signes de progression de la tumeur.
Aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez les patientes présentant une insuffisance hépatique ou rénale (voir rubrique 5.2).
Population pédiatrique
L'utilisation d’EXEMESTANE CRISTERS n'est pas recommandée chez l'enfant.
Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1.
Femme en pré-ménopause et femme enceinte ou qui allaite.
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
L’exémestane doit être utilisé avec précaution chez des patientes présentant une insuffisance hépatique ou rénale.
L’exémestane est un puissant inhibiteur de la synthèse œstrogénique, et une diminution de la densité minérale osseuse et une augmentation de l'incidence des fractures ont été observées après son administration (voir rubrique 5.1). En début de traitement adjuvant par l’exémestane, les femmes atteintes d’ostéoporose ou à risque d’ostéoporose doivent recevoir un traitement établi en fonction de l’évaluation de l’état osseux minéral, en ligne avec les directives et les pratiques cliniques actuelles. Les patientes avec un stade avancé de la maladie devront avoir leur densité minérale osseuse (DMO) évaluée au cas par cas. Malgré l'absence de données suffisantes montrent les effets du traitement sur la diminution de la densité minérale osseuse induite par l’exémestane, les patientes traitées par EXEMESTANE CRISTERS devront être surveillées étroitement et un traitement pour l’ostéoporose ou pour la prophylaxie de l’ostéoporose doit être mis en place chez les patientes à risque.
L’évaluation en routine du taux du 25-hydroxy-vitamine D avant le début du traitement par inhibiteur de l’aromatase doit être envisagé en raison de la forte prévalence de carence chez les femmes atteintes d’un cancer du sein à un stade précoce (EBC). Les femmes ayant une carence en vitamine D doivent recevoir un apport complémentaire en vitamine D.
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
In vitro, il a été montré que le médicament est métabolisé par le cytochrome P450 (CYP) 3A4 et par les aldocéto-réductases (voir rubrique 5.2) et qu'il n'inhibe aucune des principales isoenzymes du CYP. Dans une étude de pharmacocinétique clinique, l'inhibition spécifique du CYP3A4 par le kétoconazole n'a montré aucun effet significatif sur la pharmacocinétique d'exémestane.
Dans une étude d'interaction avec la rifampicine, puissant inducteur du CYP450, administrée à la dose de 600 mg/jour avec une dose unique de 25 mg d'exémestane, l'aire sous la courbe (AUC) d'exémestane a été réduite de 54 % et sa concentration maximale (Cmax) de 41 %. La pertinence clinique de cette interaction n'ayant pas été évaluée, une co-administration avec des médicaments connus comme inducteurs du CYP3A4 tels que la rifampicine, les anticonvulsivants (ex : phénytoïne et carbamazépine) et les préparations à base de millepertuis (Hypericum perforatum), pourrait réduire l'efficacité de l’exémestane.
L’exémestane doit être utilisé avec précaution en co-administration avec des médicaments métabolisés par le CYP3A4 et qui ont une marge thérapeutique étroite. Il n'y a pas d'expérience clinique d'une utilisation concomitante de l’exémestane avec d'autres médicaments anticancéreux.
EXEMESTANE CRISTERS ne doit pas être co-administré avec des médicaments contenant des estrogènes qui pourraient annuler son action pharmacologique.
4.6. Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
Aucune donnée clinique sur des grossesses exposées à l’exémestane n’est disponible. Certains effets toxiques de l’exémestane ont été démontrés lors des études de reproduction réalisées chez l'animal (voir rubrique 5.3). Par conséquent, EXEMESTANE CRISTERS est contre-indiqué pendant la grossesse.
Etant donné que l'excrétion d'exémestane dans le lait maternel n'est pas connue, EXEMESTANE CRISTERS ne doit pas être administré pendant l'allaitement.
Femmes en péri-ménopause ou en âge de procréer
Le médecin discutera de la nécessité de mettre en place une contraception adaptée avec les patientes susceptibles d'être enceintes, incluant les patientes en péri-ménopause ou les patientes récemment ménopausées, jusqu'à ce que la ménopause (statut hormonal) soit clairement établie (voir rubriques 4.3 et 4.4).
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Dans toutes les études cliniques menées à la dose conventionnelle de 25 mg par jour, l’exémestane a généralement été bien toléré, les effets indésirables étaient généralement légers à modérés.
Le taux d'arrêt du traitement pour effets indésirables est de 7,4 % chez les patientes atteintes de cancer du sein à un stade précoce et recevant un traitement adjuvant par l'exémestane après un traitement adjuvant initial par tamoxifène. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont : bouffées de chaleur (22 %), arthralgies (18 %) et fatigue (16 %).
Dans la population globale de patientes atteintes d'un cancer du sein avancé, le taux d'arrêt du traitement en raison d'effets indésirables est de 2,8 %. Les évènements indésirables les plus fréquemment rapportés sont : bouffées de chaleur (14 %) et nausées (12 %).
La plupart des effets indésirables peut être attribuée aux conséquences pharmacologiques normales de la carence en œstrogènes (bouffées de chaleur, par exemple).
Les effets indésirables rapportés lors des études cliniques et après la mise sur le marché sont listés ci-dessous par classes de systèmes d'organes et par fréquence. Leur fréquence est définie comme suit : très fréquents (≥ 1/10), fréquents (≥ 1/100 à < 1/10), peu fréquents (≥ 1/1000 à < 1/100), rares (≥ 1/10 000 à < 1/1000), très rares (< 1/10 000), fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Troubles hématologiques et du système lymphatique
· Peu fréquents : leucopénie**,
· Rares : thrombocytopénie**,
· Fréquence indéterminée : diminution des lymphocytes**.
Troubles du système immunitaire
· Peu fréquents : hypersensibilité.
Troubles du métabolisme et de la nutrition
· Fréquents : anorexie.
Affections psychiatriques
· Très fréquents : insomnie,
· Fréquents : dépression.
Affections du système nerveux
· Très fréquents : céphalées,
· Fréquents : sensations vertigineuses, syndrome du canal carpien, paresthésie,
· Peu fréquents : somnolence.
Affections vasculaires
· Très fréquents : bouffées de chaleur.
Affections gastro-intestinales
· Très fréquents : nausées,
· Fréquents : douleurs abdominales, vomissements, constipation, dyspepsie, diarrhée.
Affections hépatobiliaires
· Peu fréquents : hépatite†, hépatite cholestatique†, augmentation des enzymes hépatiques†, augmentation de la bilirubine sanguine†, augmentation de la phosphatase alcaline sanguine†.
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
· Très fréquents : augmentation de la sudation,
· Fréquents : éruption cutanée transitoire, alopécie, urticaire, prurit,
· Peu fréquents : pustulose exanthématique aiguë généralisée†.
Affections des muscles squelettiques et des os
· Très fréquents : douleurs articulaires et musculo-squelettiques*,
· Fréquents : ostéoporose, fractures.
Troubles généraux et anomalies au site d’administration
· Très fréquents : fatigue,
· Fréquents : douleurs, œdème périphérique,
· Peu fréquents : asthénie.
* Y compris : arthralgie, et moins fréquemment des douleurs dans les extrémités, arthrose, douleurs dorsales, arthrite, myalgie et raideurs articulaires.
** Chez les patientes atteintes d'un cancer du sein à un stade avancé, des cas de thrombocytopénies et de leucopénies ont été rarement rapportés. On a observé une diminution occasionnelle des lymphocytes chez approximativement 20 % des patientes recevant l’exémestane, en particulier chez celles présentant déjà une lymphocytopénie. Cependant, les valeurs moyennes des lymphocytes chez ces patientes n'ont pas changé significativement au cours du temps et aucune augmentation des infections virales n'a été observée. Ces effets n'ont pas été observés dans les études sur le cancer du sein à un stade précoce.
† Fréquences calculées par la règle de 3/X.
Le tableau ci-dessous présente la fréquence des événements indésirables et affections prédéfinis dans l'étude sur le cancer du sein à un stade précoce (IES), quelle que soit la causalité, rapportés chez les patientes sous traitement expérimental et jusqu'à 30 jours après l'arrêt de celui-ci.
Evénements indésirables et affections |
Exémestane (n = 2 249) |
Tamoxifène (n = 2 279) |
Bouffées de chaleur |
491 (21,8 %) |
457 (20,1 %) |
Fatigue |
367 (16,3 %) |
344 (15,1 %) |
Céphalées |
305 (13,6 %) |
255 (11,2 %) |
Insomnie |
290 (12,9 %) |
204 (9,0 %) |
Augmentation de la sudation |
270 (12,0 %) |
242 (10,6 %) |
Affections gynécologiques |
235 (10,5 %) |
340 (14,9 %) |
Sensations vertigineuses |
224 (10,0 %) |
200 (8,8 %) |
Nausées |
200 (8,9 %) |
208 (9,1 %) |
Ostéoporose |
116 (5,2 %) |
66 (2,9 %) |
Hémorragie vaginale |
90 (4,0 %) |
121 (5,3 %) |
Autre cancer primitif |
84 (3,6 %) |
125 (5,3 %) |
Vomissements |
50 (2,2 %) |
54 (2,4 %) |
Troubles de la vision |
45 (2,0 %) |
53 (2,3 %) |
Complications thromboemboliques |
16 (0,7 %) |
42 (1,8 %) |
Fracture ostéoporotique |
14 (0,6 %) |
12 (0,5 %) |
Infarctus du myocarde |
13 (0.6 %) |
4 (0,2 %) |
Dans l'étude IES, la fréquence des événements cardiaques ischémiques dans les groupes de traitement par exémestane et par le tamoxifène est respectivement de 4,5 % et 4,2 %. Aucune différence significative n'a été observée pour les événements cardiovasculaires incluant l'hypertension artérielle (9,9 % versus 8,4 %), l'infarctus du myocarde (0,6 % versus 0,2 %) et l'insuffisance cardiaque (1,1 % versus 0,7 %).
Dans l'étude IES, l’exémestane est associé à une incidence plus élevée d'hypercholestérolémie comparativement au tamoxifène (3,7 % vs 2,1 %).
Dans une autre étude randomisée distincte, en double aveugle, menées chez les femmes ménopausées, atteintes d'un cancer du sein à un stade précoce à faible risque et traitées par l’exémestane (N = 73) ou placebo (N = 73) sur 24 mois, l’exémestane est associé en moyenne à une réduction de 7-9 % du HDL-cholestérol plasmatique, versus une augmentation de 1 % pour le placebo. Une réduction de 5-6 % de l'apolipoprotéine A1 a été observée dans le groupe exémestane versus 0-2 % pour le groupe placebo. L'effet sur les autres paramètres lipidiques analysés (cholestérol total, LDL cholestérol, triglycérides, apolipoprotéine-B et lipoprotéine -a) est très similaire dans les 2 groupes. La signification clinique de ces résultats n'est pas clairement déterminée.
Dans l'étude IES, la fréquence des ulcères gastriques est plus élevée dans le groupe traité par l’exémestane que dans le groupe par tamoxifène (0,7 % versus < 0,1 %). Dans la plupart des cas, les patientes traitées par l’exémestane qui ont développé un ulcère gastrique recevaient de façon concomitante des anti-inflammatoires non stéroïdiens et/ou avaient des antécédents d'ulcère.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance – Site internet : www.ansm.sante.fr.
Des études cliniques ont été conduites avec l’exémestane, donné en dose unique jusqu'à 800 mg chez des volontaires sains de sexe féminin et en dose quotidienne jusqu'à 600 mg chez des patientes ménopausées présentant un cancer du sein avancé ; ces doses ont été bien tolérées. La dose unique d’exémestane susceptible de provoquer des symptômes menaçant le pronostic vital n'est pas connue. Chez le rat et le chien, une létalité a été observée après administration orale de doses uniques équivalentes respectivement à 2000 et 4000 fois celle recommandée chez la femme sur une base de mg/m2. Il n'existe pas d'antidote spécifique au surdosage et le traitement doit être symptomatique. Un traitement symptomatique général incluant un contrôle fréquent des paramètres vitaux et une surveillance étroite de la patiente est indiqué.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
L’exémestane est un inhibiteur stéroïdien irréversible de l'aromatase, structurellement apparenté au substrat naturel, l'androstènedione. Chez les femmes ménopausées, les estrogènes sont produits principalement par la conversion des androgènes en œstrogènes, grâce à l'aromatase dans les tissus périphériques. La carence en œstrogènes induite par l'inhibition de l'aromatase constitue un traitement efficace et sélectif du cancer du sein hormono-dépendant chez les femmes ménopausées.
Chez les femmes ménopausées, l’exémestane p.o. a diminué significativement les concentrations sériques en œstrogènes à partir d'une dose de 5 mg, atteignant une suppression maximale (> 90 %) avec une dose comprise entre 10 et 25 mg. Chez les patientes ménopausées présentant un cancer du sein, traitées avec une dose journalière de 25 mg, l'aromatisation dans l'ensemble de l'organisme a été réduite de 98 %.
L’exémestane ne possède aucune activité progestative ou œstrogénique. Une légère activité androgénique, probablement due au dérivé 17-hydro, a été observée principalement aux doses élevées. Dans des études portant sur l'administration de doses quotidiennes multiples, l’exémestane n'a pas eu d'effet décelable sur la biosynthèse surrénalienne du cortisol ou de l'aldostérone, mesurée avant et après épreuve à l'ACTH ; ce qui démontre sa sélectivité vis-à-vis des autres enzymes impliquées dans la stéroïdogénèse.
La substitution glucocorticoïde et minéralocorticoïde n'est donc pas nécessaire. Une légère augmentation non dose-dépendante des taux sériques de LH et de FSH a été observée même à faibles doses : cet effet est toutefois attendu pour la classe pharmacologique et résulte probablement d'un rétro-contrôle au niveau hypophysaire suite à une réduction des taux d'estrogènes qui stimule la sécrétion pituitaire des gonadotrophines également chez les femmes ménopausées.
Traitement adjuvant du cancer du sein à un stade précoce
Lors d'une étude multicentrique, randomisée, en double aveugle, menée chez 4724 patientes ménopausées atteintes d'un cancer du sein primitif avec récepteurs hormonaux positifs ou inconnus, les patientes n'ayant pas récidivé après 2 à 3 ans de traitement adjuvant par le tamoxifène ont été randomisées pour recevoir 3 à 2 ans de traitement par l’exémestane (25 mg/jour) ou le tamoxifène (20 ou 30 mg/jour) afin d'obtenir une hormonothérapie d'une durée totale de 5 ans.
Après une durée médiane de traitement de 30 mois et un suivi médian d'environ 52 mois, le traitement séquentiel avec l’exémestane, après 2 à 3 ans de traitement adjuvant par tamoxifène, est associé à une amélioration cliniquement et statistiquement significative de la survie sans maladie (DFS) par rapport à la poursuite du traitement par tamoxifène. Sur la période observée, l'analyse montre que l’exémestane réduit de 24 % le risque de récidive de cancer du sein par rapport à tamoxifène (Risque Relatif (RR) [hazard ratio (HR)]: 0,76 ; p = 0,00015). L'effet bénéfique de l'exémestane par rapport au tamoxifène en ce qui concerne la DFS est manifeste, quel que soit le statut ganglionnaire ou le traitement antérieur par chimiothérapie.
L’exémestane réduit également significativement le risque de cancer du sein controlatéral (hazard ratio : 0,57 ; p = 0,04158).
Dans l'ensemble de la population étudiée, une tendance à une amélioration de la survie globale a été observée avec exémestane (222 décès) par rapport à tamoxifène (262 décès), avec un risque relatif de 0,85 (test du log-rang : p = 0,07362), représentant une réduction du risque de décès de 15 % en faveur d'exémestane. Une réduction statistiquement significative du risque de décès de 23 % (risque relatif pour la survie globale ; 0,77, test du Chi2 de Wald : p = 0,0069) a été observée avec l’exémestane par rapport au tamoxifène après ajustement des facteurs pronostiques prédéfinis (statut RE, statut ganglionnaire, chimiothérapie antérieure, utilisation d'un THS et administration de bisphosphonates).
Les principaux résultats d'efficacité chez l'ensemble des patientes (en intention de traiter) et chez les patientes atteintes de cancer du sein exprimant des récepteurs aux œstrogènes sont résumés dans le tableau ci-dessous :
Critère d’efficacité |
Exémestane |
Tamoxifène |
Hazard Ratio |
Valeur de p* |
Population |
Evénements/N (%) |
Evénements/N (%) |
(95 % IC) |
|
Survie sans maladiea |
||||
Ensemble des patientes |
354/2 352 (15,1 %) |
453/2 372 (19,1 %) |
0,76 (0,67-0,88) |
0,00015 |
Patientes RE+ |
289/2 023 (14,3 %) |
370/2 021 (18,3 %) |
0,75 (0,65-0,88) |
0,00030 |
Cancer du sein controlatéral |
||||
Ensemble des patientes |
20/2 352 (0,9 %) |
35/2 372 (1,5 %) |
0,57 (0,33-0,99) |
0,04158 |
Patientes RE+ |
18/2 023 (0,9 %) |
33/2 021 (1,6 %) |
0,54 (0,30-0,95) |
0,03048 |
Survie sans cancer du seinb |
||||
Ensemble des patientes |
289/2 352 (12,3 %) |
373/2 372 (15,7 %) |
0,76 (0,65-0,89) |
0,00041 |
Patientes RE+ |
232/2 023 (11,5 %) |
305/2 021 (15,1 %) |
0,73 (0,62-0,87) |
0,00038 |
Survie sans récidives à distancec |
||||
Ensemble des patientes |
248/2 352 (10,5 %) |
297/2 372 (12,5 %) |
0,83 (0,70-0,98) |
0,02621 |
Patientes RE+ |
194/2 023 (9,6 %) |
242/2 021 (12,0 %) |
0,78 (0,65-0,95) |
0,01123 |
Survie globaled |
||||
Ensemble des patientes |
222/2 352 (9,4 %) |
262/2 372 (11,0 %) |
0,85 (0,71-1,02) |
0,07362 |
Patientes RE+ |
178/2 023 (8,8 %) |
211/2 021 (10,4 %) |
0,84 (0,68-1,02) |
0,07569 |
* Test du log-rank ; patientes RE+ = patientes dont les cellules tumorales expriment des récepteurs aux œstrogènes.
a La survie sans maladie est définie comme étant la première apparition de récidive locale ou à distance, de cancer du sein controlatéral ou de décès de toute cause.
b La survie sans cancer du sein est définie comme étant la première survenue de récidive locale ou à distance, de cancer du sein controlatéral ou de décès due au cancer du sein.
c La survie sans récidive à distance est définie comme étant la première survenue de récidive à distance ou de décès due au cancer du sein.
d La survie globale est définie comme étant la survenue du décès de toute cause.
Dans l'analyse complémentaire de la sous-population des patientes exprimant des récepteurs aux œstrogènes ou de statut hormonal inconnu, le risque relatif de survie globale non ajusté est de 0,83 (test du log-rang : p = 0,04250), ce qui représente une réduction cliniquement et statistiquement significative de 17 % du risque de décès.
Les résultats d’une sous-étude sur l'os montrent que les femmes traitées par l’exémestane après avoir suivi un traitement par tamoxifène durant 2 à 3 ans, présentent une diminution modérée de la densité minérale osseuse. Dans l'étude globale, l'incidence des fractures sur 30 mois de traitement a été plus élevée chez les patientes traitées par l’exémestane que chez celles recevant le tamoxifène (4,5 % et 3,3 % respectivement, p = 0,038).
Les résultats d’une sous-étude sur l'endomètre indiquent, après 2 ans de traitement, une diminution médiane de l'épaisseur de l'endomètre de 33 % chez les patientes recevant l’exémestane et pas de variation notable chez les patientes traitées par tamoxifène. L'épaississement de l'endomètre, rapporté au début de l'étude, est revenu à la normale (< 5 mm) pour 54 % des patientes traitées par l’exémestane.
Traitement du cancer du sein à un stade avancé
Dans une étude clinique randomisée, contrôlée et soumise à une relecture, par des pairs indépendants (« peer-review »), l’exémestane à la dose quotidienne de 25 mg a démontré un allongement statistiquement significatif de la survie, du délai jusqu'à progression (TTP), et du temps jusqu'à échec du traitement (TTF) par rapport au traitement hormonal de référence : l'acétate de mégestrol. L'étude a été conduite chez des patientes ménopausées présentant un cancer du sein à un stade avancé progressant après ou pendant un traitement par le tamoxifène, donné en adjuvant ou en première intention devant une maladie avancée.
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
Après une administration orale, l’exémestane est rapidement absorbé. La fraction de la dose absorbée par le tractus gastro-intestinal est importante. La biodisponibilité absolue chez l'homme n'est pas connue, mais l'on s'attend à ce qu'elle soit limitée dû à un important effet de premier passage hépatique. Chez le rat et le chien, un effet similaire est apparu avec une biodisponibilité absolue de 5 %. Après administration d'une dose unique de 25 mg, les taux plasmatiques maximums de 18 ng/ml sont atteints après deux heures. L'ingestion concomitante d'aliments augmente la biodisponibilité de 40 %.
Distribution
Le volume de distribution d’exémestane, sans tenir compte du facteur de correction de la biodisponibilité orale, est d'environ 20 000 litres. La cinétique est linéaire et la demi-vie terminale d'élimination est d'environ 24 heures. La fixation aux protéines plasmatiques est d'environ 90 % et est indépendante de la concentration.
L’exémestane et ses métabolites ne se fixent pas aux cellules sanguines.
L'exémestane ne s'accumule pas d'une façon inattendue après des doses réitérées.
Métabolisme et excrétion
L’exémestane est métabolisé par oxydation de la fonction méthylène en position 6 par l'isoenzyme CYP3A4 et/ou par réduction de la fonction 17-céto par l'aldocéto-réductase après conjugaison. La clairance d'exémestane est d'environ 500 l/h, sans tenir compte du facteur de correction de la biodisponibilité orale.
Les métabolites sont soit inactifs soit moins actifs que le composé parent pour l'inhibition de l'aromatase.
La quantité de substance éliminée sous forme inchangée dans les urines représente moins de 1 % de la dose. Après une semaine, des quantités égales (40 %) d'exémestane radiomarqué au 14C ont été retrouvées dans les urines et les fèces.
Populations spéciales
Age
Aucune corrélation significative entre l'exposition systémique à l’exémestane et l'âge des sujets n'a été observée.
Insuffisance rénale
Chez les patientes présentant une insuffisance rénale grave (CLcr < 30 ml/min), l'exposition systémique à l’exémestane a été le double de celle observée chez les volontaires sains.
Etant donné le profil de tolérance de l’exémestane, aucun ajustement de dose n'est considéré comme nécessaire.
Insuffisance hépatique
Chez les patientes présentant une insuffisance hépatique modérée ou grave, l'exposition à l’exémestane est 2 à 3 fois supérieure à celle observée chez les volontaires saines.
Etant donné le profil de tolérance de l’exémestane, aucun ajustement de dose n'est considéré comme nécessaire.
5.3. Données de sécurité préclinique
Les résultats obtenus à partir des études de toxicité par administration réitérée chez le rat et le chien, étaient généralement liés à l'activité pharmacologique d'exémestane, tels que les effets sur les organes reproducteurs et leurs annexes.
Les autres effets toxicologiques (sur le foie, les reins ou le système nerveux central) ont été uniquement observés pour des expositions considérées suffisamment supérieures à l'exposition maximale chez l'homme si bien que leur apparition en clinique est peu probable.
Mutagénicité
L'exémestane n'a pas été génotoxique pour les bactéries (test d'Ames), les cellules de hamster chinois V79, les hépatocytes de Rat ou dans le test du micronucleus de Souris. Bien que l'exémestane soit clastogène sur les lymphocytes in vitro, il ne l'était pas dans deux études in vivo.
Toxicité sur la reproduction
Chez le rat et le lapin, l’exémestane a été embryotoxique pour des niveaux d'exposition systémique similaires à ceux obtenus chez l'homme à la dose de 25 mg/jour. Il n'y a eu aucun signe de tératogénicité.
Carcinogénicité
Dans une étude de carcinogénicité de 2 ans chez le rat femelle, aucune tumeur liée au traitement n'a été observée. Chez le rat mâle, l'étude a été arrêtée à la semaine 92 pour cause de mort prématurée par néphropathie chronique. Dans une étude de carcinogénicité de 2 ans chez la souris, une augmentation de l'incidence des néoplasmes hépatiques a été observée pour les 2 sexes à des doses intermédiaires et fortes (150 et 450 mg/kg/jour). Ces résultats sont considérés comme étant liés à l'induction des enzymes microsomales hépatiques, cet effet étant observé chez la souris mais pas dans les études cliniques. Par ailleurs, une augmentation de l'incidence des adénomes tubulaires rénaux a été observée chez la souris mâle à forte dose (450 mg/kg/jour). Ce changement est considéré comme étant espèce et sexe-dépendant. Il apparaît à une dose qui représente 63 fois l'exposition humaine aux doses thérapeutiques. Aucun des effets observés n'est considéré comme étant cliniquement pertinent pour le traitement des patients par l’exémestane.
Povidone K30, amidon de maïs (blanchi) amidon prégélatinisé (partiellement), carboxyméthylamidon sodique (type A), cellulose microcristalline type 101, talc, silice colloïdale anhydre, stéarate de magnésium, polysorbate 80.
Pelliculage
Alcool polyvinylique partiellement hydrolysé, dioxyde de titane (E171), macrogol 3350, talc.
2 ans.
6.4. Précautions particulières de conservation
A conserver à une température ne dépassant pas 25°C.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
Plaquettes (Alu/PVC/PVDC) de 30, 90 et 100 comprimés pelliculés.
Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.
6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation
Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
22 QUAI GALLIENI
92150 SURESNES
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 34009 415 202 0 4 : 30 comprimés sous plaquettes (Alu/PVC/PVDC).
· 34009 579 348 8 0 : 90 comprimés sous plaquettes (Alu/PVC/PVDC).
· 34009 579 349 4 1 : 100 comprimés sous plaquettes (Alu/PVC/PVDC).
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Liste I.